L'Emploi et le Chômage en Débats

Bonjour,

Dans le cadre d'un magazine d'information pour une chaîne hertzienne (Zone interdite - M6), je réalise un documentaire sur le déclassement social qui touche aujourd'hui des catégories socioprofessionnelles jusqu'alors épargnées. Suite à la crise, le nombre de cadres au chômage longue durée ne cesse d'augmenter, certaines professions libérales perdent toute leur clientèle, et le nombre d'entrepreneurs en défaillance n'a jamais été aussi important...

Je suis la recherche de personnes actuellement dans les situations suivantes :
- un cadre au chômage longue durée en fin de droit,
- une personne en profession libérale qui n'a plus de clientèle suite à la crise,
- un dirigeant en cours de liquidation judiciaire.

Je souhaite recueillir vos témoignages et mettre en avant votre parcours pour vous en sortir et les difficultés que vous rencontrez (administratives, judiciaires, recherche d'emploi, aides, allocations...).

Si vous souhaitez témoigner, dénoncer ce phénomène ou en savoir plus sur ce documentaire, merci de me contacter par mail et de me laisser vos coordonnées richardtsvp@gmail.com

Merci et à bientôt,
Maud

Je ne crois pas que dans la durée d'un documentaire coupé par la pub on puisse vraiment parler de la galère que connaissent certains .
Faudrait vivre 10 ans avec le rmi (395 euros/mois) pour commencer à comprendre , le reste c'est bidon.

Tu exagères. Une année ou deux au fond du trou suffisent.

Je vous encourage à témoigner : depuis Mélissa Theuriau, les reportages de Zone interdite se sont bonifiés.

un documentaire sur le déclassement social

Rien que d'accoler ces mots me fait froid dans le dos

Baisse de revenus, pauvreté financière, oui, mais déclassement social ?

un cadre au chômage longue durée en fin de droit

On est en fin de droits après 23 mois et croyez-moi c'est vite passé.

Désolée Sophie...

Le déclassement social existe depuis longtemps. Cette dégringolade touche la majorité des chômeurs qui, après avoir perdu leur "situation" (statut, qualification, salaire…), ne la retrouveront jamais et devront se contenter par la suite d'un emploi - ou d'une succession d'emplois - dégradés à tous points de vue. Remonter la pente peut prendre des années. Ceux qui y échappent en retrouvant une situation équivalente à celle qu'ils ont perdu sont de plus en plus rares.

Aujourd'hui on en parle, et c'est bien. C'est une réalité.

J'aurais du faire maquignon, la demande de "canassons" est forte en ce moment

Tristesir a écrit :la demande de "canassons" est forte en ce moment

Faux ! Alors que la crise continue de sévir, jamais on a si peu parlé du chômage et des chômeurs dans les médias (comme s'ils n'existaient plus et que la crise était finie). On a plus parlé du cauchemar à Pôle Emploi que du cauchemar de ses "clients".

L'occultation des réalités sociales a été totale, ces derniers temps.
Si la tendance s'inverse, tant mieux !

Même si ces reportages sont trop souvent superficiels, il faut qu'il y en ait. Et ils sont parfois utiles.
Par exemple, suite à mon passage (très expédié) à Envoyé spécial sur le "funemployment" (thème survolé, sujet édulcoré), outre les éternelles réactions de trolls et d'indécrottables conservateurs indignés, j'ai été contactée par un éditeur indépendant qui veut publier un livre polémique sur le refus du travail : redéfinir la notion de "travail" et resituer le travail dans le carcan de l'emploi, le démystifier, parler de son "marché", de sa disparition progressive, et du revenu d'existence. Comme quoi, derrière des reportages bancals, ça peut interpeller.

De plus, quand des "canassons" témoignent à la télé et que des chômeurs les voient, ils se sentent moins seuls. Car le silence isole et achève d'exclure.
Je n'oublierai jamais que j'ai connu Yves (et Sylvie, l'ancienne vice-présidente d'Apnée) en les voyant témoigner lors d'un JT. C'est ce qui m'a donné envie d'aller frapper à la porte d'AC!, où je les ai finalement rencontrés en manif, et ensuite nous avons créé ce site.

Tant pis si ces expériences médiatiques sont parfois décevantes car parfois, elles aboutissent tout de même à quelque chose.

Faux ! Alors que la crise continue de sévir, jamais on a si peu parlé du chômage et des chômeurs dans les médias (comme s'ils n'existaient plus et que la crise était finie).

Tu as entièrement raison de ce point de vue. En ce moment, ils ressortent les vieilles peurs contre les d'jeuns et leurs trafics, leur violence, etc, il y a au moins une dizaine d'émissions par semaine, toutes chaines confondues.

A quand une émission honnête sur les magouilles des grands patrons, parfois encore en poste dans la fonction publique ? Ceux-là mêmes qui fustigent les fonctionnaires du bas ?

On a vu trop d'émissions glauques avec pleurnichards à la pelle et toujours le même "profil".

Je ne sais pas trop ce qu'on entend par descente sociale, j'ai gardé le même appart et n'ai jamais trop apprécié la compagnie des autres humains, ou alors à doses homéopathiques. J'ai même trouvé un avantage de ne plus être forcée de supporter certains collègues, je suis beaucoup plus sélective. Comme la cerise sur le gâteau, j'ai gardé le meilleur

Dans "déclassement social" il y a cette notion de descente d'une haute classe vers une plus basse. Et non pas simplement d'une classe vers une autre. Cette idée de hiérarchie avec plusieurs paliers entre un haut et un bas est bien ancrée dans nos têtes.

On perd son emploi, son confort, alors on tombe dans la fange ? Il y a quelque chose d'insultant là-dedans.
Je suis assez d'accord avec Maguy. On perd seulement du fric. On gagne en réflexion, on apprend un tas de choses, on découvre d'autres gens, on devient un peu plus compréhensif envers la caissière ou le fonctionnaire de base, on réalise un peu mieux à quel point cette société est indifférente, le tri se fait tout seul parmi les relations, les moins intéressants s'en vont d'eux-mêmes.

Attention je ne dis pas que tout est rose, loin de là. Je dis seulement que l'expression "déclassement social" est une expression de nanti apeuré.

Tout ce qui est dit ici est aussi "mon" ressenti ! A tel point que je me demandais si un quelconque sursaut allait se faire au milieu de toutes ces affaires ultra médiatisées qui tournent en boucle sans n'apporter rien d'autre que du "soulage" !!!

Le déclassement professionnel et social n'atteint pas que les cadres ! Les autres catégories - elles aussi - sont tombées de leur escabeau qu'elles croyaient solides sous leurs pieds ! De sténo-dactylo en 1969 jusqu'à assistante multi fonctions en 2004, des efforts continus ont été nécessaires pour se hisser en haut dudit escabeau ... Et patatra ! celui-ci bascule et vous vous retrouvez dans la pile des salariés jetables pour toutes les mauvaises raisons de la dernière décennie : âge, salaire, flexibilité, adaptation, et même le look y a droit !!!

Vrai de vrai, nos gouvernants et nos medias font la sourde oreille à nos souffrances comme s'ils nous avaient déjà bel et bien eutheunasiés et enterrés ... pour cause de "no solution" !

le chômage c'est comme les oubliettes des châteaux: on te fout dans le trou et on te balance de temps en temps un seau d'eau et quelques têtes de poisson pour pas que tu crèves, comme ça tu peut continuer à crier et servir d'exemple à ceux qui auraient la mauvaise idée d'avoir quelques revendications sociales...