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Retraite à 60 ans : une aberration sociale et politique

Publié : 02 août 2006
par Eschyle
La baisse de l'âge légal de la retraite de 65 à 60 ans, est due à des raisons électorales (électoralistes), en grande partie comme un moyen artificiel mais illusoire de faire baisser le nombre des chômeurs.

Un départ plus précoce à la retraite pouvait et peut encore se justifier pour certaines professions et pour les personnes ayant commencé très tôt leur activité professionnelle. Mais cela ne justifiait en rien d'en faire une règle générale, d'un point de vue social ou économique.

Bien avant le début des années 1980, toute personne un peu informée et avisée connaissait l'évolution démographique de la société française. En particulier, la population dans son ensemble restait en bonne santé plus longtemps et était en mesure de travailler à un âge aussi avancé que par le passé, c'est à dire 65 ans et parfois plus. D'un autre côté, l'allongement régulier de la durée de vie moyenne allait augmenter considérablement le nombre de personnes âgées et très âgées.

Ainsi, la retraite à 60 ans n'est pas une conquête sociale, comme peut l'être la réduction hebdomadaire de la durée du travail, mais une erreur fondamentale d'où allait découler de lourdes conséquences, pour les travailleurs âgés de plus de cinquante ans entre autres. D'autant plus que l'âge d'entrée dans la vie active s'élevait dans le même temps et qu'une proportion croissante de personnes poursuivaient leurs études jusqu'à un âge avancé.

Alors que la vie en bonne santé s'allonge, limiter à soixante ans en droit et beaucoup moins en pratique l'âge de l'activité économique est une aberration sociale : le travail constitue un important lien social et la participation à la vie économique est la principale reconnaissance sociale d'un individu. D'autre part, seules les personnes économiquement actives et ayant un emploi créent la richesse nécessaire à la vie de tous, y compris les enfants, les étudiants et les personnes âgées.

Devant les gains réguliers de la productivité du travail et l'important chômage qu'elle induit, la seule solution sociale et économique viable et valable est une réduction importante de la durée hebdomadaire du travail, avec une cession progressive du travail tenant compte de l'âge, de la durée antérieure de travail, de la pénibilité de celui-ci et de l'état de santé.

Pour résumer, la situation pourrait être celle-ci :
- âge habituel d'une retraite complète vers 65 ans,
- abaissement de cet âge en proportion des périodes d'activité dans un métier pénible,
- autre abaissement de cet âge pour les personnes ayant commencé à travailler très tôt (cumulable avec le cas des métiers pénibles),
- passage progressif à la retraite au cours des cinq dernières années d'activité (moins d'heures de travail chaque semaine, plus de congés répartis sur toute l'année), avec compensation salariale,
- durée du travail de 28 à 30 heures par semaine pour tous, à salaire net constant (la solution est possible sans augmenter le coût du travail pour l'employeur),
- et aussi, entrée progressive dans l'activité à la fin des études.

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http://travail-chomage.site.voila.fr/index2.htm

Publié : 03 août 2006
par FRK44
Pour faire plus simple, la situation pourrait être :

- 40 ans de cotisations = retraite.
Pour la pénibilité, il suffirait de mieux valoriser le trimestre de cotisation.

Publié : 04 août 2006
par YVES780
Quel est le pourcentage des salariés qui exercent un métier pénible ?

Un conducteur de TGV qui part à la retraite à 50 ans coûte cher à la société !

Pour les autres, si on raccourcit de manière abrupte la carrière professionnelle, on diminue de fait la pension de retraite, je ne suis pas sûrs que les personnes concernées soient toutes d'accord !

Les gens ne meurent plus dans les deux ans qui suivent leur départ à la retraite, comme du temps de nos arrières grands-parents !

Quant à diminuer à nouveau le temps de travail, nous avons payé assez cher la réforme de Mme AUBRY ...

Publié : 04 août 2006
par jc26
Ceux qui travaillent dans le btp, fondrie et autres métiers dit de tensions en ce moment ne font pas de vieux os, ils y en à meme qui meurent au travail, en plus ils ne sont pas si nombreux que cela, donc quantité négligeable c'est vraie :evil:

Salut @+

Publié : 04 août 2006
par YVES780
Je suis d'accord, sauf qu'à vous entendre on dirait que c'est un salairé sur deux ! 8)

De même qu'un conducteur de TGV est capable de bosser 10 ans de plus, il suffit de lui donner un emploi dans les bureaux ! Et ce n'est qu'un exemple parmi d'autres ! 8)

Publié : 05 août 2006
par Monolecte
C'est le jeu des chaises musicales, là. Si tu mets les conducteurs dans les bureaux, tu fais quoi de ceux qui y étaient avant?
Et puis tous les conducteurs n'ont peut-être pas les compétences nécessaires pour les emplois à pourvoir dans les bureaux.

Ensuite, l'emploi de bureau n'est pas forcément une sinécure : heures sup, stress, mauvaise ambiance, multitâches permanent, y'a des postes qui usent plus que les autres...

Ces derniers temps, les conditions de travail se durcissent de plus en plus, pour tout le monde. Les vieux vivent vieux, parce qu'ils ont la possibilité de se reposer d'une vie de travail avant d'avoir un pied dans la tombe et l'autre qui glisse. Allonger la vie de travail devrait raccourcir l'espérance de vie générale...

Publié : 05 août 2006
par tristesir
De même qu'un conducteur de TGV est capable de bosser 10 ans de plus, il suffit de lui donner un emploi dans les bureaux ! Et ce n'est qu'un exemple parmi d'autres !
<<Un emploi dans les bureaux>> comme un synonyme d'emploi tranquille, <<pépère>>, limite <<tu fous rien>> 8)

Beaucoup de gens travaillent dans les <<bureaux>> de nos jours, et je ne suis pas sûr qu'ils aient tous un boulot <<tranquille>>, sans stress important.

Publié : 05 août 2006
par poussin006
il y a 15 jours j'étais en train de poser du placo en plafond, sans appareil car pas possible de monter la machine, tout seul et sous un toit. devait faire 45°, pas de courant d'air.... et la plaque, fallait avant les monter au 2ème étage, tout seul comme un grand par un petit escalier pas large...

mes anciens collègues dans le btp, quand ils ont pu arrêter avant 60 ans (dépôt de bilan, annuités acquises donc préretaite, DRE...), ils étaient franchement contents. Il y en a 1 qui est parti avec 46 ans de boulot (commençé à 14, il attendait d'avoir les 60 révolus pour partir). Ils sont encore en vie toutefois, 10 ans plus tard...

Publié : 05 août 2006
par informatik
la retraite à 60 ans et les 35 heures sont des avancées sociales indiscutables.

bien sur, il est permis de critiquer la façon dont tout cela a été fait.

il n'empeche que leur remise en cause fait surtout partie des incurables sirènes reactionnaires de la droite ...!

j'ai rêvé des 32 heures, de la fin de la sous traitance...

Publié : 05 août 2006
par Didier_888
Nous allons vers la retraite à 67 ans, du moins la retraite "pleine", avec les trimestres nécessaires. C'est planifié et calculé. (Mais nos politiciens en parleront en 2008 ! :twisted: ) Comme ça, la concurrence entre chômeurs continuera de peser sur les salaires...

Publié : 05 août 2006
par YVES780
Un conducteur de train n'est pas usé à 50 ans aujourd'hui comme il y a 60 ans !
Il est encore capable d'être utile à son entreprise, dans un autre emploi !
Quand je vois qu'on supprime des postes administratifs pour les remplacer par Internet et qu'on mets à la retraite anticipée des gens qui sont encore en pleine forme, je me dis que la société ne tourne plus rond !
On permets à ces gens-là de partir à la retraite à 50 ans, alors que ceux qui sont au marteau piqueur doivent continuer jusqu'à 60 ans : où est la justice sociale la-dedans ?
Entre ces 2 exemples, il me semble que c'est plutôt l'ouvrier du BTP qui devrait partir à 50 ans et non le conducteur de TGV !

Nous sommes en train de fabriquer en France une société à la cubaine, la liberté en plus, le soleil en moins !

Alors que nous avons les moyens d'inverser la situation, et donc de supprimer le chômage non économique !

De même pour les jeunes, il n'est pas normal d'avoir arrêté ses études entre 16 et 18 ans, et de n'avoir toujours pas commencé à travailler à 25 ans !

La dignité du travailleur est de vivre de son travail, pas de l'assistance sociale, tant qu'il n'a pas atteint l'âge de la retraite !

En 1945 et en 1958, nos gouvernants ont monté avec nos systèmes sociaux une usine à gaz, confirmés par la mauvaise gestion du temps de Giscard, Mitterand et Chirac, Jospin compris : à défaut de réforme profonde, c'est une bombe à retardement qui fera beaucoup de mal le jour ou elle explosera !

En finançant le travail plutôt que l'inactivité, on peut parfaitement renverser la tendance !

Publié : 05 août 2006
par poussin006
YVES780 a écrit :à défaut de réforme profonde, c'est une bombe à retardement qui fera beaucoup de mal le jour ou elle explosera !
tu oublies un paramètre non négligeable :
chaque gouvernement successif, même au courant, ne fait qu'appliquer des emplâtres sur une jambe de bois.

En effet, leur cdd à eux, c'est le mandat. donc faut être reélu à tout prix (bénéficier des avantages, des magouilles...). plus ils retardent l'explosion de cette bombre, plus ils se rapprochent de la "retraite" (on voit que c'est pas usant leur taf, à 75 balais ils y sont encore) et plus ils seront "non responsables" puisque morts quand ca pètera.
nous les jeunes (30/35 ans) on n'aura pas grand chose, nos enfants n'auront rien.

Publié : 05 août 2006
par YVES780
Il faudra bien que ça change, c'est obligatoire, car un jour l'addition ne pourra plus être payée par personne !

Le chômage est une saloperie que l'on doit éradiquer à tout prix !

Publié : 05 août 2006
par poussin006
YVES780 a écrit :Il faudra bien que ça change, c'est obligatoire, car un jour l'addition ne pourra plus être payée par personne!
Déjà si l'état payait ses cotisations... et idem avec de grandes entreprises publiques ou semi-publiques.

idem avec les gros employeurs locaux. Exemple : j'emploie 500 personnes dans une ville de 50000 habitants, je suis un des centres commerciaux les plus gros de la ville sinon le plus gros.
J'ai pas envie de payer mes charges, je me mets dans une situation financière difficile (facile à faire) et je menace : si je dois payer l'urssaf, je licencie 200 personnes.
Et ca marche...

Publié : 05 août 2006
par YVES780
Si on ramenait le niveau des charges à ce qu'elles étaient il y a 30 ans, il n'y aurait pas autant de chômeurs !

Financer la non-activité forcée des salariés est donc bien une abérration !