L'Emploi et le Chômage en Débats

"Vacances heureuses", vacances studieuses pour le gouvernement
Reuters 01.08.2006 - 14:32

par Laure Bretton

PARIS (Reuters) - Pêche à la truite dans la Creuse, jogging autour du bassin d'Arcachon ou balades dans l'Ariège, les programmes estivaux des ministres diffèrent mais une seule consigne vaut pour tous: être "mobilisables à tout instant".

En pleine guerre du Liban et trois ans après la canicule meurtrière de 2003, où le gouvernement avait été accusé de réagir tardivement face à la crise sanitaire, pas question de s'éloigner trop de Paris.

Le départ de Jacques Chirac pour le fort de Brégançon, la résidence officielle d'été du président de la République, est prévu pour mercredi matin.

"Pour autant, à Brégançon comme à Paris, le président reste au travail sur les questions intérieures et sur la crise au Proche-Orient", souligne-t-on dans son entourage.

Dominique de Villepin, qui devrait passer une partie de ses vacances à Dinard, en Bretagne, avait annoncé la couleur lundi : "Aucune pause n'est possible" dans l'action gouvernementale.

Le Premier ministre, qui goûte par avance le plaisir de retrouver "les choses simples comme faire les courses", devrait effectuer au moins un déplacement en province pendant les trois semaines.

Certains, comme Michèle Alliot-Marie, ne seront même pas, sémantiquement, en vacances. Dans la Défense, "ce sont des permissions", a-t-elle confié aux journalistes à la sortie du dernier conseil des ministres avant les vacances, mardi.

SAUTERELLE ET AIR PUR

Fraîchement rentrée d'Afghanistan, la ministre de la Défense partira quelques jours au Pays basque, son fief électoral, où elle se tiendra au courant quotidiennement de l'évolution de la situation au Proche-Orient.

"On est en astreinte, évidemment mobilisables à tout instant sur un coup de fil, un appel, un mail", résume Gilles de Robien dans la cour de l'Elysée. "Taillable et corvéable à merci comme l'a rappelé le président" , commente dans un sourire le ministre de l'Outre-Mer, François Baroin.

Son ministère l'oblige à parcourir des milliers de kilomètres tous les mois alors pour l'été, ce sera "vacances en Creuse... vacances heureuses".

"Je vais me reposer, je vais pêcher la truite avec de la sauterelle dans les petits ruisseaux : c'est mon grand large à moi!", se réjouit-il.

"L'été sera studieux", pour préparer les "grands chantiers de la rentrée" et "les ministres ne partent pas loin", assure le porte-parole du gouvernement, Jean-François Copé. Quelques minutes plus tôt, Jean-Louis Borloo a cependant annoncé son intention de se rendre en Toscane.

Sur le papier, la trêve devrait durer 23 jours, avant le conseil de ministres de rentrée, programmé le 24 août.

Mais Gérard Larcher, ministre délégué à l'Emploi, engagé qu'il est dans la "bataille pour l'emploi", reviendra de Bretagne "dans quelques jours" à Paris pour "faire le point sur les dossiers".

A l'écoute de leurs destinations de vacances, plusieurs ministres pensent habiter dans "la plus belle région de France", comme Gilles de Robien (Education) qui vante les mérites de la Picardie ou Brice Hortefeux (Collectivités territoriales) qui ne jure que par l'Auvergne.

"Je suis sûr d'y respirer de l'oxygène et de l'air pur. On en a besoin après une année politique dense", souligne ce proche de Nicolas Sarkozy.

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"Taillable et corvéable à merci comme l'a rappelé le président" , commente dans un sourire le ministre de l'Outre-Mer, François Baroin.

"On est en astreinte, évidemment mobilisables à tout instant sur un coup de fil, un appel, un mail", résume Gilles de Robien dans la cour de l'Elysée. "Taillable et corvéable à merci comme l'a rappelé le président"