Ode à l'incompétence...
Publié : 22 nov. 2010
Tiens, une annonce intéressante pour une fois : «Offre de formation rémunérée vendeur polyvalent en jardinerie».
L’occasion de changer de voie et de pouvoir «rebondir» comme ils disent – La Fédération Nationale des Métiers de la Jardinerie chapeaute celle-ci.
«C’est bon tu peux y aller les yeux fermés, c’est du sérieux !» - Merci la petite voix.
Nous sommes le 12 octobre - Je prends ma plus belle plume et rédige durant plus de deux heures une lettre que j’estime réellement valable.
Dix jours plus tard, je réceptionne un mail : «Vous nous avez transmis votre candidature pour intégrer une formation en jardinerie. Nous l’avons étudiée, elle est intéressante !»
«C’est pas vrai, que c’est pas possible !» La formation était ouverte à toute la France, quelques centaines de places sur une vingtaine d’écoles spécialisées en agriculture/horticulture disséminées dans plusieurs départements.
Aucune école sur le Pays Basque. Tant pis, trois mois en internat, odeurs de chaussettes et douches glacées, ça me rappellera les années de lycée.
Je renvoie le dossier avec les pièces administratives en suivant. Enfin, le bout du tunnel s’avance.
J’ai choisi de me spécialiser dans l’animalerie : chats, chiens, lapins, chinchillas et autres zozieaux, ça pue, mais j’aime.
Nous sommes fin octobre. Je commence déjà à rêver. «Les galères sont derrière toi, à la fin de la formation l’embauche est assurée !»
La volonté finit toujours par payer. Les jours défilent, pas de nouvelles. Nous sommes le 05 novembre, je finis par m’impatienter et appelle Pôle Emploi pensant qu’ils ont réceptionnés mon dossier mais traînent un peu à le traiter et la date de début de formation approche à grands pas : le 22 novembre.
«C’est à vous de venir nous voir avec le dossier que vous a transmis l’organisme de formation ! Présentez-vous lundi 08 novembre à l’accueil de votre agence dès 09 h 00 !»
«Oui madame…!»
…/…
«Ah, mais, non, une AFPR (Action de Formation Préalable au Recrutement) ne peut être validée par nos services que si elle est adossée à un contrat CDD de six mois minimum ! Avez-vous une promesse d’embauche !»
Angoisse associée à un mauvais pressentiment - «Euh non, pas formelle, mais, vous voyez ici sur le dossier c’est écrit que «l’objectif de tous est d’enchaîner avec un contrat salarié… ».
«Non, non, il faut une promesse tangible, pas de vagues supputations… ! Rappelez l’organisme de formation !»
Ni une, ni deux, je sors de l’agence, rentre à la maison et décroche mon téléphone. Je sens la moutarde me monter au nez et la formation s’éloigner à grands pas.
J’appelle l’école P de Lens qui a réceptionné les candidatures et tombe sur une secrétaire totalement larguée : «euh, je ne fais que le travail administratif monsieur !»
«Donnez moi les coordonnées du cabinet de recrutement ayant opéré le tri des candidats que je sache ce qui se passe !» (je le savais déjà, mais, voulait l’entendre de vive voix).
«C’est le cabinet X… dans le 16e arrondissement de Paris !» - Oh, pardon madame la marquise !
Je parle avec une interlocutrice fort aimable au demeurant. Je l’interroge sur sa connaissance de l’AFPR et les conditions ouvrant droit à un financement de formation via Pôle Emploi sous ce régime. Pas de réponse de sa part sur le sujet. J’ai compris…
Je lui relate ma conversation avec la conseillère Pôle Emploi et lui fait un cours rapide sur l’AFPR. Elle ne bronche pas.
J’insiste assez lourdement sur le délai pour la débuter sachant que pour moi c’est pratiquement mort, mais, je pense aux autres, aux centaines d’autres candidats : «même plus deux semaines avant le début et aucun dossier n’est encore traité par vous, c’est short, s’est vraiment short !»
«C’est vrai… !»
Elle raccroche en me disant que «les réponses concernant les accords de financement devraient être transmises début de semaine prochaine».
Ce matin, j’ouvre avec un pincement au cœur un mail émanant de l’école : «Information sur le recrutement pour la formation collaborateur en jardinerie :
La formation démarre le 13 décembre 2010 (mon insistance sur le délai trop court a porté ses fruits, l’entrée est repoussée de presque trois semaines, ce sera mieux pour les personnes qui pourront la faire).
Et le mail continu «Peu de dossiers en AFPR seront acceptés car rares sont les embauches en CDI en jardinerie… la collaboration démarre par un contrat de saison, parlez en à votre conseiller Pôle Emploi !»
Sous entendu, on vient de s’apercevoir de notre monumentale bourde et l’on botte en touche.
Plutôt que de contacter le Pôle Emploi pour tous les candidats en AFPR et se faire rire au nez, on vous envois au casse pipe vous faire refuser poliment votre financement. Nous, cabinet parisien on sauve la face ! Jamais bon ce genre de publicité…
«la collaboration démarre par un contrat de saison, parlez en à votre conseiller Pôle Emploi !» Ben voyons, il est bientôt temps de le préciser. Et le fruit de saison, c’est moi : la poire, sauf que je suis blette.
Et voilà le cabinet de recrutement a fini par se rencarder sur les AFPR et par prendre la mesure de sa bêtise – Quant à moi, je n’ai plus guère d’espoir de voir ma candidature aboutir.
Voilà ! Trois semaines d’espoirs de voir mon avenir s’ensoleiller réduits à néant en quelques secondes par l’incompétence de quelques individus. Une fois de plus…
Au moins ai-je la satisfaction d’avoir mis les points sur les i aux «professionnels» censés proposer des formations en toute connaissance de cause.
Désormais, ils sauront qu’un AFPR ne peut-être admis par Pôle Emploi que si il est adossé à un contrat CDD de six mois minimum.
Et demain, lors de ma prochaine convocation à Pôle Emploi, mon conseiller me demandera : «Quelles ont été vos démarches pour retrouver un emploi depuis notre dernière entrevue ?»
Et je sourirais.
17 novembre : Je viens de réceptionner un mail.
L'école me confirme que Pôle-Emploi vient de rejeter le financement de ma formation : "votre dossier n'est pas financé...".
Ce texte ne faisait qu'exprimer ce que j'avais perçu en sortant du Pôle Emploi : les carottes étaient quasiment cuites.
En voulant placer la charrue avant les boeufs (offrir une formation sans accord préalable du Pôle Emploi sur le financement) l'attelage s'est vautré lamentablement sur le bas côté et moi avec.
Il ne me reste plus qu'à envoyer deux/trois candidatures à des jardineries proches (en fait à faire le boulot que l'école de formation aurait dû faire), pour tenter de redresser la situation en expliquant que ma candidature a été retenue pour entrer en formation, mais, qu'il me manque une entreprise partenaire qui serait prête à me faire confiance et me propose une embauche de six mois en CDD.
C'est pas gagné... les jardineries n'embauchent quasiment qu'en contrats saisionniers.
19 novembre : Je viens de recevoir un courrier de Pôle-Emploi (sans doute suite à ma visite de la semaine dernière) après six mois d'un silence total. Ils viennent de s'apercevoir que j'existais.
Et dire que dans celui-ci ils ont l'aplomb d'écrire : "vous bénéficiez d'une aide du Pôle-Emploi..." - Mince alors j'aurais plutôt tendance à penser qu'ils viennent de me mettre des bâtons dans les roues.
Ils ont dû se dire qu'après leur refus de financement de ma formation il fallait qu'ils se fendent d'un petit geste.
Je suis donc convoqué le 14 décembre prochain à me présenter pour la énième fois dans une boite privée sous-traitant à prix d'or ses services pour aider les demandeurs d'emploi (ils ne sont pas plus capables que le Pôle Emploi d'aboutir à un résultat positif, leurs statistiques tangentent à peu près celle de l'organisme officiel).
Super, merveilleux, l'extase... il vaut mieux en rire.
Ce matin, après mûre réflexion, je décide d'arrêter les frais. Pourquoi tenter de convaincre une entreprise d'offrir une promesse d'embauche en cdd de six mois, à une personne sans expérience, alors qu'ils ont l'habitude de recruter des candidats avec expérience sur des contrats saisonnier plus courts.
Perte de temps à tous les coups...
En tous les cas, merci Pôle Emploi... je pourrais bientôt écrire un petit livre avec toutes les galères et autres tracasseries administratives qui me sont arrivés depuis que je cherche du travail.
L’occasion de changer de voie et de pouvoir «rebondir» comme ils disent – La Fédération Nationale des Métiers de la Jardinerie chapeaute celle-ci.
«C’est bon tu peux y aller les yeux fermés, c’est du sérieux !» - Merci la petite voix.
Nous sommes le 12 octobre - Je prends ma plus belle plume et rédige durant plus de deux heures une lettre que j’estime réellement valable.
Dix jours plus tard, je réceptionne un mail : «Vous nous avez transmis votre candidature pour intégrer une formation en jardinerie. Nous l’avons étudiée, elle est intéressante !»
«C’est pas vrai, que c’est pas possible !» La formation était ouverte à toute la France, quelques centaines de places sur une vingtaine d’écoles spécialisées en agriculture/horticulture disséminées dans plusieurs départements.
Aucune école sur le Pays Basque. Tant pis, trois mois en internat, odeurs de chaussettes et douches glacées, ça me rappellera les années de lycée.
Je renvoie le dossier avec les pièces administratives en suivant. Enfin, le bout du tunnel s’avance.
J’ai choisi de me spécialiser dans l’animalerie : chats, chiens, lapins, chinchillas et autres zozieaux, ça pue, mais j’aime.
Nous sommes fin octobre. Je commence déjà à rêver. «Les galères sont derrière toi, à la fin de la formation l’embauche est assurée !»
La volonté finit toujours par payer. Les jours défilent, pas de nouvelles. Nous sommes le 05 novembre, je finis par m’impatienter et appelle Pôle Emploi pensant qu’ils ont réceptionnés mon dossier mais traînent un peu à le traiter et la date de début de formation approche à grands pas : le 22 novembre.
«C’est à vous de venir nous voir avec le dossier que vous a transmis l’organisme de formation ! Présentez-vous lundi 08 novembre à l’accueil de votre agence dès 09 h 00 !»
«Oui madame…!»
…/…
«Ah, mais, non, une AFPR (Action de Formation Préalable au Recrutement) ne peut être validée par nos services que si elle est adossée à un contrat CDD de six mois minimum ! Avez-vous une promesse d’embauche !»
Angoisse associée à un mauvais pressentiment - «Euh non, pas formelle, mais, vous voyez ici sur le dossier c’est écrit que «l’objectif de tous est d’enchaîner avec un contrat salarié… ».
«Non, non, il faut une promesse tangible, pas de vagues supputations… ! Rappelez l’organisme de formation !»
Ni une, ni deux, je sors de l’agence, rentre à la maison et décroche mon téléphone. Je sens la moutarde me monter au nez et la formation s’éloigner à grands pas.
J’appelle l’école P de Lens qui a réceptionné les candidatures et tombe sur une secrétaire totalement larguée : «euh, je ne fais que le travail administratif monsieur !»
«Donnez moi les coordonnées du cabinet de recrutement ayant opéré le tri des candidats que je sache ce qui se passe !» (je le savais déjà, mais, voulait l’entendre de vive voix).
«C’est le cabinet X… dans le 16e arrondissement de Paris !» - Oh, pardon madame la marquise !
Je parle avec une interlocutrice fort aimable au demeurant. Je l’interroge sur sa connaissance de l’AFPR et les conditions ouvrant droit à un financement de formation via Pôle Emploi sous ce régime. Pas de réponse de sa part sur le sujet. J’ai compris…
Je lui relate ma conversation avec la conseillère Pôle Emploi et lui fait un cours rapide sur l’AFPR. Elle ne bronche pas.
J’insiste assez lourdement sur le délai pour la débuter sachant que pour moi c’est pratiquement mort, mais, je pense aux autres, aux centaines d’autres candidats : «même plus deux semaines avant le début et aucun dossier n’est encore traité par vous, c’est short, s’est vraiment short !»
«C’est vrai… !»
Elle raccroche en me disant que «les réponses concernant les accords de financement devraient être transmises début de semaine prochaine».
Ce matin, j’ouvre avec un pincement au cœur un mail émanant de l’école : «Information sur le recrutement pour la formation collaborateur en jardinerie :
La formation démarre le 13 décembre 2010 (mon insistance sur le délai trop court a porté ses fruits, l’entrée est repoussée de presque trois semaines, ce sera mieux pour les personnes qui pourront la faire).
Et le mail continu «Peu de dossiers en AFPR seront acceptés car rares sont les embauches en CDI en jardinerie… la collaboration démarre par un contrat de saison, parlez en à votre conseiller Pôle Emploi !»
Sous entendu, on vient de s’apercevoir de notre monumentale bourde et l’on botte en touche.
Plutôt que de contacter le Pôle Emploi pour tous les candidats en AFPR et se faire rire au nez, on vous envois au casse pipe vous faire refuser poliment votre financement. Nous, cabinet parisien on sauve la face ! Jamais bon ce genre de publicité…
«la collaboration démarre par un contrat de saison, parlez en à votre conseiller Pôle Emploi !» Ben voyons, il est bientôt temps de le préciser. Et le fruit de saison, c’est moi : la poire, sauf que je suis blette.
Et voilà le cabinet de recrutement a fini par se rencarder sur les AFPR et par prendre la mesure de sa bêtise – Quant à moi, je n’ai plus guère d’espoir de voir ma candidature aboutir.
Voilà ! Trois semaines d’espoirs de voir mon avenir s’ensoleiller réduits à néant en quelques secondes par l’incompétence de quelques individus. Une fois de plus…
Au moins ai-je la satisfaction d’avoir mis les points sur les i aux «professionnels» censés proposer des formations en toute connaissance de cause.
Désormais, ils sauront qu’un AFPR ne peut-être admis par Pôle Emploi que si il est adossé à un contrat CDD de six mois minimum.
Et demain, lors de ma prochaine convocation à Pôle Emploi, mon conseiller me demandera : «Quelles ont été vos démarches pour retrouver un emploi depuis notre dernière entrevue ?»
Et je sourirais.
17 novembre : Je viens de réceptionner un mail.
L'école me confirme que Pôle-Emploi vient de rejeter le financement de ma formation : "votre dossier n'est pas financé...".
Ce texte ne faisait qu'exprimer ce que j'avais perçu en sortant du Pôle Emploi : les carottes étaient quasiment cuites.
En voulant placer la charrue avant les boeufs (offrir une formation sans accord préalable du Pôle Emploi sur le financement) l'attelage s'est vautré lamentablement sur le bas côté et moi avec.
Il ne me reste plus qu'à envoyer deux/trois candidatures à des jardineries proches (en fait à faire le boulot que l'école de formation aurait dû faire), pour tenter de redresser la situation en expliquant que ma candidature a été retenue pour entrer en formation, mais, qu'il me manque une entreprise partenaire qui serait prête à me faire confiance et me propose une embauche de six mois en CDD.
C'est pas gagné... les jardineries n'embauchent quasiment qu'en contrats saisionniers.
19 novembre : Je viens de recevoir un courrier de Pôle-Emploi (sans doute suite à ma visite de la semaine dernière) après six mois d'un silence total. Ils viennent de s'apercevoir que j'existais.
Et dire que dans celui-ci ils ont l'aplomb d'écrire : "vous bénéficiez d'une aide du Pôle-Emploi..." - Mince alors j'aurais plutôt tendance à penser qu'ils viennent de me mettre des bâtons dans les roues.
Ils ont dû se dire qu'après leur refus de financement de ma formation il fallait qu'ils se fendent d'un petit geste.
Je suis donc convoqué le 14 décembre prochain à me présenter pour la énième fois dans une boite privée sous-traitant à prix d'or ses services pour aider les demandeurs d'emploi (ils ne sont pas plus capables que le Pôle Emploi d'aboutir à un résultat positif, leurs statistiques tangentent à peu près celle de l'organisme officiel).
Super, merveilleux, l'extase... il vaut mieux en rire.
Ce matin, après mûre réflexion, je décide d'arrêter les frais. Pourquoi tenter de convaincre une entreprise d'offrir une promesse d'embauche en cdd de six mois, à une personne sans expérience, alors qu'ils ont l'habitude de recruter des candidats avec expérience sur des contrats saisonnier plus courts.
Perte de temps à tous les coups...
En tous les cas, merci Pôle Emploi... je pourrais bientôt écrire un petit livre avec toutes les galères et autres tracasseries administratives qui me sont arrivés depuis que je cherche du travail.