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À qui profite la reprise ?

Publié : 03 juil. 2006
par Yves
Au sommaire d'Alternatives Économiques :

À qui profite la reprise ?

Profitant de la hausse de l’immobilier et des actifs financiers, la France d’en haut consomme à tout va.

Entre les difficultés que rencontrent de nombreux jeunes lors de leur entrée dans la vie active, la multiplication des délocalisations et des fermetures d’usines, l’explosion des dépenses pour le revenu minimum d’insertion (RMI) ou encore les affrontements récurrents dans les banlieues, on aurait facilement l’impression que tout va mal en France.

Pourtant, dès qu’on se promène dans la plupart des centres-ville, on ne peut être qu’être frappé par l’étalage de richesses auquel on est confronté.

Les restaurants haut de gamme ne désemplissent guère, les magasins de vêtements de luxe se multiplient, des 4X4 plus rutilants les uns que les autres manquent de vous écraser à chaque passage piéton… Et quand on passe devant une agence immobilière, on est immanquablement pris de vertige en consultant les offres. Pourtant ces appartements et ces villas à 1,2 ou 3 millions d’euros trouvent actuellement preneur. Même sans avoir entendu parler des aventures d’Antoine Zacharias à la tête de l’entreprise de BTP Vinci, de ses primes, de sa retraite et de sa centaine de millions d’euros de stock-options, on se doute que cela ne va pas si mal que cela pour un nombre non négligeable de Français.

La hausse des cours de Bourse et celle des prix de l’immobilier ont en effet entraîné ces dernières années un enrichissement fantastique de ceux qui détiennent du patrimoine. Et du coup, un creusement tout aussi spectaculaire des inégalités, car les patrimoines sont répartis de manière beaucoup plus inégale encore que les revenus.

C’est pour une bonne part cet enrichissement des plus riches qui explique la bonne tenue de la consommation des ménages. Ces privilégiés ont en effet cessé d’épargner autant qu’auparavant et ils se sont endettés davantage. Un mouvement soutenu également par les nombreuses mesures fiscales prises en leur faveur depuis 2002.

Pas sûr cependant que cette euphorie résiste à la remontée des taux d’intérêt qui a commencé. Celle-ci menace en effet de faire plonger le prix des actifs financiers et immobiliers détenus par les plus riches.

Guillaume Duval

Dans le même dossier :

• La mécanique de la croissance inégalitaire
Surfant sur la hausse de la valeur de leur patrimoine, les classes aisées s’endettent et consomment encore plus. Un choix qui tire la croissance... et les inégalités.

• Pourquoi les inégalités s’aggravent (beaucoup) plus qu’on ne le dit
La comptabilité nationale ignore la hausse de la valeur des actifs détenus par les ménages. Ce qui minore l’enrichissement des plus aisés.

• Des riches aux petits oignons
Une cascade d’allègements fiscaux a largement profité aux catégories les plus aisées.

N° 249, juillet-août 2006, 4,50 euros en kiosque.

Et voilà ce qu'on écrivait !

Publié : 03 juil. 2006
par Yves
Voilà ce que l'on pouvait lire sur Actuchomage en mars 2005 : "Chômeurs et précaires : On se moque de nous !".

Lien direct :

http://www.actuchomage.org/modules.php? ... le&sid=822

Extrait :

… Tout va mal ? C’est archifaux !

Les prix de l’immobilier ont fait la culbute depuis 1998 : 100% d’augmentation en 6 ans sur Paris (la province suit le mouvement) ! Et que dire des loyers ?

Les valeurs boursières du Cac 40 ont aussi fait la culbute en 10 ans, malgré le krach des années 2000/2001 : 100% d’augmentation depuis 1994, soit 7% de plus-value par an !

Les grandes entreprises ont enregistré des bénéfices historiques en 2004. 9 milliards d’euros de bénéfices pour le seul groupe Total – 60 milliards d’euros de profits pour les 40 premières entreprises françaises (le double de 2003) !

Si on ajoute à cela la santé florissante des marchés de l’automobile (+14% de véhicules vendus en novembre et décembre 2004) et de la navigation de plaisance (+18% de bateaux à moteur vendus en 2003 – source : Le Figaro)…

Entre 1990 et 2004, le produit intérieur brut par personne a progressé de 20,1 % contre seulement 4,6 % pour le pouvoir d'achat du RMI - une divergence spectaculaire. En 1990, le niveau de vie moyen en France représentait environ 3,8 fois celui d'un Rmiste. En 2002, ce rapport était passé à 4,2 ; et il a encore progressé depuis cette date (le revenu moyen français s’établit autour de 2.000 euros par mois, soit plus de 13.000 francs). Source : Jean Gadrey – Le Monde du 23/03/05.

Publié : 03 juil. 2006
par tristesir
En 1990, le niveau de vie moyen en France représentait environ 3,8 fois celui d'un Rmiste. En 2002, ce rapport était passé à 4,2 ; et il a encore progressé depuis cette date
Certains voudraient nous faire croire que c est un privilege d etre assujeti au RMI, pour faire accepter à des gens de travailler pour 500 euros par mois (meme pour moins) , sans espoir un jour d ameliorer leur situation juste pour qu ils soient <<fiers>> de pouvoir se vanter d avoir un emploi 8)
Il faut etre fier d abandonner son amour propre?