Chirac va tenter sur France 2 de remettre de l'ordre dans la majorité
AFP 26.06.2006 - 14:41
Jacques Chirac devait tenter de ramener de l'ordre au sein de la majorité et évoquer les grands dossiers industriels comme celui d'Arcelor qui a consenti au mariage avec son rival Mittal Steel, lors de son interview télévisée lundi soir sur France 2.
Après un silence prolongé, le chef de l'Etat répondra, en direct de l'Elysée, aux questions d'Arlette Chabot, dans le cadre du journal de 20H00.
Cette intervention surprise, à trois semaines seulement de sa traditionnelle interview du 14 juillet, montre la gravité de la crise de confiance entre le gouvernement et la majorité UMP, à dix mois de l'élection présidentielle.
M. Chirac devrait renouveler sa confiance à Dominique de Villepin, qui fait face à la colère des députés UMP, dont certains demandent même le départ.
Interrogé pour savoir si un remaniement du gouvernement était à l'ordre du jour, l'entourage du chef de l'Etat a assuré que "cela n'a jamais été d'actualité pour le président et ce n'est pas l'objet de l'émission". Une manière de balayer des rumeurs insistantes sur un changement de locataire à Matignon, relancées la semaine dernière par l'accrochage entre Dominique de Villepin et François Hollande et qui a montré le fossé entre le chef du gouvernement et sa majorité.
Le soutien attendu de M. Chirac à son Premier ministre risque de décevoir ceux - nombreux dans son camp - qui craignent que l'impopularité de M. de Villepin n'entraîne toute la majorité vers un échec aux élections de 2007. Patrick Devedjian, le conseiller politique de Nicolas Sarkozy, principal prétendant présidentiel à droite, a toutefois jugé lundi matin qu'un départ de Dominique de Villepin "n'aurait pas de sens".
"Il reste peu de temps jusqu'à l'élection présidentielle. Un autre Premier ministre, quel qu'il soit, n'aurait pas le temps de déployer une nouvelle politique ni de créer un élan qui est toujours nécessaire dans la vie politique", a-t-il dit.
Pour autant, M. Chirac, qui veut à tout prix éviter que la fin de son mandat sombre dans les querelles internes à la majorité, n'a pas l'intention de se contenter d'expédier les affaires courantes.
Dans son intervention, le président "définira les actions qu'il entend conduire avec le gouvernement et la majorité dans les mois qui viennent", a-t-on ainsi indiqué dans son entourage, au moment où le gouvernement peut se prévaloir d'une certaine embellie sur les fronts du chômage et de la croissance.
Il devrait en particulier évoquer les atermoiements du gouvernement dans la fusion controversée Gaz de France-Suez, les ennuis d'EADS ou la surprenante volte-face des dirigeants d'Arcelor qui ont accepté de fusionner avec Mittal Steel pour créer un géant mondial de l'acier.
M. Chirac avait fortement critiqué à plusieurs reprises cette fusion, qu'il avait présentée comme une offre hostile et purement financière.
D'autre part, le chef de l'Etat "répondra aux interrogations des Français et (...) fixera un certain nombre de repères et rappelera des principes" à l'approche de la présidentielle, a-t-on ajouté.
M. Chirac doit définir "l'action que le gouvernement va avoir à conduire jusqu'à la présidentielle, car il peut y avoir une confusion entre la campagne et l'action du gouvernement", souhaite le président UMP de la commission des Affaires économiques de l'Assemblée, Patrick Ollier.
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A moins qu'il va nous parler de ses projets de vacances offerts généreusement par le peuple? 
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