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le plan B ,hi !!!!!

Publié : 14 juin 2006
par chris
Lorraine: le laminage continue

Le «miracle» lorrain : emploi fragilisé, profits consolidés

L'ancien bastion de la famille Wendel (dont l'actuel «parrain» se nomme Ernest-Antoine Seillière) repose au creux de la vallée de la Fensch, entre Metz et Thionville. Une pancarte prévient: «Hayange. Berceau du fer». Ici, plusieurs générations d'ouvriers ont vécu et parfois péri dans les mines, hauts-fourneaux, aciéries et laminoirs. Au sommet d'un coteau, la statue en fonte d'une Vierge illuminée la nuit ouvre ses bras sur la vallée, allégorie à peine voilée des maîtres de forge qui possédaient les choses et les gens. Mais, depuis les années 1980, les cathédrales industrielles du centre-ville ont cédé la place à trois supermarchés (luxe, pas luxe, superdiscount), autant de parkings et un terrain en friche. Quand le peintre Gavras a montré à sa fille l'endroit où son grand-père laminait des rails, l'enfant a demandé: «Il était jardinier?».

On recensait 88 000 sidérurgistes lorrains en 1962; quarante ans plus tard, ils sont moins de 8 000. Entre-temps la «modernisation industrielle» engagée par la droite au milieu des années 1970 et poursuivie par la gauche en dépit des promesses mitterrandiennes a provoqué la colère – et fait exploser la diffusion du Plan B. «À l'époque, se souvient Marcel Lemarcheur, sidérurgiste à la retraite, les gens allaient défiler à Paris, et moi j'étais toujours avec. Il y avait des bonnes manifestations. Les journaux et la police parlaient manifestations. Les journaux et la police parlaient même de 30 000 manifestants. Et les Parisiens nous applaudissaient. Ils disaient : vous avez raison, il faut vous défendre.»

De 1989 à 1993, l'industrie mosellane a encore supprimé 12 % de ses effectifs. Les plans de «réindustrialisation» avaient misé sur l'automobile et l'électronique à coups de primes et de dégrèvements fiscaux. JVC, Grundig, Panasonic, Daewoo, GKN... beaucoup d'investisseurs appâtés à grands frais ont finalement délocalisé leur production vers l'Est. La concurrence internationale, toujours. «De toute façon, poursuit M. Lemarcheur, quand ils décident qu'on va fermer, les grands décideurs de Bruxelles ou du Luxembourg, ils ferment et puis c'est tout. Vous avez beau vous coucher en travers, ils ne reculent pas, eux... Mais moi je dis : il faut lutter.»

Ils ne reculent pas mais leurs poches s'alourdissent. Privatisé en 1995 après avoir englouti 15,2 milliards de francs d'aides publiques, le sidérurgiste Usinor est intégré en 2001 au groupe «européen» qui bichonne sa fiscalité au Luxembourg : Arcelor. Lequel annonce pour 2005 un résultat net de 3,846 milliards d'euros (+ 66 %) ainsi qu'une hausse de 85 % de ses dividendes; l'année précédente, le bénéfice net avait bondi de 730 %, la rémunération des actionnaires de 71 %. Celle des salariés, de 2 % (L'Humanité, 30.1.06).
À l'annonce du raid boursier de «l'indien» Mittal Steel sur Arcelor, des grands reporters du Monde, du Journal du dimanche et de Libération se ruent en Moselle pour tester le «patriotisme économique» de ses habitants. Réaction mitigée : depuis 2004, la sidérurgie française a supprimé 8 000 emplois sans l'aide de Mittal et dans l'indifférence médiatique. Un directeur adjoint de la rédaction de Libération a d'ailleurs dévoilé tout l'intérêt que son journal porte aux chômeurs, qu'ils soient «français» ou «étrangers» : «Ce n'est pas la peine de parler des gens qui ne mettront pas 1,20 euro
on comprend mieux les medias parfois lorsqu'on nous explique ,l'info a un prix ,1euro 20 ,en dessous de ca :D :D [/quote]

Publié : 14 juin 2006
par Didier_888
Concernant le "patriotisme" économique, je conseille la lecture de la Fable, VI, 8, "Le Vieillard et l'Âne".
Et que m'importe donc, dit l'Âne, à qui je je sois ?
Sauvez-vous, et me laissez paître,
Notre ennemi, c'est notre maître,
Je vous le dis en bon françois.
Qu'importe à l'ouvrier métallurgique, en permanent sursis de chômage qu'il engraisse un Luxembourgeois ou un Seillière, ou un Indien (vivant d'ailleurs à Londres) ?

Quant à "Libé", joujou de Rotschild, c'est un journal pour bobos friqués "branchés" depuis longtemps...

Publié : 15 juin 2006
par tristesir
Un directeur adjoint de la rédaction de Libération a d'ailleurs dévoilé tout l'intérêt que son journal porte aux chômeurs, qu'ils soient «français» ou «étrangers» : «Ce n'est pas la peine de parler des gens qui ne mettront pas 1,20 euro>>
Je me demande si july approuve ces paroles 8)

Ce directeur semble ignorer que <<libé>> est consultable dans une bonne partie des bibliotheques municipales, donc consultable par des chomeurs.

Publié : 15 juin 2006
par Monolecte
On ne mettra sûrement pas 1,2€ dans leur torche-cul, par contre, on est tout à fait capable et désireux de mettre notre petit bulletin dans l'urne l'année prochaine... et sans désinformation préalable!

Publié : 15 juin 2006
par chris
On ne mettra sûrement pas 1,2€ dans leur torche-cul
absolument :wink:

d'ailleurs ,des salariés d'une filiale italienne de fabrication de papier toilette sont en train de vendre le stock aux particuliers n'etant plus payés depuis l'abandon de l'usine par la maison mere :?

les particuliers de la region sont.....solidaires et emplissent donc leurs bagnoles de stock importants de papiers culs !!!!

comme quoi le commerce solidaire :idea:

du coup ,ils devraient se mefier ,devant une si belle operation commerciale ,l'ex employeur est capable de vouloir revenir !!

c'est ce qui se passe actuellement en argentine dans un silence mediatique europeen assourdissant !!
apres le clash ,les salariés se sont empares des entreprises abandonnées par leurs proprietaires ,une fois remise en route ,c'est les proprios qui reviennent et veulent recuperer le bizness !!!

comme quoi aussi ,lorsqu'on nous menace de la fuite de nos capitalistes ,il suffit de recuperer les boites ,de les mettre en route et ca fait revenir les patrons :D :D :D

allez ,on peut voter besancenot ,les patrons bouderont un moment ;pis y reviendront 8)