Fabienne Brutus le 10 juin à Nantes
Publié : 12 juin 2006
Est ce que quelqu'un y a assisté et depuis que son livre est sorti,qu'est ce qui a changé?
https://forums.actuchomage.org/
Mensonge d' état : la nouvelle façon de gouverner...Bonjour à tous !
Après ces deux semaines de silence, mon pauvre combat contre l' hypocrisie continue avec un livre en forme de pavé dans la mare écrit par une jeune femme de 31 ans conseillère de l' ANPE au nom prédestiné Fabienne Brutus (n' y voyez aucun nom d' emprunt mettant en exergue sa force de conviction et son courage), il s' agit bel et bien de son véritable patronyme.
Le moins que l' on puisse dire, c' est qu' elle a du cran la demoiselle, au vu des risques potentiels qu' elle prend (au mieux un blâme, au pire une révocation saupoudrée de sanctions pénales), pour dénoncer les "tripatouillages" de l' ANPE (agence "pour l' emploi" aux dernières nouvelles) orchestrés par le Ministère de l' Emploi et nos édiles.
Le livre se veut avant tout un pamphlet contre la pensée unique sur le marché de l' emploi et les véritables chiffres du chômage.
Ainsi, nous apprenons que les chômeurs sont divisés en huit catégories (ce que vous saviez déjà pour la plupart), dont seule la première fournie les chiffres "officiels" du chômage, alors que les demandeurs d' emploi de cette catégorie ne correspondent qu' à 59 % des personnes inscrites à l' ANPE.
Elle arrive au constat effrayant que le nombre réel de chômeurs en france avoisine les 19 %... (soit 4.200.000 demandeurs d' emploi sans compter les r-mistes, ce qui nous amènerait doucement vers 5.500.000), un chiffre que beaucoup se sont évertués à préserver... 20 % de chômeurs dans l' un des 8 pays les plus riches du monde cela fait désordre.
Elle prouve de façon imparable que la baisse du chômage décrétée par le gouvernement est illusoire et qu' au contraire celui-çi est en augmentation depuis le second semestre 2005.
Cette baisse fictive n' est que le résultat du glissement de personnes de catégorie 1, vers les catégories 4 et 5, de la culpabilisation des demandeurs d' emploi (obligation de se rendre à des réunions d' information pendant les heures de travail à temps partiel, stage de "remobilisation" imposés...).
Suite à l' auto-satisfesit du gouvernement à la fin de l' année 2005 sur la réalité supposée des chiffres du chômage, cette conseillère dans une ANPE de l' Aude prend le mors aux dents et pique une colère mémorable dont les soubresauts l' amène à écrire en deux mois à peine ce livre salutaire sur les vérités du chômage en France.
Elle dénonce en vrac les pressions de sa direction pour "faire du chiffre" et maquiller les statistiques dans le but de promouvoir éhontement la politique médiatique mensongère du gouvernement en place (et de ses prédécesseurs), le manque de moyens financiers pour donner des formations qualifiantes permettant de réelles reconversions à des individus en perte totale de socialisation (les crédits fondent toujours plus chaque année).
Je ne crois pas que ce soit la meilleure solution pour gagner la bataille de l' emploi.
Elle s' inquiète du manque d' humanité du traitement des demandeurs d' emplois (les codes informatiques servent de cache misère pour traiter de façon discrète les manipulations outrancières opérées dans les services).
Elle rappelle que les conseillers anpe vivent eux aussi au quotidien la précarité qu' ils sont sensés combattre (15 % de précaires dans les agences, sans parler des stagiaires non rémunérés dont le nombre est jalousement gardé).
Elle conclut son livre simplement en nous faisant comprendre si besoin est que la marché de l' emploi en France est exsangue, que l' emploi se raréfie, et que les annonces "d' emplois valables" sont quasi inexistantes... aujourd' hui même une offre d' emploi de 4 heures (eh oui cela existe) est comptabilisées comme une offre normale et entre dans les statistiques annuelles.
Aujourd' hui, on constate une hausse importante du nombre d' offres proposées, mais celles-çi sont pour la plupart des offres précaires... demain, la régle sera la précarité pour tous.
Un ouvrage d' une franchise absolue sur l' une des statistiques économiques les mieux protégés durant des décennies, que tout demandeur d' emploi ou non devrait se procurer pour mieux comprendre les rouages de la machine anpe et les enjeux d' un mensonge d' état aux contours volontairement flous et opaques.
L' ouvrage est sorti le 30 mars 2006... pour qui n' a pas peur de mettre ses pieds dans la bouillasse et ne veut pas mourir idiot.
Parce qu' il ne faut jamais cesser de se révolter contre les injustices et la domination.
"Chômage, des secrets bien gardés" (La vérité sur l'ANPE) de Fabienne BRUTUS - JC Gawsevitch - 272 pages - 18,90 €
Source
UNE AUTRE PEUR EST POSSIBLE
Mis à jour le :16 juin 2006. .
Dur avec la violence, dur avec les causes de la violence. Ce slogan bravache barrait la une du numéro d’avril du Bulletin des socialistes, réservé aux adhérents du parti. C’était un mois avant les glapissements sécuritaires de Ségolène Royal. Tony Blair devrait réclamer des royalties : en 1992, il s’était hissé à la tête du Parti travailliste en martelant « dur avec le crime, dur avec les causes du crime ». On a vu pour le crime (plus de prisons privées) et on a vu pour les causes (plus d’inégalités sociales)... Question plagiat, les socialos sont très bons. Se couvrant du gyrophare qui éblouit l’air du temps, ils consacrent toutes les dix pages de leur feuille de chou à « l’insécurité » et aux moyens d’y remédier. On feuillette, on survole les titres : « La sécurité à gauche ! », « Insécurité : toujours plus de violences », « Violences urbaines : cinq mois après les émeutes », « Militant d’une police démocratique »... En une, sous la plume de Delphine Bato, secrétaire nationale du PS chargée de la sécurité, on lit : « Combattre la violence sera une priorité de notre projet. Nous proposerons aux Français de rétablir la sécurité durable en étant dur avec la violence, et dur avec les causes de la violence. » Bien vu, le concept de « sécurité durable », manifestement copié sur le développement du même nom : au PS, ils doivent penser que le réchauffement de la planète est dû aux voitures qui brûlent. Ils vont obliger les flics à acheter leurs flash-balls au rayon bio ?
Dur avec la violence... Pour ça, on leur fait confiance. C’est le PS qui a créé la BAC, voté la loi sécurité quotidienne (LSQ, ancêtre de la LSI de Sarkozy), mis au point les contrats locaux de sécurité (CLS, qui inspirent en partie l’actuel projet de loi de « prévention de la délinquance »). Quand la maritorne Royal parle de sucrer leurs allocs aux familles pauvres dans lesquelles un gosse a fauté, ou d’encadrer les jeunes délinquants avec des bidasses, il faut toute la consanguine idiotie des médias français pour crier à la « révolution culturelle », au « tabou levé », au « vent nouveau ». Il est vrai que ce vieux vent-là ne souffle que par et pour les médias. Sans les médias, pas de Royal. Ça aussi, c’est une violence qui demanderait à être traitée durement : le manque absolu de scrupules avec lequel une clique de plumitifs encruchés couronnent leur favorite. Ils nous font un coup d’État façon Star Ac, ces nazes !
Contrairement à ce que dit la pub, ce n’est pas le désir qui nous possède, mais bien la peur. Et qui a peur de quoi ? « Les policiers pensent que les grèves du printemps ont privé de repères les jeunes les plus fragiles », analyse La Provence en conclusion d’une pleine page de violences juvéniles, avec ou sans portable. Pas un mot du matraquage d’étudiants sur le campus et devant le tribunal d’Aix. Alors, qui a peur de qui ? Cette société vit dans la crainte des conséquences de sa propre folie. Ils ont peur de nous et voudraient que nous ayons peur avec eux et contre nous, c’est-à-dire les uns des autres. Mais c’est bien eux qui nous foutent la trouille. Eux et leur crainte de n’avoir plus que la peur pour nous gouverner. Dur avec la violence ? Pour comprendre tout ce que cette formule veut dire en tant que programme de gauche, il faut se souvenir des années où cette même gauche dirigeait le pays. En décembre 1997 mourait d’une balle policière dans la nuque un jeune de Dammarie-lès-Lys, Abdelkader Bouziane, 17 ans. Il roulait à 36 km/h quand le policier a fait feu. Alors qu’il agonisait, les flics ont extirpé son passager pour le tabasser sur le bitume. Le lendemain, et alors qu’aucun policier ni témoin n’avait encore été interrogé, le ministre de l’Intérieur Jean-Pierre Chevènement certifia à la télé qu’il s’agissait d’un « cas de légitime défense ». L’affaire sera classée sans suite. « Faut pas se leurrer, quand il s’agit des quartiers ou des jeunes issus de l’immigration, le ministère de l’Intérieur appartient toujours à la droite extrême, quel que soit le gouvernement en place. D’ailleurs, personnellement, mes pires galères, je les ai connues sous la gauche », remarque Samir, de l’association Bouge qui bouge, un « ancien » des émeutes qui enflammèrent Dammarie après la mort d’Abdelkader. Des émeutes pareilles à celles de novembre dernier à Clichy. Et les causes de la violence, alors ? Les injustices qui s’étalent, les patrons qui engrangent, le règne des inégalités, le diktat de la gagne, pour tout ça on fait quoi, chef ? Eh, j’ai une idée ! On n’a qu’à abaisser le coût du travail dans les PME !
Publié dans CQFD n°35, juin 2006.
Je suis éclatée de rireMoi, il me fatigue.
bien dit. je te rejoinsMarco-Esteban a écrit :tu n'es visiblement pas du même avis, mais tu t'exprimes au nom d'une entité "les lecteurs", comme les politiques s'expriment fréquemment au nom d'une entité "les français" quand ils ne parlent que d'eux-mêmes.