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RMISTE depuis 17 ans

Publié : 06 juin 2006
par duduc
je bénéficie du RMI depuis quasiment sa sortie, en 1989.
quels commentaires est-ce que celà vous inspire? :?:

Publié : 07 juin 2006
par St-Dumortier
Bonjour,

Bravo pour votre sacrifice,
vous avez coûté moins cher à la société
qu'un actionnaire rentier qui joue en bourse ....

(Vous ne jouez pas en bourse j'espère ?) :?

Publié : 07 juin 2006
par Monolecte
Aucun!

Je trouve que ça fait un peu court, RMIste au long court, pour résumer quelqu'un.
Bravo pour survivre tout ce temps avec ça, malgré les contrôles et les lois à la con. Après, je ne sais rien de toi, de ton histoire, donc, c'est difficile d'en parler. C'est juste vertigineux, autant de temps avec si peu d'argent...

Publié : 07 juin 2006
par Mallo
Ca me désole ... Temps de temps avec si peu de'argent ...

Tant de gouvernements qui au final n'ont rien fait pour vous ...

Publié : 07 juin 2006
par Invité
Mallo a écrit :Ca me désole ... Temps de temps avec si peu de'argent ...

Tant de gouvernements qui au final n'ont rien fait pour vous ...
ça on ne sait pas. Il faudrait plus d'infos...

Publié : 07 juin 2006
par chris
je pense pas que duduc soit un cas isolé ,beaucoup de configuration existe a ce niveau .

des classes entieres de professions qui ont ete jetées dans l'exclusion , je pourrais citer les gens du voyage qui de prospere apres la guerre dans les professions foraines ont vu leurs metiers de base completement devalués grandes surfaces ,arrivée des chomeurs ,immigration etc )

resultats ,rmi ou delinquance ,quelquefois les deux :P

la classe paysanne a morflé un maximum ces derniers années ainsi que les petits commercants ,les faillites exponentielles ont amenées leurs lots a l'edifice du rmi .

et surtout le mythe infernal qui fait qu'un employeur n'emploie pas un rmiste ,dans une spirale comme ca ,vous pouvez facilement additionner les années :twisted:

et pourtant ,quel gachis dans la plupart des cas ,si les gens du voyage sont devenus d'excellent delinquants , c'est justement parce qu'ils avaient de bonnes qualités professionnelles ,et on parle pas des ex cadres en rupture de franchises verolées .

et puis ya des fois des trucs sympas , je m'occupe ,enfin je donnes un coup de main a une famille entiere ,rmistes depuis une dizaines d'années .

ils ont un projet d'entreprise ,bien potassé (depuis le temps ) l'opportunité est arrivée avec l'epoque et son actualité .

je les ai juste aider au niveau des contacts ,presentation de partenaires pour la partie informatique et surtout presentation du projet a des banques .

ya la mere ,ya la fille et les petites soeurs ,vla l'equipe de choc !!

et bien ,j'ai un banquier qui a trouvé que ca tenait la route super ,la petite mere etait nerveuse a l'entretien car les banques pour elle depuis des années :wink:

sauf qu'une fois la parole donnée sur son projet ,elle a ete credible pour un banquier qui a decidé de suivre a 100 %!!!

bon ,le truc est juste sur les rails ,va falloir avancer apres .

y a eu de l'emotion sur ce coup la , ya des trucs qu'on fait gratos qui valent tres cher :wink:

non ,le rmi ne rend pas out ,d'ailleurs il suffit de penser aux gens ici present dont tout le monde peut constater que leur credibilité n'est point entamée ,le potentiel est toujours la meme apres des années .

au contraire , ca peut fabriquer des gens balezes ,la precarité organisée !

Publié : 07 juin 2006
par duduc
Bonjour, et pardonnez-moi cet abus, je ne suis pas "RMIste depuis 17 ans".
Ce post est peut-être une anticipation de ma situation future, et en tous cas évoque des situations d'exclusion au long terme vécues par certains.
Pour ma part, mon égoïste situation personnelle, après un licenciement économique il y 10 ans dû à la maladie (grave dépression entraînant un mise en maladie de plus d'un an) j'ai refait surface en enchaînant les périodes d'intérim, les CDD et périodes de travail en indépendant dans toute la France, partout ou il y avait du boulot.
A bientôt 47 ans, je m'aperçois que, bien que j'aie une bonne qualification constamment remis à jour et que j'aie laissé un bon souvenir à peu près partout ou j'ai bossé, ça devient de plus en plus difficile de trouver ne serait-ce que des missions d'intérim.

Publié : 07 juin 2006
par duduc
Quant à la possibilité d'être embauché en fixe, n'y pensons même pas.
d'ou ma volonté de débattre que quelques points précis et fondamentaux:
si pour avoir un emploi stable, droit élémentaire d'assumer sa subsistance et celle de sa famille, il faut être surqualifié, dynamique, efficace, beau gosse, échine souple, avoir entre 25 et 35 ans, accepter de faire 45 heures payées 35...situations vécues au cours de mes pérégrinations...que fait on dans notre pays de tous ceux qui ne répondent pas à tous ces critères?

Publié : 07 juin 2006
par duduc
est-ce qu'on les considère comme des "citoyens ayant des droits" notamment celui, inscrit dans la constitution, le droit à la subsistance, le droit à une vie sociale? ou bien, n'ayant pas passé ou réussi un concours à 20 ans et ne faisant donc pas partie de la haute élitocratie fonctionnaire, n'ayant pas été élu ou ne s'étant pas présentés au suffrage électoral et ne faisant donc pas partie de l'élitocratie politicienne, est-ce que par hasard, tous ces gens qui n'ont pas d'emploi, ou bien qui en ont un dans le secteur privé seraient considérés comme des citoyens de seconde zone, taillables corvéables et imposables à merci s'ils répondent aux critères en vigueur, et mis au rebut dans le cas contraire?

Publié : 07 juin 2006
par duduc
j'oubliais, avec taillable et corvéable, il y aussi remplaçable.
Comment on peut opposer des gens qui ont faim dans le tiers monde aux gens qui ont faim en France: par l'immigration, et mieux encore, par l'immigration choisie.

Les premières vagues d'immigration ont eu lieu dans les années 70, à la demande de patrons (Peugeot, Renault, industries textiles, habillement, manufactures...) qui souhaitaient pour leurs immondes chaînes de fabrication, véritables machines à décerveler, des OS plus souples, moins syndiqués et moins chers que l'ouvrier (e) Français.

Que dire aussi des retraites?
combien, n'ayant pas cotisé 42 ans faute d'emploi devront se contenter du minimum vieillesse?
C'est comme celà dans le secteur privé: 20 ans de cotisations ne font pas une demi-retraite loin de là, mais font un minimum vieillesse comme zéro années de cotisations.

Publié : 07 juin 2006
par duduc
Depuis ces 10 ans passés j'habite en HLM, et certains de mes voisins vivent la situation décrite dans le titre de ce post: exclus devant se contenter des minima sociaux depuis très longtemps, avec comme horizon le néant social.

Seule une véritable et massive politique de créations d'emplois pourrait enrayer un phénomène qui touche tant de personnes.
ne nous y trompons pas: toutes les causes de discrimination à l'embauche tournent autour d'un seul et même facteur: le manque d'emplois, la situation éminemment déséquilibrée entre offre et demande d'emplois, qui fait que les employeurs n'ont qu'à se baisser pour ramasser, à moindre coût, ceux qu'ils estiment à tort ou à raison comme les plus profitables pour leur entreprise.

Cette situation est aussi préjudiciable aux salariés du privé, qui sont soumis à une très forte pression, au chantage implicite permanent de perdre leur emploi, qui sont embauchés à des salaires de plus en plus bas, et doivent souvent cravacher d'interminables journées partiellement payées, ménager le petit chef imbécile et le patron cupide.

Publié : 07 juin 2006
par laurentBarbier
Je ne suis pas l'abbé Pierre, mais j'ai envie de te faire la réponse qu'il t'aurait faite : "je ne peux rien pour toi, mais toi tu peux beaucoup pour moi". Or c'est un curé qui parle, député de surcroît. Il ne dit pas cela par désintérêt; mais par amour. En langage décodé, cela veut dire, "d'où que tu viennes, qui que tu sois, je crois en toi".
J'ai la même approche que l'abbé Pierre. Mais je ne te connais pas, et cette carte d'identité ne m'intéresse pas. je l'accepte; je ne la juge pas. Mais je suis sûr que tu vaux quelque chose pour la société.
Je n'ai qu'une chose à te proposer dans l'immédiat : parlons-en ! Ecris-moi, je te répondrai, sans jugement, sans conseils : je respecte infiniment ta liberté (ou ce qu'il en reste) et je ne m'accorde aucun droit de te dire ce que tu dois faire. Mais je peux t'écouter; te faire des propositions;être cet ami lointain à qui tu peux téléphoner ou écrire, les jours de blues. J'ai connu beaucoup de misères humaines et je peux t'aider à relativiser les choses ( c'est l'un des "miracles" réalisé par l'abbé Pierre). Mais j'ai horreur du misérabilisme.
Pour conclure, je vais te dire quelque chose qu'on n'a pas du te dire depuis très très longtemps : "MERCI".
Amicalement
laurent barbier
3a rue Roosevelt
68.000 Colmar
chaûmeur comme les blés
matricule 3182848 T
ni curé, ni croyant :lol: :lol:

Publié : 07 juin 2006
par duduc
Tout celà, parceque dans notre pays, une "élite" gouvernante, hauts fonctionnaires énarques et "élus" de tous bords, gouverne (vilain mot) avant tout pour elle-même.
l'objectif premier de ces gouvernants de droit divin: assurer les rentrées fiscales nécessaires à leurs traitements et indemnités. la redistribution des richesses derrière laquelle ils se retranchent, est en France la dernière roue du carrosse étatique et représente une goutte d'eau dans le budget de l'état.
pour assurer ces rentrées, avec des dépenses minimales, point besoin de lutter contre le chômage et l'exclusion, il suffit que l'économie tourne à peu près correctement, et pour celà on est prêt à donner aux entreprises le cadre idéal: marché de l'emploi déséquilibré au profit de l'employeur, bas salaires, forte précarité, mise en concurrence entre employés nationaux et candidats du monde entier.

Publié : 07 juin 2006
par chris
marché de l'emploi déséquilibré au profit de l'employeur, bas salaires, forte précarité, mise en concurrence entre employés nationaux et candidats du
et si l'avenir n'etait pas dans le salariat :wink:

je suis assez d'accord sur ton analyse globale du marché de l'emploi ,a part que sur mon premier post ne connaissant pas ta situation en details ,j'evoquais plutot des rmistes "purs et durs" 8)

ca existe aussi ,des gens qui n'ont plus du tout acces a l'emploi ,meme pas un petit bout ,depuis des années !

la ,c'est la marginalité totale ,ou la personne ne sait meme plus ce que c'est que de simplement converser avec le systeme .

ceux la ne se pose meme plus de questions sur ce qu'est devenu le marché de l'emploi .

pour le reste pour ce qui reste du salariat ,ton constat est lucide ce qui est deja pas mal ,ce qui n'est pas le cas de tout le monde :shock:

apres ,c'est les conclusions qui faut en tirer 8)

Publié : 07 juin 2006
par duduc
pour finir, merci au dénommé Laurent Barbier de ses encouragements dans son post précédent, excusez-moi d'avoir saucissonné mon message (la 1° fois j'avais presque fini, ça a planté, je dois tout réécrire).

Bref, si nous voulons rendre à ces gens qui nous "dirigent" la monnaie de leur pièce, et surtout que s'entame un débat public, quelle meilleure occasion que de présenter, comme je l'ai vu ailleurs sur le forum, un candidat chômeur (ou RMIste, ou un précaire) aux élections présidentielles?
l'obstacle principal: obtenir les 500 signatures de maires: à mon avis, avec les arguments que nous avons à faire valoir, et le fait que cette situation touche près de 20% des Français qui doivent avoir le droit d'être représentés, ce ne sera pas un obstacle.
et là, ce serait peut-être la première fois qu'il pourrait y avoir un débat non pollué par des silences complices et des non-dits partisans.

Je considère que ça vaut le coup d'être tenté.
A moindres frais, à moindre effort, c'est l'occasion de la décennie pour que la parole des chômeurs et précaires soit clairement entendue, une parole qui comme je l'ai déja dit, concerne aussi tous les salariés du privé.

J'attends vos avis, que j'espère motivés et positifs.