Page 1 sur 2

Journée Solidarité Pentecôte : j'ai honte !!

Publié : 05 juin 2006
par fanette
Je ne comprends pas pourquoi 65 % des français ont décidé de chômer le lundi de Pentecôte.
Que l'on empêche les transporteurs routiers de travailler.
:shock: On marche sur la tête :shock: !!!
!!!!!! Je trouve cela purement scandaleux !!!!!
:oops: Mais quelle image donne t'on de notre pays aux yeux du monde entier ? :oops:

Les 65 % de salariés qui ont boycotté une fois de plus, ce jour de pentecôte sont égoïstes et nombrillistes ! :twisted:

Pourtant, je galère bien plus (dans la vie) que tous ces salariés du public qui ont décidé de bloquer une fois de plus la France.
Je n'ai aucun emploi stable, j'alterne périodes de CDD et périodes de chômage, et cela ne me dérange pas de donner une journée de travail par solidarité pour les personnes qui en ont le plus besoin !

Je suis fière de travailler aujourd'hui pour cette journée, pourtant, je suis croyante, et pour moi c'est effectivement un jour férié, mais je peux passer au delà de ma croyance, par solidarité pour les personnes âgées.
Je pense à mes parents qui d'ici 20 ou 30 ans, peut être en bénéficieront ?

Ce qui me fait rire jaune aujourd'hui, est d'imaginer ceci :

30 ans plus tard, le nouveau gouvernement supprimera
cette mesure : les personnes qui auront boycotté cette journée durant toutes ces années seront les premiers à manifester dans la rue parce qu'on leur retirera cette journée " dûe" et "acquise" , alors qu'ils n'auront jamais fait l'effort d'y contribuer, ne serait ce que par Solidarité !!
:evil: Bravo les idéaux de l'extrême gauche :evil: !!

Si une journée supplémentaire m'était retirée, une journée Solidarité, où les sommes gagnées iraient en forme de DONS en faveur des enfants handicapés, pour la recherche contre le cancer, :D je signe tout de suite :D !!

Il faut arrêter d'être égoïstes et aller de l'avant !!
Bloquer un pays, est une manière suicidaire de faire couler l'économie d'un pays !!

Publié : 05 juin 2006
par chris
Mais quelle image donne t'on de notre pays aux yeux du monde entier ?
:D :D a mon avis ,le monde aujourd'hui a autre chose a faire que de s'occuper de la france ,il suffit de voyager quelque peu pour s'apercevoir rapidement que pour quelqu'un en amerique du sud par exemple ,connaissent bien paris de reputation avec delon et aznavour ,pis vla ,pour le reste ,ils ont l'habitude de voyager au niveau de l'europe (un tour operator te propose un tour d'europe ,petiot la france pour de gens habitués aux grands espaces ) :wink: donc ,je suis pas persuadé que l'histoire de la pentecote !!!!

et puis les petits vieux ,y s'en foutent deja des leurs ,alors les notres 8)
Les 65 % de salariés qui ont boycotté une fois de plus, ce jour de pentecôte sont égoïstes et nombrillistes !
ben non , vu les niveaux de salaires bloqués ,le salarié francais se dit que pourquoi bosser plus ,y s'interesse donc plus qu'aux conges possibles !

generations 35 heures ,faut bien que les cadres se barrent en republique dominiquaine ou en croatie ,ca fait vivre les charters compagny :D
Bloquer un pays, est une manière suicidaire de faire couler l'économie d'un pays !!
peut etre pas quand meme :wink: :wink:

ce pays s'arrete carrement pendant deux mois l'ete depuis des lustres et pourtant !

pis ,les petits vieux ,je crois que les francais ne croient plus depuis longtemps dans leurs gouvernements , on leur a fait le coup de la vignette et tant d'autres que 8)

je suis contre leur "journée de solidarité"

Publié : 05 juin 2006
par superuser
Fanette, tu prends le problème à l'envers.

Il est clair que notre population, de + en + vieillissante, coûtera de + en + cher à la collectivité.

Je te rappelle qu'encore aujourd'hui ce sont ceux qui ont les salaires les plus bas qui ont le moins de chance de profiter de leur retraite (chez les ouvriers, on meurt toujours bien plus jeune que chez les cadres). Il est évident que la durée de vie est largement tributaire d'un rythme adéquoit, assorti d'un certain confort économique qui permet de bien manger et de pouvoir bien se soigner.

Or, au nom de la solidarité avec nos petits vieux (qui ne sont pas forcément les plus pauvres pour en être arrivés là), on veut faire travailler exclusivement la même catégorie de population : les salariés, et ce seront les plus "privilégiés" d'entre eux qui pourront s'en arranger (bidouillage RTT). Je te rappelle que les professions libérales, artisans, commerçants et rentiers sont, eux, exemptés de solidarité en ce lundi de Pentecôte : trouves-tu cela normal ??? Qui est "nombriliste" ou "égoïste" ?

La bonne question est : de quelle solidarité s'agit-il ?

Quand on parle de solidarité, il doit s'agir de toutes les personnes valides, en âge de travailler, ayant un emploi (salarié) ou une activité qui leur rapporte (patron), ou un revenu conséquent non issu de la solidarité nationale (dividendes, rentes, etc…). Pourquoi ne pas exiger cet effort de tous ? Et particulièrement de ceux qui en palpent le plus sans lever le petit doigt, et donc auront toutes les chances de vivre très, très vieux ?

De la même façon que notre système de protection sociale par répartition repose essentiellement sur les revenus du travail (qu'on est en train de faire disparaître), alors que des richesses considérables issues de la mort des emplois et de la spéculation ne profitent qu'à une poignée d'individus qui vivront certainement longtemps, on demande à seulement 15 millions d'individus (dont 16% sont des smicards) de faire un effort pour tout le monde !?!

C'est tellement injuste et surtout parfaitement insuffisant que je ne peux qu'être d'accord avec ceux qui refusent "d'offrir" cette journée. Il y a d'autres financements à envisager, beaucoup plus égalitaires et lucratifs.

Pour nourrir ta réflexion, quelques paradoxes :

• à quoi cela sert-il de vivre de plus en plus vieux si c'est pour devenir à ce point dépendant ? Tout cela côute bien cher et ne nous rend pas plus heureux, il me semble.
Je rappelle qu'en Afrique la durée de vie moyenne est de 47 ans. Ils ont plus besoin d'hôpitaux que d'hospices de vieux...

• Jusqu'où irons-nous dans cette contradiction sociétale, qui va du jeunisme qui met au chômage des salariés dès 40 ans (alors qu'il faudra bientôt bosser jusqu'à 70 ans) et pollue gravement nos cerveaux, à la bonne conscience qui se targue de s'occuper de ses petits vieux dont elle a en réalité si peur de ressembler ?

• comment se fait-il que nos sociétés (ultra)libérales, obsédées par la rentabilité, ne décrètent pas une limite d'âge à la vie humaine ?
Selon les courbes de démographes (dont Lotka), d'enfant à l'entrée dans la vie active on est dans l'improductivité, et on coûte à la société. C'est vers 35 ans qu'en ayant travaillé et cotisé on a à peu près remboursé ce qu'on a coûté à la société depuis sa naissance. Ensuite, jusqu'à l'âge de la retraite, on est rentable puisqu'"excédentaire". Mais cette excédent sera dilapidé dès 80 ans, où le bilan redevient négatif... (Source : Albert Jacquard, page 160)

Lire également : La valeur de la vie humaine.

Publié : 05 juin 2006
par tristesir
Les 65 % de salariés qui ont boycotté une fois de plus, ce jour de pentecôte sont égoïstes et nombrillistes !
Boycotté? pas vraiment. La loi decretee de haut en bas par raffarin a ete un peu assouplie: maintenant, tous les salaries doivent une journee de salaire pour la solidarité avec nos anciens. (cette journee pouvant etre prise en charge par l entreprise seule) mais cette journee est negociee entreprise par entreprise.
Au final, les sommes attendues seront percues que les salaries aient travaille le lundi de pentecote ou non.

(va expliquer à certaines villes du sud qui organisent des ferias que le nombre de touristes va baisser à la pentecote puisque tout le monde travaillerait)
Pourtant, je galère bien plus (dans la vie) que tous ces salariés du public qui ont décidé de bloquer une fois de plus la France.
Sache qu un certain nombre de fonctionnaires etaient sur leur lieu de travail aujourdhui lundi.

Je partage l avis de superU, il faudrait revoir le financement de la securite sociale et autre pour moderniser la levee des fonds necessaires à son bon fonctionnement:

les revenus du travail (celui ci se rarifie) s estompant pour laisser place aux revenus de la speculation et du capital, il serait normal de taxer ces derniers afin de garantir la survie de ce systeme auquel nous sommes pour la plupart attaches.

Un dernier element de reflexion, les personnes qui ont travaille aujourdhui ont travaillé gratuitement puisqu ils n ont pas ete payes ce qui s apparente à de l esclavage et viole sans doute les traites internationaux sur le travail.

Si on veut rentrer dans cette logique de la solidarite pourquoi ne rend on pas obligatoire les dons aux restos du coeur ou bien à la ligue contre le cancer etc.?

Ce que le reste du monde pense de la france, personnellement j en ai rien à f.....! La france n est pas le centre du monde.

Une derniere chose:
Le salarie travaille gratuitement, son patron verse son salaire et sans doute les charges sociales à l Etat mais qu en est il de la plus value? le patron la donne t il à l Etat par solidarité?
(le salarie travaille pour rien, ca serait normal que le patron travaille pour rien aussi , qu il ne gagne rien sur cette journee de travail)

NOUS ETIONS 2 AMIS ET FANETTE MéMé

Publié : 05 juin 2006
par ARAMIS2
Que répondre à ce genre de constat boursoufflé de lieux communs sous-entendus, donnant la part belle à la logique ultralibérale ? Alors fausse ingénue ou vraie provocatrice la Fanette ?

Je parie que vous êtes pour les pièces jaunes de dame Bernie, la femme qui fait surtout de la pub à ce mari inutile et gargantuesque qui se gave pour 4000 balles par jour et qui sucre (en dehors des fraises) les subventions allant au profit de la recherche et de la santé. Je parie également que vous étiez pour le TCE, le CPE et la peine de mort, tandis que vous devez être sûrement contre le droit à l'avortement, voir à la contraception (ces réducteurs de misère qui réduisent les guerres à devenir obsolètes), me "trompe-je" de beaucoup ? Je ne le pense pas à vous voir baver derrière votre petit clavier. J'ai horreur de l'égoïsme (le vrai), mais l'hypocrisie des "bien pensants" me débecte tout autant... :twisted: ARAMIS LE EREMISTE.

Solidarité Pentecôte : même traitement pour tout le monde !

Publié : 05 juin 2006
par fanette
Je suis bien d'accord avec vous pour certains points..mais :

"ce seront les plus "privilégiés" d'entre eux qui pourront s'en arranger (bidouillage RTT)

Ce n'est pas normal, tout le monde doit être logé à la même enseigne !! Que cette journée soit exigible par le gouvernement, que ces personnes n'aient pas à poser de RTT !!

Et rappelez vous, nombre de vieux retraités (75-90 ans)aujourd'hui vivent seulement avec 400 €, on n' en parle pas de ceux ci, c'est tabou,et pourtant, ils sont majoritaires !!

Vous me brossez le portrait que d'une minorité de retraités (ex fonctionnaires, militaires, ex patrons)..

Attendez de voir la génération de Retraités qui va arriver d'ici 10 ans, classes ouvrières et cadres confondus, beaucoup auront eu plus de périodes de chômage dans leur vie, que de travail !!

NOUS ETIONS 2 AMIS ET FANETTE MéMé

Publié : 05 juin 2006
par fanette
Je parie que vous êtes pour les pièces jaunes de dame Bernie, la femme qui fait surtout de la pub à ce mari inutile et gargantuesque qui se gave pour 4000 balles par jour et qui sucre (en dehors des fraises) les subventions allant au profit de la recherche et de la santé.

Je parie également que vous étiez pour le TCE, le CPE et la peine de mort, tandis que vous devez être sûrement contre le droit à l'avortement, voir à la contraception (ces réducteurs de misère qui réduisent les guerres à devenir obsolètes), me "trompe-je" de beaucoup ? Je ne le pense pas à vous voir baver derrière votre petit clavier. J'ai horreur de l'égoïsme (le vrai), mais l'hypocrisie des "bien pensants" me débecte tout autant... :twisted: ARAMIS LE EREMISTE.

Vous ne savez pas de quoi vous parlez, vous êtes stupide dans vos propos et extrémiste, vous avez la chance d'avoir le RMI, moi j'ai passé 2 ans sans aucuns revenus avec une fille en bas âge (parce que j'avais dépassé le plafond de 50 F à l'époque) et un conjoint à l'autre bout de la France au service militaire.
C'est avec des personnes comme vous que rien n'avancera !!
Bonne journée et régalez vous du mal que vous faites et que vous vous faites !!

Publié : 05 juin 2006
par tristesir
Attendez de voir la génération de Retraités qui va arriver d'ici 10 ans, classes ouvrières et cadres confondus, beaucoup auront eu plus de périodes de chômage dans leur vie, que de travail !!
Tu crois nous apprendre quelque chose? N oublie pas sur quel site est ce forum !!!

En ce qui me concerne, je n aurai jamais de retraite, à moins que le minimum vieillesse perdure encore 20-30 ans et encore, le montant risque d etre revenu à la baisse d ici quelques annees !

Publié : 05 juin 2006
par tristesir
vous avez la chance d'avoir le RMI,
381 euros par mois, quelle chance !!
Il m arrive de penser que je gagnerais (pas en terme financier) plus (mais il y aurait des risques) si demain on supprimait le RMI

Des centaines de milliers de gens en colere et qui n auraient plus rien à perdre ca pourrait amorcer quelque chose d interessant
C'est avec des personnes comme vous que rien n'avancera !!
Et toi meme, que fais tu pour que les choses <<avancent>>?
(pourquoi les choses devraient avancer d ailleurs?)

Attaques personnelles!

Publié : 05 juin 2006
par Monolecte
Si mes souvenirs sont bons, les attaques personnelles ne sont pas du tout les bienvenues sur ce forum.

Ce qui signifie que l'on peut dire à quelqu'un que l'on trouve ses idées connes, mais pas qu'il est con lui-même.
Quelqu'un sent-il bien la nuance?

Publié : 05 juin 2006
par poussin006
exact mono, parfois je le répète à ma moitié : tu n'es ps conne ais tu tu dis de grosses conneries :lol: :lol: :lol:

pour la retraite je pense aussi que j'aurais pas grand chose....

désolé qu'on me dira, pas assez de travailleurs.

message effacé

Publié : 05 juin 2006
par chris
STP n'en rajoute pas, Chris !!!
La modération

Publié : 05 juin 2006
par tristesir
Je suis bien d'accord avec vous pour certains points..mais :

"ce seront les plus "privilégiés" d'entre eux qui pourront s'en arranger (bidouillage RTT)
Les magasins LIDL, LEADER PRICE,.. etaient fermes aujourdhui
surement des <<privilegies>> qui ont plein de RTT

Un jour de RTT en moins, c est un jour de travail en plus c est si difficile à comprendre?

Un certain nombre de gens , non negligeable, travaillent 35 heures et apprecient d avoir du temps à consacrer à leur famille et s occuper de leur enfants pour leur eviter de <<trainer>> dans la rue et faire des <<betises>>.

Augmenter le temps de travail aura pour consequence d augmenter les problemes de delinquance juvenile (parents trop occupes à travailler pour s occuper correctement de leur enfants!)
On fait <<marner>> plus les adultes et on confie leur enfants à l armée pour leur apprendre à marcher <<droit>> et qu ils servent bien le patronat?
(A l armee, il n y a pas de syndicat, contester un ordre est interdit et sanctionné, une bonne education à la soumission!)

Publié : 05 juin 2006
par chris
STP n'en rajoute pas, Chris !!!
dommage , c'etait du pur humour :D

dirigé contre person ,juste un constat general sur le politiquement correct ,mono etait d'ailleurs plus vicelarde que moi sur la forme :D :D

d'ailleurs pour preciser , j'ai rien contre fanette dont je trouve le propos plutot desesperé avec la naiveté qu'il convient donc que foncierement politique .

c'est maladroit mais ca se debat 8)

Publié : 05 juin 2006
par chris
et puis pour continuer dans l'humour sur la solidarité ,ya le luxembourg ou les francais sont des arabes comme les autres :D

pas de probleme de pentecote la :P

bon pour ceux qui crieraient deja au racisme et la formule malheureuse ,c'est ...le titre de l'article ,"les arabes comme "

allez on se marre :

matin, près de 60 000 Lorrains partent gagner leur vie au grand-duché. Travailleurs immigrés le jour, ils regagnent leur domicile le soir par les routes encombrées (lire p. 7 «Mobilité, flexibilité: Bruxelles rééduque les frileux»).
«On a fait venir les Arabes en France pour faire le sale boulot. Nous, on est pareils: les Luxembourgeois nous appellent "les Arabes". On est les Arabes du Luxembourg. En France, je ne trouvais pas de boulot. J'étais vendeuse de métier. J'ai fait toute la région, je ne trouvais pas ou alors du temps partiel: 19 heures par semaine. À l'époque j'avais 2 000 francs par mois. Après, j'ai eu la chance de trouver là-haut, au Luxembourg: ça multiplie par presque cinq.» Gabrielle Baldini travaille dans le restaurant d'une station-service ouvert 7 jours sur 7, 24 heures sur 24. L'un des plus gros débits d'Europe: la file des poids lourds assoiffés de gasoil s'étire parfois sur 500 mètres au bord de l'autoroute (lire p. 6 «Au bonheur des dames»). Gabrielle fait les postes: deux jours le matin, deux jours l'après-midi, deux jours de nuit – «d'où les poches sous les yeux»; deux jours de repos et le cycle recommence. Dimanches et fêtes compris. Le rythme en 2-2-2 épuise. «Je commence à le sentir, admet-elle. La nuit, je ne dors pas; le sommeil vient quand il faut se lever.» Sans parler de la vie de couple. Le fiancé de Gabrielle fait lui aussi les postes. «Quand je quitte mon boulot à minuit, je rentre à 1 heure du matin, lui, il se lève à 4 h 30. La semaine dernière, je lui ai dit au revoir le mardi, je lui ai redit bonjour le vendredi.»

Libre échange d'ouvriers
«Pour les Luxembourgeois, nous, on est les Arabes. Les Arabes sont venus faire la merde chez nous et nous, on vient faire la merde chez les Luxos.» Mêmes mots, même parallèle: ce n'est plus Gabrielle Baldini mais Georges Jaeger, vigile dans une compagnie financière luxembourgeoise, qui parle. «J'assume la sécurité du bâtiment mais, ma sécurité à moi, elle est nulle. Je travaille tout seul, toujours tout seul.» Un emploi que dédaignent les autochtones. «Ça ne paye pas assez pour eux. Leur train de vie, là-bas, est tellement élevé. Nous, on vit bien avec 12 000 francs par mois, mais eux, il leur en faut plus.»
«Le Lorrain, d'où il vient? Il descend du train.» Le proverbe du cru rappelle que des générations d'Italiens, de Polonais, d'Ukrainiens, de Portugais, de Maghrébins se sont succédées dans les mines et les usines lorraines. À leur arrivée, tous ont enduré le racisme de ceux qui les précédaient. Le combat social a permis aux premiers de se fondre dans le creuset ouvrier(1). Derniers arrivés et premiers frappés par la récession industrielle qui dure depuis trente ans, les ouvriers d'Afrique du Nord et leurs enfants subissent toujours la xénophobie.

Mais, qu'ils soient lorrains de longue date ou non, les travailleurs frontaliers sont considérés comme une main-d'oeuvre étrangère par les employeurs du grand-duché. En France, Saïd Bouali pâtit de la discrimination qui frappe «les Arabes». De l'autre côté de la frontière, s'amuse-t-il, «les Luxembourgeois sont racistes, mais ils ne nous considèrent pas comme des Arabes: ils nous considèrent comme des Français. Et ils n'aiment pas les Français. Ils n'aiment ni les Belges, ni les Allemands.» Sur les chantiers de BTP qu'il arpente depuis 15 ans en tant qu'électricien intérimaire, Kamel Amirouche sait que «les postes à responsabilité, ce ne sera pas un Français qui les aura: un Luxembourgeois ou bien un Allemand.»

Ainsi, les Lorrains de longue date devenus immigrés pendulaires souffrent un peu au Luxembourg de ce qu'endurent en France les enfants issus de l'immigration. «Du moment que vous travaillez pas avec des Luxembourgeois, explique Mme Baldini, ça se passe bien. Ils sont un peu imbus de leur personne. On va dire ça comme ça... Ils sont un peu racistes envers les Français, les Portugais, enfin les gens qui font les basses besognes entre guillemets. Mais nous, on est racistes aussi des fois.»
Le Luxembourg n'a jamais colonisé la France, les querelles religieuses entre les deux pays sont inexistantes. Pourtant, la plupart des frontaliers interrogés par Le Plan B s'estiment moins bien traités que d'autres quand ils travaillent «là-haut»(2). Il y a le mépris des «nationaux», que perçoit Nouria Medjkoun lorsqu'elle effectue des missions dans un atelier d'emballage de pâtes: «"Tu fais ton boulot et tu t'en vas": c'est dit sur un ton... ils te font sentir leur supériorité.» Paul Schmitt, qui a trié des déchets en intérim puis vissé des boulons de batteries en CDD, se souvient aussi de cette hostilité sourde. «Ils ne vous le disent pas mais vous le sentez. Vous sentez que vous n'avez rien à faire ici. Que vous êtes étranger, quoi.» Une atmosphère bien connue des ouvriers Algériens employés dans l'Hexagone!

Entre eux et en présence d'un frontalier, les petits chefs du grand-duché s'expriment souvent en luxembourgeois alors qu'ils parlent couramment le français et l'allemand, deux langues officielles enseignées à l'école. Naguère prisé par les gens distingués, le français est devenu la langue des travailleurs, comme le portugais.


Prolétaires de tous les pays, étripez-vous!
«Ils ne nous aiment pas trop, tranche Georges Jaeger, parce qu'on prend leur boulot soi-disant.» Ce reproche si souvent adressé aux immigrés venus en France se retourne à présent contre les Français qui émigrent vers des régions plus riches. Au «Lux», la barre des 10 000 chômeurs a été franchie en 2005, et le taux de sans-emploi a plus que doublé depuis 2001. Comme 70 % des postes nouvellement créés depuis vingt ans ont été attribués à des frontaliers, ces derniers sont montrés du doigt. Non seulement par les «nationaux», mais aussi par les «résidents étrangers». Un rapport officiel note que «si les Luxembourgeois manifestent certains réflexes protectionnistes à l'égard des étrangers — résidents comme frontaliers — en ce qui concerne l'emploi, ils se retrouvent avec les résidents étrangers pour manifester ensemble les mêmes réflexes à l'égard des frontaliers (3)».

Dans le secteur de la construction, traduit Paul Schmitt, «on est considérés comme des larbins par les Portugais, entre autres, qui eux sont considérés comme des larbins par les Luxembourgeois». Il ne s'agit pas du racisme lettré des théoriciens de l'inégalité des races. Mais de cette concurrence permanente entre les dominés qu'entretiennent les puissants afin de perpétuer leur suprématie. Une concurrence engendrée par la compétition économique internationale, répercutée dans les rapports de travail quotidiens et sans cesse alimentée par l'enflure des «débats» médiatiques sur le voile, la religion, l'identité. Dresser les dépossédés contre plus dépossédés qu'eux constitue le meilleur moyen d'empêcher que tous se rassemblent pour renverser les maîtres.

S'il ne décolère pas contre «la génération 39-45» des Français qui reprochent aux immigrés de prendre leurs emplois, Kamel Amirouche, l'intérimaire permanent, analyse la pression à la baisse des salaires qu'imposent les derniers arrivants sur le «marché du travail» luxembourgeois: «Depuis 1998, je ne sais pas si c'est par rapport à la Bosnie, mais il y a un gros arrivage de Yougoslaves. C'est de la main-d'oeuvre à moindres frais. Ils nous font concurrence à nous, directement. Parce qu'au bout de quinze ans je peux prétendre à un salaire de 12 euros de l'heure. Si le Yougoslave qui touche 2 euros dans son pays, on lui en propose 5 ici, c'est sûr qu'il va accepter. Et ça nous fait du tort à nous qui sommes là depuis longtemps. Je le ressens quand je contracte pour une mission, quand je vais négocier mon taux horaire. On te dit: si tu ne prends pas à 11, j'en ai encore toute une palette. Il faut qu'ils vivent, il faut qu'ils travaillent aussi. Mais ils sont prêts à bosser pour un 1 euro, chose qu'on ne ferait jamais. Moi, j'ai un acquis, une expérience: je peux revendiquer un tarif horaire. Il y a des boulots que je ne ferais plus, il y a des tarifs que je n'accepterais plus.»
Le mécanisme ne date pas d'hier. En 1848, Marx et Engels expliquaient déjà que l'«organisation des prolétaires en une classe est à tout moment détruite par la concurrence des ouvriers entre eux.»
et bien sur la source ,autrement :twisted: