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Radiations ANPE, mythe ou réalité ?

Publié : 30 mai 2006
par Yves
Le point de vue de Denis CLERC pour Alternatives Économiques (n° 247, Mai 2006) :

MAUVAIS PROCÈS

Les politiques de l’emploi ont beaucoup de défauts, mais la baisse du chômage n’est pas d’abord le fruit de manipulations de l’ANPE.

Elle est sympa, Fabienne Brutus. On lui donnerait presque le Bon Dieu sans confession. Elle vient d’écrire un livre au titre accrocheur, Chômage, des secrets bien gardés (1), avec, en bandeau, «La vérité sur l’ANPE». Venant d’une conseillère ANPE – c’est son métier –, c’est salivant. Un peu comme si un banquier publiait un livre expliquant comment percer les coffres bancaires sans mal. Aussi, me suis-je précipité pour le lire. J’en suis ressorti avec un sentiment mêlé, pour ne pas dire de l’irritation.

Le côté intéressant de ce livre, c’est le témoignage qu’il nous donne sur un métier difficile. Faute de postes de travail convenables en nombre suffisant à proposer, les conseillers ne peuvent effectuer les miracles qu’espèrent les demandeurs d’emploi. Ils s’attirent donc l’agressivité de tous ceux qui, venus demander un emploi, ne s’entendent rien proposer, sinon des «petits boulots», parfois une formation et beaucoup de contraintes. Nombre de ces conseillers se sentent mal dans leur peau, surtout si la consigne est d’embellir une situation peu brillante, à l’aide de quelques astuces qu’elle nous livre. Ils doivent inciter le maximum de demandeurs d’emploi à prendre n’importe quel poste ou, à défaut, les transférer dans une catégorie moins visible ou, mieux encore, les radier. Pour y parvenir, tout est bon : pressions, brimades, contraintes, sanctions. On mène la vie dure aux chômeurs, histoire de faire croire que le chômage recule. Mais c’est pure illusion statistique. Et c’est là que Fabienne Brutus dérape.

Elle assimile d’abord, volontairement, chômeurs et demandeurs d’emploi. Etre chômeur, c’est être sans emploi, à la recherche d’un emploi et disponible immédiatement. La définition est issue des travaux du Bureau international du travail (BIT). Quelqu’un qui n’est pas disponible immédiatement (en congé de maladie pour plus de quinze jours, en formation, en stage…) ou qui ne cherche pas d’emploi (dispensé pour cause d’âge ou découragé) ou qui a travaillé, même très peu, au cours de la semaine précédente, n’est pas chômeur. Contestable ? Comme toutes les définitions. Mais celle-ci, internationale, permet des comparaisons dans le temps et dans l’espace. Pour Fabienne Brutus, ne pas considérer tous les demandeurs d’emploi comme des chômeurs est cependant la preuve évidente d’une volonté de «trucage».

Comme seuls les chiffres des demandeurs de catégorie 1 – ceux qui sont à la recherche d’un emploi à temps plein, à durée indéterminée et qui travaillent moins de 78 heures par mois – sont commentés dans la presse, elle affirme que tout est mis en œuvre pour faire glisser le maximum de demandeurs d’emploi de cette catégorie vers l’une des sept autres existantes, histoire d’embellir la réalité. En fait, cette catégorie est la plus proche de la définition du chômage et elle évolue comme ce dernier : d’où son importance. Difficile, à l’inverse, de considérer comme chômeurs ceux qui travaillent sur un emploi temporaire plus d’un mi-temps par mois, mais ils demeurent inscrits à l’ANPE (dans des catégories particulières) pour leur éviter d’avoir à se réinscrire au terme de leur mission ou parce qu’ils cherchent un meilleur emploi. Où est le « trucage » ?

Ailleurs, Fabienne Brutus confond offres d’emploi et créations nettes d’emplois (le flux et le stock). Elle affirme que la réforme de l’allocation spécifique de solidarité (ASS) avait pour but d’éliminer la catégorie «des chômeurs payés à vie», alors que l’ASS a toujours été limitée dans le temps. Ou que, au Danemark, «il faut avoir cotisé au moins un an pour être indemnisable» : il existe dans ce pays une garantie de ressources s’élevant (pour un célibataire) à 54 % du dernier salaire, indépendante de la durée antérieure de cotisation.

Le nombre des radiations de chômeurs par l’ANPE n’a quasiment pas augmenté de 2004 à 2005, et les enquêtes de suivi montrent que, dans plus d’un cas sur deux, la non-réponse à une convocation est bien due à un retour à l’emploi. Difficile donc de prétendre, comme le fait l’auteure, que toute radiation pour absence à une convocation ou à une prestation à laquelle on s’est inscrit serait arbitraire. Impossible aussi de la suivre quand elle affirme que mieux vaut ne pas travailler que d’accepter la précarité.

Elle aurait mieux fait, Fabienne Brutus, d’appuyer là où ça fait mal. La faiblesse ou l’absence d’indemnisation pour ceux qui sont le plus menacés par le chômage et le niveau élevé de l’indemnisation pour ceux qui le sont le moins (les cadres, avec un niveau d’indemnisation le plus élevé d’Europe). La faiblesse de l’accompagnement et de la formation (laquelle n’est plus du ressort de L’ANPE, mais des régions ou de l’Unedic). L’importance du chômage de longue durée et la faiblesse insigne des efforts publics (c’est en train de changer) pour permettre d’en sortir. L’insuffisance des créations d’emplois et les incitations publiques à créer des emplois de mauvaise qualité. On pourrait continuer la liste, elle est malheureusement longue. Mais l’auteure a préféré avoir recours à la théorie du complot («on nous ment») et à l’imprécation tous azimuts (les patrons, les cadres et les dirigeants de l’ANPE, le capitalisme et la CFDT complice). La confrérie des polémistes s’est enrichie d’une plume, mais la qualité du débat sur l’emploi et le chômage n’y a pas gagné.

(1) Jean-Claude Gawsewitch éditeur.

Publié : 30 mai 2006
par tristesir
Impossible aussi de la suivre quand elle affirme que mieux vaut ne pas travailler que d’accepter la précarité.
L auteur de cet article serait il partisan du <<travaille ou creve>>? Et un partisan du <<un travail precaire c est mieux que pas de travail du tout>>?

Publié : 30 mai 2006
par chris
argf ,joli tissu de connerie de journaleux assermenté :wink:
longue durée et la faiblesse insigne des efforts publics (c’est en train de changer) pour permettre
en train de changer ,c'est son ami nicolas qui lui a assurer ,si ,si ,c'est en train ,d'ailleurs l'anpe est bientot en greve ,ca doit etre pour defendre des acquis :D
l’indemnisation pour ceux qui le sont le moins (les cadres, avec un niveau d’indemnisation le plus élevé d’Europe). La faiblesse de
les ex cadres apprecieront !!!!
Impossible aussi de la suivre quand elle affirme que mieux vaut ne pas travailler que d’accepter la précarité.
ah ,la ,j'ai deja donné hier soir ,c'est vrai que j'ai une fille qu y a fait un stage de fin d'etudes chez alternative , pas decue du voyage , d'ailleurs nantie et eclairée par cette experience revelatrice ,ellea basculée prof ,c'est dire si ca donne envie ,le journalisme accredité medef :D :D

bof ,on pourrait relever chaque phrase tellement ca pue l'article sur commande d'une presse aux ordres faites par des gens qui ont tres peu a voir avec le metier de journaliste .

et puis bien sur ,ya la theorie du complot pour valider tout ca !

ya des gens qui paient cette litterature la ,la vache :?

Publié : 30 mai 2006
par tristesir
bof ,on pourrait relever chaque phrase tellement ca pue l'article sur commande d'une presse aux ordres faites par des gens qui ont tres peu a voir avec le metier de journaliste .
En general <<alternatives economiques>> est un magazine interessant (pour ce que j en sais, car je ne suis pas un lecteur regulier de cette publication) qui cultive sa difference de ton par rapport aux grands medias qui se contentent de repeter <<la voix de son maitre>>.

Publié : 30 mai 2006
par chris
mouai ,liberation s'appelle libé et serge july fait la bise a sarko :wink:

j'ai un peu l'impression que les journalistes en general commence a etre deconnecter de la realité dans la mesure ou soit ils sont manipulés dans le sens ou ils achetent un reportage (ex sur le grand banditisme ) ,soit ils sont exclus (la banlieue) et qu'a ce niveau ,ils commentent de plus en plus ,les choses de tres loin .

ce matin ,il ya eu une intervention marrante sur RMC ,des jeunes de montfermeil ont phoner pour expliquer que les explications des medias etaient completement fausses sur les causes de l'affaire de cette nuit .

une toute autre version que celle deballée a grand frais aux infos :wink:

c'est pas nouveau mais ca se comforte , le journaliste n'est plus credible en tant que temoin ,donc on l'exclu !

voir la reaction de mefiance que nous avons nous memes a chaque fois qu'un etudiant ou un journaliste poste ici pour avoir nos sentiments sur des problemes de chomage .

moi ,honnetement ,j'y repond peu ayant deja donné dans ma vie perso avec les journaleux ,mais surtout on a toujours ou souvent la desagreable impression de gens qui viennent avec de gros sabots faire du vite fait ,bien fait et que ca finira en interpretation personnelle .

viennent chercher les reponses qui leurs conviennent et ca se voit !

le journaliste d'alternative ,sais pas pourquoi ,il a lu le bouquin puisqu' on sent bien que de toutes façons ,il avait deja son avis sur la question
Impossible aussi de la suivre quand elle affirme que mieux vaut ne pas travailler que d’accepter la précarité.
ca ,c'est son ideologie a lui ,il est impossible a "lui " de la suivre ,sauf que c'est pas "on " comme il le laisse entendre vicieusement :wink:

Publié : 30 mai 2006
par superuser
Pour avoir lu & chroniqué les livres de Fabienne BRUTUS et Denis CLERC, et les avoir interviewés tous les deux (liens en bas de chaque chronique), ma réaction est mitigée.

Denis CLERC est économiste, Fabienne BRUTUS conseillère ANPE : d'un côté on a la théorie, de l'autre la pratique. Et l'honnêteté au milieu, bien réelle (je le pense).

Je rappelle que Denis CLERC et Fabienne BRUTUS étaient ensemble sur le plateau d'Arrêt sur Images le 19 mars dernier. Visiblement, ils n'ont pas sympathisé ?

Je suis d'accord avec Denis CLERC sur :
• ses considérations sur les difficultés du métier
• l'éventuelle exagération sur les radiations (même si leur utilisation à dose homéopathique peut s'apparenter à de la "cavalerie" bancaire…)

Mais Denis CLERC se trompe sur l'ASS : elle était illimitée, "dieu merci" ou non... et Fillon a bel et bien voulu la limiter à 2 ans en 2003 en même temps qu'il a voulu "recalculer" plus de 800.000 chômeurs à l'ARE.

De même, désolée : l'inégalité de traitement entre chômeurs (hauts revenus, bas revenus / précaires, ex CDI), la faiblesse de l’accompagnement et de la formation, l’insuffisance des créations d’emplois et les incitations publiques à créer des emplois de mauvaise qualité sont très, très appuyés dans le livre de Fabienne BRUTUS.

Et si la théorie du complot se limite à "On nous ment", alors c'est vrai ! ON NOUS MENT (avez-vous vu encore JL Borloo ce soir au JT de France 3 ?). Je ne vois pas en quoi cela offusque Denis CLERC que quelqu'un le dise.

Je suis d'accord avec Fabienne BRUTUS sur :
• sa définition du chômage ("chômeurs" et "demandeurs d'emploi" mêlés) => si la norme du BIT "c’est être sans emploi, à la recherche d’un emploi et disponible immédiatement", la norme de crédibilité sociale toujours en vigueur pour se loger, consommer et "être quelqu'un", c'est le CDD à plein temps.
=> Denis CLERC sait très bien que la précarité et le temps partiel sont majoritairement subis et tendent à devenir la norme, non seulement pour résorber les statistiques du chômage mais aussi pour satisfaire les nouvelles exigences économiques.
=> Denis CLERC sait aussi très bien qu'un chômeur malade ou découragé reste un actif privé (spolié) d'emploi.
• le dérapage comportemental de ses collègues : "pressions, brimades, contraintes, sanctions" comme toute administration vichissoise ou autre (Qui a regardé hier soir sur Arte "L'assassinat d'une modiste" ?) ont été capables d'appliquer en d'autres époques et autres circonstances avec le même déni et le même zèle "inexpliqués" ??? J'exagère, mais pas tant que ça.
• "Mieux vaut ne pas travailler que d’accepter la précarité" : OUI, c'est une question de dignité selon qu'on est lucide sur la valeur "travail" ou qu'on croit toujours à sa chimère. Devenir esclave parce qu'il vaut mieux travailler qu'être au chômage est, à mon sens, une stupidité. Refuser de travailler dans ces conditions est un acte de résistance (puisque les syndicats sont devenus impuissants), et si l'éventuel bien-être matériel doit être synonyme d'asservissement et/ou d'aliénation, mieux vaut rester pauvre et en bas pour ne pas tomber de haut.

Publié : 30 mai 2006
par tristesir
la norme de crédibilité sociale toujours en vigueur pour se loger, consommer et "être quelqu'un", c'est le CDD à plein temps.
Comment des gens (economistes et autres) qui considerent un travailleur comme une simple variable d ajustement se soucieraient de ce qui n est qu un <<detail>> pour eux? Tant que personne ne se soustrait à l exploitation et participe à la concurrence pour faire baisser les salaires ,le reste ils s en moquent.

Publié : 30 mai 2006
par chris
"Mieux vaut ne pas travailler que d’accepter la précarité" : OUI, c'est une question de dignité selon qu'on est lucide sur la valeur "travail" ou qu'on croit toujours à sa chimère. Devenir esclave parce
clip ,clap ,tiens ca m'aurait arrangé hier soir :wink:

pour une camarade non syndiquée des assedics qui pronait le contraire sur une histoire de secretaires :D :D :D :D

sur denis clerc ,on est d'accord , un "theoricien "et pour moi le mot theoricien rime aussi avec planqué de premiere .

et ca rejoint une des caracteristiques de la societé francaise d'aujourd'hui ,c'est que c'est jamais les gens concernés qui s'expriment !

c'est hilarant ,de la securité routiere , a l'entreprise ,au chomage , de la pauvreté !

faites un reportage sur n'importes quoi ,la guerre ,ce sera jamais un soldat qu'on verra mais un planqué d'etat major !

la route ,pas un routier mais un bobo qu'ya pas le permis !

et ainsi de suite ,jusqu'a denis clerc !!!

y connait quoi au chomage et a l'anpe ,denis clerc ,si ca se trouve ,il a jamais foutu les pieds dans une anpe :D :D

radiation ,anpe

Publié : 30 juin 2006
par stephie
je viens de me faire radier par l anpe ,et je suis pas d accord avec cet décision, que faire , quel sont les recours svp merci
:cry:

Où êtes-vous localisé-E ?

Publié : 30 juin 2006
par Yves
Où êtes-vous localisé-E ?

Voir aussi notre rubrique Ces associations qui vous défendent, dans "Utiles et Indispensables" (colonne de gauche).

Yves - Un animateur du site

Publié : 30 juin 2006
par chris
scusez de reprendre la revue de presse mais :shock:
zoizeau a peut etre un commentaire ...la ,SPE peut etre aussi :?:

moi ,ca me semble evident qu'avec l'anpe ,on est deja au point de rupture ,peut etre l'effet voulu par charpy .

sauf qu'a ce jeu la , un jour ...prochain 8)

qui aurait penser que le role de l'anpe s"arreterait peut etre un jour pour cause de ....mepris profond de la part des DE !

le jour ou degouté de toute cette merde ,parce qu'y a pas d'autre mot , les gens basculeront direct dans le systeme D .

y feront quoi des agents ,du renfort pour controler le black sur les chantiers :roll:

Publié : 30 juin 2006
par superuser
A lire dans Libé : La convocation à l'ANPE, affaire de statistiques

http://www.libe.fr/page.php?Article=314462

48.900 demandeurs d'emploi en moins, 36.190 radiations.

Elles ont augmenté de 8,7% sur les trois derniers mois par rapport à la même période de l'année précédente.

Publié : 30 juin 2006
par superuser
A lire aussi toujours dans Libé : Sortis de l'ANPE mais toujours chômeurs
avec la participation de notre Sylvie à nous (Inter-Emploi.org) !

http://www.liberation.fr/page.php?Article=394424

Publié : 30 juin 2006
par St-Dumortier
Bonjour,
je viens de me faire radier par l anpe ,et je suis pas d accord avec cet décision, que faire , quel sont les recours svp merci
Voici une note explicative sur la procédure de radiation.
Circulaire DGEFP n° 2005-33 du 5 septembre 2005,
relative à la réforme du suivi de la recherche d’emploi.
Mais j'adhère au conseil de YVES:
ne restez pas isolée sur une telle procédure.Ces associations qui vous défendent,

A Toulouse, entretien par téléphone puis radiation !!!!

Publié : 11 juil. 2006
par YVES780
Je suis révolté, je viens d'apprendre par ma mère qu'une connaissance habitant Toulouse, âgée de 59 ans, vient de se faire "sucrer" 4 trimestre d'indemnités de chômage, et s'être vu attribuée à la place l'ASS à 14,25 € par jour, alors qu'elle ne pourra toucher sa retraite qu'à partir de septembre 2007.

Ceci s'est passé à la suite d'un entretien avec l'agent de l'ANPE, non pas à l'ALE, mais par téléphone, ensuite lettre de l'ASSEDIC lui indiquant qu'on lui enlevait ses indemnités et lui attribuait l'ASS.

Ce sont là des pratiques d'un autre temps, qu'il faut fermement dénoncer et refuser !!!!

A 59 ans, plus personne n'a de chance de retrouver un job !!!!

Et en pareil cas, l'ASS ne suffit pas à payer son loyer, et aucun département ne paiera au DE l'aide au loyer résiduel !

Chômeur, chômeuse dans le même cas, défendez-vous !!!!