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Quand allons-nous leur reprendre le pouvoir ?

Publié : 11 mai 2006
par Yves
L’establishment politique – entendez par-là les partis qui se succèdent à la tête du pays – nous offre depuis plusieurs décennies maintenant un spectacle pitoyable. Certains, y compris dans leurs rangs, tentent vainement de leur faire entendre raison, en fustigeant les dérives d’un système gangrené par les affaires, la corruption, les malversations et, pire encore, le mensonge d’État.

Car ces dérives ne datent pas d’hier. Citons en bloc et dans le désordre : l’affaire des diamants qui plomba le pouvoir giscardien, celles du Rainbow Warrior, de la cellule antiterroriste de l’Élysée (et des écoutes), de la catastrophe de Tchernobyl (qui a miraculeusement épargné la France), du sang contaminé et des « suicides » dans l’entourage du Président Mitterrand, celles aussi des emplois fictifs de la Mairie de Paris, des marchés truqués des Hauts-de-Seine et d'Île-de-France, sans oublier les scandales financiers liés aux grandes entreprises relevant à l’époque du secteur public, comme Elf ou le Crédit Lyonnais… Et plus récemment encore, l’affaire Clearstream.

En France, l’injustice est institutionnalisée

Depuis trente ans, un nombre important de nos dirigeants politiques de premier plan – Giscard, Mitterrand, Chirac, Juppé, Fabius, Strauss-Kahn, Pasqua, Emmanuelli, Tiberi, Léotard, Carignon… – ont été impliqués directement ou indirectement dans des affaires «scabreuses» qui auraient du leur valoir de lourdes condamnations si leurs responsabilités (et l’immunité qu’elles confèrent), leurs relations et réseaux d’influence ne les en avaient préservés.

La France est aujourd’hui un pays où l’injustice est institutionnalisée au vu des rares (et faibles) sanctions infligées à ceux qui ont sacrifié l’intérêt collectif sur l’autel des intérêts partisans et personnels.
Et ce sont ces mêmes qui exigent des citoyens le respect des lois et règles qu’ils bafouent ouvertement.

Tous pourris ? Non. Tous responsables ? Oui.

Certes, nos hommes politiques ne sont pas tous «pourris», mais la majorité d’entre eux acceptent et cautionnent un système qui garantit leur prébende et leurs intérêts.
Sans doute ne sont-ils pas tous «coupables» mais ils n’en restent pas moins «responsables» ou «complices» d’un climat politique délétère qui empoisonne la société et la fige dans des archaïsmes d’un autre âge.

De même, les agissements très contestables de certains sont épargnés de toute investigation menée par ce que l’on appelle le contrepouvoir médiatique qui, par le jeu des rachats et des concentrations, est aujourd’hui entre les mains de grands groupes industriels, comme Dassault et Lagardère, étroitement liés aux intérêts stratégiques et financiers du pays (armement, aérospatiale, télécommunications, industrie pétrolière…).

Un black-out qui étouffe toute dissidence

Les voix dissidentes ont de plus en plus de difficultés à se faire entendre dans ce black-out où la liberté d’expression relève de la gageure tant la puissance de frappe médiatique sert les intérêts du pouvoir.

Ainsi voit-on des faucheurs volontaires d’OGM lourdement sanctionnés par la justice pour avoir détruit quelques parcelles de maïs transgénique.

Ainsi voit-on des dizaines de jeunes manifestants lourdement condamnés pour s’être opposés à l’application d’un contrat de travail (le CPE) rejeté par une majorité de Français.

Ainsi avons-nous vu le débat démocratique et citoyen amorcé à l’occasion du Référendum de mai 2005, étouffé par une reprise en main autoritaire, menée par un establishment politique désavoué… et minoritaire dans le pays.

Car le constat est implacable ! Une minorité agissante au nom d’intérêts partisans exerce le pouvoir sur une majorité d’entre nous.

Une minorité monolithique s’oppose par tous les moyens à l’expression des diversités qui composent aujourd’hui la société française. Plus de 70% d’entre nous (sondages publiés dans Le Figaro et Le Parisien en juillet et octobre 2005) estiment que l’Assemblée nationale ne les représente pas ; un sentiment plus puissant encore, on imagine, vis à vis de l’exécutif (Président et gouvernement). On en mesure aujourd'hui toutes les conséquences.

En 24 mois, nous avons assisté à la débâcle de l’UMP aux élections régionales de 2004, à la victoire du NON au Référendum de 2005 (alors que le OUI était soutenu par l’UMP, le PS, l’UDF et les Verts), à la crise des banlieues (qui illustre l’incapacité de l’establishment politique à résorber les fractures sociales qui se creusent depuis des décennies), à la mobilisation contre le CPE…

Depuis deux ans, chaque semestre est marqué par des événements sociaux et politiques qui confirment l’illégitimité populaire du pouvoir en place.

Quand une minorité gouverne contre la majorité

Et nous sommes bien placés ici pour évaluer l’ampleur des dégats. Notre association (qui préside aux destinées d’Actuchomage) est née du mouvement de contestation consécutif à l’affaire des Recalculés de l’Assedic qui prévoyait l’amputation des droits à l’assurance-chômage de 850.000 demandeurs d’emploi issus de tous les horizons politiques et socioprofessionnels.

Cette mobilisation a alimenté le mouvement de défiance des classes populaires qui s’exprima lors du Référendum de 2005… et qui s’est réactivé lors de la mise en œuvre du CPE. On ne peut éternellement gouverner contre l’avis du Peuple !

Il faut que ça change… sur le fond

Depuis maintenant deux ans, nous militons activement pour une rénovation démocratique et soutenons les trop rares personnalités politiques (notamment Arnaud Montebourg, chef de file du courant socialiste «Rénover Maintenant») qui appellent à l’instauration d’une VIe République.

Plus le temps passe, plus notre engagement paraît légitime et pertinent.

Nous appelons donc à la mobilisation de toutes celles et tous ceux qui veulent que ça change pour de bon, non pas sur la forme (telles que les choses se présentent pour 2007) mais sur le fond.

Yves - Un animateur du site

"Nous n'avons plus aucune légitimité"

Publié : 11 mai 2006
par Yves
«La fracture sociale s’est élargie. De plus en plus de gens entrent dans le champ de la précarité (…). Notre démocratie est en danger car le contrat de confiance entre électeurs et élus a été rompu : NOUS N'AVONS PLUS AUCUNE LÉGITIMITÉ».

De qui sont ces commentaires «subversifs» relayés par le Nouvel Observateur du 11/08/05 ?

... De qui ?

De Franck BOROTRA, 67 ans, ex-numéro 2 du RPR, ministre sous Alain Juppé, ancien Président du Conseil général des Yvelines.
Ce proche de Jacques Chirac a décidé de tirer sa révérence et de sortir de la scène politique. Ce qui fait dire au "Canard Enchaîné", dans son édition du 31 août : «Un homme politique qui renonce à ses mandats sans y être obligé par des casseroles ou des raisons de santé, l’événement est suffisamment rare pour être salué.»

Quand allons-nous ENFIN leur (re)prendre le pouvoir?

Publié : 11 mai 2006
par Idgie
...Franchement à part les quelques rares tentatives rapidement écrabouillées notamment par la dictature du prol' (Pov' Makhno!)...j'ai pas souvenance de prises de "pouvoir" retentissantes par le Tiers-Etat...Il serait peut-être temps, en effet, d'instaurer une société à la mode primitive comme décrite par Clastres ("la société contre l'Etat") et dans laquelle les férus de couronnes et autres privilèges associés à leur rang, continuent de se pavaner dans les galeries des glace des diverses places au Soleil...la gestion du pays étant, quant à elle, assuréé par les villageois...gare aux mécréantx couronnéx qui auraient l'audace d'outrepasser ses maigrelettes prérogatives (se contempler dans le miroir et raconter quelques historiettes au coin du feu), les pics ne seraient alors pas bien loin de leurs têtes...

Très juste !

Publié : 11 mai 2006
par Yves
… le commentaire ci-dessus.

Mais là, nous assistons à une régression sans précédent dans l'histoire de ces 50 dernières années.

Rarement (à part sous l'ancien régime) une seule classe s'est appropriée tous les leviers du pouvoir : juridique, exécutif, législatif, médiatique, politique.

Quelques contrepouvoirs (syndicaux, médiatiques, militants…) maintenaient un "semblant" d'équilibre.

Aujourd'hui, où se trouvent la dissidence, la vraie opposition ? Quelles sont leurs tribunes d'expression (en dehors du Web) ?

Mais, là aussi, sur le Web, les espaces de liberté s'amenuisent.

Aujourd'hui, un ministre de l'Emploi partage sa vie avec une présentatrice de JT sur une chaîne publique.

Il y a encore un an, le frère du ministre Sarkozy était vice-Président du Medef.

Et ainsi de suite…

Ils se tiennent tous par la barbichette…

Publié : 08 nov. 2006
par sophie_renault
Aujourd'hui, un ministre de l'Emploi partage sa vie avec une présentatrice de JT sur une chaîne publique. Il y a encore un an, le frère du ministre Sarkozy était vice-Président du Medef.
Il semblerait que la présentatrice en question (que je ne considère absolument plus comme une journaliste de par sa situation personnelle/professionnelle mais plutôt comme une "people Ha.V.A.P." : Haute Valeur Ajoutée de Privilèges) se casse au 31/12/2006 ! :shock:

Publié : 08 nov. 2006
par FRITESMERGUEZ
Allez, je repasse le couvert :

" démocratie: système inventé par les crapules et les nantis pour éliminer les gens capables et honnêtes en manipulant la force des imbéciles"

NB : sur la constitution européenne, à mon sens c'est une erreur de croire que le non était uniquement d'inspiration anti-CHIRAC ( que je vomis par ailleurs ) si j'avais jugé le texte valable, j'aurais voté* oui malgré ma répulsion de l'individu cité.

* l'acte de voter est inconciliable ( je dois en convenir ) avec mon rejet de la démocratie telle qu'elle nous est imposée par la crapulocratie mondialiste.

:twisted: :oops: :twisted:

Redirection, non ?

Publié : 08 nov. 2006
par Mentor
:wink: Bonjour,

Je verrais bien ce sujet repris ou transférer sur le site "Rénovation démocratique", non ?

Qu'en pensez vous ?

Excellente journée à toutes et à tous,

Vincent
alias Mentor

Publié : 08 nov. 2006
par mamalova
Tout ça ne nous dit pas QUAND ALLONS NOUS LEUR REPRENDRE LE POUVOIR ......

Publié : 08 nov. 2006
par Blix
Bientôt!!, soit il y aura une crise rapide et violente (comme les banlieues) ou dans les urnes...si ce n'est pas sarkozy qui passe, ceux qui auront le pouvoir ne pourront faire l'impasse sur ces problêmes...

- Je propose: une suppression des stages en entreprise qui constituent des emplois déguisés, aujourd'hui, j'ai vu sur monster 40 pages d'offres de stage dans certaines disciplines (R.H, Mktg, Communication) plus que de propositions d'emplois évidemment la plupart en CDD! Marre qu'il y ait une collusion entre les élites pour gagner un max de fric, pousser les vieux vers la sortie et empécher les jeunes de rentrer, tout en faisant des bénéfices. La prise de conscience viendra du marché du travail!

Publié : 09 nov. 2006
par sophie_renault
Marre qu'il y ait une collusion entre les élites pour gagner un max de fric, pousser les vieux vers la sortie et empécher les jeunes de rentrer, tout en faisant des bénéfices.
Depuis très lontemps je cherche à savoir comment sont dépensés par ces privilégiés-là ces "bénéfices"-là.

Achats de voitures luxueuses et polluantes ?
Plétore de passages dans les restaurants les plus chers ?
Analyses sanguines bardées de cholestérol et autres lourdeurs pour la sécu ?
Achat de produits dangereux ?
Achat de substances illicites ?
Concours de la plus grande villa en bord de mer ?
Locations illimitées de jets privés ?
Du sex et toujours plus de sex facile ?
Vêtements et chaussures à 5 000 € la pièce minimum ?
Gâter une famille ?
Remplir juste des comptes en banque y compris et surtout dans les paradis fiscaux ?
Se sentir puissant et seulement ?
Jouer au casino et cracher des millions comme ça pour en jouir ?

Pourquoi n'y a-t-il pas pour le coup des sondages de commander sur cette question.

Ca m'intéresse au plus haut point. Juste pour tenter de comprendre.

Publié : 09 nov. 2006
par Blix
A mon avis, c'est une question de train de vie..Imagine toi avec tellement de fric que tu ne sais plus quoi en faire et imagine tous les moyens à disposition pour les dépenser (même les plus débiles ou malhonnêtes..) et là tu seras prés de la réalité...

Quand allons-nous leur reprendre le pouvoir ?

Publié : 09 nov. 2006
par maguy
A mon avis, c'est une question de train de vie
Oui et surtout le fric donne le POUVOIR.

C'est tout ce qu'il reste à beaucoup pour pouvoir bander (désolée :oops: ).

Ils se donnent l'impression d'être immortel et indispensable.

Sauf qu'on n'a jamais vu un coffre-fort suivre un corbillard !

«Putain quel pays ! Mais où vit-on ?»

Publié : 10 nov. 2006
par Yves
Pour alimenter le débat.

Piochés dans le "Canard enchaîné" du 8 novembre 2006, quelques extraits d’un portrait de Jean-Christophe Lagarde, député-maire UDF de Drancy (93), publié dans "Le Monde" du 2 novembre. Ça vaut le coup !


http://www.renovation-democratique.org/ ... le&sid=160