La grande distribution récupère le commerce équitable
Publié : 07 mai 2006
La promotion du commerce équitable par le gouvernement cette semaine a mis en évidence le rôle ambigu de la grande distribution, qui veut profiter d'un secteur en pleine croissance et n'a pas obtenu le label gouvernemental, ce que pointent certaines associations.
Les hypermarchés ont étoffé leurs rayons en produits équitables ces dernières années, attirés par une niche prometteuse qui ne représente que 0,02% du commerce international mais a crû de 50% en France en 2005.
La ministre déléguée au Commerce extérieur, Christine Lagarde, a d'ailleurs fait jeudi la promotion du commerce équitable dans un hypermarché Carrefour de Melun (Seine-et-Marne). Elle s'est félicitée que le groupe de distribution "s'engage au service du développement durable", via le lancement d'une gamme de produits "équitables", estimant qu'il faisait "ainsi preuve de responsabilité sociale".
Carrefour va mettre en rayon à l'automne une ligne de produits à marque propre "Carrefour Agir Solidaire", avec des produits labellisés Max Havelaar et Bio-Equitable. Or "il y a un risque de confusion pour le consommateur" entre les marques de commerce équitable et le "commerce dit responsable, solidaire ou durable", qui ne respecte pas toujours les critères internationaux du commerce équitable", souligne Victor Ferreira, président du label Max Havelaar. Il cite la juste rémunération des producteurs du Sud et les droits fondamentaux (interdiction du travail des enfants, non discrimination, liberté syndicale).
Leclerc affirme être le premier distributeur en France de produits équitables, dont la vente a atteint 14,4 millions d'euros en 2005, en progression de 48%. Pourtant, le groupe figure parmi les enseignes les plus mal notées par le collectif d'associations et de syndicats "Ethique sur l'Etiquette" pour ses engagements relatifs aux droits fondamentaux.
Certaines organisations, comme Artisans du Monde, refusent pour cette raison de vendre leurs produits en grandes surfaces tant qu'elles ne pourront pas "garantir une relation équitable avec leurs fournisseurs".
Max Havelaar et Alter Eco y sont à l'inverse favorables pour "permettre à beaucoup de producteurs de bénéficier" de ces échanges.
Michel-Edouard Leclerc, président du groupe éponyme, qualifie "d'idéologique" ce débat, absent selon lui dans les pays voisins.
Les associations craignent les "dérives opportunistes" de certaines entreprises, à l'instar des groupes agro-alimentaires Nestlé ou Kraft, qui s'étaient lancés dans le café "éthique" en achetant leur café à un prix nettement inférieur à celui des associations. Face aux risques de récupération, l'ensemble des associations de commerce équitable ont fait pression sur le gouvernement pour que les enseignes (de la grande distribution) ne puissent pas prétendre au nouveau label public.
Le gouvernement a annoncé mercredi la création d'une Commission nationale du commerce équitable chargée de reconnaître les "acteurs qui veillent au respect des conditions" de ces échanges, mais a finalement exclu "toute activité de production, de transformation ou de distribution de produits ou de services marchands relevant du commerce équitable".
La Plate-forme pour le commerce équitable, qui réunit une trentaine d'associations, affirme qu'elle sera néanmoins "vigilante" sur le contenu de la circulaire qui doit préciser la mise en oeuvre du dispositif.
Les hypermarchés ont étoffé leurs rayons en produits équitables ces dernières années, attirés par une niche prometteuse qui ne représente que 0,02% du commerce international mais a crû de 50% en France en 2005.
La ministre déléguée au Commerce extérieur, Christine Lagarde, a d'ailleurs fait jeudi la promotion du commerce équitable dans un hypermarché Carrefour de Melun (Seine-et-Marne). Elle s'est félicitée que le groupe de distribution "s'engage au service du développement durable", via le lancement d'une gamme de produits "équitables", estimant qu'il faisait "ainsi preuve de responsabilité sociale".
Carrefour va mettre en rayon à l'automne une ligne de produits à marque propre "Carrefour Agir Solidaire", avec des produits labellisés Max Havelaar et Bio-Equitable. Or "il y a un risque de confusion pour le consommateur" entre les marques de commerce équitable et le "commerce dit responsable, solidaire ou durable", qui ne respecte pas toujours les critères internationaux du commerce équitable", souligne Victor Ferreira, président du label Max Havelaar. Il cite la juste rémunération des producteurs du Sud et les droits fondamentaux (interdiction du travail des enfants, non discrimination, liberté syndicale).
Leclerc affirme être le premier distributeur en France de produits équitables, dont la vente a atteint 14,4 millions d'euros en 2005, en progression de 48%. Pourtant, le groupe figure parmi les enseignes les plus mal notées par le collectif d'associations et de syndicats "Ethique sur l'Etiquette" pour ses engagements relatifs aux droits fondamentaux.
Certaines organisations, comme Artisans du Monde, refusent pour cette raison de vendre leurs produits en grandes surfaces tant qu'elles ne pourront pas "garantir une relation équitable avec leurs fournisseurs".
Max Havelaar et Alter Eco y sont à l'inverse favorables pour "permettre à beaucoup de producteurs de bénéficier" de ces échanges.
Michel-Edouard Leclerc, président du groupe éponyme, qualifie "d'idéologique" ce débat, absent selon lui dans les pays voisins.
Les associations craignent les "dérives opportunistes" de certaines entreprises, à l'instar des groupes agro-alimentaires Nestlé ou Kraft, qui s'étaient lancés dans le café "éthique" en achetant leur café à un prix nettement inférieur à celui des associations. Face aux risques de récupération, l'ensemble des associations de commerce équitable ont fait pression sur le gouvernement pour que les enseignes (de la grande distribution) ne puissent pas prétendre au nouveau label public.
Le gouvernement a annoncé mercredi la création d'une Commission nationale du commerce équitable chargée de reconnaître les "acteurs qui veillent au respect des conditions" de ces échanges, mais a finalement exclu "toute activité de production, de transformation ou de distribution de produits ou de services marchands relevant du commerce équitable".
La Plate-forme pour le commerce équitable, qui réunit une trentaine d'associations, affirme qu'elle sera néanmoins "vigilante" sur le contenu de la circulaire qui doit préciser la mise en oeuvre du dispositif.