Nous avons interviewé Le Pen
Publié : 04 mai 2006
Salut,
Comme prévu, nous avons rencontré Jean-Marie Le Pen, hier, mercredi 3, dans son hôtel particulier de Saint-Cloud.
Nous avons été surpris par l'accueil et la manière dont se sont déroulées les choses.
D'abord, on patientait devant les grilles de la propriété quand une de ses petites-filles âgée d'une quinzaine d'années est arrivée derrière nous et nous a finalement ouvert la porte.
Puis, on nous a fait patienter dans un salon plutôt défraîchi (la propriété de la famille Le Pen n'est guère rutilante. La vaste demeure mériterait un sérieux coup de peinture. Et le parc n'est pas entretenu).
Un vieux chien malade (genre labrador à poil long) est allongé sur le tapis du salon, rejoint deux minutes plus tard par un chat roux très câlin qui n’a pas arrêté de se frotter à nous…
Ambiance "bon enfant" et un peu surréaliste (comme si on rendait visite à un grand-père).
Aucune effervescence dans les lieux. Pas une sonnerie de téléphone. Pas un seul collaborateur en vue.
Au bout de dix minutes d'attente, un mec de 25/30 ballets (son chauffeur habillé en tenue décontractée : jean et chemise) nous convie à gravir l'escalier du premier étage.
Là-haut, pas un bruit, pas une "secrétaire", pas une sonnerie de téléphone… Il est pourtant 16h00.
Le Pen nous attend dans un salon, assis dans un fauteuil, son téléphone portable à portée de main (mais il ne sonnera pas !).
L'homme n’est pas au mieux de sa forme (il a 78 ans et est en convalescence d’un pépin de santé qui, aux dires du Président du FN, "n'est pas un cancer". Il soignerait une cicatrice à l'épaule gauche qui tarde à se résorber. Nous n'en saurons pas plus).
Nous entamons l'interview d'un homme… affaibli, fatigué.
Les questions d'ordre général (institutions, non représentativité de l'Assemblée nationale, crise de régime, Sarkozy…) obtiennent des réponses plutôt claires et pertinentes (parfois émaillées de bons mots).
Mais dès qu'on aborde la question du chômage, Le Pen entonne son refrain habituel, celui que tout le monde connaît : trop d'immigrés, stopper les flux migratoires, "la France, aimez-la ou quittez-la", bref un grand classique dans la bouche du "Menhir".
Pas de solutions précises au "problème" des banlieues. Le Pen nous avouera même : "je les plains, moi, les jeunes de banlieues !".
Sa voix est éraillée ; il tousse beaucoup (son discours du 1er mai a certainement fragilisé ses cordes vocales).
Voilà pour les premières impressions.
L'intégralité de l'interview sera prochainement mise en ligne sur le site.
…/…
Notre sentiment général (Sophie complètera) :
Cet entretien avec Le Pen nous a laissé un sentiment mitigé.
Ce "vieux monsieur" ne nous a pas impressionnés (pas plus que convaincus, notamment quand on lui a demandé de nous dévoiler ses solutions pour lutter contre les exclusions, le déficit ou l’absence de formation, et la pénurie de travail qui touchent des centaines de milliers de jeunes en banlieues).
Il se retranche derrière ses thèses.
Il construira sa campagne présidentielle sur les arguments qu'il développe depuis des décennies (eux-mêmes fondés sur son "rejet" catégorique de l'immigration, notamment celle des musulmans).
Rien de nouveau. Rien d’étonnant.
…/…
À la fin de l'entretien, Le Pen s'est engouffré dans sa voiture pour honorer un rendez-vous extérieur : pas de chauffeur en costard, pas de gardes du corps…
Le "dangereux fasciste" nous est apparu sous les traits d'un brave papy un peu malade et fatigué.
Tiendra-t-il la rampe pendant toute une campagne qui s'annonce âpre et disputée ?
Lui se voit au second tour… et même "au troisième" comme il dit.
Yves – Un animateur du site
Comme prévu, nous avons rencontré Jean-Marie Le Pen, hier, mercredi 3, dans son hôtel particulier de Saint-Cloud.
Nous avons été surpris par l'accueil et la manière dont se sont déroulées les choses.
D'abord, on patientait devant les grilles de la propriété quand une de ses petites-filles âgée d'une quinzaine d'années est arrivée derrière nous et nous a finalement ouvert la porte.
Puis, on nous a fait patienter dans un salon plutôt défraîchi (la propriété de la famille Le Pen n'est guère rutilante. La vaste demeure mériterait un sérieux coup de peinture. Et le parc n'est pas entretenu).
Un vieux chien malade (genre labrador à poil long) est allongé sur le tapis du salon, rejoint deux minutes plus tard par un chat roux très câlin qui n’a pas arrêté de se frotter à nous…
Ambiance "bon enfant" et un peu surréaliste (comme si on rendait visite à un grand-père).
Aucune effervescence dans les lieux. Pas une sonnerie de téléphone. Pas un seul collaborateur en vue.
Au bout de dix minutes d'attente, un mec de 25/30 ballets (son chauffeur habillé en tenue décontractée : jean et chemise) nous convie à gravir l'escalier du premier étage.
Là-haut, pas un bruit, pas une "secrétaire", pas une sonnerie de téléphone… Il est pourtant 16h00.
Le Pen nous attend dans un salon, assis dans un fauteuil, son téléphone portable à portée de main (mais il ne sonnera pas !).
L'homme n’est pas au mieux de sa forme (il a 78 ans et est en convalescence d’un pépin de santé qui, aux dires du Président du FN, "n'est pas un cancer". Il soignerait une cicatrice à l'épaule gauche qui tarde à se résorber. Nous n'en saurons pas plus).
Nous entamons l'interview d'un homme… affaibli, fatigué.
Les questions d'ordre général (institutions, non représentativité de l'Assemblée nationale, crise de régime, Sarkozy…) obtiennent des réponses plutôt claires et pertinentes (parfois émaillées de bons mots).
Mais dès qu'on aborde la question du chômage, Le Pen entonne son refrain habituel, celui que tout le monde connaît : trop d'immigrés, stopper les flux migratoires, "la France, aimez-la ou quittez-la", bref un grand classique dans la bouche du "Menhir".
Pas de solutions précises au "problème" des banlieues. Le Pen nous avouera même : "je les plains, moi, les jeunes de banlieues !".
Sa voix est éraillée ; il tousse beaucoup (son discours du 1er mai a certainement fragilisé ses cordes vocales).
Voilà pour les premières impressions.
L'intégralité de l'interview sera prochainement mise en ligne sur le site.
…/…
Notre sentiment général (Sophie complètera) :
Cet entretien avec Le Pen nous a laissé un sentiment mitigé.
Ce "vieux monsieur" ne nous a pas impressionnés (pas plus que convaincus, notamment quand on lui a demandé de nous dévoiler ses solutions pour lutter contre les exclusions, le déficit ou l’absence de formation, et la pénurie de travail qui touchent des centaines de milliers de jeunes en banlieues).
Il se retranche derrière ses thèses.
Il construira sa campagne présidentielle sur les arguments qu'il développe depuis des décennies (eux-mêmes fondés sur son "rejet" catégorique de l'immigration, notamment celle des musulmans).
Rien de nouveau. Rien d’étonnant.
…/…
À la fin de l'entretien, Le Pen s'est engouffré dans sa voiture pour honorer un rendez-vous extérieur : pas de chauffeur en costard, pas de gardes du corps…
Le "dangereux fasciste" nous est apparu sous les traits d'un brave papy un peu malade et fatigué.
Tiendra-t-il la rampe pendant toute une campagne qui s'annonce âpre et disputée ?
Lui se voit au second tour… et même "au troisième" comme il dit.
Yves – Un animateur du site