LA FRANCE INFLEXIBLE (
voir ici le programme)
Pas terrible... Rien de trépidant. Je résume :
La méthode Viking
Au Danemark, le taux de chômage est de 4,5%. La flexibilité est de mise pour les entreprises qui peuvent licencier comme elles veulent. Mais la sécurisation des salariés est forte, ce qui maintient un climat de confiance et évite peurs, rancœurs et révoltes.
Surtout, les Danois sont 5 millions et non 63, et ils n'ont pas comme nous de problèmes de croissance et de création d'emplois.
• l'allocation chômage équivaut à 90% du salaire antérieur et peut être versée jusqu'à 4 ans.
Au bout de 3 refus, on est passible de pénalités ou de sanctions. Mais comme il y a de l'emploi et que les salaires ne sont pas bradés comme ici, ce "dirigisme" n'est pas spécialement choquant.
Là bas, il y a 1 agent "ANPE" pour 20 chômeurs : ils ne sont pas débordés. D'ailleurs, la majorité des chômeurs ne passe pas par eux pour retrouver du travail, vu qu'il y en a.
• Le Danemark mise à fond sur la formation professionnelle : elle y consacre 0,86% de son PIB (alors que nous : 0,39%…).
• 80% des salariés sont syndiqués, et ce sont les syndicats qui gèrent l'assurance-chômage, et pas un équivalent Medef.
• Le prix du "plein-emploi" : un taux d'imposition non contesté qui va de 45 à 70%, et un véritable dialogue social.
Le premier invité était
François Fillon. Que d'hypocrisie quand il a déclaré être d'accord avec le fait de mieux indemniser les chômeurs, lui qui a voulu couper les vivres à plus de 800.000 "recalculés" en 2004 !!! Et, bien sûr, il a mis l'accent sur l'inefficacité de notre "service public de l'emploi" alors que celui-ci n'a, justement, pas assez d'emplois et de formations valables à proposer ! (bref, le SPE bouc émissaire)
Les CDI de McDo
Rien de plus à en dire que dans
notre récent article sur le leurre de ces CDI à temps partiel au Smic :
• comme quoi le CDI n'a pas besoin d'être remplacé par un CNE ou un CPE pour exploiter sans risque des jeunes qui démarrent dans la vie !
• chaque année, McDo recrute la moitié de ses effectifs à cause de son turn-over…
• seuls les managers et directeurs y travaillent à plein temps.
Rien à dire sur l'intervention de
Dominique Strauss-Kahn : radotage politicard et langue de bois.
Les contrats flexibles de la grande distribution
De la flexibilité aux limites de la légalité... Des salariés sous-traitants exploités dans des conditions misérables par des "sociétés d'animation".
• Toujours des à CDI temps partiel, mais annuels. Ainsi, on ne peut rien prévoir à l'avance, et récolter moins qu'un Smic. Pire que le CNE ou le CPE !!!! On y voit que certains employeurs ne donnent plus de nouvelles pendant des mois : pas de boulot, pas de salaire, et pas de licenciement non plus donc pas d'Assedic pour le précaire qui attend le bon vouloir de son patron...
• On y voit un ancien commercial de 50 ans, "trop vieux" et condamné à sillonner sa région pour déposer de la PLV (publicité sur le lieu de vente) pour 50 € par jour pendant deux semaines, 10 heures par jour. Ça fait sept ans que ça dure : quand il s'est fait licencier à 43 balais, il était déjà plombé.
• La pression est double ou triple : l'employeur principal, la grande surface, et son chef de rayon. Des animateurs se sentent même obligés de vider des palettes alors que ce n'est pas dans leurs attributions. Les heures sup' ne sont pas payées, et c'est à la gueule du client.
L'horreur !
Réaction très patronale de l'invité suivant,
Henri Lachman, pdg de Schneider : il faut réhabiliter la "valeur travail" (rien sur les salaires et le respect…), les 35H ont fait du mal à la France, le système éducatif est responsable du chômage et de la précarité des jeunes (encore un bouc émissaire !!!), et il y a un déficit de communication de nos dirigeants qui n'osent pas expliquer aux Français les réalités économiques et sociales (pure langue de bois => quelles sont, justement, ces "réalités économiques et sociales" selon lui ???)
Le cas Lassalle
Alors là, rien à dire..... Toute cette médiatisation autour d'une affaire douteuse, voire incohérente. On se demande ce que ce député UDF (qui est donc pour le libéralisme et ses conséquences) est venu faire : s'il veut défendre l'emploi français, il ferait mieux… de passer à gauche !!!
Dernier invité, la cerise sur le gâteau : le travailliste anglais
Denis Mc Shane ! Ex soixante-huitard venu à Paris participer aux événements avec son pote Dany le Rouge, il a bien changé depuis et accuse la France d'être "noniste" (un peuple de
losers), déplore notre "inflexibilité", notre "passéisme", et ces jeunes qui veulent rentrer dans la Fonction publique, ahhh... Pour lui, il faut dire OUI à tout, même à l'inacceptable => c'est ça le goût du risque et la modernité ! On a atteint là un summum dans l'imbécilité d'un politique qui veut nous faire avaler ses couleuvres. A vomir ! British go home.