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L'intox', c'est seulement chez les autres...

Publié : 25 avr. 2006
par gérard
Tombé (au hasard d'une salle d'attente) sur un vieux numéro de L'Expansion, je l'ai recherché en rentrant.
Hallucinant, de voir ce journaliste ridiculiser le "folklore politique" des "journaux officiels" !
Par analogie, quasiment tous nos médias français seraient donc, à l'évidence, "officiels" !

Au pays des oubliés de la croissance
01/04/2005

Dans cette ville de Mandchourie, les « xiagang », victimes du naufrage des entreprises d'Etat, dépassent le million. Sans travail ni revenus, ils sont souvent pourchassés par les autorités.

(...)
Ces ouvriers sont de la classe des xiagang. La pire qui soit. Ni salariés ni chômeurs, et du coup abandonnés de tous et abonnés aux petits boulots pour survivre. Additionnés aux retraités forcés (dès 42 ans pour les femmes !), ils portent le taux de chômage réel à Shenyang entre 30 et 40 %. Dans cette ville symbole de la Chine industrieuse oubliée du boom économique, cette situation provoque le désespoir et la colère.

« Chez moi, le chômage atteint 100 % ! » se lamente une mamie dans le quartier de Tiexi, condamnée à entretenir ses deux fils et leurs épouses. (...)
Shenyang, c'est l'anti-Shanghai. La libéralisation a ravagé cette métropole de 6,5 millions d'habitants. Précisément parce qu'elle a incarné le maoïsme économique. « C'était la ville modèle, centrée sur l'industrie lourde et donc au coeur de la politique du régime », décrypte Antoine Kernen, chercheur à l'université de Lausanne et auteur d'une passionnante monographie sur la ville (1). A l'époque, l'usine d'Etat paie mieux qu'ailleurs, loge les ouvriers, finance leur retraite et leur santé, s'occupe de leurs loisirs.

(...) Le système vole en éclats à la fin des années 80. Placées en concurrence avec l'étranger et d'autres régions chinoises, les entreprises publiques révèlent leur totale inefficacité, leurs gaspillages de matières premières et leurs sureffectifs. La restructuration se pratique à la hache : 1 million d'employés sont alors au chômage. Et la saignée n'est pas terminée. 40 % des salariés du public seraient encore de trop, soit 1,7 million de personnes ! La mairie ne recule devant rien pour masquer la crise. A chaque carrefour, elle a reconverti d'anciens ouvriers en agents du trafic de vélos. Leur petit drapeau à la main, ils sont parfaitement inutiles face à l'anarchie de la circulation. Le gouvernement surfe aussi sur le florissant business du sexe et de la prostitution en organisant des formations de « massage » pour les anciennes ouvrières et en finançant la reconversion d'anciens locaux industriels en « centres de loisirs ».

Et comme tout cela ne suffit pas, les autorités locales tentent d'inverser les causes du chômage. Les journaux officiels sont remplis d'histoires de salariées qui préfèrent toucher leurs allocations, entre 10 et 15 euros par mois, plutôt que d'aller en gagner une trentaine comme fille de salle dans un hôpital ou emballeuse dans une usine chimique. Les articles concluent généralement que le vrai problème à Shenyang n'est pas le manque de travail mais la mentalité des ouvriers... Les citoyens ne sont pas dupes de ce folklore politique. (...)
Gilles Tanguy

Publié : 25 avr. 2006
par chris
c'est non seulement hallucinant mais ca peut poser quelques questions sur notre democratie ,toujours par analogie !

surtout si l'on considere que le mot democratie est souvent employé pour defendre notre systeme dans le style , zetes heureux les francais ,voyez ailleurs !

sauf qu'ya des analogies ..troublantes :idea: