L'Emploi et le Chômage en Débats

Bonjour à tous,

Je voudrais vos avis sur un point: il semblerait que le mot "réorientation" soit très courant dans la bouche des conseillers. C'est ce qui m'a été conseillé à moi et aussi à bp de gens que je connais. Argument: nos secteurs sont bouchés.
Il me semble à moi que tous les secteurs, ou à peu près, sont bouchés de toutes façons...
Perso, j'ai un diplôme bac+5 dans un secteur donné, près de 2 ans d'expérience sous forme de stage et CDD... ça ne me dit rien de me réorienter après tout ça!!

En fait, j'ai l'impression que le coup de la réorientation permet à l'anpe de nous faire faire des trucs comme bilan de compétences, OPI, ateliers etc et pendant ce temps on est pas convoqué et du coup le temps passe et là je me retrouve au RMI dans 3 mois. Pile le temps nécessaire à l'OPI. Comme ça, je ne serais plus dans les chiffres des DE.

Machiavélique? qu'en pensez vous? Le plus drôle dans l'histoire c'est que je sors quasiment de l'école, j'ai eu mon diplôme en avril 2005. alors qd même, faire faire un Bilan de compétence et une réorientation à QQ1 qui sort de la fac, ça prouve qu'il y a un pb au niveau des universtiés qui conduisent vers des secteurs bouchés. Non?

Je suis en colère.

juste une ligne parce que j'ai oublié de cocher la case pour être averti de vos réponses! oups!

Réorienter pour moi veut dire essayer autre chose comme on n'a rien trouvé jusqu'à maintenant. Chuis pas contre même à 50 balais si cela me permettra de retrouver du boulot. Ce qui me choquera, c'est le jour qu'on cherche à... nous réorienter vers la porte pour enrichir leurs stats!

Ca peut être une bonne idée pour ceux qui sont sortis de la fac ... Ne trouvent rien ...
Font par exemple un EMT dans tel domaine ... Et finalement se trouve aimer ce domaine et ...

Mais il est vrai qu'il ne faut pas demander à quelqu'un "fraichement" sorti de l'école de se réorienter ...

vous avez raison tous les deux, c'est bien de rester ouvert à une possible réorientation. ça dépend comment c'est dit... Sortant de la fac avec mon beau diplôme et ma petite expérience, je le ressens comme "t'as perdu ton temps, ce que t'as fait ne sert à rien, il faut repartir à zéro" et je trouve ça un peu dur.
La question que je pose c'est pourquoi existe-t-il des branches à la fac qui ne mènent nulle part une fois sur le marché du travail?

Il est certain que c'est aux étudiants de se renseigner, mais qd j'ai chois le DESS que j'ai fait, on m'a assuré qu'il y avait des débouchés... en théorie oui, il devrait y en avoir d'ailleurs! Mais dans la pratique ce n'est pas le cas.

Re,

Tous les étrangers nous admiraient car ils connaissent bien notre Sorbonne (pas forcément pour Mai 68 ou manifs anti-CPE), ils sont jaloux de nos universités mais avec la crise d'emploi, le sort des diplômé(e)s sortant de là n'est plus forcément bon, de nos jours. Dans le temps (1978), j'ai connu une amie, après 5 ans de fac, elle occupait un bon poste dans la recherche. Or, depuis un bon bout de temps en France, on a des problèmes de budget un peu partout. Le problème c'est la fluidité d'emploi en France et je comprends très bien qu'après tant d'année d'étude, on nous dit : il fô recommencer à zéro, ben c'est très dur!

La vie n'est pas toujours une fleuve tranquille mais elle n'est pas non plus un jeu de Monopoli, n'est ce pas?

Michel

mathilda a écrit :La question que je pose c'est pourquoi existe-t-il des branches à la fac qui ne mènent nulle part une fois sur le marché du travail ?

Tu poses la question à l'envers.

Il y a encore 25 ans, tu sortais de la fac et tu trouvais du boulot, peu importe la branche d'où tu venais. Les entreprises avaient besoin de main d'œuvre et ne rechignaient pas à accueillir des jeunes et à les former. Le cursus scolaire n'était pas un frein.

Aujourd'hui, il n'y a plus (ou pas assez) de créations d'emplois et le cursus scolaire est devenu un prétexte.

Comme c'est la pénurie, ils n'ont que l'embarras du choix et prennent des moutons à cinq pattes au Smic et en CNE, faut être docile. Mais après, on va accuser l'école et l'université d'être responsables du chômage des jeunes (cf cette connerie de "Commission nationale université-emploi" pondue par de Villepin), tout comme on tape sur l'ANPE alors qu'elle ne créée pas non plus les emplois...
Enfin bref !!!

Côté "formations", c'est la cata :
Suite à la dernière Enquête BMO 2006 (besoins en main d'œuvre) de l'Unedic, son directeur général Jean-Pierre Revoil a exprimé sa satisfaction devant un tel outil statistique : "Cela nous permet de voir vers quels métiers orienter les formations que nous finançons" !!! Autrement dit, les formations qui sortent un peu des sentiers battus sont à proscrire...

Fabienne Brutus, p.135 de son livre "Chômage, des secrets bien gardés" a écrit :Définir un plan de formation est devenu une usine à gaz (pour rebuter chômeurs et conseillers ?). On a assisté à une quasi-suppression généralisée. Seules subsistent les formations menant aux métiers en tension et des actions non qualifiantes, purement occupationnelles.

D'année en année, la possibilité de formation se réduit à vue d'œil. Seuls les métiers considérés comme "en tension" par l'Assedic sont accessibles. Il faut donc qu'ait émergé un besoin non satisfait du côté des employeurs pour que la formation ad hoc soit prise en charge. Dès que le souhait s'éloigne des demandes officielles du marché, les aides éventuelles s'envolent.

(...) S'en tenir aux besoins exprimés par les employeurs, c'est prendre énormément de risques au niveau de la création d'entreprises dans les années à venir. Beaucoup de petits projets sont devenus grands, dans des secteurs où aucun besoin ne se faisait sentir. Réserver la formation à l'élite capable de la financer est plus qu'une injustice, c'est une bêtise incommensurable. L'Etat semble avoir fait une croix sur les forces vives et oublié que la créativité existe dans toutes les catégories socioprofessionnelles.

(...) La reconversion professionnelle est désormais impossible. Au plan national comme régional, c'est une catastrophe. Acquérir un diplôme est doublement une épreuve, au premier stade presque insurmontable : le financement. Il semblerait qu'on veille à dresser une masse laborieuse, ouvrière et peu regardante. La qualification vers des emplois "supérieurs" est utopique.

La profession d'infirmier/infirmière est, par exemple, quasiment inaccessible à un chômeur. (...) Ils sont prêts à se mettre au service d'autrui, savent que les hôpitaux font appel à des infirmiers étrangers. (...) Mais un chômeur indemnisé n'est pas assuré de percevoir ses allocations durant les trois années d'études. Alors qu'à la sortie il est certain, sans l'ombre d'un doute, de trouver un CDI dans la structure de son choix. (...) Aux autres, chômeurs non indemnisés, on dira : "Faites un emprunt, vous êtes sûrs de trouver du boulot en sortant de l'école". Espérons qu'il n'y aura pas de redoublement, car les études d'infirmière ne le tolèrent qu'une fois sur la totalité du cursus. Un second redoublement, c'est le projet qui s'effondre, une somme astronomique à rembourser, et pas l'ombre d'un travail pour le permettre.

Voilà où nous en sommes en France côté formation tout au long de la vie professionnelle : des vues à court terme assorties d'économies de bouts de chandelles...
Pathétique !

Je rappelle que l'EMT (évaluation en milieu de travail), c'est aussi 15 jours de travail gratuit pour une entreprise.

L'EMT peut se justifier dans ton cas, Mathilda (l'entreprise va fournir sa part de pédagogie contre ta précense gratuite), mais pas pour des chômeurs de longue durée qu'on veut soit-disant "réinsérer" alors qu'ils sont tout à fait capables de travailler normalement, même si on les a longtemps privés de boulot. Attention à l'arnaque.

superuser a écrit :Je rappelle que l'EMT (évalutaion en milieu de travail), c'est aussi 15 jours de travail gratuit pour une entreprise.

Tout a fait d'accord avec toi Sophie. L'idée de départ d'EMT est bonne pour tester la compétence de quelqu'un qui débute.
Elle a pour but d'embauche un jeune à la sortie de l'école.
Or, la réalité en est tout autre. Plein de petit patrons abusent bien de ce disposif pour profiter des main d'oeuvre très bon marché. Ce qui m'a frappé, c'est de voir certaines collectivités locales exploitent des stagiaires non rémunérés mois après mois...

Superuser,

ton intervention et très intéressante, en effet je n'avais pas vraiment vu les choses sous cet angle. Cela dit ça ne m choque pas coplètement que l'on essaie de faire coler un minimum les formations universiaires au marché du travail. sans pour autant suprimer toutes les filières qui ne mènenet pas directement à un métier concret bien entendu!!

Je ne connaissais pas l'EMT, les 2 conseillers que j'ai vu ne m'en ont pas parlé. Je pense que dan smon cas ça peut être intéressant mais en effet pour les chômeurs longue durée ça se complique.

Mais au fait, à partir de combien de temps est-on considéré comme "chômeur longue durée"??

Chère Mathilda,

A partir de 12 mois de chômage, tu deviens un DELD (demandeur d'emploi de longue durée)... Un an après, tu es un DETLD (demandeur d'emploi de très longue durée).......

Sinon, je pense farouchement que l'école et l'université doivent coller le moins possible avec le monde du travail. La finalité c'est d'apprendre à apprendre, comme dit Monolecte. Ensuite, que le patronat et l'Etat fassent ce qu'il faut pour assurer une formation professionnelle tout au long de la vie. Il en va de la bonne santé de notre économie (compétitivité des entreprises, deniers de la collectivité)...

Bonjour,

La réorientation, c'est un labyrinthe dans lequel on vous fait rentrer dès que vous demandez quelque chose de concret.
Même avec un projet construit et parfaitement étayé, on vous demande de rentrer dans le labyrinthe.

Les plus naïfs peuvent y passer 5 ou 6 ans avant de trouver la sortie.
Y'en a qui n'en sortent jamais.
Y'en a qui ont le gabarit pile-poil
Y'en a pas mal qui en on marre avant et qui explosent un miroir pour sortir de ce truc infernal.

Tant que vous êtes dans le labyrinthe, vous n'êtes pas comptabilisé comme demandeur d'emploi officiel.

- "Tu veux me Re orienter l'agent ??"

- "de quel droit tu touche au sens de ma vie ?.
Et comment crois-tu que cela puisse fonctionner si
c'est contraire au sens que je donne à ma vie ?"

Ecoutes ce que je veux, fait ton boulot, et après je te permet de me parler de professionnalisme ! ."

-"OK".

Ah je ne savais pas que j'étais une deTld lol en fait c'est pire je suis une dettttttttttttttttttttttttttttld mais j'ai de l'espoir je suis sûre que ça va évoluer de deld je vais passer direct sdf

superuser a écrit :Je rappelle que l'EMT (évaluation en milieu de travail), c'est aussi 15 jours de travail gratuit pour une entreprise.

L'EMT peut se justifier dans ton cas, Mathilda (l'entreprise va fournir sa part de pédagogie contre ta précense gratuite), mais pas pour des chômeurs de longue durée qu'on veut soit-disant "réinsérer" alors qu'ils sont tout à fait capables de travailler normalement, même si on les a longtemps privés de boulot. Attention à l'arnaque.

L'EMT permet à tous les chômeurs quelque soient leur durée d'inscription (primo demandeurs,CLD,DETLD..) de :
-> soit découvrir un métier : celui qui est au chômage depuis X années a tout intérêt de faire ce type de stage afin de se réorienter.
Je penses par ex. à une nana qui a travaillé toute sa vie à l'usine parceque les circonstances ne lui ont pas permis de travailler dans une autre branche, qui est licenciée éco parceque sa boîte ferme, et qui souhaite se réorienter dans les métiers du secteur sanitaire et social, fort recruteur aujourd'hui..mais elle n'est pas sûre d'elle, l'EMT lui permettra de découvrir le métier d'ASH ou d'aide soignante pendant 2 semaines, l'objectif est que ça lui plaise , qu'elle passe le concours et parcequ'elle est motivée elle le réussi et devient aide-soignante.

-> soit pour évaluer ses compétences et ses capacités professionnelles : pour la personne qui n'a pas travaillé dans un domaine depuis longtemps cela permet de vérifier qu'on est toujours nickel chrome. Par ex. la secrétaire qui n'a pas utilisé la bureautique depuis un certain temps peut faire une évaluation dans une entreprise pour voir si elle touche toujours word et excel..

TTM_FR dis que l'EMT est faite pour embaucher un jeune à la sortie de l'école ce n'est vraiment pas l'objectif de cette prestation.
En revanche là ou tu as raison c'est quelle est parfois utilisée de manière abusive par certaines entreprises, à ce moment là le bon coseiller anpe, et il y en a, doit dire stoppe et refuser l'EMT à cette entreprise.

Pour revenir à mathilda, ce n'est pas parcequ'elle va être au RMI qu'elle va sortir des liste de l'ANPE et du chiffre du chômage...En effet, environ 50% des rmistes sont inscrits au chômage. Le principe est que si a personne est prête à bosser elle s'engage, avec les services sociaux dans un contrat d'insertion dont l'objectif est le retour à l'emploi.
Si la personne a d'autres soucis à règler (logement, santé...), son contrat d'insertion aura pour finalité de règler d'abord ces problèmes avant de penser à trouver un travail..[/code][/u]

Bonjour

Il est merveilleux le monde-selon-Elvire!!!

Je refuse de travailler pour rien, c'est aussi simple.

Ma nièce, en province a éé licenciée après fermeture de son usine après 10 ans. Tu vas la faire pouffer de rire avec tes métiers en tension.

Il faut, pour une poignée de cerises être prête à faire des dizaines de km par jour en voiture, si tu as le permis ET a voiture ET l'assurance qui le permet ?

C'était une très bonne ouvrière avec deux petits à la maison et ne peut pas se transformer en nounou à toute heure.

Le métier merveilleux d'aide soignante est sanctionné par un examen et je comprends qu'on n'a pas envie de bosser deux semaines pour rien.

Finalement tes arguments se posent, mais ne s'imposent pas sur des critères bêbêtes et immatures. D'accord, ce sont ceux de l'ANPE mais on a le droit de se servir de ses neurones, enfin chez nous.

Si on veut mon service pendant une semaine on paie, c'est aussi simple.

Finalement ma nièce a retrouvé un travail, difficile en usine, surtout qu'elle doit tourner en équipe 2 x 8 et qu'elle habite une village et que les enfants ne sont pas encore autonomes.

Mais elle l'a fait, mais l'ANPE en certaine province parait plus active que dans les grandes villes ? ou bien ?

Maguy

L'Emploi et le Chômage en Débats

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