L'Emploi et le Chômage en Débats

je me pose la question est il encore possible lorsque l'on a pas bac 4/5 d'avoir un emploi ?
car qd je lis les annonces c'est toujours bac 4/5....

Je suis très étonnée de ton message Cassopolis!! Dans quel secteur d'activité cherches tu?
Car moi j'ai un DESS (bac +5 donc ) et je ne vois que des annonces où les recruteurs cherchent des bacs +2/3!! les annonces bac+5 sont hyper rares et systématiquement accompagnées de la petite phrase "minimum 3 ans d'expérience exigés"
moi je cherche dans le domain eau combien bouché de la culture (mais quel domaine n'est pas bouché de nos jours, me direz-vous!)

Effectivement, il paraît que ce sont les Bac+2 (BTS, DUT) qui seraient les plus demandés...

... Mais ça ne gène personne de recruter des caissières Bac+5 au Smic !!!

Lire cet article du Figaro : Dans les coulisses de la «fabrique à chômeurs»...

On y fustige encore l'Education nationale, dernier bouc émissaire qu'on a déniché face à la crise du CPE, alors qu'elle n'est pour rien dans la non création d'emplois à laquelle on assiste aujourd'hui. Notamment ce crétin de Jean-Paul Brighelli (agrégé de lettres et auteur du pamphlet à succès "La Machine à crétins") qui affirme que "C'est précisément cette volonté de «réussite pour tous» qui a provoqué «une inflation des diplômes, et un écart croissant entre ces bouts de papier dévalués et la compétence réelle»". Or l'inflation des diplômes (ou des compétences) est avant tout liée à la pénurie d'emplois !!!

Mais on y trouve quelques réflexions justes :

«On produit trop de Bac+5 sans avoir les postes à responsabilité à leur offrir. Cela engendre beaucoup de frustration.»
Nombreux sont ceux qui se retrouvent, en dépit de leur licence d'histoire ou en sciences de l'éducation, employés de bureau.

Parallèlement, «Les bac + 2 ou bac + 3 n'ont souvent pas acquis les compétences pour affronter les concours auxquels ils ont le droit de s'inscrire, et se retrouvent sur des segments du marché de travail sans rapport avec leur niveau d'études»...

C'est la misère.

Au détour d'une discussion sur l'angleterre, tout à l'heure sur France Inter, quelqu'un parle du recrutement là-bas :
Les employeurs ne recrutent pas forcément en fonction de la formation initiale, mais en fonction de la personne, de ses potentialités. Ils considèrent que c'est leur boulot de former les nouveaux embauchés à leur travail.
La nana qui parlait s'est retrouvée cadre sup dans le secteur bancaire alors qu'elle avait une licence de philo.

Pour une fois, je suis 100% d'accord.
L'éducation nationale n'est pas une usine à travailleurs. Personne ne sort de l'école en étant parfaitement adapté à l'entreprise. La molesse du recrutement des entreprises vient beaucoup de leur refus de tenir leur rôle, à savoir former leur personnel!

Exact !

En 1980, pour candidater dans une banque, le Bac suffisait. Et les salariés les plus anciens avaient été recrutés… avec le Certificat d'études !
Maintenant, il faut être Bac + 4 pour accomplir les mêmes tâches idiotes.

Comme quoi ce n'est pas une question de diplômes mais de formation sur le tas, et d'évolution en interne (dans la banque où j'ai exercé, on pouvait suivre des cours pour décrocher un CAP/BP de banque, et "grimper").

Dans une logique de "variable d'ajustement", le salarié est devenu indigne de considération puisqu'il doit être sur-diplômé ou sur-qualifié, opérationnel de suite, puis jetable quand il devient "périmé" - trop ancien ou pas assez au top -, et les employeurs semblent estimer qu'il ne leur incombe plus de former leur personnel.

bah ,dans la nouvelle societé de ..services inventée par le genial borloo ,plus besoin de diplomes

fi d'informaticiens , d'ingenieurs industriels ,plus besoin de profs puisque moins de cursus long ,moins de medecins puisque privatisation de la secu

c'est le pays de tony "le" blaireau , que des livreurs de pizzas ,des tondeurs de pelouse , des nurses partout

d'ailleurs cetains socialos ,ca leur va tres bien ,depuis le temps qu'y revent de tout le monde en velo

ce qui est marrant ,c'est que ce schema la existe deja ,dans les pays ultra liberaux comme le mexique :

peu d'etudiants puisque c'est reservé a ceusses qui ont les moyens et donc un manque cruel de potentiels !

ya plus de formation possible en interne quand le niveau ,c'est ..illetré moyen !

nos employeurs francais se plaindraient d'etre obligés de formater ,mais au moins y zont des gens a ..potentiels dont le systeme educatif a permit une bonne culture generale qui leur permettra de s'adapter a chaque changement d'employeur .

d'ailleurs ,je me demande si en france c'est pas l'education qui est de bien meilleure qualité que le marché des entreprises lui meme !

la plupart des petites boites ,celles qui excitent tant les pseudos gourous de l'emploi ,n'ont pas les moyens de se developper parce que le marché francais est on ne peut plus mediocre ,tout simplement !

c'est la meme problematique qu'avec le traitement du chomage ,tout faire pour ne pas reconnaitre et faire connaitre qu'il n'y a pas d'emplois .

je me demande si en france c'est pas l'education qui est de bien meilleure qualité que le marché des entreprises lui meme !

Bingo!
Je crois qu'on commence à toucher le coeur du problème!

J'ai fait le choix d'être hyper généraliste dans ma formation initiale (mais top qualité), parce que j'ai anticipé un shéma de rupture de carrière fréquente avec changement de métier et recyclage permanent. Et j'avais raison. j'ai des potes hyper spécialistes, mais leur job a disparu ou s'est fait délocalisé et là, ils sont vraiment dans la merde.

Ce que je n'avais pas prévu, c'est que la formation professionnelle serait aussi sinistrée et les entreprises aussi bornées. Chaque fois que j'ai pris un taff, j'ai toujours été totalement novice, je me suis toujours auto-formée et je me suis retrouvée opérationnelle pratiquement aussi vite qu'un mec plus spécialisé. Pourquoi?
Parce que même un mec formaté doit s'adapter à la culture et aux pratiques de sa nouvelle entreprise. Toutes sont différentes. Donc, vouloir un mec qui sait tout, tout de suite, c'est juste faire preuve d'une connerie abyssale!

Des bac+4,bac+5 qui n ont pas d emploi ou qui occupent un emploi déqualifié j'en connais quelques uns.

Ma maitrise cela fait longtemps qu elle ne peut m'ëtre utile qu à une seule chose, à me torcher...

Entièrement d'accord avec tout ce qui a été dit et j'expliquais récemment l'excellence de l'enseignement de l'Education nationale.

Il n'y a que le patronat français pour s'en plaindre car un diplômé français trouve en dehors de nos frontières un travail inaccessible chez nous.

Même à mon niveau, n'ayant pas fait d'études supérieures, je suis étonnée de ma capacité d'adaptation et je dis un grand MERCI à tous mes profs qui me l'ont permis par leur enseignement.

Bonjour

Je trouve aussi que c'est facile de mettre le haro sur l'education Nationale qui n'a fait que suivre les directives de plusieurs ministres illuminés successifs, qui voulaient sans doute laisser leur nom à l'histoire!! Ego, quand tu nous tiens.

Ne serait-ce que les méthodes catastrophiques de lecture dès le plus jeune âge. Ne nous étonnons plus de voir que les jeunes générations ne savent plus lire -quand je dis lire, ce n'est pas déchiffrer en diagonale- ni surtout se relire.

Il y aussi et surtout la responsabilité des écoles supérieures, payantes et très chères qui pour justifier leur prix, bourrent la tête des gosses de promesses "quand vous sortirez, vous serez ci ou çà et pourrez exiger tant".

J'ai eu une stagiaire il y a 10 ans pendant l'été et à qui je demandais quel métier elle exercerait après. Sa réponse m'a sidérée :"je serai cadre" gloups ???

Je lui ai expliqué la différence entre un métier et un statut et quant au salaire, mieux vaut ne pas rêver.

Comme toi Victorine, je n'ai pas fait d'études supérieures au sens classique du terme mais j'ai eu d'excellentes bases qui permettent de batir dessus avec des cours du soir au départ et une grande capacité d'adaptation et d'apprentissage.

Maguy

c vrai que depuis de nombreuses années les employeurs se bornent exclusivement aux diplomes, on se fout des experiences, a l'inverse dans les pays anglo-saxon ont prefere l'inverse, tu as bossé, quelque soit le domaine mais on te donne ta chance

Hello

En tout cas ce qui est sur, c'est que les entreprises ça les arrange bien de dire à un employé qu'il ne peut pas demander une paye fonction de ses diplômes étant donné qu'il ne sera productif qu'après une période de formation interne.

Pire, les gens chargés de "former" en interne aiment critiquer le jeune qui arrive et a encore beaucoup à apprendre...ça les aide à se valoriser les anciens puisqu'il n'y a plus d'autre moyen que de cracher sur son voisin pour se faire mousser aujourd'hui...et beaucoup y prennent du plaisir !!!

A tous les niveaux on tombre dans l'hypocrisie la plus totale...il est clair que l'éducation est en total décalage avec le monde du travail, mais il est plus facile de le dire de cette façon que d'admettre que la part de formation la plus importante, c'est celle qui se passe "SUR LE TAS" ! Mais merde faudrait qu'elles augmentent leurs budgets formation ces entreprises, mais pourquoi investir dans du jetable ?

David

cassopolis a écrit :c vrai que depuis de nombreuses années les employeurs se bornent exclusivement aux diplomes, on se fout des experiences, a l'inverse dans les pays anglo-saxon ont prefere l'inverse, tu as bossé, quelque soit le domaine mais on te donne ta chance

On dirait que c'est la mentalité française où on juge toujours sur les diplômes ( C'est pour ça que les faux diplômes sont vendus comme des petits pains? ). Dans les pays anglo-saxons, on te juge en effet sur tes vraies valeurs. C'était comme ça que l'amérique a su séduire les savants après la 2ème guerre. Aux US, les entreprises viennent te chercher avant que tu obtiennes ton diplôme. Chez nous, après l'école, ben..tu pointes! En France, le budget pour la Recherche est maigre, les chercheurs ont tendance à expatrier...

je ne savais pas que nous avions encore des chercheurs en france je les croyais tous partis ailleurs
c vrai que qd on a les possibilités offertes il vaut mieux se casser que de rester dans notre pays qui se sclérose

cassopolis a écrit :je ne savais pas que nous avions encore des chercheurs en france je les croyais tous partis ailleurs

Si si, il reste encore quelques uns en France qui ne savent pas trop où aller. Quant aux chercheurs...d'emploi, il reste encore un packet!