TV demain soir sur Arte: Les forçats du boom chinois !
Publié : 12 avr. 2006
Sur arte, jeudi 13 avril 22h40
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Cécile Maveyraud a écrit :L'ONU estime à quelque 150 millions ces hommes et femmes qui ont tout quitté (village, famille…) et sillonnent la Chine pour trouver du travail. Ce documentaire s'est attaché à une poignée d'entre eux, les a filmés sur la durée. Et même si l'on s'y perd un peu entre les (trop) nombreux protagonistes, on ne reste pas indifférent à leurs histoires.
"Travailleurs itinérants", c'est le mot-clé, l'expression numéro 1 au hit-parade des termes employés dans ce documentaire. Hommes et femmes, ils quittent leur campagne pour devenir bêtes de somme sur les chantiers immobiliers de Shangaï. Sept jours sur sept à charger de la terre, à monter des briques. Une année loin de son village, de ses enfants, de son épouse, pour économiser et espérer pouvoir payer plus tard des études à ses gosses. Et une fois par an, le plaisir de retourner voir les siens.
Ils sont 150 millions à se déplacer ainsi à travers la Chine, selon l'ONU. Une main d'œuvre à faible coût qui concourt à ce taux de croissance à deux chiffres qui fait pâlir d'envie les dirigeants européens. Seulement, les fruits de cette croissance, l'immense majorité de cette main d'œuvre n'en voit pas l'ombre d'un noyau. Mais l'espoir est là. Celui de remplir un jour son panier. Alors ils rêvent...
Personnages principaux suivis sur la longueur - un ouvrier bachelier qui rêve d'ouvrir son commerce, sa femme, sa cousine et son mari -, personnages secondaires - un entrepreneur redevenu ouvrier, un artisan maroquinier parti de rien et qui s'achète une grosse bagnole, un gosse handicapé à la suite d'un accident -, les uns et les autres permettent au réalisateur de dépeindre un pan de la société chinoise (fonctionnement de l'économie, solidarité régionale, conditions de vie, naissance d'un deuxième enfant). Même si le jeu de piste entre les différents protagonistes se révèle parfois désorientant - impression d'être dans un feuilleton documentaire réduit à une heure -, même si l'ensemble manque d'homogénéité, on reste accroché, et c'est plutôt bon signe.