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"Jeunes" ou "jeunes en difficulté"...

Publié : 09 avr. 2006
par GdB
... l'ultime astuce!

Ayant juste entendu une allusion de Fillon sur ce que pourrait être la tentative de "sortie de crise" prévue demain à 10h30 (allocution de Villepin à Matignon), je pense qu'ils pourraient (conditionnel!) tenter de réorienter le nouveau texte vers non plus les "jeunes" mais "les jeunes en difficultés"!

Ce qui serait tactiquement et politiquement... disons subtil(ement vicieux): ils maintiennent quelquechose (et pourront justifier qu'il "faut faire quelquechose pour ces jeunes là") et tentent ainsi de ne pas trop reculer (essentiel pour la suite du feuilleton des réformes libérales), tout en excluant de la loi ceux qui manifestent principalement et sont organisés -syndicalement ou au travers des AG- (à savoir les lycéens et les étudiants... qui ne sont pas tous (ou pas encore) en difficulté!).

Ainsi, les "jeunes de banlieues" (assimilés dans les médias aux "casseurs-pillards" des manifs) se retrouveraient isolés... tant dans les dispositions prises (et bien sûr pour leur plus grand bien...) que dans l'opinion publique. L'espoir du gouvernement serait que les autres rentrent en cours et passent leurs exams, en chantant "on a gagné"...

J'espère me tromper, wait and see. Mais la plus grande vigilance s'impose. Le bouc émissaire est toujours, en situation de crise, le plus sûr véhicule des velléités du pouvoir.


GdB

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Publié : 09 avr. 2006
par victorine83
C'est vraiment stupéfiant ce qu'il se passe en ce moment au plus haut niveau de l'Etat :
La rivalité Sarkozy-Villepin entrave la sortie de crise

a sortie de crise frôle la sortie de piste. La rivalité accrue par la crise du contrat première embauche (CPE) entre Dominique de Villepin, qui a du mal à faire le deuil de son projet, et Nicolas Sarkozy, qui souhaite s'en débarrasser au plus vite, a bloqué, vendredi 7 avril, un processus qui paraissait sur le point d'aboutir.

Le groupe des six avec Villepin. A 15 heures, Bernard Accoyer et Josselin de Rohan, les présidents des groupes UMP de l'Assemblée et du Sénat, les ministres Jean-Louis Borloo et Gérard Larcher, ainsi que les deux rapporteurs, sont dans le bureau du premier ministre à Matignon. Ils lui exposent le scénario qu'ils souhaitent dévoiler un peu plus tard devant la presse. Celui-ci prévoit une proposition de loi déposée avant le 15 avril, date des vacances parlementaires, suspendant l'article 8 de la loi sur la cohésion sociale et son remplacement par un nouveau dispositif élaboré avec les partenaires sociaux ciblé sur les jeunes en difficulté et non plus à destination de tous. Cette solution, préconisée par M. Sarkozy et Jean-Louis Borloo, doit être présentée lundi 10 avril. "Il s'agit de donner un coup de chance majeur à ceux qui en ont le plus besoin, explique-t-on dans l'entourage du ministre de l'emploi. Un truc très cohésion sociale." Stupeur : M. de Villepin refuse cette initiative parce qu'elle signe la mort officielle du CPE et exige la suppression de toute référence à un délai. "Il cherche quoi ? On nous a confié une mission, on a fait des propositions, on a réussi à intéresser les syndicats, et lui, il refuse cette sortie de crise", s'insurge-t-on chez les négociateurs de l'UMP. "Quelle sortie de crise ? rétorque un député villepiniste, cette solution n'avait rien d'enthousiasmant. Tout ça pour nous sortir un relookage du contrat aidé !" Du coup, c'est une déclaration a minima que préparent ensemble le premier ministre et ses visiteurs.



Pressions sur Jacques Chirac. La suite se joue dans le secret de l'Elysée. Le chef de l'Etat qui a été informé plusieurs fois par jour des progrès de la discussions avec les partenaires sociaux est l'objet d'une lutte d'influence effrénée entre M. de Villepin et M. Sarkozy. Le premier ministre sait que M. Sarkozy doit exposer samedi 8 avril dans un entretien au Figaro ses solutions. Insupportable ! De son côté, le ministre de l'intérieur comprend qu'il est allé trop vite en s'arrogeant la paternité des mesures pour sortir la droite du bourbier. Pour sauver son scénario, il se dit prêt à renoncer à son entretien – ce qu'il fera. "Si vous souhaitez que Villepin fasse le 20 heures, qu'il le fasse", plaide-t-il par téléphone auprès de M. Chirac. Il ajoute : "Ne craignez rien, je ne suis pas candidat au poste de premier ministre". En fin d'après-midi, M. de Villepin est dans le bureau du chef de l'Etat pour plaider directement sa cause. Selon un responsable UMP, "la relation entre les deux hommes est devenue incroyable, comme si le président avait peur de son premier ministre". A l'Elysée, on nie toute entravedans le processus : "Les présidents de groupe doivent élaborer une proposition. On est très exactement dans le processus arrêté par le premier ministre".

Quatre minutes de conférence de presse. Pas moins de 60 journalistes assistent, à 18 h 30, à la conférence de presse des négociateurs à l'Assemblée nationale. LCI en assure même la retransmission en direct. L'événement pourtant sera bref. M. Accoyer lit sa déclaration écrite d'un ton neutre. "Nous avons reçu les 5, 6 et 7 avril dix-neuf organisations représentatives des partenaires sociaux, des organisations d'étudiants et de lycéens. Cette mission nous a été confiée par le gouvernement. Cet échange approfondi a permis à chacune de ces organisations d'exposer sa position sur la crise actuelle et ses propositions pour en sortir dans les meilleurs délais. Elles nous ont également fait connaître les sujets qui pourraient faire l'objet d'échanges ultérieurs. Sur ces bases, une synthèse sera dégagée pour élaborer dans la concertation la proposition de loi que le gouvernement nous a demandée." Fin de déclaration, pas de questions. "On est juste des faire-valoir, alors qu'on a bossé comme des fous!", lâche, amer, un député.

Les syndicats spectateurs des déchirements de la droite. Face à cette absence de proposition concrète, les syndicats assistent médusés aux déchirements entre M. de Villepin et M. Sarkozy, conscients qu'une partie de la crise trouvera sa solution dans l'apaisement des relations entres les deux hommes. Mais le scénario de "la suspension-substitution", qui prévoit de remplacer le texte du CPE par un autre sans prononcer le mot "abrogation", ne les satisfait pas totalement. Ils se réuniront le 10 avril et pourraient décider d'une journée d'action nationale si aucune mesure satifaisante ne leur était présentée. Ils veulent que "le CPE disparaisse dès lundi". A la CFDT, on rejette l'idée d'une suspension de quelques mois, de crainte qu'en cas d'échec de la négociation "le CPE revienne dans le paysage", expliquait, vendredi, Rémi Jouan pour la CFDT.

Sarkozy entre ironie et optimisme. Dans leur circonscription, les députés UMP qui plaident pour "la mort" du CPE sont atterrés. "Mes électeurs sont à bout, explique l'un d'eux, ils ne me demandent plus de tenir mais de les sortir de cette m..." Plusieurs élus de l'UMP menacent, si rien ne bouge d'ici le 10 avril, de rédiger une proposition de loi d'abrogation du CPE. Un conseiller de Matignon assure que "le premier ministre va réfléchir ce week-end à tous les scénarios". L'entourage de M. Sarkozy balance entre l'ironie sur le "grand cirque de Villepin", l'abattement, "parce plus le temps passe, plus les solutions seront difficiles à trouver", et l'optimisme raisonné, "car seules nos solutions son acceptables". Vendredi soir, un conseiller du ministre de l'intérieur confiait : "On n'a pas abouti, mais on a avancé."

Publié : 09 avr. 2006
par St-Dumortier
Bonjour,
J'espère me tromper, wait and see. Mais la plus grande vigilance s'impose. Le bouc émissaire est toujours, en situation de crise, le plus sûr véhicule des velléités du pouvoir.
Diviser pour mieux régner, vieille méthode infaillible ....
? ......
Wait and see ...... mais je suis optimiste, les jeunes sont idéalistes ..... et la ficelle est grosse .....

Moi qui espérais que la revendication s'élargisse à toute la loi sur l'égalité des chances ......
Tout ce que je vois c'est que nous allons de plus en plus vers l'égalité des chances DANS et SELON la CASTE d'appartenance.
"Citoyens et citoyens en difficulté, tous égaux entre eux" tel semble être le double sens hypocrite de la pensée à la mode.

Beurk !

Publié : 10 avr. 2006
par Monolecte
+1, St Dumortier!

POur ma part, je pense que les tractations au sommet, c'est du cinéma à l'usage des mal-comprenants.
L'idée, c'est de faire croire qu'il y a débat, alors qu'ils sont tous d'accord pour graver dans le marbre une société inégalitaire qui drainerait le maximum de ressoures dans leur fouille à eux!

Publié : 10 avr. 2006
par chris
10 h 30 petante :D

le diagnostic de GdB est confirmé !!!!

on a pas encore les reactions syndicales ,mais ca craint !

a suivre ,de pres 8)

Publié : 10 avr. 2006
par Monolecte
C'est là qu'on va bien voir s'il s'agissait bien d'un mouvement solidaire ou d'un chacun pour son cul et puisque le mien est sauvegardé, je peux retourner en cours et tant pis pour les prolos...

D'après les dernières dépêches, il s'agit de remplacer le CPE par des sous-emplois aidés que nous avions déjà et "renforcer les stages : puisque tu ne voulais pas être précaire, monn fils, tu seras gratuit!"

Whouaouh, la victoire!!!

Et la prochaine fois, ils remplacent le CNE par le retour de l'esclavage??? :evil: :evil: :evil: :evil: :evil:

Publié : 10 avr. 2006
par GdB
Merci Chris :o). Mais une vache sur une patinoire, c'était facile à repérer quand même...

Bon, résumé rapide, des discours de ce matin.
Suppression de l'article huit pour des mesures en "faveur" des jeunes en difficultés! Proposition disponible aujourd'hui pour vote au "Parlement dès que possible" (peut-être demain).

Bien sûr, pas de retrait du CNE, ni de retrait de la loi sur l'Egalité des chances. En direct sur Public Sénat, Accoyer explique un peu et ça pipote dur (en fait ça meuble, ça baratine: "nous au gouvernement sommes des gentils pleins d'abnégation qui ne voulions que le bien des pov' jeunes qui galèrent pour avoir un taf, et on est des gros incompris" (je traduis en live pour que les "jeunes en difficultés" pigent :o))

Ce qui m'inquiète, c'est que j'ai entendu (mais très vite, alors je me méfie des médias) que les syndicats seraient satisfaits et que la Confédération Etudiante appellerait à la levée des blocages...

Y'a du flou; y'a du flou...

En gros, 4 dispositions nouvelles qui ne font que modifier à la marge des dispositions qui existaient déjà (résumé succint):

Contrat Jeune en Entreprise: on file plus de thunes à l'entreprise.
Idem avec le contrat de professionalisation.
50 000 stages ouverts pour les "métiers en tension" (ceux où les patrons qui veulent pas payer arrivent pas à embaucher). Evolution du CIVIS, le jeune aura un tuteur...

Tout ça, c'est de la poudre au yeux pour faire semblant de garder le contrôle du véhicule, et faire diversion sur le reste des revendications. Le gros mouvement de contestation accouche d'une souris. Mais une victoire quand même pour les jeunes ET les moins jeunes (:o)): le CPE semble enfin enterré (il était mort depuis trois semaines, ça commençait à puer...).

Mais ni le mot "abrogé", ni le mot "retiré" n'a été employé: l'article 8 est REMPLACE par un truc qui rentrera dans la longue liste historique des contrats aidés depuis 25 ans...

La suite du feuilleton (y compris jusqu'aux présidentielles) va être passionnante, j'vous l'dis!

GdB

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Publié : 10 avr. 2006
par GdB
Par rapport à la réaction des syndicats, le premier message entendu sur I-télé appellant à la levée des blocages venait de la Confédération Etudiante (Julie Coudry). Le vice-président de l'UNEF vient lui d'appeler les étudiants à "maintenir la pression" (là, c'est de l'entendu en live sur LCI. Et ça a agacé le plateau: "ben quoi: le CPE est retiré non? Dites à vos adhérents qu'il est temps de retourner en cours..."


Réunion à 16h30 des organisations étudiantes et syndicales pour prendre une décision.

Le front syndical risque de se fissurer... Ce Qu'il Fallait DémonTER!

Quoi qu'il arrive la "phase 2" démarre maintenant: susciter et alimenter les débats... jusqu'à la prochaine présidentielle... qui est toujours prévue en 2007... sauf rebondissement!
Et éviter une campagne Show-Biz (qui semble bien partie quand même!)

GdB

Publié : 10 avr. 2006
par chris
Mais une vache sur une patinoire, c'était facile à repérer quand même...
quoique a force d'en voir ,ca va finir par plus etonner :D

la tele a fait le tour des facs chaudes ,rennes ,nantes etc ,bon les ptits jeunes sont pas fous et voient bien le coté cocu qu'on leur tend :idea:

bon a defaut de mieux qui est present dans les esprits malgré les grandes maneuvres ,ca aura pas ete inutile ,decredibilisation du gouvernement , une legere claque a sarko qui reprend pas vraiment la main malgré l'essai !

ca prepare 2007 un peu plus fort que prevu et puis puisque villepin n'a pas ete sorti ,il va continuer a contribuer dans l'impasse .

Publié : 10 avr. 2006
par victorine83
Chris... et une grande claque à Laurence Parisot et une grande claque aussi au projet de contrat unique.

C'était un projet initialement prévu pour les mois de mai-juin... à présent, c'est plutôt mal barré.

N'oublions pas non plus que la mobilisation française a été observée de près par nos voisins et que cette victoire, même si elle n'est pas complète, va sûrement encourager les salariés de l'UE à combattre le libéralisme sauvage au niveau de l'emploi.
L` Ecofin dit oui à la mondialisation, non au protectionnisme

Challenges.fr | 08.04.2006 | 15:39


REUTERS - Heinz-Peter Bader

par Emmanuel Jarry
VIENNE (Reuters) - Les ministres des finances de l'Union européenne, réunis en conseil informel à Vienne, ont décrété le protectionnisme persona non grata en Europe.
La mondialisation "est une réalité" et autant faire en sorte que l'Europe puisse aussi en tirer le maximum de bénéfices, ont-ils en revanche martelé les uns et les autres.
"La réunion a été clairement la réaffirmation que la mondialisation profite à tous, crée de nouveaux emplois et préserve ceux qui existent et nous aide à acheter les meilleurs produits à bon prix", a résumé le ministre autrichien des Finances, à l'issue de cet "Ecofin" informel.
"Il y a eu un engagement très clair en faveur de davantage de libéralisation, de dérégulation, de privatisation et de l'achèvement du marché intérieur", a ajouté Karl-Heinz Grasser, dont le pays assure la présidence de l'UE.

http://challengestempsreel.nouvelobs.co ... 17714.html