Salut ROB, et welcome !
Oui, le CNE est considéré comme un CDI
(idem pour le CPE).
Il est réservé aux entreprises de moins de 20 salariés, soit 2,4 millions d'entreprises en France => soit 96% des boîtes, et 37% des emplois.
Si on lui donne le goût du CDI, le CNE n'en a pas l'odeur....
Le gros point noir, c'est la
période de consolidation, qui n'est pas du tout
une période d'essai ! Car la période d'essai peut être interrompue par le salarié ET par l'employeur, sans motivation : le salarié retrouve ses droits au chômage s'il en avait, l'employeur n'a rien à justifier et prend quelqu'un d'autre. La "période de consolidation" reste uniquement à l'initiative de l'employeur (le salarié n'a qu'à démissionner s'il n'est pas content et perdre ses droits au chômage, si on ne l'a pas viré…) : le salarié est donc à la merci du bon vouloir de son employeur. Ce déséquilibre est un véritable retour en arrière.
La non-motivation de la rupture est aussi un recul : le licenciement doit être justifié officiellement au cas où le salarié a été mal traité (pour l'Inspection du travail et les Prud'hommes, il doit avoir une "cause réelle et sérieuse") et souhaite se défendre. Avec le CNE (et le CPE), pas besoin d'écrire pourquoi on te vire, ce qui est censé limiter les affaires aux prud'hommes. Heureusement que les premiers cas de contestation on fait du bruit, mais le ministre de la Justice Pascal Clément a fait récemment passer une circulaire pour que
les procureurs se mêlent des des procédures prud'hommales relatives au CNE...
C'est une histoire bien compliquée, que nous suivons depuis le début :
Lire ici
Les dessous du "contrat "nouvelles embauches"
Et là
Virés pour port de jogging ou congé maladie
Et pour aller plus loin :
•
Pour Arnaud Montebourg, le CNE est une escroquerie
•
CNE : premier bilan chiffré
Voilà. L'affaire est complexe, et j'espère que ta femme n'aura pas de déception. Le patronat essaie de se racheter en nous disant que l'objectif des employeurs n'est pas de virer les gens : la suite nous le dira...
Il n'empêche que la précarisation est un outil indispensable à la bonne marche de l'économie de marché, et que son "humanité" reste à prouver !