Page 1 sur 1

Indemnisation du chômage: un révélateur d'absurdité

Publié : 02 juin 2010
par SAM57
Un plan gouvernemental pour les chômeurs en fin de droits a été approuvé le 15 avril dernier par les organisations patronales et syndicales, à l'exception de la CGT. Ce compromis met en évidence, tout en l'aggravant, l'invraisemblable enchevêtrement des modes de prise en charge du chômage et du sous-emploi.

En 1984, une réforme de l'indemnisation du chômage avait créé un dualisme entre un régime d'assurance, à financement paritaire (Unedic), et un régime dit de solidarité, à financement public. Depuis lors, les choses se sont encore compliquées. En effet, l'Unedic indemnise non seulement des chômeurs, mais aussi des personnes qui ont repris un emploi précaire ou à temps partiel ("activités réduites") et des personnes âgées inactives ("dispenses de recherche d'emploi"). Tandis qu'une fraction des chômeurs non indemnisés perçoit le RMI, désormais revenu de solidarité active (RSA), qui est également attribué à des inactifs et à des titulaires de bas salaires. L'indemnisation du chômage partiel est financée, quant à elle, pour partie par les entreprises, pour partie par l'Etat. Mais depuis 2009, l'Unedic apporte aussi sa contribution. Les victimes de licenciements économiques, elles, peuvent ou non bénéficier, selon la taille de l'entreprise et le territoire, soit d'une convention de reclassement personnalisé (CRP), financée par l'Unedic, soit d'un contrat de transition professionnelle (CTP), financé par l'Etat.

Le plan du 15 avril ajoute de nouvelles touches au tableau. L'Etat et l'Unedic vont désormais cofinancer une "aide exceptionnelle de retour à l'emploi", copie masquée de l'allocation de solidarité spécifique (ASS). D'autres ressources paritaires (fonds de la formation professionnelle et Afpa) sont appelées à la rescousse pour des actions de formation et d'accompagnement.

Comment des personnes, souvent en situation de détresse, peuvent-elles se diriger dans ce labyrinthe, alors que les agences de Pôle emploi sont débordées? Quelle accumulation d'incohérences, d'efforts gaspillés et d'inégalités injustifiées! La crise économique exige une remise à plat des dispositifs de prise en charge du chômage et du sous-emploi. Fin 2008, la conjonction de la renégociation des conventions d'assurance chômage et d'indemnisation du chômage partiel, ainsi que du vote de la loi sur le RSA, en offrait l'opportunité. L'occasion a été manquée, tandis que se poursuit l'empilement de mesures partielles et hétérogènes mises en oeuvre par des acteurs faiblement coordonnés.

http://www.alternatives-economiques.fr/ ... 49619.html

L'absurdité est-elle le propre de l'homme ?

Publié : 02 juin 2010
par superuser
Avez-vous remarqué que la plupart des dispositifs, qu'ils soient sociaux, fiscaux ou légaux, sont des usines à gaz ?
Ça a toujours été. Pourquoi ? Parce que ceux qui les décident et les mettent en place, mandats après mandats,
font comme les chiens qui pissent dans la rue par dessus l'urine de leurs prédécesseurs afin de marquer leur passage/territoire.
Telles des strates qui s'empilent les unes au-dessus des autres, les réformes s'accumulent et constituent le sol sur lequel nous marchons.

Pardonnez cette métaphore géologico-animalière, mais si d'aventure quelqu'un s'évertuait à faire un véritable "ménage de printemps",
serait-il pour autant bénéfique, le nivelage par le bas étant le plus souvent la règle ?

Re: Indemnisation du chômage: un révélateur d'absurdité

Publié : 02 juin 2010
par math77
font comme les chiens qui pissent dans la rue par dessus l'urine de leurs prédécesseurs afin de marquer leur passage/territoire.
Tu n'a pas à t'excuser pour cette métaphore, c'est la stricte réalité. :wink:

Re: Indemnisation du chômage: un révélateur d'absurdité

Publié : 02 juin 2010
par Kariboo
Vous aurez noté que le RSA a justement été mis en place pour remplacer et regrouper plusieurs anciens systèmes.
Pour une fois donc, le RSA va plutôt dans le bon sens.

Mais il reste beaucoup à faire, à commencer par simplifier l'imposition (à montant constant) et faire stopper l'hérésie de nous faire payer des impôts sur des impôts ( CSG non déductible ), qui pourrait passer pour un système destiné à fournir artificiellement du travail aux comptables.

Re: Indemnisation du chômage: un révélateur d'absurdité

Publié : 02 juin 2010
par RaoulPiconBière
alternatives-economiques a écrit :En effet, l'Unedic indemnise non seulement des chômeurs, mais aussi des personnes qui ont repris un emploi précaire ou à temps partiel ("activités réduites") et des personnes âgées inactives ("dispenses de recherche d'emploi").
L'unedic indemnise la perte d'emploi même quand cette perte d'emploi est réduite par un emploi à temps partiel. (indemnisations réduites)
Les personnes agées de moins que l'âge légal de la retraite, s'activent à rechercher un emploi mais ne sont pas tenues de le justifier. (Dispense de contrôle de recherche AU SENS de PôleEmploi)
alternatives-economiques a écrit :L'Etat et l'Unedic vont désormais cofinancer une "aide exceptionnelle de retour à l'emploi", copie masquée de l'allocation de solidarité spécifique (ASS).
L'Etat et l'Unedic vont désormais cofinancer un "parcours d'insertion professionnelle renforcé proposé par Pôle emploi", dont la compensation (s'il n'est pas proposé) est une copie masquée de l'allocation de solidarité spécifique (ASS) réduite à une durée de 6 mois.

Il ne s'agit pas d'une "aide exceptionnelle de retour à l'emploi" mais d'une "aide exceptionnelle pour l'emploi". Refuser l'emploi décidé par PôleEmploi, c'est renoncer à l'aide.
alternatives-economiques a écrit :L'occasion a été manquée, tandis que se poursuit l'empilement de mesures partielles et hétérogènes mises en oeuvre par des acteurs faiblement coordonnés.
Le rSa est bel et bien là, conditionné par les sanctions de PôleEmploi.
L'empilement des mesures est homogène dans le sens où il masque totalement le nombre réel de Demandeurs d'emploi.

Cotè révélateur d'absurdité, on est loin du code des impôts et des règles de la fiscalité.

Re: Indemnisation du chômage: un révélateur d'absurdité

Publié : 03 juin 2010
par superuser
Kariboo a écrit :Vous aurez noté que le RSA a justement été mis en place pour remplacer et regrouper plusieurs anciens systèmes.
Pour une fois donc, le RSA va plutôt dans le bon sens.
Dans le bon sens... pour niveler par le bas ! Car le RSA est pire que l'ex RMI.
Et si l'idée leur prend de fusionner l'ASS avec le RSA, les bénéficiaires de l'ASS perdront au minimum 660 € par an.

Re: Indemnisation du chômage: un révélateur d'absurdité

Publié : 03 juin 2010
par maguy
D'autant plus que beaucoup de gens pouvant en "bénéficier" ne le font pas.

Extrait :
Entré en vigueur le 1er juin 2009, le revenu de Solidarité active est une prestation de solidarité ayant deux composantes principales. Il est d’abord un minimum social qui fusionne l’ancien Revenu Minimum d’Insertion et l’ancienne Allocation Parent Isolé. Il est ensuite, et là réside son essentielle nouveauté, un complément d’activité pour les travailleurs pauvres.
article complet et source

Bien ficelé leur truc pour que les gens ne s'emm... ou ne se fassent pas emm.. "le non-recours aux services sociaux"

Extrait :
Le non recours aux droits sociaux s’étend de plus en plus et devient une notion centrale dans l’analyse des politiques publiques. Philippe Warin examine les diverses causes de ce phénomène, de l’ignorance pure et simple à l’échec de la demande, en passant par la non demande par désintérêt ou désaccord.
article complet et source

Indemnisation du chômage : un révélateur d'absurdité

Publié : 11 juin 2010
par SAM57
Comment les demandeurs d'emploi, souvent en situation de détresse, peuvent-ils se repérer dans le labyrinthe des programmes et des institutions qui en ont la charge?


Un plan gouvernemental pour les chômeurs en fin de droits a été approuvé le 15 avril dernier par les organisations patronales et syndicales, à l'exception de la CGT. Ce compromis met en évidence, tout en l'aggravant, l'invraisemblable enchevêtrement des modes de prise en charge du chômage et du sous-emploi.

En 1984, une réforme de l'indemnisation du chômage avait créé un dualisme entre un régime d'assurance, à financement paritaire (Unedic), et un régime dit de solidarité, à financement public. Depuis lors, les choses se sont encore compliquées. En effet, l'Unedic indemnise non seulement des chômeurs, mais aussi des personnes qui ont repris un emploi précaire ou à temps partiel (« activités réduites ») et des personnes âgées inactives (« dispenses de recherche d'emploi »). Tandis qu'une fraction des chômeurs non indemnisés perçoit le RMI, désormais revenu de solidarité active (RSA), qui est également attribué à des inactifs et à des titulaires de bas salaires. L'indemnisation du chômage partiel est financée, quant à elle, pour partie par les entreprises, pour partie par l'Etat. Mais depuis 2009, l'Unedic apporte aussi sa contribution. Les victimes de licenciements économiques, elles, peuvent ou non bénéficier, selon la taille de l'entreprise et le territoire, soit d'une convention de reclassement personnalisé (CRP), financée par l'Unedic, soit d'un contrat de transition professionnelle (CTP), financé par l'Etat.

Le plan du 15 avril ajoute de nouvelles touches au tableau. L'Etat et l'Unedic vont désormais cofinancer une « aide exceptionnelle de retour à l'emploi », copie masquée de l'allocation de solidarité spécifique (ASS). D'autres ressources paritaires (fonds de la formation professionnelle et Afpa) sont appelées à la rescousse pour des actions de formation et d'accompagnement.

Comment des personnes, souvent en situation de détresse, peuvent-elles se diriger dans ce labyrinthe, alors que les agences de Pôle emploi sont débordées ? Quelle accumulation d'incohérences, d'efforts gaspillés et d'inégalités injustifiées ! La crise économique exige une remise à plat des dispositifs de prise en charge du chômage et du sous-emploi. Fin 2008, la conjonction de la renégociation des conventions d'assurance chômage et d'indemnisation du chômage partiel, ainsi que du vote de la loi sur le RSA, en offrait l'opportunité. L'occasion a été manquée, tandis que se poursuit l'empilement de mesures partielles et hétérogènes mises en œuvre par des acteurs faiblement coordonnés.

http://www.alternatives-economiques.fr/ ... 49619.html

L'auteur de cet article fait sûrement allusion au lien qui suit!

http://www.pole-emploi.fr/candidat/le-p ... z?id=27143