La france ne travaille pas assez
Publié : 17 mars 2006
J'espère que cet article n'est pas encore paru sur le forum parce qu'il date de février 2006
Pour l'OCDE, la France ne travaille pas assez
[08 février 2006]
Au rythme actuel, les Européens de la zone euro risquent d'afficher un niveau de vie deux fois moins élevé que les Américains dans vingt ans. Jean-Philippe Cotis, l'économiste en chef de l'OCDE, en a fait la remarque hier, alors qu'il présentait le tableau annuel des «politiques structurelles» dans les trente pays membres de l'Organisation de coopération et de développement économique.
Depuis l'an dernier, l'OCDE a pour ainsi dire établi des «ordonnances individuelles de croissance», pointant les faiblesses de chaque nation. Y compris les États-Unis, qui se devraient «d'améliorer les résultats de leur enseignement obligatoire».
Pour la France et l'Allemagne, le diagnostic est sans surprise : le retard actuel, d'environ un quart, de la richesse produite – le produit intérieur brut par habitant – s'explique principalement par un manque d'ardeur au travail. Alors que la productivité par heure est pratiquement identique (voire supérieure chez nous), Français et Allemands travaillent entre 25% et 30% de moins que les Américains. Ils sont moins nombreux à avoir un emploi (moins de 70% des 15-64 ans, au lieu de 75% aux États-Unis, et même 80% au Danemark) et ceux qui en ont un y consacrent moins de 1 500 heures (contre 1 700 outre-Atlantique) par an.
Dans sa feuille de route pour renforcer la croissance, l'OCDE assigne à la France trois grandes recommandations pour élargir son marché du travail. Tout d'abord «accroître le taux d'activité des seniors», et elle salue «les incitations à la poursuite d'une activité après 57 ans», annoncées le mois dernier à Paris. En second lieu, il est «recommandé de laisser le Smic diminuer par rapport au salaire moyen», de façon à accroître la demande de travail pour les jeunes ; sur ce point, l'OCDE regrette que le contraire ait été fait en 2005, même si le gouvernement s'est engagé «à poursuivre la réduction des cotisations sociales sur les bas salaires».
Redynamiser les embauches
Le troisième volet pour redynamiser les embauches concerne «l'assouplissement de la législation de protection de l'emploi». Jean-Philippe Cotis considère que le CNE (Contrat nouvelles embauches) et le CPE pour les moins de 26 ans sont de nature à lever les réticences des employeurs : «les CDI (contrats à durée indéterminée), sont trop rigides, en raison du coût élevé des licenciements et des incertitudes liées aux recours devant les tribunaux» explique-t-il. «Cet empilement de contrats spécifiques ne va pas dans le sens de la simplification», la meilleure solution «serait d'aller vers un contrat général plus souple», selon Jean-Philippe Cotis. Il souligne la similitude du CNE avec la possibilité donnée outre-Rhin par le gouvernement Merkel aux entreprises de prolonger la période d'essai jusqu'à deux ans, au lieu de six mois auparavant. ( un mouvement social de grande ampleur en allemagne en février a eu lieu :les salaires stagnent depuis dix ans contre une augmentation de 15% en france, augmentation du temps de travail de 38,3 à 40 heures, sans compensation salariale)
La caution de l'OCDE aux réformes Villepin n'est pas forcément de nature à convaincre leurs opposants en France toujours prompts à dénoncer «l'ultralibéralisme». Reste qu'il n'est jamais inutile de se comparer aux autres, en toute objectivité.
A petits pas, l'Europe assouplit sa protection de l'emploi
Pour l'OCDE, la France ne travaille pas assez
[08 février 2006]
Au rythme actuel, les Européens de la zone euro risquent d'afficher un niveau de vie deux fois moins élevé que les Américains dans vingt ans. Jean-Philippe Cotis, l'économiste en chef de l'OCDE, en a fait la remarque hier, alors qu'il présentait le tableau annuel des «politiques structurelles» dans les trente pays membres de l'Organisation de coopération et de développement économique.
Depuis l'an dernier, l'OCDE a pour ainsi dire établi des «ordonnances individuelles de croissance», pointant les faiblesses de chaque nation. Y compris les États-Unis, qui se devraient «d'améliorer les résultats de leur enseignement obligatoire».
Pour la France et l'Allemagne, le diagnostic est sans surprise : le retard actuel, d'environ un quart, de la richesse produite – le produit intérieur brut par habitant – s'explique principalement par un manque d'ardeur au travail. Alors que la productivité par heure est pratiquement identique (voire supérieure chez nous), Français et Allemands travaillent entre 25% et 30% de moins que les Américains. Ils sont moins nombreux à avoir un emploi (moins de 70% des 15-64 ans, au lieu de 75% aux États-Unis, et même 80% au Danemark) et ceux qui en ont un y consacrent moins de 1 500 heures (contre 1 700 outre-Atlantique) par an.
Dans sa feuille de route pour renforcer la croissance, l'OCDE assigne à la France trois grandes recommandations pour élargir son marché du travail. Tout d'abord «accroître le taux d'activité des seniors», et elle salue «les incitations à la poursuite d'une activité après 57 ans», annoncées le mois dernier à Paris. En second lieu, il est «recommandé de laisser le Smic diminuer par rapport au salaire moyen», de façon à accroître la demande de travail pour les jeunes ; sur ce point, l'OCDE regrette que le contraire ait été fait en 2005, même si le gouvernement s'est engagé «à poursuivre la réduction des cotisations sociales sur les bas salaires».
Redynamiser les embauches
Le troisième volet pour redynamiser les embauches concerne «l'assouplissement de la législation de protection de l'emploi». Jean-Philippe Cotis considère que le CNE (Contrat nouvelles embauches) et le CPE pour les moins de 26 ans sont de nature à lever les réticences des employeurs : «les CDI (contrats à durée indéterminée), sont trop rigides, en raison du coût élevé des licenciements et des incertitudes liées aux recours devant les tribunaux» explique-t-il. «Cet empilement de contrats spécifiques ne va pas dans le sens de la simplification», la meilleure solution «serait d'aller vers un contrat général plus souple», selon Jean-Philippe Cotis. Il souligne la similitude du CNE avec la possibilité donnée outre-Rhin par le gouvernement Merkel aux entreprises de prolonger la période d'essai jusqu'à deux ans, au lieu de six mois auparavant. ( un mouvement social de grande ampleur en allemagne en février a eu lieu :les salaires stagnent depuis dix ans contre une augmentation de 15% en france, augmentation du temps de travail de 38,3 à 40 heures, sans compensation salariale)
La caution de l'OCDE aux réformes Villepin n'est pas forcément de nature à convaincre leurs opposants en France toujours prompts à dénoncer «l'ultralibéralisme». Reste qu'il n'est jamais inutile de se comparer aux autres, en toute objectivité.
A petits pas, l'Europe assouplit sa protection de l'emploi