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feu le code du travail

Publié : 17 mars 2006
par gaia
alternatives eco
de jacques rigaudiat, spécaliste des questions sociales
Après le contrat nouvel embauche, voici maintenant le cpe. Décidément infatigable réformateur et modernisateur de la législation du travail, ce gouvernement poursuit fidèlement la route empruntée par son prédecesseur. Quelque mobilisations qu'il puisse susciter aujourd'hui, le CPE n'est que la dernière en date des nombreuses réformes du code du travail intervenues depuis 2002. Réformes dont l'instillation n'a pas, jusqu'a présent, suscité une vive émotion suffisante pour véritablement permettre de leur faire pièce.
Ainsi, en bientot quatre années, morceau par morceau mais systématiquement, le code du travail aura t'il été démantelé. On aurait tort de ne voir dans tout cela qu'un processus négatif de casse de ce que le mouvement social avait réussi à imposer au cours de son histoire. Ce demantelement est aussi un avènement, celui d'un ordre salarial nouveau. Contrairement à son prédecesseur, le capitalisme que nous connaissons aujourd'hui n'éprouve plus le besoin de fixer sa main d'oeuvre, ni de chercher à réguler ses débouchés à travers un compromis salarial assurant une progression du pouvoir d'achat qui soit, grosso modo, en phase avec celle de la productivité. Economiquement mondialisé et ayant aisni débordé ses bases nationales, il se soucie médiocrement de ses débouchés intérieurs et veut mettre en concurrence des salariés du monde entier. Financièrement globalisé, il peut désormais le faire grâce à l'opposition entre la quasi parfaite mobilité du capital et l'immobilité relative des forces de travail; Les consommateurs peuvent croire y gagner, les salariés y sont à tous les coups durablement perdants.
Cela fait maintenant longtemps que les institutions internationales, de l'OCDE à l'union européenne, martèlent leur antienne en faveur d'une réforme structurelle du marché du travail. Après d'autres, la france qui résistait encore se rallie donc, volens nolens, au modèle salarial libéral. Le chomage peut bien se réduire, avec la flexibilité, la pauvreté gagnera, comme ailleurs. Aussi, le défi pour l'avenir n'est il pas de restaurer ce que nous sommes en train de perdre, mais de donner une réponse à la précarité de masse qui va s'installer et se développer. Il faudra pour cela inventer les institutions de droit qui permettront de la contenir et de la faire reculer. Le code du travail est mort? Vive le code du travail !

Publié : 17 mars 2006
par tristesir
Jai envie d ajouter à ce constat realiste:

Ave karcher I et vil pain ceux qui vont mourir socialement vous saluent !

Publié : 17 mars 2006
par chris
d'ailleurs je rajouterai que l'on attend spartacus :D :D