Insertion des jeunes
Publié : 15 mars 2006
Parution d'un rapport du groupe de travail présidé par H.Proglio, rapporteurs R.Djellal et S.Talneau (tiens, tiens !), Ministère de l'Emploi : L’INSERTION DES JEUNES SORTIS DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
Le premier chapitre dresse l'état des lieux : "LE DIPLOME : DE PLUS EN PLUS NECESSAIRE MAIS PAS TOUJOURS SUFFISANT". Extrait :
"Quelle que soit la sensibilité particulière de l’opinion sur ce sujet, la dégradation de l’insertion des jeunes diplômés depuis trois ou quatre ans n’en est pas moins réelle. Les analyses produites par le Céreq à partir de l’étude du devenir de plusieurs cohortes de jeunes pendant les années qui suivent la fin des études le montrent clairement. Près d’un jeune sur deux quitte le système éducatif après un passage dans l’enseignement supérieur. Parmi eux, 77 % ont obtenu un diplôme universitaire ou un BTS avant de rechercher un travail. Selon l’enquête auprès de la génération des jeunes ayant quitté le système éducatif en 2001 le taux de chômage des diplômés trois ans après leur sortie se situait aux environ de 8 à 9 % (contre 4 à 7 % selon le niveau de diplôme pour la génération ayant quitté le système éducatif en 98 ), celui des non diplômés aux alentours de 18 % (contre 9 % pour la génération sortie en 1998 ). Certes, entre temps beaucoup ont occupé un emploi mais dans des conditions précaires. Seul 2 % seulement n’on occupé aucun emploi au cours de ces trois années mais le premier emploi occupé est dans un cas sur deux seulement un emploi à durée indéterminé. Seuls les diplômés des écoles d’ingénieur ou de quelques filières de troisième cycle obtiennent majoritairement un premier emploi stable."
Le deuxième chapitre laisse rêveur "PROMOUVOIR UN ENGAGEMENT DURABLE ENTRE LES JEUNES ET LES ENTREPRISES" ; on s'attend à découvrir une (légitime) position anti-CPE (après tout, il n'est pas rare qu'un rapport émanant d'une structure gouvernementale soit d'un avis contraire au gouvernement - si, si : voyez les avis du Conseil d'Orientation des retraites...).
Stupeur : alors que "Le groupe s’est prononcé au contraire en faveur d’une revalorisation de l’engagement de long terme entre l’employeur et le jeune qui débute sa carrière professionnelle", on découvre tout-à-trac que le même groupe décrête : "L’instauration des contrats « nouvelle embauche » par le gouvernement de Dominique de Villepin vise à inciter les petites entreprises à engager durablement des salariés en simplifiant les conditions d’une rupture éventuelle du contrat."
J'aime les images ; le "grand écart" de ce texte, c'est, en somme, un peu comme dire "Cette pièce devrait être peinte en jaune ; d'ailleurs le gris que vous avez choisi, M. de V., est un très joli jaune".
Consternant ; faut-il être à ce point aux ordres pour faire passer des messages ?
Quels messages ? Des choses de ce tonneau, où les auteurs feignent d'oublier que CNE et CPE sont des CDI :
"Dans cette perspective, le groupe suggère aux partenaires sociaux d’examiner un système de modulation des cotisations au régime d’assurance chômage selon la nature des contrats.
Lors de l’embauche d’un jeune (à la recherche d’un premier emploi ou d’un premier emploi stable), l’entreprise ne paierait pas de cotisation UNEDIC la première année si l’embauche se fait en CDI. Au cours des deux années suivantes, le taux retrouverait progressivement son niveau habituel. Dans une logique assurantielle, l’embauche en CDI correspond en effet à une réduction du risque de passage par le chômage. Il ne serait donc pas anormal que, lorsqu’il contribue à réduire ce risque, l’employeur contribue à une moindre hauteur au fonctionnement du régime d’assurance chômage. Une tel « bonus » pour les employeurs qui privilégieraient le CDI aurait une valeur incitative mais elle aurait aussi une valeur symbolique forte. Elle contribuerait à inverser la tendance à la multiplication des contrats spéciaux pour les jeunes."
On aura observé que les "auteurs" de ce rapport ont bien appris la leçon de dV : ils ne proposent pas au gouvernement, mais "aux partenaires sociaux" ; quelle enfumade !
Le premier chapitre dresse l'état des lieux : "LE DIPLOME : DE PLUS EN PLUS NECESSAIRE MAIS PAS TOUJOURS SUFFISANT". Extrait :
"Quelle que soit la sensibilité particulière de l’opinion sur ce sujet, la dégradation de l’insertion des jeunes diplômés depuis trois ou quatre ans n’en est pas moins réelle. Les analyses produites par le Céreq à partir de l’étude du devenir de plusieurs cohortes de jeunes pendant les années qui suivent la fin des études le montrent clairement. Près d’un jeune sur deux quitte le système éducatif après un passage dans l’enseignement supérieur. Parmi eux, 77 % ont obtenu un diplôme universitaire ou un BTS avant de rechercher un travail. Selon l’enquête auprès de la génération des jeunes ayant quitté le système éducatif en 2001 le taux de chômage des diplômés trois ans après leur sortie se situait aux environ de 8 à 9 % (contre 4 à 7 % selon le niveau de diplôme pour la génération ayant quitté le système éducatif en 98 ), celui des non diplômés aux alentours de 18 % (contre 9 % pour la génération sortie en 1998 ). Certes, entre temps beaucoup ont occupé un emploi mais dans des conditions précaires. Seul 2 % seulement n’on occupé aucun emploi au cours de ces trois années mais le premier emploi occupé est dans un cas sur deux seulement un emploi à durée indéterminé. Seuls les diplômés des écoles d’ingénieur ou de quelques filières de troisième cycle obtiennent majoritairement un premier emploi stable."
Le deuxième chapitre laisse rêveur "PROMOUVOIR UN ENGAGEMENT DURABLE ENTRE LES JEUNES ET LES ENTREPRISES" ; on s'attend à découvrir une (légitime) position anti-CPE (après tout, il n'est pas rare qu'un rapport émanant d'une structure gouvernementale soit d'un avis contraire au gouvernement - si, si : voyez les avis du Conseil d'Orientation des retraites...).
Stupeur : alors que "Le groupe s’est prononcé au contraire en faveur d’une revalorisation de l’engagement de long terme entre l’employeur et le jeune qui débute sa carrière professionnelle", on découvre tout-à-trac que le même groupe décrête : "L’instauration des contrats « nouvelle embauche » par le gouvernement de Dominique de Villepin vise à inciter les petites entreprises à engager durablement des salariés en simplifiant les conditions d’une rupture éventuelle du contrat."
J'aime les images ; le "grand écart" de ce texte, c'est, en somme, un peu comme dire "Cette pièce devrait être peinte en jaune ; d'ailleurs le gris que vous avez choisi, M. de V., est un très joli jaune".
Consternant ; faut-il être à ce point aux ordres pour faire passer des messages ?
Quels messages ? Des choses de ce tonneau, où les auteurs feignent d'oublier que CNE et CPE sont des CDI :
"Dans cette perspective, le groupe suggère aux partenaires sociaux d’examiner un système de modulation des cotisations au régime d’assurance chômage selon la nature des contrats.
Lors de l’embauche d’un jeune (à la recherche d’un premier emploi ou d’un premier emploi stable), l’entreprise ne paierait pas de cotisation UNEDIC la première année si l’embauche se fait en CDI. Au cours des deux années suivantes, le taux retrouverait progressivement son niveau habituel. Dans une logique assurantielle, l’embauche en CDI correspond en effet à une réduction du risque de passage par le chômage. Il ne serait donc pas anormal que, lorsqu’il contribue à réduire ce risque, l’employeur contribue à une moindre hauteur au fonctionnement du régime d’assurance chômage. Une tel « bonus » pour les employeurs qui privilégieraient le CDI aurait une valeur incitative mais elle aurait aussi une valeur symbolique forte. Elle contribuerait à inverser la tendance à la multiplication des contrats spéciaux pour les jeunes."
On aura observé que les "auteurs" de ce rapport ont bien appris la leçon de dV : ils ne proposent pas au gouvernement, mais "aux partenaires sociaux" ; quelle enfumade !