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Bénéfices record en 2005 pour les entreprises du CAC 40

Publié : 14 mars 2006
par superuser
Les 40 plus grands groupes français ont encore réalisé des bénéfices record en 2005, en augmentation de plus de 50% par rapport à ceux de l'année précédente qui avaient déjà bondi de façon spectaculaire.

La période de résultats annuels touche à sa fin : Gaz de France sera le dernier groupe du CAC 40 à les publier jeudi. Son bénéfice net est attendu aux alentours de 1,5/1,6 milliard d'euros, en hausse d'environ 30%.

Au total, les entreprises de l'indice phare de la Bourse de Paris auront dégagé l'an dernier quelque 86 milliards d'euros de bénéfice, contre 57 milliards en 2004, déjà en hausse de plus de 60%.

Avec un envol de 215,5%, DANONE arrive en tête des progressions, même si avec son 1,464 milliard d'euros, il ne peut rivaliser avec le mastodonte TOTAL et ses 12 milliards, soit 1 milliard par mois. Les bénéfices de Total ont progressé de 31% sur un an.

EDF arrive en deuxième position avec un doublement de ses profits (+102%), suivi de FRANCE TÉLÉCOM (+89,2%). Le sidérurgiste ARCELOR, qui lutte contre une offre public d'achat hostile de Mittal Steel, a dégagé un bénéfice en hausse de 66%.

Outre le secteur de l'énergie (Total, EDF, Suez et GDF), la pharmacie (Sanofi-Aventis) et les télécoms (France Télécom et Vivendi), le haut du classement est toujours tenu par le secteur de la banque et de l'assurance (BNP PARIBAS, SOCIÉTÉ GÉNÉRALE, AXA et CRÉDIT AGRICOLE).

Une seule entreprise du CAC 40 a subi une perte en 2005, Thomson, et quatre autres (Vivendi, Carrefour, Peugeot, Pernod Ricard) ont vu leurs bénéfices diminuer.

"Les entreprises ont bénéficié en 2005 d'un double effet vertueux : une croissance mondiale très forte et des taux d'intérêt historiquement bas", explique Romain Boscher, responsable de la gestion actions chez Groupama Asset Management. En effet, même si ces entreprises sont installées en France - où la croissance 2005 de 1,4% fait pâle figure par rapport aux 4,3% prévus par le Fonds monétaire international (FMI) pour 2005 - elles réalisent les trois quarts de leur activité à l'étranger. Total réalise ainsi 95% de ses bénéfices hors de l'Hexagone, tandis que BNP Paribas emploie désormais plus de salariés hors de France qu'en France.

De plus, en 2005 les taux d'intérêt bas leur ont permis de "bénéficier d'un financement très avantageux", ajoute Romain Boscher.
François Chevallier, stratège chez VP Finance, estime également que les entreprises européennes ont bénéficié d'effets de changes favorables, consécutifs à la remontée du dollar. De plus "les entreprises n'ont pas créé d'emplois et ont maîtrisé les salaires". Pour M. Chevallier, "la seule chose qui aurait pu peser sur leurs résultats est le coût élevé des matières premières".

Certains économistes évoquent aussi le manque d'investissements des grandes entreprises.

Les entreprises du CAC 40 représentent 4 millions d'emplois au total, dont seulement 1,3 million pour la France, selon l'OFCE.

Les actionnaires devraient encore largement bénéficier de ces bonnes performances en 2006. Les dividendes vont augmenter généreusement, de 20, 30 ou 40%, jusqu'à 66% pour Vivendi, 85% pour Arcelor et plus de 100% pour France Télécom.

Quand le profit tue l'investissement (et l'emploi)

Publié : 14 mars 2006
par superuser
En affectant une part croissante de leurs profits à la rémunération du capital, les entreprises sont amenées soit à freiner leurs investissements, soit à s’endetter.

En 2005, les 40 sociétés cotées qui composent le CAC 40 ont distribué 30 milliards d’euros à leurs actionnaires (situés pour 40% à l’étranger). En 2006, ce sera sans doute davantage, car les sociétés en question sont en train d’annoncer des résultats qui, pour la plupart, sont en nette augmentation, de l’ordre de 20% en moyenne. La Bourse repart : c’est Noël toute l’année pour les actionnaires.

Pourquoi s’en affliger ? Après tout, nous sommes en économie de marché et des entreprises prospères valent mieux que des entreprises croulant sous les dettes et les déficits. «Des entreprises qui gagnent de l’argent» est une meilleure nouvelle pour l’emploi que des entreprises qui en perdent car, même s’il y a toujours des dirigeants prêts à fermer une unité jugée insuffisamment rentable afin d’améliorer encore les performances, les licenciements sont moindres et les embauches plus importantes quand les affaires marchent bien.

Le «modèle» américain montre d’ailleurs que rentabilité élevée et plein-emploi peuvent aller de pair, contrairement aux craintes des économistes de la régulation. Pour ces derniers, en effet, une société dans laquelle l’équilibre serait rompu entre travail et capital, par exemple au détriment du premier et au bénéfice du second, est une société qui se prépare des lendemains qui déchantent, faute de débouchés suffisants ou de conditions de travail acceptables. Or, aux Etats-Unis, le capitalisme actionnarial ne s’est jamais aussi bien porté : bien que l’essentiel des gains issus de la croissance soit accaparé par le capital et les salariés du haut de l’échelle, cela ne freine pas la dynamique du système ; il connaît depuis quatre ans un rythme de croissance quasiment deux fois plus rapide que celui de l’Europe, donc un taux de chômage presque moitié moindre. Plus près de nous, l’Irlande offre un exemple proche : un climat favorable aux affaires attire les capitaux étrangers, lesquels créent des emplois et alimentent la croissance économique, faisant de ce pays un tigre européen, avec chômage faible (4%) et croissance forte (5%).

Bref, quand Stéphane Paoli annonce joyeusement à Jean-Marc Sylvestre, le matin sur France-Inter, «une bonne nouvelle, Jean-Marc, la Bourse à Tokyo a encore gagné 1%», et que Jean-Marc acquiesce, pourquoi s’en inquiéter ? C’est bon pour l’emploi, les affaires et le moral. On ne va quand même pas gâcher le plaisir des actionnaires, ces hirondelles qui annoncent le printemps.

Et si en fait, elles annonçaient la grippe aviaire, ces aimables hirondelles ? Et si les 35 ou 40 milliards d’euros qui vont être versés aux actionnaires des sociétés du CAC 40 – notamment aux 130.000 actionnaires retraités ou salariés d’EDF qui vont pouvoir ainsi s’offrir une grosse gâterie supplémentaire, de l’ordre de 1.000 euros chacun en moyenne – étaient en réalité une mauvaise nouvelle ?

Car l’argent versé aux actionnaires est prélevé sur la trésorerie des entreprises ; il ampute d’autant leur cash-flow, le montant de ce qu’elles peuvent investir sans s’endetter. Dans l’Union européenne, les revenus des sociétés non financières distribués à leurs actionnaires ou dirigeants ont été multipliés en moyenne par plus de deux entre 1991 et 2004 inclus, alors même que le coût de la vie n’augmentait que d’un tiers : en France, ils sont passés de 41 milliards d’euros à 146 milliards. En Allemagne, de 119 à 267. Au Royaume-Uni, de 70 à 142 (chiffre de 2003). En Belgique, de 9 à 27.

Dans le même temps, les investissements des mêmes sociétés ont stagné en volume, ou peu s’en faut, une fois retirée la hausse de leurs prix : en Italie, en Allemagne, au Royaume-Uni, les actionnaires reçoivent désormais davantage de profits que les sociétés n’investissent (en brut, c’est-à-dire renouvellement de leurs équipements inclus). En France ou en Belgique, on en est proche : respectivement 93% et 85% en 2004, contre 37% et 42% en 1991. Certes, il y a des exceptions, et il s’agit de pays plutôt dynamiques : Suède (10%), Danemark (30%), Espagne (25%), Pays-Bas (58%).

En d’autres termes, en affectant une part croissante de leurs profits à la rémunération du capital, les entreprises sont amenées soit à freiner leurs investissements, donc leur croissance et leur emploi, soit à s’endetter.

Les firmes européennes ont choisi majoritairement la première voie : pour chouchouter leurs actionnaires, ou leur faire reprendre le chemin de la Bourse, elles ont taillé dans le vif et réduit la voilure. Les firmes américaines ont choisi la seconde voie : elles se sont endettées, profitant des taux d’intérêt bas, ce qui a stimulé leur économie. Mais aujourd’hui que les taux d’intérêt remontent, elles risquent à leur tour de devoir choisir : les cours en Bourse ou la croissance, les bénéfices pour les actionnaires ou pour l’investissement. La financiarisation de nos sociétés réduit leurs marges de manœuvre, parce qu’on n’attire pas les mouches avec du vinaigre. Avec pour conséquence que c’est sur l’emploi que se soldent les comptes.

Denis CLERC pour Alternatives Economiques

SNCF : un bénéfice net de 1,27 milliard d'euros

Publié : 14 mars 2006
par superuser
La SNCF devrait annoncer mercredi un résultat net part du groupe de 1,27 milliard d'euros, contre 323 millions d'euros un an plus tôt, selon l'édition en ligne de La Tribune.

Selon cette source, cette performance est "due pour l'essentiel à la cession de ses participations dans la SHEM (société hydroélectrique du Midi) et dans Cegetel" à hauteur de 819 millions d'euros.

Le président de la SNCF Louis Gallois avait affirmé début janvier lors de ses voeux que l'entreprise publique avait réalisé en 2005 des "résultats" probablement "les meilleurs" de son histoire.
Outre les cessions, la hausse du bénéfice proviendrait également des efforts de productivité réalisés, de l'ordre de 622 millions d'euros, sur les charges du personnel, selon La Tribune.

De source proche du dossier, le résultat net consolidé sera de 1,3 milliard d'euros, contre 401 millions d'euros un an plus tôt. Le résultat d'exploitation passerait de 647 à 836 millions d'euros.

Le conseil d'administration de la SNCF avait adopté en janvier le budget 2006 de la société nationale, qui prévoit un résultat courant à hauteur de 330 millions d'euros, avec encore des réductions d'effectifs, de 2.700 emplois. En 2005, le budget avait prévu une baisse d'effectifs de 3.590 emplois.


CQFD ?

Publié : 14 mars 2006
par Monolecte
Prix à la conso qui explosent, salaires qui stagnent pour ceux qui sont en poste et qui se cassent la gueule pour ceux qui cherchent à bosser : il ne s'est pas évaporé, le pognon qu'on nous a piqué et n'en déplaise à PERRIN, ce n'est pas dans les caisses de l'État qu'il s'est engouffré.

La prochaine fois qu'on croise un actionnaire, faudra penser à lui demander de nous dire merci : c'est grâce à nous tout ce pognon!

Publié : 14 mars 2006
par chris
sauf que c'est dur de les croiser ces retraités la ,a part dans les aeroports :wink:

j'avais lu l'article de denis clerc qui est interessant par son coté plus qu'inquietant .
c'est vrai que les annonces de benefices ,ravisssent les actionnaires ,comforte le programme sarkozien et desespere le salarié futur chomeur .

et pourtant l'actionnaire devrait commencer a s'inquieter ,en cas de clash ,on le remboursera pas en lingot d'or et l'exemple de l'argentine dans le genre aurait du faire reflechir sur les fuites en avant manageriales auxquelles on assiste a un rythme qui s'accelere .

ouai ,le jour du clash ,p perrin va se pointer pour braquer la banque etat et risque fort de trouver les caisses vides ,c'est le coup de la banque africaine .

ca me rappelle un film ;l'or de sadam mais bon ,c'etait pas p perrin qui se barrait avec l'or mais clooney :D