Des putes et des chômeurs!
Publié : 10 mars 2006
A l'occasion de la journée de la femme, j'ai publié un billet qui ne faisait pas spécialement dans la dentelle pour lancer le débat sur la manière dramatique dont sont traîtées les putes dans notre pays (et ailleurs aussi, hélas). Comment parler de droits de la femme quand toute une catégorie n'a le droit qu'à notre mépris, notre indifférence.
Bref, la question portait sur la manière dont devait être traîtées les putes au moins dans notre pays, pour qu'elles soient des humains à part entière.
Si elles sont volontaires (si, si, ça existe!), je ne vois pas pourquoi elles pourraient payer des impôts mais ne pas avoir accès à la Sécu, la CAF ou la retraite.
Si elles agissent sous la contrainte, dans des réseaux, je vois encore moins pourquoi elles sont criminalisées et jetées en taules alors qu'au contraire, elles devraient être protégées et secourues.
En conclusion, j'avançais que tant que les putes seraient traîtées de la sorte, la place des femmes dans la société ne sera jamais ce qu'elle doit être.
Suite au débat sur le statut légal des putes, j'ai découvert que tout bonnement, les putes et les chômeurs ont des intérêts totalement convergents et que ceci expliquerait cela.
Lutter contre le mauvais sort fait aux putes, revient aussi à améliorer la condition des chômeurs : extraordinaire, non?
Voici mes conclusions, à vous d'y mettre votre grain de sel :
Putes, chômeurs, même combat : on souffre parce que ça arrange les exploiteurs de tous poils!
Je me dis qu'on pourrait aller soutenir les copines lors de la pute pride du 18 mars!
Bref, la question portait sur la manière dont devait être traîtées les putes au moins dans notre pays, pour qu'elles soient des humains à part entière.
Si elles sont volontaires (si, si, ça existe!), je ne vois pas pourquoi elles pourraient payer des impôts mais ne pas avoir accès à la Sécu, la CAF ou la retraite.
Si elles agissent sous la contrainte, dans des réseaux, je vois encore moins pourquoi elles sont criminalisées et jetées en taules alors qu'au contraire, elles devraient être protégées et secourues.
En conclusion, j'avançais que tant que les putes seraient traîtées de la sorte, la place des femmes dans la société ne sera jamais ce qu'elle doit être.
Suite au débat sur le statut légal des putes, j'ai découvert que tout bonnement, les putes et les chômeurs ont des intérêts totalement convergents et que ceci expliquerait cela.
Lutter contre le mauvais sort fait aux putes, revient aussi à améliorer la condition des chômeurs : extraordinaire, non?
Voici mes conclusions, à vous d'y mettre votre grain de sel :
A quelqu'un qui me dit que la définition du travail forcée allait être sioux à trouver pour ne pas se retrouver avec la criminalisation du travail salarié (intervention intéressante s'il en est!) :Solution simplissime et efficace
Le but de ce billet était de mettre un coup de tamtam dans la volière et de confronter les avis pour trouver une solution acceptable pour sortir les putes de leur merde. Ça fait longtemps que j'y pense et grâce à vous tous, ça devient plus lumineux. La fin des problèmes des putes, c'est juste 3 mesures, 2 lois cadres.Evidemment, par rapport à la tendance actuelle qui favorise et amplifie les rapports de force déséquilibrés, c'est la révolution culturelle, mais qui peut dire : "hors de question de protéger les gamines qu'on colle de force sur le trottoir! Ce qui compte, c'est que les travailleurs soient soumis au marché"?... C'est la logique même de notre système économique qui permet donc l'exploitation de l'homme (en l'occurence la femme) par l'homme!
- Volontaires ou non, il est inacceptable que les putes n'existent pas : dépénalisation de la prostitution, mais pas n'importe comment! 2 statuts juridiques possibles : profession libérale ou salariée d'une scoop montée avec d'autres putes. Toute autre forme juridique impliquerait un rapport de subordination imcompatible avec le statut de pute. Ceci implique donc la possibilité de facturer en service à la personne les services proposés et la cotisation à une caisse spécialisée comme c'est le cas pour les artistes qui ont une caisse spéciale, la MDA. Ainsi les putes peuvent se syndiquer, paient des impôts sur les bénéfices et bénéficient d'une couverture sociale complète, laquelle couverture sociale verra arriver toutes ces belles cotisations avec soulagement. Et elles peuvent avoir accès à une retraite bien méritée
- Suppression du délit de proxénétisme : une pute peut se marier, avoir des enfants et héberger sa vieille mère, filer du blé à un cousin, rembourser un crédit (et oui, pas de banque maquerelle). Cela lui permet d'avoir une vie sociale normale sans qu'on accuse ses proches de l'exploiter.
Mais là, vous me dites : sympa le cadeau pour les macs, les réseaux et les marchands de viande! Oui! Sauf que voilà le troisième volet de mon plan :- Criminalisation du travail forcé! "Nul personne ne peut être contrainte, de quelque manière que ce soit, à exercer une activité professionnelle qu'elle n'a pas librement choisi"! Avec évidemment la modification du code du travail qui va avec... et c'est l'ensemble de la société qui profite de la loi Monolecte. 10 ans de réclusion criminelle minimum pour quiconque fait usage de la force ou du chantage pour contraindre une personne à exercer une activité qu'elle n'a pas librement choisi. C'est les chômeurs qui vont être contents, en passant.
En gros l'amélioration de la condition des putes passe par la criminalisation du travail forcé, ce qui de fait, rend inapplicables les lois anti-chômeurs!Mais tout existe déjà! Il s'agit juste de rendre les peines suffisamment dissuasives :
Il faut comprendre que partout dans le monde, le travail forcé jouit d'une étonnante impunité : lire ceci et cela et ce d'autant plus qu'il s'exerce majoritairement sur les personnes les plus faibles : les femmes et les enfants!Selon l’Organisation internationale du Travail (OIT), « le travail forcé ou obligatoire » est un « travail ou service exigé d’un individu sous la menace d’une peine quelconque et que l’individu en question n’exécute pas de son plein gré ».
Quand on veut, on peut
Le Brésil, sous l'impulsion de Lulla a déclaré la guerre au travail forcé en général, y a consacré des moyens, pratique l'interdit bancaire pour les entreprises qui se font choper (bonne idée, ça, la saisie des comptes de ceux qui pratiquent le travail forcé : en général, ça calme!) et Ô miracle, le travail forcé recule.
Putes, chômeurs, même combat : on souffre parce que ça arrange les exploiteurs de tous poils!
Je me dis qu'on pourrait aller soutenir les copines lors de la pute pride du 18 mars!