L'Emploi et le Chômage en Débats

Travailleurs sociaux : les stagiaires devront-ils travailler gratis ?

Le collectif Génération Précaire proteste contre une proposition de loi, qui doit être examinée ce jeudi au Sénat, et qui pourrait priver les élèves éducateurs et futures assistantes sociales de rémunération pendant leur stage de fin d'études.

Le collectif Génération Précaire s'était battu pour obtenir que tous les stages donnent droit à une gratification minimum (417 euros par mois), afin d'éviter les abus. Cette avancée, entrée en vigueur en 2008 pour les stages de plus de trois mois et depuis fin 2009 pour les stages de plus de deux mois, a été étendue à la fonction publique l'été dernier. Mais elle risque d'être en partie remise en cause à travers une proposition de loi examinée ce jeudi au Sénat qui privera, si elle est votée, les élèves éducateurs et futures assistantes sociales de toute rémunération pendant leur stage obligatoire de fin d'études.

http://lci.tf1.fr/economie/social/2010- ... 36091.html

Le texte, composé d'un seul article, stipule ainsi la "non-gratification des stages effectués par les étudiants et élèves travailleurs sociaux". Pour ses promoteurs, c'est "la réponse la plus à même de résoudre rapidement le problème de raréfaction de l'offre de stages" dans ces secteurs.
( extrait)

Il n'y a pas rarefaction des stages dans ce secteur. C'est depuis la rémunération des stagiaires que l'on ne trouve plus de stages!
J'avais effectué mon stage à responsabilité éducative dans un CHRS pendant 9 mois et je n'ai jamais été payé. A l'epoque , les directeurs étaient contents de trouver des stagiaires!Me faisait meme payer mes repas , pris le midi dans la structure!
J'ai meme servi de remplaçant , en AOUT, pendant les congés d'été!
Et après, il est venu dire que je n'avais pas les capacités pour exercer!
Et en Aout, quand j'ai tenu la structure!
Le problème de ce secteur, c'est que c'est le principe des vases communicants: plus tu renfloues en argent , plus il se vide!
D'abord, il y a de moins en moins de subventions! Ensuite, il y a beaucoup de directeurs gestionnaires qui se prennent pour Rambo, et il y a aussi beaucoup de detournements. La plupart des structures où j'ai bossé et où j'ai été en stage, il y a eu des detournements. Les controles sont rares!
Le principe veut que tu recrutes , un élève educateur stagiaire qui sert de bouche trou, comble les effectifs, est sous-payè! Ensuite, quand cet élève educateur stagiaire rentre à l'école, t'en prends un autre!Par contre, un élève envoyé par l'école, que tu dois payer en plus! Certainement pas! Cela contrarie les montages financiers !Et des stagiaires pré-selectionnés, y'en a à la pelle!
Y'en a plein là-dedans qui ont la " vocation" et sont coulé d'office dans le moule!
( desormais, tu fais travailleur social comme tu fais caissière )

Donc, les gestionnaires ont trouvé le principe: Plus de stagiaires!Comme cela, ils ne déboursent pas!
De toute façon, avec les contrats aidés, ils ont un educ formé, diplomé pour 700 € par mois!Et sans charges sociales de surcroit, et, avec la bénédiction des Conseils généraux, qui sont chargés de l'exclusion!
De toute façon, on va vers la disparition du social!

Seront sans doute remplaçés par les curés et les bonnes soeurs, comme avant!

Ayant moi aussi cotoyé le milieu sociale et plus particulièrement insertion sociale, plus éducatif et un peu prof, d'abord cela marche souvent pour l'embauche par le reseau relationel, et souvent ces boites( les associations) du secteur de l'insertion prof et sociale utilise les CDD car elles ont peu de trésorie pour le personnel qui coute CHER mais parcontre l'augmentation de leurs salaires, les assurances qu'ils prennent pour leur retraites, le resto pour les cadres de ses assos ainsi que d'autres petits avantages, style déplacement pour réunion à droite à a gauche, ect....Il y aurait un vrai dossier à faire sur l'argent des assos qui savent très gestionner ! et se tailer sur la place public une image de gens extroordinaires qui s'occuppent si bien des pauvres....Là aussi il faudrait arrêter l'angélisme !

Le collectif Génération Précaire proteste contre une proposition de loi, qui doit être examinée ce jeudi au Sénat, et qui pourrait priver les élèves éducateurs et futures assistantes sociales de rémunération pendant leur stage de fin d'études.

Attention, il ne faut pas confondre stage et stage.
Ce dont il est question ici, ce sont les stages "longs" obligatoires dans le cursus de formation des Educateurs spécialisés et de la branche "assistants sociaux".
La pénurie de stage est uniquement due au fait que les structures accueillantes sont financées par la DASS.
Ces structures n'ont pas de ligne budgétaires pour financer les stages et sont donc dans l'impossibilité d'accueillir des stagiaires.
En outre, ce sont des structures qui "travaillent" sur l'humain. De ce fait il est impossible de laisser un stagiaire sans accompagnement.
Le fait est connu depuis la mise en place de la rémunération des stages et les étudiants en DESS sont confrontés à l'impossibilité de trouver un stage.
La conséquence est qu'ils ne peuvent ni réaliser leur mémoire, ni valider leur formation.
La conséquence de cette absence de ligne budgétaire c'est la perte de 3 ans d'étude.

Il faut également considérer que, en matière de travail social, il est impossible de raisoner en termes de "production".
Rémunérer les stages des travailleurs sociaux, c'est "marchandiser" le travail social.

Non aux rémunération des stages dans ce domaine.
Oui à une rémunération des étudiants qui leur permette d'étudier sereinement.

RaoulPiconBière a écrit :

Le collectif Génération Précaire proteste contre une proposition de loi, qui doit être examinée ce jeudi au Sénat, et qui pourrait priver les élèves éducateurs et futures assistantes sociales de rémunération pendant leur stage de fin d'études.

Attention, il ne faut pas confondre stage et stage.
Ce dont il est question ici, ce sont les stages "longs" obligatoires dans le cursus de formation des Educateurs spécialisés et de la branche "assistants sociaux".
La pénurie de stage est uniquement due au fait que les structures accueillantes sont financées par la DASS.
Ces structures n'ont pas de ligne budgétaires pour financer les stages et sont donc dans l'impossibilité d'accueillir des stagiaires.
En outre, ce sont des structures qui "travaillent" sur l'humain. De ce fait il est impossible de laisser un stagiaire sans accompagnement.
Le fait est connu depuis la mise en place de la rémunération des stages et les étudiants en DESS sont confrontés à l'impossibilité de trouver un stage.
La conséquence est qu'ils ne peuvent ni réaliser leur mémoire, ni valider leur formation.
La conséquence de cette absence de ligne budgétaire c'est la perte de 3 ans d'étude.

Il faut également considérer que, en matière de travail social, il est impossible de raisoner en termes de "production".
Rémunérer les stages des travailleurs sociaux, c'est "marchandiser" le travail social.

Non aux rémunération des stages dans ce domaine.
Oui à une rémunération des étudiants qui leur permette d'étudier sereinement.

Les stages long " dit à responsabilité éducative", qui duraient neuf mois, n'étaient pas financés , quand j'ai fais ma formation, il y a quelques années.C'est depuis la lutte de " génération précaire" que les stages ont commencé à etre financé et qu'ils ont inclus le social avec!
Mais, il est vrai qu'à mon époque, il y avait des bourses pour les etudiants " elèves éducateurs", il y avait des financements en AFR ( allocation formation reclassement), des financements dispensés par les conseils généraux, bref, tout un tas de trucs et de mesures qui permettaient aux gens de terminer jusqu'au DEES; desormais, presque tout ceci a disparu et les gens ont de plus en plus de difficulté à faire financer leur formation!

C'est depuis la lutte de " génération précaire" que les stages ont commencé à etre financé et qu'ils ont inclus le social avec!

Oui c'est vrai, mais dans le domaine du travail social, Génération précaire est "à coté de la plaque". Il confond "production" et "responsabilité éducative".
Comment aider une personne en difficulté alors qu'on est étudiant ? Quel travailleur social, responsable et redevable de ses actes accepterais de laisser sa responsabilité dans les mains d'un étudiant ?
A noter que la DASS a été sollicitée par les structures concernées et qu'elle n'a pas donné suite. Et cela d'autant moins que les budgets de fonctionnement sont de plus en plus limités.
Encore une fois, les structures fonctionnent sur des "lignes budgétaires" et il est tout bonnement impossible "d'inscrire" les rémunérations de stages dans le budget des structures accueillantes.

A noter que la DASS a été sollicitée par les structures concernées et qu'elle n'a pas donné suite. Et cela d'autant moins que les budgets de fonctionnement sont de plus en plus limités.
Encore une fois, les structures fonctionnent sur des "lignes budgétaires" et il est tout bonnement impossible "d'inscrire" les rémunérations de stages dans le budget des structures accueillantes (quote RaoulPiconbiere)

ce qui explique , peut etre, qu'il y ait de plus en plus de recrutements qui se fassent en contrats aidés!
A quoi sert de passer des diplomes!
Il y a déjà "devalorisation" sans précédent des salaires et des avantages acquis par les conventions collectives, comme les nuits qui ne sont plus payées comme avant!
Les salaires d'educ qui demarraient autour de 1400 € en moyenne, autrefois, sont de plus en plus remplacés par des CUI, CUI à 700 et 800 € ( comme le type qui était chez Durand l'autre soir, et qui s'occupait des personnes en insertion!)

Il ne faut pas confondre un vague association qui prétend faire de l'insertion et les services de l'Action Sanitaire et Sociale (par exemple).
Les postes d'Assitants Sociaux ou Mandataires Judiciaires à la Protection des Personnes sont financés uniquement pour des personnes diplômées. Idem pour tout ce qui est Sanitaire et Social.
Je sais bien que même chez pôleEmploi certains se prétendent travailleur social, mais il y a loin de leur rêve à la réalité.
Idem pour la plupart des structures d'insertion.

"Il ne s'agit en aucun cas de revenir sur le principe de la gratification mais de suspendre son application pendant 30 mois", a rétorqué auprès de l'AFP l'entourage d'Eric Woerth.

Le ministère a commandé avant Noël un rapport à l'Inspection générale des Affaires sociales (IGAS) et l'Inspection générale des Affaires de l'Education nationale et de la Recherche (IGANER) pour faire le point sur les effets de la gratification sur l'offre de stages, notamment dans le secteur médico-social.

Le rapport doit être rendu avant l'été, mais pour le ministère du Travail, il y a urgence à agir et la "proposition de loi vise à répondre à une situation qui pose potentiellement problème aujourd'hui à plus de 17.000 étudiants qui ne peuvent pas valider leur diplôme faute de stage et ne peuvent pas attendre".

La filière formant les travailleurs sociaux compte environ 61.000 étudiants.

Les stages sont une part importante de leur cursus. La formation en trois ans pour devenir éducateur de jeunes enfants est par exemple composée à 50% de stages, dont l'un dure une année scolaire, souligne le ministère, où l'on s'interroge au passage sur l'opportunité d'une telle organisation.

Une partie des étudiants, notamment en Ile-de-France et Provence-Alpes-Côte d'Azur selon le ministère, peinent à trouver un établissement acceptant de les accueillir en stage depuis que la gratification des stagiaires est obligatoire.

La France compte quelque 35.000 établissements sociaux ou médico-sociaux : foyers, établissements pour personnes âgées, handicapés, mineurs délinquants, etc.

L'Unef et Génération Précaire, de même que l'opposition socialiste estiment que le gouvernement devrait débloquer les fonds manquants pour sécuriser le financement de la gratification.

Interrogé par l'AFP, le ministère du Travail s'est défendu en soulignant que la gratification avait bien été prise en compte depuis 2008 dans la dotation globale versée aux établissements dépendant de l'Etat.

Quant aux autres établissements, la multitude de canaux de financement (assurance maladie, collectivités locales, etc) empêche l'Etat d'intervenir, selon la même source.

Les sommes en jeu sont de 20 millions d'euros au total selon le ministère.

Source : AFP
Via : http://www.vousnousils.fr/page.php?P=da ... lqgeks.xml

La Dotation Globale, ..... ça c'est un autre problème.
Effectivement, Globalement, elle a été particulièrement diminuée et les structures concernées ont déjà du mal à payer correctement leurs salariés.
Ou plutot, les travailleurs sociaux ont vu leur charge de travail singulièrement augmentée.
D'où, le forcing qui est fait par ces structures qui ne se voient pas, en plus, supporter les frais de la formation des futurs travailleurs sociaux.
La plupart ont du refuser les stagiaires et c'est la raison de l'urgence : avoir payé des milliers d'étudiants (financement d'état) pour rien s'ils ne sont pas en mesure de passer leurs examens.

La Dotation Globale, ..... ça c'est un autre problème.
(quote Raoul)

On sait ce qu'il advient de la dotation globale!
L'expérience l'a demontré avec les hopitaux!

Quant aux autres établissements, la multitude de canaux de financement (assurance maladie, collectivités locales, etc) empêche l'Etat d'intervenir, selon la même source(quote)

et arrange surtout bien l' Etat pour ne PAS intervenir! Les etablissements du privé ont ainsi aucune obligation pour admettre des stagiaires!
Hormis, le maitre de stage, qui passe une fois ou deux au moment du memoire, qui sait quel role est tenu par le stagiaire dans l'equipe!

mais, à long terme, se pose quand meme , la disparition des metiers dits sociaux!

Au delà de cette organisation, il faut s'interroger sur l'opportunité de rémunérer les stagiaires en travail social.
Prenons un EJE par exemple (Educateur de Jeunes Enfants).
Quand il sera rémunéré, il n'y aura qu'un pas à faire pour le considérer comme un travailleur. De là a penser qu'il peut travailler seul, le deuxième pas sera vite franchi et c'est cela qui est inadmissible.
Un étudiant EJE (ou autre travailleur social ou médoco-social) ne devrait jamais se retrouver en situation de travail s'il n'est pas accompagné de son tuteur de stage.
Seul ce dernier est responsable de ce qui peut arriver à l'enfant.

Un étudiant en travail social ne devrait jamais devoir compter sur ses stages pour assurer sa propre survie.
Au contraire,
les travailleurs sociaux et medico-sociaux devraient voir leur charge de travail allégée dans le but de pouvoir mieux former les stagiaires.

Romain23 a écrit :mais, à long terme, se pose quand meme , la disparition des metiers dits sociaux!

La question ne se pose PLUS !
La disparition a été programmée en 2005
http://www.educspe.com/fiche-pratique/f ... -2005.html

et voilà ! morts et enterrés les travailleurs sociaux !

Formations sociales
Gratification des stages : rendez-vous annulé avec le ministère

Très mécontents, les centres de formation en travail social ont protesté mardi 18 mai contre l'annulation à la dernière minute du rendez-vous prévu dans l'après-midi avec la secrétaire d'Etat chargée de la famille et de la solidarité, Nadine Morano, pourtant "confirmé le matin même", selon les membres de la délégation.
Source : actualités sociales hebdomadaires
http://www.ash.tm.fr/actualites/detail/ ... stere.html