Bah, au moins nous pouvons échanger et c'est le principal.
Ainsi je comprends mieux votre sensibilité aux souffrances des autres.
Je suis comme vous mais au cours des ans, j'ai appris à me "blinder" afin que ma vision ne soit pas brouillée par les larmes ou le ressentiment.
Vous admettez être tombé dans le piège de "la femme aveugle". Je crois bien qu'il y a d'autres pièges dans cette vidéo et avant même de la regarder, j'étais sur mes gardes à cause du texte de présentation. Je cite :
"Le reportage suit une femme-mulet enceinte de huit mois, mère de trois enfants, dont le mari travaille rarement, et son amie monoparentale qui ne voit presque plus."
"Le mari travaille rarement" ;
cette tournure de phrase permet toutes les suppositions sans apporter d'explications sur la cause de l'absence de travail.
Pourquoi cet homme ne travaille-t-il que rarement ?
On peut supposer que c'est un fainéant. On peut supposer qu'il est malade. On peut supposer qu'il est un "macho" insupportable. On peut supposer aussi qu'il pratique une forme de proxénétisme d'un autre temps.
Pourtant que dit-il ?
Il dit qu'il n'y a pas de travail.
Il dit que le chômage le touche aussi sûrement que vous et moi.
Combien d'entre nous, chômeurs non-indemnisés, vivent "au crochet" de leur conjoint ?
Combien d'entre nous dépriment en restant à la maison pendant que leur femme va faire des ménages chez les bourgeois ou s'éreintent sur une chaine de production ?
Allons nous leur reprocher de ne pas se suicider comme nombre de licenciés économique qui ne supportent pas la "déchéance" ?
Allons nous les mépriser comme pour un vulgaire gigolo ?
La femme seule qui travaille pour élever ses enfants ? Le mari qui s'est tiré ?
Oui je revendique pour chaque individu le droit de vivre dignement, indépendament de sa vie amoureuse; le droit de vivre dignement même quand on a des enfants et que l'on souhaite ne pas avoir de conjoint. (C'est d'aileurs à cela que servent les allocations familiales en France : élever les enfants et non pas compenser un revenu insuffisant.)
Peut-être me trouverez-vous insensible. Il faut que je vous dise que j'ai moi-même vécu trés longtemps comme cette femme et que j'ai du élever seul mes enfants tout en me demandant comment j'allais bien pouvoir les nourrir. Plus souvent que je n'aurais voulu, j'ai accepté des boulots de merde. Bien trop souvent j'ai ravalé ma gueule pour ne pas perdre un emploi vital.
La croyance en la valeur travail est effectivement présente dans le sens où aucune de ses personnes ne revendique le droit à une simple solidarité communautaire.
La femme aveugle prie son dieu. C'est son droit.
Comme vous je pourrais dire : "c'est son erreur", car je ne crois pas en un dieu qui ferait un monde meilleur.
Le monde meilleur ne peut être construit que par l'Homme qui est l'unique annimal doué de raison et le seul capable d'échapper à sa condition.
J'adhère entièrement à votre "signature" :
"La charité ne peut pas libérer le peuple. Il doit le faire lui-même.".
Je la complète en disant :
"La charité ne peut pas libérer l'individu. Il doit le faire lui-même.".
Enfin, je crois que vous tombez dans un autre piège largement répandu et qu'il est difficile d'éviter.
Ce piège c'est croire que des personnes se font "exploser" dans l'espoir d'un au-delà meilleur.
Avez-vous vu des fanatiques se faire exploser pour cette unique revendication ?
Avez-vous vu des fanatiques s'immoler par le feu pour approcher leur dieu ?
Quelle religion revendique le sacrifice ultime ? Aucune.
C'est impossible car une religion, une croyance ne s'adresse qu'aux vivants et ne perdure que par eux.
Les extrémistes qui se sacrifient sont seulement des personnes à qui l'on a pris la terre, la maison, le droit de travailler, le droit de fonder un foyer, là où ils sont nés.
Des personnes à qui l'on a enlevé de force la "liberté d'être" et qui n'ont même pas la possibilité "d'être ailleurs". Aujourd'hui, un Palestinien est moins bien loti qu'un réfugié politique sans papiers, car même en traversant les océans à la nage, il n'aura aucune rîve où pouvoir aborder.
Question :
Comment reconduire à la frontière d'un pays qui n'existe pas ?
Ces comportements sont extrèmes et ne doivent pas être encouragés. Mais à l'heure où il devient habituel de comparer les comportements des hommes avec des animaux, il convient de se rappeler que tout "rat acculé sans issue, vous sautera à la figure aussi sûrement qu'une mère à qui l'on prend son enfant". Une chienne aussi !
Nous cherchons tous un "modèle", une référence, un "dieu", à qui l'on peut se confier, auquel on pourrait se référer.
J'ai cité Jésus.
Comprenez que pour moi ce n'est qu'un personnage de roman et que ce n'est pas la seule "Ecriture" à laquelle je me réfère. Un de mes préféré reste "N°6", le personnage de la série "Le Village". Vous connaissez peut-être. A défaut je vous conseille vivement de regarder l'ensemble des épisodes sans omettre le dernier qui donne tout son sens à cette vieille série télévisée. Celui où deux "Numéro" se reconnaissent comme "autres", en s'appellant "Monsieur".
Il existe aussi un autre roman qui pourrait permettre de mieux nous comprendre, c'est le roman de Stephen KING, "Running Man".
Vous me direz peut-être que vous avez vu les films qu'il a inspiré :
"Le Prix du danger" et un autre, américain, dont j'ai oublié le titre, je crois que c'est aussi "running Man".
Si vous avez vu ces films avant de lire le roman c'est encore mieux : lisez donc l'original et voyez les différences, significatives de la "Pensée Unique" dans laquelle les média nous tiennent enfermés.
Pardonnez si je reste mystérieux mais c'est indispensable pour ne pas gâcher le "plaisir".
Dans le même style, j'écoutais ce soir FranceInfo qui relatait la grève dans l'édition. J'ai pu entendre un témoignage d'une personne qui disait : "on ne sait même pas pourquoi ils font grève".
De fait, FranceInfo ne disait rien sur le motif de la grève. Comme pour les cheminots, je n'ai entendu que les plaintes de personnes privées de journal pour accompagner leur café et celles des patrons de presse ayant perdu des lecteurs.
Autre langue de bois et toujours sur FranceInfo :
A propos du "nuage de cendres", il était ce soir comparé à la pollution atmosphérique. J'ai entendu un propos incroyable selon lequel les pics de pollution sont "traditionnels".
Sans doute suis-je le seul à bondir en entendant cela mais, jamais, je n'accepterais que l'on transforme en "tradition" la nuissance mortelle des pollueurs de ce monde.
J'admet être compliqué et intransigeant.

Croyez bien que ma vie avec moi-même n'est pas simple.
Amicalement votre,
en Paix, en Liberté, en Egalité et en Fraternité.