L'Emploi et le Chômage en Débats

Bonjour à toutes et à tous !

Un petit post de présentation sur le pourquoi du comment de notre venue sur ce forum

Nous sommes donc Barbara et Lætitia, deux personnes physiques bien distinctes étudiantes en Master de Psychologie du Travail à l’Université de Nanterre. Nous faisons notre mémoire sur le thème du chômage, et plus précisément, on cherche à voir comment cette situation (pas naturelle, ni anodine !) peut-être vécue. Si certains pans de vos vécus se rejoignent, d’autres peuvent être différents. C’est cette différence qui nous intéresse plus particulièrement (l’ensemble du vécu hein, pas de méprise !) car elle va démontrer que le chômage n’est pas un phénomène standard, et qu’il n’y a pas une recette miracle pour tout le monde, mais bien une combinaison d’expériences de vie à prendre en compte. En plus de ce vécu, ce qui nous intéresse, c’est aussi le sens du travail que les demandeurs d’emploi ont : jusqu’ici, les recherches ne se sont intéressées qu’au sens du travail, mais sur des personnes activité. Or quelqu’un qui est en demande d’emploi n’est certes pas en activité, mais l’a été, veut l’être encore, et à une idée bien précise, parfois même plus forte que quelqu’un de salarié, de ce qu’est le travail (N’oublions pas que chercher un boulot est un travail à temps pleins …)! Enfin, ce qui nous intéresse, et ce sur quoi va porter principalement notre étude, c’est de voir quels moyens sont mis en place pour sortir de cette situation. C’est une question toute bête, mais qui n’a jamais été posée ! On cherche à savoir si suivant l’âge, le sexe, la durée du chômage et pleins d’autres facteurs encore, les moyens sont les mêmes ou alors pas du tout !

Cette recherche est un précurseur à d’autres, car si notre étude s’avère concluante, elle pourrait être reprise, et ainsi voir si les outils employés pour sortir du chômage sont efficace ou non (une étude qui se ferait sur plusieurs années par exemple). Ça permettrait d’adapter l’offre des structures de l’emploi en fonction du type de personnes qu’ils ont en face d’eux : un atelier ne convient par forcément à tout le monde, le besoin, le ressenti et l’utilité n’est pas forcément la même suivant qu’on soit un senior avec des enfants et depuis 2 ans au chômage, ou bien une jeune fille, fraîchement diplômée et venant tout juste de quitter le nid familial ! La perception du chômage n’est pas la même et les moyens pour en sortir ne sont pas les mêmes non plus. Enfin en tous cas, c’est ce qu’on aimerait bien démontrer, car on a le sentiment que ces structures censées aider, ne sont pas toujours adaptées et sont plus là pour “pointer” par moment…

Bref, trêve de bavardage ! On est conscientes qu’il ne s’agit pas de la première demande de participation à une étude, ou de témoignage, c’est pourquoi plutôt que de passer poster notre demande et repartir en attendant les MP, on a commencé par vous lire un peu déjà pour apprendre à vous connaître, puis quand on sera moins timides, on viendra participer

Toutefois, si certains sont déjà intéressés par se rencontrer pour parler de votre vécu, vous pouvez toujours nous joindre par MP, ou alors sur notre mail : nous sommes deux gentilles personnes, très souriantes, un peu curieuses, mais nous ne dénombrons aucune personne mangée à l’heure actuelle

La première étape de notre étude est effectivement un entretien, mais si vous êtes trop réservés mais que vous souhaitez nous aider dans notre démarche, ne vous inquiétez pas, une deuxième étape vous conviendra sûrement mieux : un questionnaire à remplir, que l’on aura construit grâce aux entretiens. Tout ceci étant bien évidemment anonyme ! Tout comme nous vous ferons part des résultats de notre recherche, et en discuterons avec vous ici même.

Et puis si vous ne vous sentez pas l’âme de participer, vous pouvez toujours nous écrire un petit mot histoire d’engager la conversation !

Merci à tous et à toutes !

Bonjour,

J'espère que Paris X Nanterre (1990-1991) vous conduira un peu plus loin qu'il ne m'a conduit.

Bien formée, l'ai-je pensé, entre Paris X et EPHE (rue Gay Lussac), j'ai poursuivi la formation à Paris VII Denis Diderot (1997-1999)... Bac + 7.... pour être à 50 ans définitivement hors course.... "santé au travail", "préconisations pour les travailleurs....". L'entreprise ne s'y intéresse pas. L'"HOPITAL n'a que la priorité que la rentabilité. La santé au travail de ses salariés est secondaire (voir les PAPRIPACT à ce sujet, tout cela en témoigne).

J'ai même participé aux travaux de Martin HIRSCH.... mais lui soutient toujours les associations, tandis que je lui avais démontré A + B qu'il fallait prendre d'autres solutions pour traiter le chômage et la pauvreté !j

Je vous souhaite donc beaucoup de courage dans vos études....

Notre génération compte sur vous !

vous vous inscrivez cher Popol et vous verrez, rien ne remplace le vécu

Perso, je témoigne, et je les rencontre mercredi prochain.

N'hésitez pas à apporter votre pierre à l'édifice !

Merci pour vos messages !

J'espère qu'on va réussir à faire changer les choses

Merci encore superuser pour notre future entretien !

L'idée de Lucho de s'inscrire à Pôle Emploi est intéressante.

Une étude "dans la vraie vie", au contact direct des demandeurs d'emploi… dans les files d'attente et autres ateliers de "reconditionnement", pourrait être instructive.

Bonjour

Je suis bien conscient que mon vécu est atypique et celui-ci n'engage que moi, mais pour ma part ma période de chômage a été l'une des plus heureuse de ma vie.

- ne plus avoir l'obligation de se lever le matin, pouvoir dormir autant que son corps le demande.
- ne plus avoir le stress du résultat ni de compte à rendre à sa hiérarchie.
- pouvoir visiter les musées gratuitement, faire du sport, profiter des infrastructures telles que les bibliothèques ou piscines municipales. Le genre de luxe dont il m'est impossible de profiter lorsque je travaille (travail qui permet pourtant d'acquitter les impôts qui financent ces infrastructures)
- avoir du temps pour rencontrer ses amis plus souvent

Toute cette liberté n'a pas de prix !

Après mon licenciement j'avais pris la ferme décision de m'octroyer une année sabbatique, période pendant laquelle j'ai quand même été convoqué à un contrôle Assedic, (examen brillamment réussit au demeurant )

Une excellente expérience de mon point de vue.

Kariboo, vous n'avez pas dû être très longtemps au chômage ou bien il y a des lustres !

ne plus avoir l'obligation de se lever le matin, pouvoir dormir autant que son corps le demande.

Je dirais que c'est l'inverse, on ne dort plus jamais bien. Personnellement, je m'endors avec un somnifère vers minuit/1 heure et si j'ai de la chance, je dors jusqu'à 6-7 heures.

ne plus avoir le stress du résultat ni de compte à rendre à sa hiérarchie.

Non, vous avez juste des comptes à rendre à pôle emploi, la CAF et toutes les administrations sociales

pouvoir visiter les musées gratuitement, faire du sport, profiter des infrastructures telles que les bibliothèques ou piscines municipales.

Bizarre, j'ai toujours fréquenté ma biblio, j'y allais le samedi, c'est tout.

avoir du temps pour rencontrer ses amis plus souvent

Vos amis ne bossent pas ???? Sachez qu'après un certain temps, vous n'avez plus d'amis, au cas où ce serait contagieux.

En résumé, je trouve votre réponse plutôt malvenue, nous avons encore plus de stress que vous ne pouvez l'imaginer, à ajouter bien sûr aux problèmes financiers et devoir accepter de mettre votre vie à nu.

Vous faites dans la provoc

Puis-je également vous rappeler que pauvres ou pas, nous sommes tous assujettis à la même TVA et même aux impôts locaux "pour financer les infrastructures".

ne plus avoir l'obligation de se lever le matin, pouvoir dormir autant que son corps le demande.
- ne plus avoir le stress du résultat ni de compte à rendre à sa hiérarchie.
- pouvoir visiter les musées gratuitement, faire du sport, profiter des infrastructures telles que les bibliothèques ou piscines municipales. Le genre de luxe dont il m'est impossible de profiter lorsque je travaille (travail qui permet pourtant d'acquitter les impôts qui financent ces infrastructures)
- avoir du temps pour rencontrer ses amis plus souvent(quote karibo

Ne plus se lever le matin, sauf si l'on a des enfants qui se lèvent et qu'il faut bien maintenir le lien sociétal en les amenant à l'ecole et à pied parce que l'on a plus les moyens d'avoir un vehicule et que la dame de l'accueil des transports crie très fort: La carte CMU c'est à coté ( alors on préfère partir à pied).
Ne plus avoir le stress de sa hierarchie , mais on A le stress de la radiation par popol, le stress de verifier si le compte bancaire n'est pas à decouvert parce qu'avec 400 €faut verifier les comptes tous les jours, le stress de verifier le compteur EDF afin de ne pas trop consommer pour eviter les coupures, le stress du rendez vous chez l'assistante sociale pour le contrat RSA, le stress de toutes les administrations qui vous controllent et vous harcèlent parce que vous etes au chomage depuis longtemps.
Pouvoir visiter les musées, à condition d'etre à Paris ou dans une ville où les musées sont gratuits! Personnellement à Bouzeuxvillage, il n'y a aucune reduction pour les chomeurs!
Faire du sport, à condition de pouvoir payer les cotisations de la salle de sport , et pouvoir y rencontrer de 5 à 7 , tous les salariés qui parlent de leur boulot!( je fréquentais une salle de sport quand je travaillais, maintenant trop exclus)
Avoir du temps pour rencontrer ses amis, à condition que les amis ne soient pas trop pris par leur travail, qu'ils vous considèrent pas comme une bète curieuse parce que vous ne travaillez pas, ou que les amis ne resident pas trop loin parce que vous n'avez pas les moyens de prendre le train pour aller les voir, parce que , vous vous habitez dans un ghetto de pauvres et pas eux.

Bref, le plus dur après les difficultés materielles ( 450 E avec un enfant à charge) je trouve que c'est l'isolement social et le manque de mobilité!
Voilà les filles, et bon courage à toutes les deux pour votre recherche!

La pauvreté maintient la pauvreté! Il Y a 12 ans, on m'aurait donné les moyens financiers d'acceder à l'emploi ( possibilité d'avoir un vehicule ou de pouvoir deménager, eh bien, j'aurai un poste et je ne serais pas resté 15 ans en ASS)

Maguy, t'as été encore plus vite que moi pour répondre! Faut dire qu'avec mon 8 mega, la connexion n'est pas rapide!
Mais c'etait dans le meme sens que toi

Je suis désolé,
mon but n'était absolument pas de provoquer ou blesser quiconque mais de répondre à la demande de recherche de vécus "atypiques".

Barbara et Laetitia a écrit : on cherche à voir comment cette situation (pas naturelle, ni anodine !) peut-être vécue. Si certains pans de vos vécus se rejoignent, d’autres peuvent être différents. C’est cette différence qui nous intéresse plus particulièrement

Je suis bien conscient que mon expérience, rendue possible grâce à un licenciement économique après 9 années de se(r)vice, est loin de représenter la majorité des cas qui souffrent de leur situation.

Je suis d'accord avec Kariboo. Je me dis souvent que, ça se trouve, je traverse la meilleure période de mon existence.
Sauf qu'il a d'abord fallu que je passe par tous les trucs désagréables et que je les surmonte. Ça a pris plusieurs années.

Voilà un échange qui illustre parfaitement le ressenti des uns et des autres.

Le chômage, il y en a qui le vivent "bien", d'autres qui s'y morfondent… Comme au boulot d'ailleurs. Il n'y a SURTOUT pas de généralités.

Mais pour une (grande) majorité : le chômage, c'est la galère !

Au début, ça peut le faire : avoir du temps libre, se consacrer à autre chose… Mais rapidement - et pour bcp - le doute s'installe, le temps passe et on finit par se faire chier. Et ce sont les problèmes de pognon qui apparaissent et les regards qui changent.

Celles et ceux qui s'expriment ici sont représentatifs d'une population de chômeuses et chômeurs : Celle qui assume son statut (qu'on l'accepte ou qu'on le subisse).

Mais les autres, LA TRÈS GRANDE MAJORITÉ, préfèrent oublier ce statut… et ne tiennent à s'y reconnaître d'aucune façon.

En fait, le chômage, c'est bien quand on en sort. Enfin, quand on a "la garantie" d'en sortir.

C'était de cette façon que je l'appréhendais il y a 20 ans. Une période où tu peux souffler (quand tu as 30 ans, t'es sûr de retrouver un job à un moment ou un autre).

Puis, les années passant, la perception change. À 40 ans, tu te dis que si tu décroches trop longtemps ça va être dur de revenir.

Et à 50 ans, tu sais que tes chances de recoller au peloton s'amenuisent à vitesse Grand V.

Bien vivre ou mal vivre son chômage, c'est donc - pour bcp - une question d'âge.

Quelle capacité (quelles possibilités) a-t-on de rebondir ?

Et cette question terriblement angoissante ne fait qu'enfler à mesure que passent les années.

Sans parler des problèmes de fric… qui enflent proportionnellement.

Ce sont effectivement les problèmes de fric qui sont les plus récurrents, ça mine quand le moindre truc tombe en panne.

J'assume parfaitement mon statut de chômeuse et je sais que je retrouverai jamais, je l'ai accepté. Mais au-delà de tout, le plus dur à supporter est cette constante pression de PE, devoir se justifier, expliquer, etc. J'avoue que ma patience est à bout.

Notre seul luxe : le temps, mais souvent on nous le fait payer très cher.

Autre avantage : on apprend à vivre autrement, on peut se passer d'un tas de trucs que je n'aurais jamais imaginés "avant".

Par contre, j'ai un peu le vertige devant tout ce temps. Je néglige des choses (comme le ménage) alors que lorsque je travaillais tout était nickel, j'arrivais à concentrer beaucoup de choses dans peu de temps. Aujourd'hui, je me dis que je peux le faire demain, rien que faire les courses près de chez moi me pèse, croiser des gens, je deviens réellement sauvage.

Enfin, ce qui nous intéresse, et ce sur quoi va porter principalement notre étude, c’est de voir quels moyens sont mis en place pour sortir de cette situation. C’est une question toute bête, mais qui n’a jamais été posée ! On cherche à savoir si suivant l’âge, le sexe, la durée du chômage et pleins d’autres facteurs encore, les moyens sont les mêmes ou alors pas du tout !

J'ai bien peur que ce travail pourra être récupéré pour booster la "machine à radier" car il pointera des groupes de chômeurs comme n'étant pas assez performant dans leur recherche d'emploi.
(rechercher n'est pas trouver, quand on cherche quelque chose qui n'existe pas ou peu on ne le trouve que très rarement)

PS:
Contrairement aux études dont on a vent sur ce forum, celle-ci ne s'intéresse pas, semble-t-il, aux conséquences du chômage sur les individus mais aux moyens mis en action par les chômeurs interrogés pour en sortir si je comprends bien.