De plus en plus débile !
Publié : 10 mars 2010
«Quand le sage désigne la lune, l'idiot regarde le doigt.» Confucius
Réduire l'illettrisme pour combattre le chômage
MARC LANDRÉ
Figaro Économique
Un tabou, et un énorme handicap dans la recherche d'un travail. En visite hier matin dans une agence Pôle emploi du Havre - son deuxième déplacement en quinze mois dans la cité normande -, Laurent Wauquiez a donné le coup d'envoi d'une campagne de détection des demandeurs d'emploi en situation d'illettrisme. « Oui, notre pays a un problème avec l'illettrisme, a avoué le secrétaire d'État à l'Emploi. Il nous faut aujourd'hui le reconnaître et briser ce tabou qui représente une barrière impitoyable quand on perd son emploi ou on en recherche un. »
Selon une étude de l'Agence nationale de lutte contre l'illettrisme (ANLCI), 4,5 millions de personnes auraient des difficultés pour lire et écrire en France. Soit 9% de la population ayant été scolarisée, dont plus de la moitié à plus de 45 ans ou travaille. « Des chiffres abyssaux », pour Laurent Wauquiez. « C'est un véritable fléau », abonde Thierry Le Paon, le “Monsieur Formation” de la CGT qui avait fait le déplacement au Havre. « Il est scandaleux de payer un salarié en chômage partiel à ne rien faire quand il a des problèmes d'illettrisme », a ajouté ce proche de Bernard Thibault qui estime de « 7 à 8% » le nombre d'ouvriers concernés. Côté demandeurs d'emploi, c'est encore pire puisque 15% des chômeurs seraient en situation d'illettrisme, selon l'ANLCI. Soit 300.000 personnes ! « Ce n'est pas un détail, mais un problème majeur qui doit être au centre de nos priorités », a expliqué Laurent Wauquiez.
Kit pédagogique
Les 49.000 conseillers de Pôle emploi disposeront donc prochainement d'un « kit pédagogique », conçu par l'ANLCI et adapté à chaque région, pour apprendre à détecter les situations d'illettrisme parmi les demandeurs d'emploi. « Des tas d'indices existent mais encore faut-il savoir les identifier », a justifié Marie-Thérèse Geffroy, la présidente de l'ANLCI. Des signes comme, entre autres, avoir de la difficulté à retracer son parcours professionnel, ne pas noter l'heure et le lieu d'un rendez-vous ou refuser de prendre certains transports en commun. « Il est très fragilisant pour un chômeur de reconnaître qu'il a un problème, reconnaît Dominique-Jean Chertier, le président du conseil d'administration de Pôle emploi. Il faut apprendre aux conseillers à les déculpabiliser et à les pousser à s'en sortir. »
En plus du kit, les agents vont être formés pour connaître « l'ensemble des outils disponibles ». Enfin, l'État va financer 20.000 formations en 2010 sur les savoirs de base à destination des demandeurs d'emploi. Soit 7% de la cible.
Une « première étape ambitieuse » que le secrétaire d'État à l'Emploi compte bien amplifier. Il entend également réorienter, en accord avec les syndicats qui le lui demandaient, une partie des fonds de la formation professionnelle pour les salariés illettrés via le futur Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels. Ce “FPSPP”, dont la création est prévue dans les semaines qui viennent, doit permettre à 700.000 chômeurs et salariés peu qualifiés d'être formés chaque année.
Laurent Wauquiez souhaite enfin réformer la Journée d'appel de préparation à la défense (JAPD) pour que les 5% de jeunes détectés en situation d'illettrisme ne soient plus à la sortie « laissés seuls dans la nature ».
Réduire l'illettrisme pour combattre le chômage
MARC LANDRÉ
Figaro Économique
Un tabou, et un énorme handicap dans la recherche d'un travail. En visite hier matin dans une agence Pôle emploi du Havre - son deuxième déplacement en quinze mois dans la cité normande -, Laurent Wauquiez a donné le coup d'envoi d'une campagne de détection des demandeurs d'emploi en situation d'illettrisme. « Oui, notre pays a un problème avec l'illettrisme, a avoué le secrétaire d'État à l'Emploi. Il nous faut aujourd'hui le reconnaître et briser ce tabou qui représente une barrière impitoyable quand on perd son emploi ou on en recherche un. »
Selon une étude de l'Agence nationale de lutte contre l'illettrisme (ANLCI), 4,5 millions de personnes auraient des difficultés pour lire et écrire en France. Soit 9% de la population ayant été scolarisée, dont plus de la moitié à plus de 45 ans ou travaille. « Des chiffres abyssaux », pour Laurent Wauquiez. « C'est un véritable fléau », abonde Thierry Le Paon, le “Monsieur Formation” de la CGT qui avait fait le déplacement au Havre. « Il est scandaleux de payer un salarié en chômage partiel à ne rien faire quand il a des problèmes d'illettrisme », a ajouté ce proche de Bernard Thibault qui estime de « 7 à 8% » le nombre d'ouvriers concernés. Côté demandeurs d'emploi, c'est encore pire puisque 15% des chômeurs seraient en situation d'illettrisme, selon l'ANLCI. Soit 300.000 personnes ! « Ce n'est pas un détail, mais un problème majeur qui doit être au centre de nos priorités », a expliqué Laurent Wauquiez.
Kit pédagogique
Les 49.000 conseillers de Pôle emploi disposeront donc prochainement d'un « kit pédagogique », conçu par l'ANLCI et adapté à chaque région, pour apprendre à détecter les situations d'illettrisme parmi les demandeurs d'emploi. « Des tas d'indices existent mais encore faut-il savoir les identifier », a justifié Marie-Thérèse Geffroy, la présidente de l'ANLCI. Des signes comme, entre autres, avoir de la difficulté à retracer son parcours professionnel, ne pas noter l'heure et le lieu d'un rendez-vous ou refuser de prendre certains transports en commun. « Il est très fragilisant pour un chômeur de reconnaître qu'il a un problème, reconnaît Dominique-Jean Chertier, le président du conseil d'administration de Pôle emploi. Il faut apprendre aux conseillers à les déculpabiliser et à les pousser à s'en sortir. »
En plus du kit, les agents vont être formés pour connaître « l'ensemble des outils disponibles ». Enfin, l'État va financer 20.000 formations en 2010 sur les savoirs de base à destination des demandeurs d'emploi. Soit 7% de la cible.
Une « première étape ambitieuse » que le secrétaire d'État à l'Emploi compte bien amplifier. Il entend également réorienter, en accord avec les syndicats qui le lui demandaient, une partie des fonds de la formation professionnelle pour les salariés illettrés via le futur Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels. Ce “FPSPP”, dont la création est prévue dans les semaines qui viennent, doit permettre à 700.000 chômeurs et salariés peu qualifiés d'être formés chaque année.
Laurent Wauquiez souhaite enfin réformer la Journée d'appel de préparation à la défense (JAPD) pour que les 5% de jeunes détectés en situation d'illettrisme ne soient plus à la sortie « laissés seuls dans la nature ».