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Je retourne chez mes parents !

Publié : 08 mars 2010
par superuser
Une fois de plus, je sors agacée et scandalisée de cette émission de France 3 diffusée en prime-time et présentée par Mme Borloo, composée d'un documentaire complaisant de 90 minutes suivi d'un pseudo-débat de 20 minutes :

Je retourne vivre chez mes parents
CRITIQUE TÉLÉRAMA
Présentation : Béatrice Schönberg. Documentaire d'Hervé Brèque et de Jean-Baptiste Gallot (France, 2010). 90 mn. Inédit.

C'est un retour à la case départ souvent mal assumé, qui correspond à un vrai phénomène de société. Environ 400.000 adultes retourneraient vivre chaque année chez leurs parents. Non pas pour y rejouer un mauvais remake de Tanguy mais parce qu'un accident de la vie les y contraint.

Pierre et Géraldine, 38 et 40 ans, sont tombés dans la spirale du surendettement après s'être installés en province avec leur petit garçon. A la recherche d'un emploi, ils regagnent la région parisienne où la grand-mère de Pierre met à leur disposition un logement au sous-sol de son pavillon. Christophe, 31 ans, a vu son existence basculer après une rupture et l'éloignement de sa fillette : son retour dans le nid familial l'a aidé à sortir de la dépression. Acculé par la crise, Xavier, un architecte parisien de 44 ans, tente un nouveau départ en Touraine, chez sa mère. A 49 ans et au chômage, Nelly a quitté sa famille pour s'occuper de sa mère, atteinte de la maladie d'Alzheimer.

Des petites frictions un peu cocasses aux moments de doute en passant par les paroles qui réconfortent, ce long documentaire compose une chronique douce-amère sur le thème de «la famille-refuge pour temps de crise». L'analyse y a cependant peu sa place, largement supplantée par l'anecdote (surlignée par un commentaire redondant) et un regard optimiste qui laisse un peu perplexe. Au-delà de ces trajectoires individuelles, apparaissent en filigrane les signes alarmants d'une société qui va mal, sujet sous-jacent dont le film ne s'empare que de façon superficielle.


Télérama dit juste.

Je vous épargne le pseudo-débat où on en a remis une couche avec deux autres "cas" d'adultes retournés chez leurs parents (qui n'ont pas participé au documentaire) et où n'était présent, en guise d’"expert", qu'un pédopsychiatre, le très médiatique Stéphane Clerget.

A un seul instant, l'un des "cas" invité sur le plateau s'est placé en tant que "privilégié" et a eu une pensée pour les SDF qui, eux, n'ont pas eu la chance de bénéficier d'un soutien familial, de près ou de loin. Il a rappelé que cette solidarité, cette entente ne vont absolument pas de soi et que, quand elles sont inexistantes, on peut alors finir à la rue. Il a également évoqué le cas des jeunes qui ne peuvent même pas partir de chez leurs parents.

Sinon, c'était comme du Delarue : pas de sociologie, pas d'économie ni de politique, non… juste du blah-blah de magazine vaguement psy et sociétal avec pour sublime conclusion => C'est la crise mais ne vous en faites pas, retourner chez papa-maman, ça a du bon !!!

Quelle bande de salauds... Honte à la télévision publique !

:evil:

Re: Je retourne chez mes parents !

Publié : 09 mars 2010
par maguy
Pour le coup, c'est toi qui est courageuse Sophie ! J'ai préféré zapper :?
Acculé par la crise, Xavier, un architecte parisien de 44 ans, tente un nouveau départ en Touraine, chez sa mère. A 49 ans et au chômage
Ca signifie quoi, la criiiiiise ??? Il a perdu son boulot ou a fait joujou avec des actions/obligations etc qui se sont cassées la figure, ayant trouvé en face de lui des requins aux dents autrement longues et acérées ????

Je comprends mieux pourquoi, grâce à ce genre d'émissions, figure sur le questionnaire du RSA ces questions odieuses "avez-vous oui/non intenté un procès à vos parents afin qu'ils vous accordent une pension alimentaire?"
Heureusement l'un d'eux l'a reconnu, il sauve quelque part l'émission.

A ce train là, ils vont étendre leur questionnaire à tous les âges, et il faudra encore prouver que les parents sont bel et bien décédés.
A 49 ans et au chômage, Nelly a quitté sa famille pour s'occuper de sa mère, atteinte de la maladie d'Alzheimer.
Je ne sais pas si c'est le résumé, mais dois-je comprendre que cette Nelly a quitté mari et enfants pour s'occuper de sa mère ? Qui s'occupe d'eux ?

Serait-ce une façon de nous dire que c'est LA solution pour pallier les problèmes de vieillissement et de maintenir les gens âgés dans leur environnement à moindre coût ??

J'imagine les réactions dans les chaumières "oh, la brave femme" ou bien "le Tanguy nouveau est arrivé", c'est bôôô la solidarité familiale, minable truc, contente de ne pas l'avoir regardé :evil:

Dans le même style caniveau, j'ai vaguement vu le week-end dernier une émission sur M6 sur le mal-logement. Pareil, pathos à souhait. On y voyait plusieurs cas, une mère de 3 enfants encore petits qui se faisait virer par les flics d'un appart complètement insalubre. Elle habitait Montmartre et ce quartier est en cours d'embourgeoisement (boboïsation) donc on vire les anciens locataires, on répare 2 ou 3 trucs, un coup de peinture et hop ! au bobo suivant, puisque c'est la mode.

Ou celui d'une autre femme seule avec ses enfants plutôt ado dans une caravane. Alors toujours la honte des enfants de dire où ils habitent, pas de voiture pour faire les courses éloignées de plusieurs kilomètres, etc. Alors là une image qui correspond bien à ce que les réalisateurs veulent faire passer dans les esprits simples. On voit donc cette femme et sa fille ado partir faire les courses en tongs (soi-disant 10 km A/R) en portant des sacs. Même pas eu l'idée d'acheter un chariot à courses pour nourrir la famille avec, je crois me souvenir 3 ado, qui mangent beaucoup.
Naaan, elle préférait en rajouter pour expliquer qu'elle faisait cette route parfois plusieurs fois par jour.

Bref, les pauvres que l'on montre se ressemblent toujours : leur intérieur est limite propre, tout en bordel, le peu de place dans les armoires en vrac au lieu de ranger. Ils s'expriment souvent très mal, etc

Bref, le pauvre est sale, bête, inculte et dans l'esprit de beaucoup de franchouillards moyens, a mérité son sort !

Ah oui, et ce fameux glissement sémantique des mots. Les journalistes bien-disants (je n'ose dire bien-pensants) ne prononcent jamais ce vilain mot de "pauvre ou pauvreté". Non, aujourd'hui on dit pré-ca-ri-té, induisant ainsi le fait que ce n'est qu'un mauvais moment à passer, un peu comme la criiiiise qui va s'éloigner comme un orage, alors courbons le dos en attendant :evil: (d'ailleurs à part quelques uns, tous les journalistes ont appris cet exercice de courbement d'échine) beurk

Désolée si j'ai un peu dépassé ton sujet Sophie :?

Re: Je retourne chez mes parents !

Publié : 09 mars 2010
par Invité
J'adhère complètement à tout ce que tu as mis, Maguy.
Sauf une précision sur les architectes : ils ne sont pas tous dans la situation d'architectes branchés, bien installés en ville qui ont de bons revenus. J'en connais plusieurs, dont un très bien, qui n'a jamais eu l'occasion de placer le moindre sou quelque part. Il y a beaucoup d'architectes en France, ils n'ont pas le droit de faire de la pub, et les particuliers n'ont pas l'obligation de faire appel à eux pour construire une maison de taille moyenne. Résultat, les constructeurs de pavillons peuvent construire en masse des trucs banals ou mal foutus, démarcher et faire de la pub, et gagner plein d'argent.

Re: Je retourne chez mes parents !

Publié : 09 mars 2010
par maguy
Bien sûr Serabeth, le titre sur la carte de visite ne correspond pas toujours au compte en banque. Seulement ce "à cause de la criiise" commence à m'agacer, car mis à toutes les sauces et je suis certaine qu'un tas de gens bien sont dans la mouise, même avec de bonnes idées s'ils n'ont pas de copinage ou les moyens nécessaires de soudoyer les gens "placés"...

Re: Je retourne chez mes parents !

Publié : 09 mars 2010
par Invité
Oui, les métiers dans lesquels il faut se faire connaître tout seul, nécessitent souvent de copiner, au moins de faire semblant, avec des gens qui vous hérissent. De se faire voir là où il faut être vu.
Un médecin, même s'il ne court pas les cocktails, aura toujours des malades. :wink:

Re: Je retourne chez mes parents !

Publié : 09 mars 2010
par maguy
Un médecin, même s'il ne court pas les cocktails, aura toujours des malades
... sauf les chefs de grands services, les mandarins, qui réussissent à bien se placer pour le fric, courent les cocktails et trouvent même du temps pour jouer au golf :lol: :lol: mais bon, c'est purement professionnel, hein :mrgreen:

Re: Je retourne chez mes parents !

Publié : 09 mars 2010
par superuser
C'était bien le problème : si les causes sentimentales (séparation, divorce) du retour à la case départ de certains étaient largement évoquées, les causes économiques des autres, elles, étaient effleurées.

De ce que j'ai compris...
L'architecte d'intérieur/décorateur de 44 ans, au statut d'indépendant, était endetté et n'avait plus de travail sur Paris depuis la crise. Retourner chez sa mère (qui vit, d'ailleurs, dans une superbe maison) lui permettait de vendre son logement parisien afin de rembourser ses dettes et survivre (car pas droit au chômage), puis de se lancer un nouveau projet professionnel en province.

La femme de 49 ans a été licenciée il y a plus d'un an. Ne retrouvant pas de travail en région parisienne et sachant que sa mère, malade et à laquelle elle est très attachée, était malheureuse dans sa maison de retraite médicalisée, elle a choisi de l'en tirer pour s'occuper d'elle à plein temps dans sa maison de Normandie (superbe, elle aussi), laissée à l'abandon. Effectivement, elle s'est éloignée de son mari et de ses grands enfants qui vivent dans un appartement de banlieue déjà encombré car, si sa grande fille n'est pas là et suit ses études en province, son fils aîné habite, lui aussi, chez ses parents avec sa femme et son fils, car ils n'ont eux-mêmes pas trouvé à se loger en région parisienne !
A un moment j'ai rigolé : on la voyait retrouver ses anciennes amies et collègues dans un restaurant. A l'idée que s'occuper comme ça de sa mère grabataire, c'était dur et dévoué, pire qu'au boulot, elle a rétorqué qu'au contraire elle se sentait plus libre en faisant ça qu'en ayant un patron sur le dos huit heures par jour, et qu'elle savourait son temps libre et sa solitude entre deux soins.

On voyait bien que les parents avaient un niveau de vie nettement supérieur à leurs enfants.
De ce fait de société, juste un mot du pédopsychiatre qui a dit que c'était inédit et inquiétant. Mme Borloo s'est chargée de zapper vite fait cette considération...

Re: Je retourne chez mes parents !

Publié : 09 mars 2010
par romain23
De ce fait de société, juste un mot du pédopsychiatre qui a dit que c'était inédit et inquiétant. Mme Borloo s'est chargée de zapper vite fait cette considération(quote Super User)

De toute façon, ce n'etait pas vraiment un debat. Cela ressemblait plus à une vente d'un produit marketing, du style: Puisque la classe moyenne supérieure de generation précedente a encore des moyens importants et que la classe moyenne inferieure est en train d'etre écrasée par la dequalification sociale du à la crise, la société ne pouvant plus prendre en charge les conséquences de cette dequalification, il sera demandé à l'avenir de faire jouer les solidarités familiales!
Mais, c'etait des sociologues comme serge Paugam, ayant travaillé sur le sujet qu'il aurait fallu inviter !
Maispas chez Madame Borloo qui fait plutot des emissions à l'eau de rose, bien édulcorée!
T'as raison sophie , encore plus " C'est un beau roman , c'est une belle histoire......." que chez Delarue;

C'est je crois, desormais la télévision de masse, et à moins que les classes opprimées s'empare des medias, il n'y a plus d'espoir!

Re: Je retourne chez mes parents !

Publié : 09 mars 2010
par maguy
C'est je crois, desormais la télévision de masse, et à moins que les classes opprimées s'empare des medias, il n'y a plus d'espoir!
Pour cela, il faudrait que les classes opprimées en aient conscience au-delà du petit chef qui les emm..., qu'ils se rendent compte de la casse de tout ce qu'avaient gagné leurs parents/grands-parents en se bagarrant. Malheureusement je suis sceptique, peu d'entre eux se donnent la peine de réfléchir et de s'informer correctement, ils en restent à leurs petits problèmes perso.

Il fallait les entendre (j'habite un quartier dit populaire) à la poste la dernière fois que j'y étais, en train de râler contre le fait qu'il n'y ait plus qu'un seul guichet pour toutes les opérations postales pures, évidemment, ça traine. Quel plaisir de répondre au type derrière moi "c'est ça la privatisation, tout le monde râlait contre les fonctionnaires, ils sont contents maintenant, c'est privatisé, les prix augmentent en même temps que les délais de distribution du courrier et le service est minable.
On voyait bien que les parents avaient un niveau de vie nettement supérieur à leurs enfants.
C'est vrai ils ont comme d'habitude choisi leurs témoins, mais je me vois mal emménager dans le T2 de ma mère, beaucoup avaient aussi des parents ouvriers.

Re: Je retourne chez mes parents !

Publié : 09 mars 2010
par Invité
...et le service est minable.
ça dépend pour quoi :
Bien sûr si tu veux consulter un annuaire pour vérifier l'adresse d'un destinataire, par ex quand tu te souviens parfaitement où il habite, mais tu ne sais plus le nom de la rue, tu n'auras pas l'info à la poste.
Si tu veux sortir des sous de ton compte, il faut les prévenir 1 ou 2 jours avant (dans mon bled en tout cas).
Si tu veux savoir où est passé le colis que tu as envoyé par leurs soins et qui n'est pas encore arrivé depuis 15 jours, ils ne seront pas capables de t'en dire plus que ce que tu as lu sur Internet.
Mais si tu veux acheter des belles cartes de vœux, des jolis petits stylos, des gentils dessins animés en vidéo, tu peux.
Je leur ai demandé s'ils avaient des boîtes de petits pois la dernière fois que j'y suis allée.
Non, pas encore, mais c'est sûrement à l'étude. :shock: :D

justement le "Deligne "d'aujourd'hui est sur la poste
http://deligne.over-blog.com/

Re: Je retourne chez mes parents !

Publié : 09 mars 2010
par maguy
Mais si tu veux acheter des belles cartes de vœux, des jolis petits stylos, des gentils dessins animés en vidéo, tu peux.
Ouiiiii, j'étais scotchée la dernière fois. En faisant la queue, j'ai vu une épicerie et le long du parcours du postant, plein de pubs et de bons genre "avoir une femme de ménage" "donner des cours de rattrapage à vos chères têtes blondes".

Il y avait même des porte-clés en forme de sacs à dos marqués "la Poste" comme un vieux dinosaure qu'il faut choyer, ou des gommes, hallucinant :roll:
Les petits pois, ils ne vont pas tarder :lol:

Re: Je retourne chez mes parents !

Publié : 09 mars 2010
par yannick
Schönberg : avec un nom pareil, elle devrait faire de la musique !
:lol:

Re: c'est clure...

Publié : 10 mars 2010
par superuser
Avant de se maquer avec Borloo, Béatrice fut l'épouse de Claude-Michel, grand souvenir des 70's :

http://www.youtube.com/watch?v=k2k0h31Mks0

Véridique : http://fr.wikipedia.org/wiki/B%C3%A9atr ... C3%B6nberg

:lol: :lol: :lol:

Re: Je retourne chez mes parents !

Publié : 10 mars 2010
par yannick
Bon, alors accordons lui quelques circonstances aténuantes, ça doit laisser des traces !
:P
Mais ça n'est pas une raison pour se venger en proposant des émissions de m...

Je viens d'entamer à l'instant la rédaction d'une charte sur le contenu des programme de télévision, en voici la première phrase :

Les mauvais choix conjugaux des présentateurs ne doivent en aucun cas dicter la tenue des programmes télévisés.
:lol: