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Les pauvres ont de moins en moins de ressources

Publié : 25 févr. 2010
par carl
Par lefigaro.fr


La frange la plus défavorisée représente 3,7% de la population française, selon le dernier rapport de l'Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale. L'organisme s'inquiète de la montée de la «désespérance».

Certes, la France ne compte pas plus de personnes pauvres qu'il y a dix ans, mais elles sont de plus en plus pauvres. Selon le dernier rapport de l'Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale (ONPES) publié ce jeudi, près de huit millions de pauvres vivent en France et la situation des plus vulnérables s'est «dégradée».

Dans les chiffres, le taux de personnes vivant sous le seuil de pauvreté -908 euros par mois, soit moins de 60% du revenu médian- est resté stable à 13,4% en 2007, contre 13,6% en 1998, soit plus d'un Français sur huit. Mais le nombre de personnes vivant avec 602 euros -40% du revenu médian- a augmenté de 2,1% à 3,1% sur la même période.

«La situation des plus pauvres s'est donc sensiblement dégradée», selon l'ONPES. Un phénomène d'autant plus inquiétant que «la dégradation du marché du travail, en touchant les personnes qui étaient déjà les plus vulnérables, engendre un risque d'irréversibilité du chômage et de la pauvreté». Un million de personnes vont se retrouver en fin de droit en 2010, selon le gouvernement.

Les effets de la crise ne sont de plus pas compris dans ces statistiques, qui s'arrêtent à 2007. L'ONPES souligne que les associations sont «particulièrement préoccupées par l'augmentation des demandes d'aide alimentaire et financière enregistrées depuis l'automne 2008».


Les travailleurs pauvres de plus en plus nombreux

Grâce à des données de terrain, l'organisme public qui fête ses 10 ans a enregistré un autre signal inquiétant : les jeunes et les personnes âgées ont été de plus en plus nombreux en 2009 à recourir aux aides sociales. D'autre part, le nombre de travailleurs pauvres ne cesse également de grandir, passant de 1,7 million en 2005 à 1,9 million en 2007, soit 7% des travailleurs.

«Phénomène nouveau», l'ONPES relève «une désespérance accrue des personnes pauvres», de plus en plus dépressive et révoltées. L'organisme n'y voit pas l'effet de la crise, plutôt «l'expression d'un processus long de fragmentation la société française».

La CFTC a également publié ce jeudi un «appel aux candidats aux élections régionales», dénonçant «une plus grande paupérisation de la société». Les victimes «en sont les jeunes, les femmes, les retraités et les demandeurs d'emploi en fin de droits», selon le président du syndicat, Jacques Voisin. La CFTC, s'adressant aux candidats aux élections régionales, appelle à la mise en place «d'un véritable projet de société reposant sur la richesse de nos territoires».