Hospitalisation d'office
Publié : 24 janv. 2006
Je crée un nouveau post car le sujet était trop éloigné du problème de la retraite (et Yves va nous remonter les bretelles
)
St Dumortier a écrit :
Mon fils est majeur, c'est un fait... mais un majeur malade qui a besoin de soins.
La loi protège les citoyens mais elle m'oblige aussi à porter assistance aux personnes en danger.
Ne serait-ce pas criminel de laisser errer une personne atteinte de la maladie d'Alzheimer sous prétexte qu'elle est libre et majeure ?
C'est exactement la même situation en ce qui concerne mon fils quand il est en rechute et livré à lui-même dans la rue avec tous les dangers que cela comporte.
Quant à ses intérêts personnels dans la recherche de son autonomie et de son épanouissement personnel... l'autonomie, dans son cas, c'est de la pure utopie surtout dans notre société qui exclut les personnes atteintes d'un handicap et comment parler d'épanouissement personnel quand une personne perd sa santé mentale et physique (il a déjà été hospitalisé dans un grave état de dénutrition)
Et en attendant qu'hypothétiquement cela puisse exister un jour (mais là... faut pas rêver non plus), je ne peux pas laisser mon fils mettre sa vie en péril.
Bon voilà... je comprends votre vision globale à ce sujet mais, pour protéger la liberté des personnes aux comportements atypiques qui pourraient être éventuellement compromise, cela ne peut pas se faire aux détriments de ceux qui ont besoin d'être protégés contre eux-même ou plutôt contre la maladie qui les détruit.
De plus, sachez que le nombre de places dans les HP est très restreint et que les médecins ne garderont pas une personne arbitrairement en hospitalisation. Beaucoup de gens auraient besoin d'être hospitalisés mais le peuvent par manque de lits ou d'autres sortent prématuremment en raison d'une urgence.

St Dumortier a écrit :
Ma réponse à cette citation avait été celle-ci :Bonjour,
Excusez moi, je vais m’éloigner à nouveau du sujet, mais je souhaite répondre au message déjà ancien de victorine83 (en page 1).
L’ensemble est résumé ici : (pour vous éviter la manip) et quelque part, il s'agit un peu de nos "retraites" quand même.
Citation:
Enfin, le projet renforce les pouvoirs des maires et des préfets en matière d'internement psychiatrique. Le texte leur permettra de recourir à des hospitalisations d'office quand la sûreté des personnes ou l'ordre public sont menacés. Les décisions de sortie d'essai des malades seront mieux encadrées.
St Dumortier me répond :Attention de ne pas tout mélanger...
Cette mesure, nous, les gens concernés (j'ai un fils de 23 ans qui est psychotique), nous en avons besoin.
Rappelez-vous du drame de Pau...
Les maladies psychiatriques sont très difficiles à gérer. Lorsque mon fils est sous traitement médical, tout va bien. Mais comme tout va bien, il ne se considère pas comme malade, donc ne veut plus prendre de médicament, donc il arrête son traitement... et rechute...
Et là, c'est la descente aux enfers car la maladie reprend son pouvoir et il n'est plus lui-même (complètement à l'ouest) et je ne sais plus quoi faire. Il fuit la maison car il ne veut pas aller chez le psychiatre, il vit dehors et sombre dans la déchéance.
Et ça fait 6 ans que je vis ce cauchemar car, quand il n'est pas bien, je n'ai aucun moyen de le faire hospitaliser.
La procédure veut que j'appelle un médecin qui fera un 1er certificat (car il en faut 2, le 2ème pouvant se faire aux urgences). Le problème, c'est qu'il faudrait que je bloque physiquement mon fils pour qu'il soit vu par un médecin et c'est mission impossible (il fait tout de même 1,90m). Donc, je n'ai d'autre choix que de le voir se dégrader sans rien pouvoir faire.
Je ne vais pas m'étaler plus longtemps sur le sujet qui ne rentre pas dans le cadre des préoccupations des DE mais c'était juste pour vous expliquer que cette mesure peut aider les familles concernées par le problème des maladies psychiatriques.
Je réponds ce jour :Victorine83,
Vous le savez, en matière d’hospitalisation, il existe déjà deux procédures qui permettent d’hospitaliser une personne contre son gré ou en dépit de son consentement éclairé.
L’hospitalisation à la demande d’un tiers et l’hospitalisation d’office.
http://vosdroits.service-public.fr/part ... F761.xhtml
http://www.legifrance.gouv.fr/ suivre : les codes Code de la santé publique / nouvelle partie législative Livre II Lutte contre les maladies mentales Titre Ier Modalités d'hospitalisation
Ces mesures sont strictement réglementée comme vous nous l’avez dit (2 certificats et durée limitée). Elle sont mises en œuvre suite à une décision du préfet (ou d’un tiers tenu d’informer ce dernier dans un délai de 48h).
Cette « lourdeur » d’intervention est la garantie nécessaire contre un éventuel abus de position dominante sur des personnes psychologiquement fragiles.
Il vous faut comprendre que votre fils est majeur. La loi protège les citoyens et vous devez accepter de ne plus être considéré : ni comme agissant « a priori » en son nom (sauf à en avoir obtenu la tutelle par le juge concerné), ni « a priori » soucieuse des ses intérêts personnels dans la recherche de son autonomie et de son épanouissement personnel.
(J’image que vous vous étranglez à lire cela, mais…il est indispensable de l’admettre).
Votre fils est reconnu psychotique, il relève d’une pathologie. D’autres pathologies ont pour conséquence des comportements non conformes, en désaccord avec l’ordre public. Alzheimer c’est assez « chaud» dans le genre.
Ce qui pourrait vous aider c’est une médecine réactive et disponible en réponse à une pathologie reconnue.
Ce qui pourrait vous aider c’est la reconnaissance du travail d’accompagnement et un soutien à votre activité de «aidant».
Ce qui pourrait vous aider, votre fils, vous-même et tous les autres serait que vous puissiez accéder rapidement aux soins en cas de « crise aiguë » ainsi qu’à un suivi médical plus conséquent ; (Et surtout plus sollicitant. J’entends par là : que l’on cesse d’exiger encore et toujours que ce soit le « petit » qui fasse le premier pas).
Je comprends votre démarche et vos attentes quand vous voulez nous « expliquer que cette mesure peut aider les familles concernées par le problème des maladies psychiatriques. » mais l’intention que vous supposez n’existe pas dans cette proposition de loi.
En réalité il ne s’agit pas ici d’apporter une aide médicale, mais bien d’inciter des autorités relevant du politique à user d’un pouvoir existant dans une unique considération de maintien de l’ordre public.
Accessoirement, cette mesure, préconisée au sein d’un « Plan de prévoyance de la délinquance », fait que votre fils «malade psychiatrique» et devant être soigné comme tel sera devenu un «délinquant potentiel» et sera traité comme tel.
Peut-être que c’est le cas de votre fils (vous semblez très inquiète). Mais pensez que ce n’est certainement pas le cas de beaucoup d’autres comportements atypiques.
Pensez aussi qu’un autre comportement qui annoncerait comme nouvelle une mesure existante de protection du malade, en la lisant comme un outil de prévention à la délinquance, pourrait sembler aussi psychotique que celui de votre fils.
Vous me répondrez peut-être :-« Paranoïa ! ». Je vous rétorquerai : -« J’espère ! ».
Mais je ne vois pas en quoi donner le pouvoir que vous avez, à un autre, peut bien vous aider, vous plus que l'autre et moins encore aider votre fils.
Oui, St Dumortier... effectivement, je m'étrangle !!!Il vous faut comprendre que votre fils est majeur. La loi protège les citoyens et vous devez accepter de ne plus être considéré : ni comme agissant « a priori » en son nom (sauf à en avoir obtenu la tutelle par le juge concerné), ni « a priori » soucieuse des ses intérêts personnels dans la recherche de son autonomie et de son épanouissement personnel.
(J’image que vous vous étranglez à lire cela, mais…il est indispensable de l’admettre).
Mon fils est majeur, c'est un fait... mais un majeur malade qui a besoin de soins.
La loi protège les citoyens mais elle m'oblige aussi à porter assistance aux personnes en danger.
Ne serait-ce pas criminel de laisser errer une personne atteinte de la maladie d'Alzheimer sous prétexte qu'elle est libre et majeure ?
C'est exactement la même situation en ce qui concerne mon fils quand il est en rechute et livré à lui-même dans la rue avec tous les dangers que cela comporte.
Quant à ses intérêts personnels dans la recherche de son autonomie et de son épanouissement personnel... l'autonomie, dans son cas, c'est de la pure utopie surtout dans notre société qui exclut les personnes atteintes d'un handicap et comment parler d'épanouissement personnel quand une personne perd sa santé mentale et physique (il a déjà été hospitalisé dans un grave état de dénutrition)
Oui, St Dumortier, je suis entièrement d'accord avec vous mais tout cela n'existe pas !!!Ce qui pourrait vous aider c’est une médecine réactive et disponible en réponse à une pathologie reconnue.
Ce qui pourrait vous aider c’est la reconnaissance du travail d’accompagnement et un soutien à votre activité de «aidant».
Ce qui pourrait vous aider, votre fils, vous-même et tous les autres serait que vous puissiez accéder rapidement aux soins en cas de « crise aiguë » ainsi qu’à un suivi médical plus conséquent ; (Et surtout plus sollicitant. J’entends par là : que l’on cesse d’exiger encore et toujours que ce soit le « petit » qui fasse le premier pas).
Et en attendant qu'hypothétiquement cela puisse exister un jour (mais là... faut pas rêver non plus), je ne peux pas laisser mon fils mettre sa vie en péril.
J'comprends pas trop car cette loi existe déjà... et est très encadrée pour éviter les abus et, à ma connaissance, c'est toujours sur avis médical que la personne est hospitalisée que ce soit à la demande d'un tiers ou en HO.En réalité il ne s’agit pas ici d’apporter une aide médicale, mais bien d’inciter des autorités relevant du politique à user d’un pouvoir existant dans une unique considération de maintien de l’ordre public.
Non... dans cette situation très douloureuse, j'ai la chance que mon fils ne soit pas délinquant et d'ailleurs, il n'a jamais été traité comme tel, ni au commissariat, ni à l'hôpital mais bel et bien comme une personne malade qui a besoin de soins (de toute façon, quand il rechute, c'est impossible de ne pas le voir).Accessoirement, cette mesure, préconisée au sein d’un « Plan de prévoyance de la délinquance », fait que votre fils «malade psychiatrique» et devant être soigné comme tel sera devenu un «délinquant potentiel» et sera traité comme tel.
Peut-être que c’est le cas de votre fils (vous semblez très inquiète). Mais pensez que ce n’est certainement pas le cas de beaucoup d’autres comportements atypiques.
Non, ce pouvoir, je ne l'ai pas car il est inapplicable dans le cas de mon fils et pour de nombreuses familles qui vivent cette situation.Mais je ne vois pas en quoi donner le pouvoir que vous avez, à un autre, peut bien vous aider, vous plus que l'autre et moins encore aider votre fils.
Bon voilà... je comprends votre vision globale à ce sujet mais, pour protéger la liberté des personnes aux comportements atypiques qui pourraient être éventuellement compromise, cela ne peut pas se faire aux détriments de ceux qui ont besoin d'être protégés contre eux-même ou plutôt contre la maladie qui les détruit.
De plus, sachez que le nombre de places dans les HP est très restreint et que les médecins ne garderont pas une personne arbitrairement en hospitalisation. Beaucoup de gens auraient besoin d'être hospitalisés mais le peuvent par manque de lits ou d'autres sortent prématuremment en raison d'une urgence.