L'Emploi et le Chômage en Débats

rien de bien neuf sous le soleil, mais ça faisait longtemps que je ne m'étais pas fait humilier par un agent de l'administration... c'est tjs aussi agréable...

je vais à la caf pour régler un truc déjà très emmerdant à la base : mon ex-mari a triché sur une date, bref, je vous passe les détails, mon mari et moi devons rembourser un énoorme indû de prestations, alors qu'on n'y est pour rien, et qu'on n'a pas une thune de côté...

j'explique tout ça très calmement (avec tous les détails) à une dame qui pas une seule fois ne me regarde. Oeil rivé sur l'écran.
qui me dit, au bout d'un 1/4 d'h : "ben il faut que vous vous mettiez d'accord"
je ré-explique : c'est impossible, il y a eu duperie, c'est justement pour ça que je suis là...
pour débloquer le dossier, je vais payer à sa place, patati, patata... je veux juste échelonner au max...

elle a été o-dieuse. immédiatement, son incompétence quant aux procédures (certes compliquées) m'avait sauté aux yeux. je m'étais dit "aïe, ça va pas le faire". Marrant comme on le sent, dès la première seconde, qu'un "entretien" va partir en vrilles...

tout ça pour vous dire une chose : je savais en arrivant à la caf que je vivrai un moment super désagréable. Qq'1 de sympa aurait pu me dire "oui, c'est pas drôle, mais vous faites ça pour être tranquille, vis à vis de votre fils" ; ou n'importe quoi du genre, je serais sortie de là pas super jouasse, mais ça aurait été.

là, elle m'a arraché des mains un stylo que je venais de prendre sur son bureau (!!!) pour m'en donner un autre, posé juste à côté, avec un regard réprobateur, façon "touche pas à mon matos sans demander"...

je lui ai demandé si elle craignait que j'aie la grippe A, ça l'a pas fait rire...

en partant, je lui ai dit TOUT ce que je pensais de son attitude. Que j'avais été dans l'administration, et que je m'étais tirée, parce que, voir défiler la misère du monde sans pouvoir aider ou si peu, effectivement, c'est dur. mais que la moindre des politesses dues à un humain, c'est de le regarder quand il parle...
faut croire que j'avais mis dans le mille, car elle m'a répondu "vous croyez que c'est facile de partir à mon âge ?"
je lui ai répondu que ça ne l'était pas bcp plus pour les jeunes...

que regarder l'écran, c'était surement sa façon de se PROTEGER, elle, mais que ça se voyait, et que ce n'était pas agréable pour celui d'en face...

heureusement que je suis zen en vieillissant... pauvre femme... (pas moi, elle )

Ouahhhhh... ça vient du cœur !

Le pire, c'est de réaliser que ces gens qui nous reçoivent mal ont aussi leurs raisons,
qu'elles soient matérielles ou psychologiques, qu'elles soient bonnes ou moins bonnes.
Eux aussi, à leur niveau, ils sont en souffrance mais ne le gèrent pas
(sauf ceux dont les motifs sont purement intellectuels : ceux-là, ils sont vraiment pourris).

Si votre voisin directeur du marketing se plaint longuement auprès de vous, Smicard ou chômeur,
de ne pas pouvoir partir cette année au ski, clair que ça ne passe pas. Il y a une hiérarchie, même dans la souffrance.
Mais il est tellement humain de s'enferrer dans la sienne sans bien voir celle des autres.
(De même qu'un excès de bonheur peut faire perdre le sens des réalités et rendre indifférent.)

On le sait, la souffrance non gérée/exprimée se traduit par de l'agression.
L'anonymat des rapports et leur fréquence "à la chaîne" ne favorise rien.
Vous avez vos problèmes et devez recevoir des gens à problèmes : c'est lourd. Faut être solide et bien dans sa peau pour ne pas déraper.
Du coup, il est indispensable de rendre la monnaie de sa pièce à la personne qui vous a blessé en lui disant ce qu'on pense.
En cela, Faribole, tu as bien fait : ça calmera certainement ses ardeurs envers les personnes suivantes...

Mais y a-t-il une astuce pour canaliser rapidement la personne qui, d'emblée, vous traite mal ?
Cette personne qui ronge son frein et rumine en se vengeant accessoirement sur vous ?
Je pense à l'analyse transactionnelle dont on m'a enseigné des bribes quand j'étais en DUT techniques de commercialisation
(le DUT "tête de cons", pour les intimes ) afin d'amener le client à votre niveau après s'être mis au sien...
Pour bien maîtriser la chose, il faut savoir détecter les 3 "états de soi" :
parent (domination, paternalisme ou autoritarisme),
enfant (soumission, frivolité ou révolte désordonnée),
adulte (attitude équilibrée, posée sinon positive).
Rassurez-vous : dans une journée, nous passons tous par ces 3 états selon les circonstances.

Cette femme était dans un état de "parent" et t'a acculée à celui d’"enfant".
Ce n'est pas simple et je ne prétends pas savoir quoi faire en toute circonstance,
mais il aurait fallu que tu te mettes "parent" à ton tour (dans le sens de la "materner" en lui demandant, vu son attitude, si elle allait bien,
lui faire déballer un peu son problème personnel, question de désamorcer la tension et te la mettre dans la poche)
puis l'amener à un état "adulte" où se serait dessinée une "solidarité dans le malheur"....

En tous cas, c'est ce que j'ai toujours fait avec les rares conseillères ANPE/Pôle Emploi qui m'ont reçue.
Je les fais tout de suite parler d'elles et je les écoute. Du coup, ça désamorce toute velléité malfaisante.
Pareil avec la caissière qui fait la gueule : quelques mots gentils et le sourire revient.
D'ailleurs, les gens sont reconnaissants quand on s'intéresse à eux, ça tient à peu de choses dans ce monde déshumanisé.

Ce n'est que mon avis et, une fois de plus, je ne prétends pas péter plus haut que mon cul,
moi qui ait tendance à fuir les contacts...

Vendredi soir, j'ai vécu cette situation dans un groupe de trois...j'ai été mise dans la position d'enfant...bien que consciente de ce qui se mettait en place, je n'ai pas pu m'extraire de cela, en réctifiant les positions en rentrant dans la position rationnelle (c'est a dire adulte)

J'étais coincée car je ne voulais pas de clash....la seule issue que j'ai trouvé est de laisser qu'ils se défoulent avec leurs listes de reproches etc...et j'ai éte le parfait enfant victime, rebelle etc


C'est clair, ils ne me reverront plus dans ce type de trio...sans doute ce qu'ils voulaient je les laisse dans leur couple parental ils trouveront un autre "enfant"

Bah, Pili, puisque tu déballes tes affaires persos....

tu n'as besoin de personne pour te mettre dans un état "enfant" (ou "parent", c'est selon).

Je ne comprends pas : le clash, tu adores ça !
Peut-être es-tu tombée sur des personnes qui ne sont pas rentrées dans ta combine. D'où ce sentiment de frustration ?

Dans un cas comme celui de la CAF, j'evite desormais de tomber dans " l'escalade de communication" ( eh, oui l'analyse transactionnelle demande quand meme d'etre bien compétent dans l'analyse systemique, et meme si je l'ai pratiqué dans l'accompagnement des thérapies familiales, je ne suis pas sure que dans un cas administratif....)
et j'en appelle immediatement a un rendez vous avec un supérieur hierarchique , ou dans le cas présent, il aurait mieux valu prendre un rendez vous avec un responsable du contentieux CAF. Parce que Madame Machin, qui est au guichet à l'accueil est peut etre jalouse de Madame Chomeur.... fraudeuse de surcroit, qui gagne plus qu'elle, ellle à la Caisse Qui travaille ses 8 heurs par jour, ma pauvre dame....
Cela évite en general d'etaler sa vie devant tout le monde et souvent quand on règle les problèmes dans un bureau avec un inspecteur ou un responsable on peut arriver à une mediation.
Et cela évite d'etre atteinte dans sa dignité!


Quand à toi , Pili, je sais de quoi tu causes, puisqu'à distance , au fond de mon trou à rats, j'ai servi de bouc -émissaire , sans rien y comprendre.d'ailleurs, ni en comprendre les raisons, si raison il y a !
Comme disait une dame au restau du coeur, quand je les fréquentais encore, evitez de rendre service, cela vous retombes toujours sur la Gu...le!

A l'avenir, PILI, évites de te mettre en "position Basse" et evites les engagements ""affectifs"

Bon courage , quand meme , pour ton engagement pour les chomeurs et les autres, puisqu'àprès tout , tu travailles, et rien ne t'obliges à te battre pour nous! :

Je continue à militer avec actuchomage en respectant à l'avenir tes sages recommandations Romain23

bah, avec une caissière, m'en fous : elle n'a pas la possibilité de me nuire. Là, il y avait enjeu, emmerdements potentiels, comme chez popole... d'où stress, perte des capacités habituelles (comme avec un recruteur, tiens, d'ailleurs)

d'habitude je suis pas mauvaise pour faire naitre l'écoute là où il n'y a rien, mais là je flippais : quelques années de fréquentation assidue de la caf de roubaix-tourcoing m'ont vaccinée ... (modèle du genre : une foule d'allocataires, 40 personnes à faire la queue tous les matins, une demie-heure avant l'ouverture, chacun avec une galère énormissime, un vrai délire)

en fait je suis une traumatisée de la caf, je devrais peut-être demander une reconnaissance de ce statut ?!

quant au statut parent - enfant, je suis d'accord, mais je dirais "parent... ancienne école". J'espère bien ne plus être sur ce modèle avec mes enfants ! Je travaille là-dessus tous les jours !

en fait je suis une traumatisée de la caf, je devrais peut-être demander une reconnaissance de ce statut ?! (quote Faribole)

Ouais... sauf que c'est la Caf qui paie mensuellement les pensions adultes Handicapées!
(d'où le paradoxe!=
Quand à Eric Berne , le père de l'analyse transactionnelle , je crois qu'il s'est suicidé!
A moins que cela soit un de ces disciples. Parmi ces gens là , et cette génération là, beaucoup ont finit avec un sac en plastique sur la tete ou bien ont emigré en Afrique et finit leur vie dans des cases.....pour fuir la société dite de consommation!
Alors, y'à plus de valeurs, que j'vous dit , ma povre Dame!

romain23 a écrit :Quand à Eric Berne , le père de l'analyse transactionnelle , je crois qu'il s'est suicidé! A moins que cela soit un de ces disciples.

OK : les conseilleurs ne sont pas les payeurs. Ma "méthode" n'est pas infaillible.
Je suis bien consciente qu'il faut être en forme pour affronter tout ça.

Bienvenue chez les "bourreaux-victimes" !
Au moins, tu lui as sorti ce que tu avais sur le cœur et c'est beaucoup : tellement restent cois puis se tirent.
Sinon, pour le reste (la peur au ventre, les parents "ancienne école"…) tu as tout compris.

J'ai lu "Que dites-vous après avoir dit bonjour?" de Eric Berne. Je trouve l'analyse transactionnelle (AT) passionnante (et c'est parfois assez marrant). Ce que je reproche aux "conseillers" ou "animateurs d'ateliers" c'est de n'avoir rien lu de fondamental mais de se servir de morceaux de recettes, de petits bouts de méthodes pour faire faire de l'AT aux stagiaires.
ça ne sert à rien et ça donne l'idée qu'il s'agit d'un étiquetage des caractères, ou que c'est un truc ridicule. C'est bien dommage.