Au sujet de la dette...
Publié : 16 janv. 2006
Je n'ai rien contre la réduction des dépenses publiques si elle ne réduit pas la qualité des services rendus aux populations par l'Etat. Mais par définition, la réduction des dépenses publiques ne peut pas être à elle seule un objectif final de la politique économique. Les vrais objectifs de la politique économique, ce sont le plein emploi et l'augmentation des niveaux de vie.
Si, pour atteindre le plein emploi et pour augmenter les niveaux de vie, il faut investir davantage, et donc encourir de façon transitoire des déficits supplémentaires, tant mieux ! Alors que si, pour réduire la dette publique, alors qu'elle est loin d'être à un niveau insoutenable, on doit renoncer à la croissance et à l'emploi, cela signifie qu'on marcherait sur la tête.
Evidemment, Mr Fitoussi choisit les bons exemples : profs, infirmières, médecins, policiers.Parce que l'essentiel des services qu'offre le personnel de l'Etat est ardemment demandé par les populations : les professeurs, les infirmières, les médecins, les policiers. Il y a donc une contradiction dans le discours un peu "Café du commerce" sur le nombre de fonctionnaires entre ce qui est exprimé explicitement par les gens et ce qu'ils demandent réellement. Ce n'est donc pas une équation simple.
A ma connaissance, les dépenses citées ne sont pas à la charge de l'Etat puisque leur financement est prélevé sur les charges patronales et salariales.Car il faut comprendre que la plus grande partie des dépenses de l'Etat représente des dépenses de protection sociale. Et ces dépenses de protection sociale elles-mêmes ne sont pas toutes à proprement parler des dépenses. Par exemple les retraites, la santé, les allocations-chômage. Donc on voit bien que par la médiation du chômage, ces dépenses ne pouvaient qu'augmenter. Un chômage de masse signifie moins de cotisants, moins de personnes imposables, en même temps qu'une augmentation nécessaire des dépenses de transfert, car on ne peut pas laisser les populations sans aucunes ressources.
Demain, on peut aussi decider d'exterminer les chomeurs longue duree.Clairement : 7 millions de chômeurs et précaires signifient prise en charge par l'Etat car on ne peut laisser crever 7 millions d'être humains en France.
Est-ce la fin du système ?