La formation des chômeurs pâtit de la crise
Publié : 02 févr. 2010
La crise a révélé les faiblesses du système de formation professionnelle des demandeurs d'emploi", qui "s'adapte avec retard à la situation", pointe un rapport établi à la demande du secrétariat d'État à l'Emploi.
"Complexité du montage financier des dossiers", attente moyenne souvent supérieure à six mois pour démarrer une formation, forte déperdition de demandeurs entre le moment où ils évoquent un besoin de formation et celui où cela démarre : l'accès insuffisant des chômeurs à la formation est un constat récurrent fait en 2006 par le ministère (Dares) et la Cour des comptes en 2008. Le problème est encore plus criant avec la crise et le rapport, fruit d'un groupe de travail qui s'est réuni entre octobre et décembre 2009 sous la présidence de Jean-Marie Marx, ex-directeur général adjoint de l'ANPE, vient contredire les assurances données par les pouvoirs publics.
On assiste à "une forte érosion fin 2008-début 2009" du nombre de demandeurs d'emploi ayant suivi une formation "qui ne correspond pas uniquement à des mouvements saisonniers, et qui n'a pas été complètement corrigée", souligne le document dévoilé par la lettre spécialisée le Quotidien de la formation. Les données Insee de janvier à septembre 2009 font apparaître 450.000 entrées en formation de demandeurs d'emploi, pour environ 516.000 en 2008, et nettement moins qu'en 2005 (637.000)...
Besoin d'un système informatique qui recenserait toutes les offres de formation
Le rapport note aussi "une lente érosion depuis 2005" du nombre de sorties des listes Pôle emploi pour une entrée en stage, "malgré un pic à l'été 2009". Par ailleurs, "les actions de formation liées à une embauche connaissent un recul marqué" et les entrées en contrat pro et en apprentissage ont chuté de respectivement -21 % et -8 % sur la période janvier-octobre 2009, de mauvais chiffres en partie dus à la crise.
Mais pas seulement, "les formations proposées aux demandeurs d'emploi ne sont pas pleinement utilisées", note le rapport, avant de préconiser une meilleure orientation et la création d'un système informatique qui pourrait évoluer vers une centrale de réservation de formations disponibles, à la disposition des professionnels. Au contraire, "les périodes de chômage sont l'occasion d'un brassage en termes de qualifications professionnelles" alors que "près des trois quarts des demandeurs d'emploi retrouvent un emploi différent de celui occupé précédemment, en termes de métiers et de qualification".
Au passage, le rapport bat en brèche l'idée que les chômeurs refuseraient de retravailler dans des secteurs éloignés du leur, qui a sous-tendu la loi de 2008 les obligeant à accepter les offres d'emploi dites "raisonnables". "Seuls 15 % refusent tout emploi inférieur à leur qualification", les cadres faisant davantage la fine bouche que les ouvriers non qualifiés (seuls 10 % refusent une mobilité descendante). "Le refus de formations proposées par Pôle emploi sont rares", précise enfin le rapport.
http://www.lepoint.fr/actualites-econom ... 6/0/419795
"Complexité du montage financier des dossiers", attente moyenne souvent supérieure à six mois pour démarrer une formation, forte déperdition de demandeurs entre le moment où ils évoquent un besoin de formation et celui où cela démarre : l'accès insuffisant des chômeurs à la formation est un constat récurrent fait en 2006 par le ministère (Dares) et la Cour des comptes en 2008. Le problème est encore plus criant avec la crise et le rapport, fruit d'un groupe de travail qui s'est réuni entre octobre et décembre 2009 sous la présidence de Jean-Marie Marx, ex-directeur général adjoint de l'ANPE, vient contredire les assurances données par les pouvoirs publics.
On assiste à "une forte érosion fin 2008-début 2009" du nombre de demandeurs d'emploi ayant suivi une formation "qui ne correspond pas uniquement à des mouvements saisonniers, et qui n'a pas été complètement corrigée", souligne le document dévoilé par la lettre spécialisée le Quotidien de la formation. Les données Insee de janvier à septembre 2009 font apparaître 450.000 entrées en formation de demandeurs d'emploi, pour environ 516.000 en 2008, et nettement moins qu'en 2005 (637.000)...
Besoin d'un système informatique qui recenserait toutes les offres de formation
Le rapport note aussi "une lente érosion depuis 2005" du nombre de sorties des listes Pôle emploi pour une entrée en stage, "malgré un pic à l'été 2009". Par ailleurs, "les actions de formation liées à une embauche connaissent un recul marqué" et les entrées en contrat pro et en apprentissage ont chuté de respectivement -21 % et -8 % sur la période janvier-octobre 2009, de mauvais chiffres en partie dus à la crise.
Mais pas seulement, "les formations proposées aux demandeurs d'emploi ne sont pas pleinement utilisées", note le rapport, avant de préconiser une meilleure orientation et la création d'un système informatique qui pourrait évoluer vers une centrale de réservation de formations disponibles, à la disposition des professionnels. Au contraire, "les périodes de chômage sont l'occasion d'un brassage en termes de qualifications professionnelles" alors que "près des trois quarts des demandeurs d'emploi retrouvent un emploi différent de celui occupé précédemment, en termes de métiers et de qualification".
Au passage, le rapport bat en brèche l'idée que les chômeurs refuseraient de retravailler dans des secteurs éloignés du leur, qui a sous-tendu la loi de 2008 les obligeant à accepter les offres d'emploi dites "raisonnables". "Seuls 15 % refusent tout emploi inférieur à leur qualification", les cadres faisant davantage la fine bouche que les ouvriers non qualifiés (seuls 10 % refusent une mobilité descendante). "Le refus de formations proposées par Pôle emploi sont rares", précise enfin le rapport.
http://www.lepoint.fr/actualites-econom ... 6/0/419795