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Le crépuscule des petits dieux.

Publié : 08 janv. 2006
par Ribouldingue
Le crépuscule des petits dieux. Editeur : Grasset
Auteur Alain Minc

A lire avec un livre précedement recommandé
(Cet Etat qui tue la France
de Nicolas Lecaussin)
A ce sujet, quelqu'un l'a-t-il lu maintenant ?

Concernant le livre d'Alian Minc, il me semble qu'il contient une définition interessante du populisme dont nous sommes ( à mon sens) aujourd'hui victime.



Nous assistons à la mort des élites ou plus prosaïquement à la disparition de la classe dominante telle que Marx l'avait mise en scène : la communauté se dissout, qui réunissait les détenteurs de tous les pouvoirs, politique, économique, médiatique, intellectuel. Ce n'est pas simplement l'effet du populisme dont le marqueur idéologique demeure la haine à l'égard de ceux d'« en-haut ». C'est évidemment le résultat des lâchetés et des faux pas des élites elles-mêmes. Mais c'est surtout le résultat d'une société « hyperdémocratique », dirigée par l'opinion et les médias. De là l'apparition, à la place des anciennes élites, d'une élite de notoriété qui recherche l'influence à défaut du pouvoir, le salut individuel plutôt que des intérêts de classe. Son poids réel est illusoire : ce sont, désormais, par un étrange retour de balancier, les hommes qui font l'histoire et non plus les forces sociales. Le crépuscule des petits dieux est donc irréversible. » Alain Minc

Publié : 08 janv. 2006
par toit_de_chôme
Je dirais que notre société est tout sauf "hyperdémocratique" si je suis (verbe suivre) le raisonnement de la citation.

Qu'est ce qu'une "société démocratique" d'abord ? Cela ne veux rien dire. La société est composé d'un peuple, point. Nos élites sont eux même une partie du peuple. Ah oui, c'est vrai la plupart d'entre nous associe "peuple" et petite gens + moyenne gens (la majorité d'entre nous quoi !". Nous avons donc une partie du peuple étiqueté "elite" ou "d'en haut".

Je ne suis pas d'accord avec cette analyse parce que je pense que notre société n'est pas dirigée par l'opinion ou les médias, mais par une fraction de l'elite qui utilise l'opinion et les principaux médias comme des outils. Cette fraction décide de ce qui doit etre jugé comme "normal" en employant un langage simple, des arguments simples face à un évenement médiatique. Comme Sarkozy face aux problemes de banlieues ou De Villepin avec son projet de baisse du chômage en 6 mois. (attention je suis tres tres loin de les encenser ...). Avec des mots du style "les Français sont comme ceci ou comme cela" ou "le peuple est comme ça" et autre généralisations en tout genre, un grand nombre d'esprits est manipulé.

Au fait, qui connait les dégats causés par l'expression "c'est normal" ? Et bien difficile. Et quel est l'argument utilisé pour justifier une politique quelconque pour un journal TV pour faire entrer une idée ? Un micro trottoir avec une personne qui dit "c'est normal". Efficace en direction d'un auditorat qui désire s'informer sans avoir l'obligation de réfléchir.

Et quelle entité est à l'origine de ces opinions et du contenu des médias ?

Publié : 08 janv. 2006
par Invité
Avec des mots du style "les Français sont comme ceci ou comme cela" ou "le peuple est comme ça" et autre généralisations en tout genre, un grand nombre d'esprits est manipulé.
Des"éminents" enseignants ont pondu récemment une étude sur la non-transposabilité du modèle Danois en France, tout simplement parce que ce système repose sur le civisme et que les Français sont tous des roublards ! Étude officiellement transmise au Ministre du Travail.

Sauf que cette étude est pondue par deux auteurs gaulois de pure souche. Une étude de roublards en fait.


P.PERRIN

Publié : 09 janv. 2006
par superuser
On savait les chômeurs fraudeurs (et fainéants), mais dire que tous les Français sont aussi comme ça, c'est extraordinaire ! C'est de la stigmatisation et de la diffamation généralisées.

Ne plus être roublard = adhérer à la nécessité de l'impôt

Ceci n'est envisageable que si 1°) nos dirigeants donnent l'exemple en ne se comportant pas comme des roublards de première, et si 2°) nos institutions permettent de contrôler véritablement l'usage des fonds publics. Ce qui n'est pas le cas.
3°) Le discours politique dominant - ultralibéral, individualiste - discrédite constamment l'impôt. D'ailleurs, dans son immense hypocrisie, l'ultralibéralisme a toujours encouragé la roublardise en prônant le contraire (enfin, en disant que les Français et les chômeurs sont des roublards)...

Quant à Alain Minc, je l'ai vu l'autre soir faire sa promo chez Fogiel : il manque vraiment de finesse et de psychologie et ne m'a pas convaincue. En ce sens, je rejoins le raisonnement de toit_de_chôme.

Publié : 09 janv. 2006
par tristesir
C'est tous les ans (tous les cinq ans?) qu'un type qui appartient
à l elite proche de tous les courants ultra-liberaux, vient nous raconter que les elites sont en train de disparaitre: j ai envie d applaudir des deux mains mais je sais bien qu il n en ait rien.

Ce genre d'anerie me rappelle toujours:
la supreme astuce du malin (le diable) c'est de nous faire croire qu'il n'existe pas.