L'Emploi et le Chômage en Débats

http://archives.nouvelobs.com/recherche ... ?id=135083
" «Il faudrait solidariser les chômeurs, mais dans le bon sens, plutôt que d'attendre que cela devienne incontrôlable. Je ne suis pas historien, ni politicien, ni prédicateur, mais je sais qu'à un moment donné, par un simple effet statistique, les isolés se regrouperont.» Pour se mutiner. Et pas forcément gentiment: «L'histoire a montré que la colère des gens désespérés, si elle est manipulée, peut amener des catastrophes terribles», dit-il en imaginant ce que pourrait devenir une démocratie vidée de ses citoyens et abandonnée aux extrémistes."

Chomeur ce n est pas une religion , nous n avons pas tous les memes idees et nous ne vivons pas les memes situations: chomage de longue duree, de courte duree, de moyenne duree,
ASS etc
le chomage ne gomme pas les differences sociaux professionnelles.
C'est une raison pour laquelle je pense que les chomeurs dans leur ensemble n'arrivent pas à se structurer comme groupe d influence.
chomeur=pauvre n'est pas conforme à la realité, cela n'a rien de systematique (bien qu evidemment lorsque tu es au chomage ton niveau de vie ne peut que baisser meme si tes allocations ne sont pas proches de 0)

Le problème du chômage ne se réduit pas uniquement aux revenus mais induit aussi un rejet de l'individu.
Nous avons tous été éduqués et préparés à assurer notre existence par le travail.
Ne pas trouver sa place dans la société est le point commun de tous les chômeurs (sauf pour les 0, 02 % qui se démarquent des autres).

Etre à l ASS ou au RMI rend encore plus insupportable le chomage à priori.
Il y a probablement des gens qui en sont à la 2eme ou 3eme generation de chomeurs longue duree: le travail perd de son sens.
Il est connu (lu sur ce site je crois) que plus ton allocation de chomage est importante plus tu retrouves rapidement un emploi et que tu echappes au rejet dont tu parles.

Il est vrai que nous sommes eduques et prepares à assurer notre existence par le travail: c est bien un drame en periode de chomage massif, nous devenons nos propre bourreaux et nous faisons notre, à notre corps defendant, l ideologie ambiante (vehiculee par les medias et les gouvernements):
"chomeur faineant", "voleur", "parasite".
Cela ne nous aide pas du tout à sortir de cette situation
mais peut etre qu on ne veut pas que nous sortions de cette situation: "le travail ca se merite"

Ne pas trouver sa place dans la societe

peut etre que cette place n existe pas? (sans provocation)
mais nous avons une existence à mener, c'est pour moi le plus important.

Ne pas trouver sa place dans la société est le point commun de tous les chômeurs

Seulement ceux qui sont en chomage longue duree je pense
les autres ne doutent pas encore j imagine.
Le chomage pour certains c'est comme les accidents de voiture c'est seulement pour les autres.

Etre au chômage, c'est la perte de son identité sociale.

Quelle est la question qui vient à l'esprit quand on fait la connaissance de quelqu'un ?

C'est : "Vous faites quoi dans la vie?"

Et quand vous dites que vous êtes au chômage, l'ambiance n'est plus tout à fait la même.

Et ne pas avoir d'identité sociale, c'est une terrible dévalorisation de soi pour la majorité de celles et de ceux qui n'ont plus leur place dans la société.
Il faut un énorme travail sur soi-même pour trouver d'autres valeurs et ne pas sombrer.
Certes, il y a le problème du salaire qui est une nécessité vitale, mais il y a aussi le besoin d'avoir une reconnaissance sociale.
Ou nous sommes intégrés, ou nous sommes exclus. Il n'y a pas de juste milieu même pour les chômeurs indemnisés.

Et ce n'est pas la politique actuelle qui va améliorer cet état de fait puisque les chômeurs sont actuellement catalogués de fraudeurs.
En fait, on ne punit pas les DE de ne pas avoir de travail (y'en a pas pour tout le monde), on veut les punir de ne pas travailler et ce n'est pas tout à fait pareil.

François Golleau fait partie de nos adhérents.

Voici son portrait de chômeur et autres écrits publiés sur ce site.

J"ai été trés sensible aux texte de François Golleau. J'adhère à sa sensibilité et à sa neutralité. Ce qui est loin d'être le cas sur ce forum.

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