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Rennes : Procès des inculpés de la manif

Publié : 10 janv. 2010
par Pili
Bonjour,

A Rennes, lors de la manifestation des chômeurs et de précaires du 5 décembre dernier, les forces de l'ordre ont chargé les manifestants, en ont blessé certains, et arrêté 4 manifestants qui ont été inculpés. Ils passent en jugement le 18 janvier.

:arrow: Rappel des faits :
http://www.actuchomage.org/200912071039 ... ordre.html

:arrow:
Communiqué faisant suite à la conférence de presse du 7 janvier 2010 du MNCP2008 de Rennes

1- Démonstration de la manifestation du 5 décembre comme un coup monté de la part des forces de l’ordre et de la préfecture en complicité avec la mairie. Eléments à l’appui :

. Le Télégramme de Brest annonce la veille que la manifestation ne serait plus une manifestation de chômeurs mais d’anarcho-autonomes.

. Nous apprenons seulement sur place que la manifestation est interdite. Mais contrairement au 17 octobre 2009, où on a pu observer que la préfecture était capable de se donner les moyens matériel d’interdire une manifestation, ici l’interdiction reste verbale, ce qui fait qu’on nous laisse quand même partir mais avec une présence policière qui flaire à plein nez la provocation et le traquenard.

. Lors du défilé, la présence policière est sans cesse plus provocante. Boulevard de la Tour d’Auvergne les forces de l’ordre vont même jusqu’à nous encercler, ne nous laissant aucune échappatoire, comme s’ils cherchaient à provoquer des débordements. Quand on nous laisse repartir c’est sous un encadrement policier délirant où il est impossible de ne pas voir qu’ils veulent attraper des individus déjà ciblés.

. On arrive quand même sereinement à la maison des associations pour y tenir notre AG, dans une salle réservée la veille. C’est là que la stratégie des forces de l’ordre se referme sur nous avec la complicité de la mairie. La directrice nous interdit l’accès à la salle . On prend la mesure du traquenard quand on sait que :

- la directrice nous avez dit qu’elle ne serait pas là ce jour-là car elle partait en w.e.

- sa présence montre déjà que quelquechose s’était décidé au-dessus et sans doute la veille pour qu’elle puisse annuler son w.e.

- par ailleurs son argument comme quoi il y aurait trop de monde par rapport à la capacité de la salle ne tient pas, puisqu’au moment où elle nous refuse l’accès elle ne peut voir au plus que 40 personnes pour une salle limitée à 80

- Le directeur du 4 bis (lieu municipal contigüe à la maison des associations) nous confirmera ultérieurement que le refus de la salle avait déjà été décidé au moins le matin

- De plus, la bac rentre dans les locaux par derrière pour nous expulser en 5 minutes, alors que cette démarche nécessite au moins l’accord de la mairie et de cette même directrice. Or celle-ci, à aucun moment pendant la négociation, n’a eu l’occasion de s’entretenir avec quiconque autre que nous.

- Tout cela montre bien que le refus d’accès à la salle avait été décidé bien avant pour laisser libre cours à l’intervention des forces de l’ordre, quelque soit la teneur de la manifestation.

. Cette analyse de la situation est renforcée par le fait que ce n’est pas n’importe qui qui a été interpellé lors de l’assaut de la police. Ils ont attrapé Antoine, figure connue à Rennes, qu’ils souhaitaient avoir depuis longtemps comme en témoigne le réquisitoire délirant du procureur lors de la comparution 2 jours plus tard. La police et le procureur essayent de fabriquer une figure repoussoir à Rennes et n’hésitent pas pour cela à fabriquer une histoire à coup de faux témoignages pour tenter de prouver contre toute évidence que c’est lui qui a jeté un œuf de peinture sur un agent de la bac.


2- Fabriquer une histoire fausse pour légitimer l’action de la police

. Autour de cette histoire d’œuf, la police va tenter de grossir le geste en inventant une substance corrosive avec saisie de la police scientifique de Paris…, alors même qu’il ne s’agissait que de peinture et que plus d’un manifestant en a reçu des projections sur la peau ou sur leur vêtement sans aucun désagrément.

. L’agent touché aura soit disant été grièvement atteint, avec 1 journée d’ITT à la clé… alors même que ce dernier est resté dans la manifestation jusqu’au bout et n’a pas été le dernier à se déchaîner sur les manifestants en fin de manifestation.

. A l’appui de cette thèse de violence sur agent, la police fabrique des faux témoignages grossiers :

- le principal témoin, à savoir l’agent ayant reçu le projectile commence par situer le geste à 14h30, avant de refaire un autre procès verbal se rendant compte qu’à cette heure non seulement la manifestation n’était pas encore partie mais qu’en plus l’accusé avait les preuves de sa présence à « speed rabbit » à cette même heure.

- Ce même témoin va également certifié avoir été évacué pendant la manifestation alors que tout manifestant aura pu constater sa présence jusqu’au terme de la manifestation, ces marques de peinture noire au visage et son air de vouloir prendre sa revanche ne pouvant passer inaperçus.

- Ce même témoin va se contredire grossièrement à nouveau en affirmant dans un premier procès verbal ne pas avoir pu distingué clairement le coupable. Dans un second temps celui-ci déclarera bien connaître Antoine comme activiste notoire à Rennes. Dans un troisième temps il déclarera pouvoir reconnaître le dit Antoine à partir de photos, alors même qu’il disait bien le connaître…

. Par contre les témoins pouvant être favorables à la défense et pouvant apporter des éléments sur les violences policières se taisent étrangement. Les responsables de la maison des associations, du 4 bis et des champs libres refusent de témoigner arguant du risque de perdre leur poste alors même qu’ils s’affirment solidaires avec les inculpés et choqués des violences policières. Les salariés de ces structures ayant assisté à l’agression policière n’osent pas témoigner par peur, d’autant plus que leurs directions ne l’osent pas non plus.


3- La réalité objective des violences policières

. Il ne s’est rien passé durant cette manifestation. L’histoire de l’œuf est simplement ridicule. D’une part, il ne s’agissait que de peinture. D’autre part la destination de ces œufs était tout autre. Le mouvement des chômeurs avait en effet décidé de laisser des traces sur le passage de la manifestation en se permettant de redécorer les devantures de quelques institutions représentant la gestion du chômage et de la précarité afin d’afficher clairement son hostilité à l’égard du traitement du chômage et de la précarité. Que ces œufs aient eu un autre usage cela tient uniquement aux provocations policières et à l’atteinte au droit de manifester qui ne pouvait rester sans geste de réaction. Vous conviendrez avec nous que ce geste relève plutôt de la blague potache que d’une agression préméditée de longue date, comme tente de le faire croire le procureur.

. Reste que le procès pour violence contre agent est d’un pur cynisme quand les violences ont clairement été du côté de la police. A preuve, le nombre de blessés du côté des manifestants. Un blessé grave avec des séquelles cérébrales irréparables. 2 filles blessées sérieusement : une arcade sourcilière éclatée avec points de suture et 7 jours d’ITT, une touffe de cheveux arrachés qui ne repousseront pas. Plusieurs certificats de coups et blessures. Il y a à ce jour 3 plaintes déposées pour violences policières.


4- Les intentions des autorités derrière ce coup monté

Cette histoire vise à la fois un mouvement de chômeurs qui se donne les moyens de son auto-organisation, dans une période de crise où les autorités ne peuvent gérer le chômage qu'à coup de contrôle et d'injonction au travail toujours plus renforcés. Il s'agit pour les pouvoirs en place d'étouffer dans l'oeuf l'émergence de tels mouvements de contestation. Mais au-delà du mouvement de chômeurs, il est notable que depuis quelques années le pouvoir tente de s'en prendre aux mouvements de contestation auto-organisés en fabriquant la figure de l'ultra-gauche (ou anarcho-autonome) repoussoir, sensée marginaliser et rendre infréquentable tout mouvement qui se donne les moyens de perturber l'économie, à l'image de ce qu'on pu être à une époque des grèves de travailleurs, et qui affiche ouvertement sa défiance à l'égard des institutions.

Le mouvement de chômeurs de Rennes, autant que d'autres mouvements comme le DAL ou la grivélerie à Rennes, ne se laisseront pas expulser de l'espace public aussi facilement.

Nous appelons dès le samedi 16 janvier, à 15h place de la mairie, à se réapproprier la rue à travers une manifestation pour la grève des chomeurs et en soutien aux 4 inculpés du 5 décembre.
:arrow: Conférence de presse du 7 janvier
part 1
http://www.dailymotion.com/video/xbsfgb ... nf-de_news

part 2

http://www.dailymotion.com/video/xbsig7 ... nf-de_news

part 3
http://www.dailymotion.com/video/xbsnew ... nf-de_news

http://www.pourdesdroitsnouveaux.org/sp ... article117
Contact : mcpl2008@gmail.com

Re: Rennes : Procés des inculpés de la manif

Publié : 10 janv. 2010
par maguy
Les oeufs : armes de destruction massive ????? :roll:

C'est le droit de manifester qui est remis en cause :evil:

A quand la grève des chômeurs!

Publié : 12 janv. 2010
par Pili
Pour info le tract du Mouvement des Chômeurs et Précaires en Lutte de Rennes
A quand la grève des chômeurs ?


Un spectre hante le pouvoir sarkozyste: celui d'un mouvement de chômeurs.

Entendons nous bien: un mouvement de chômeurs, c'est un mouvement de mauvais chômeurs. Le "bon" chômeur n'est plus un « chômeur », c'est un demandeur d'emploi (D.E.), "public-cible" du Pôle du même nom. Il ne tient pas à se faire remarquer, hormis, bien sûr, par un employeur. Le "demandeur d'emploi" se construit à l'envers de l'image repoussoir du mauvais chômeur, ce glandeur qui mène une vie de pacha avec ses 454 euros par mois, et qui ne se sent pas redevable à la société qui lui concède, d'ailleurs temporairement et sous conditions, le droit de survivre, là où les loyers sont encore accesssibles. Le "demandeur d'emploi" modèle travaille donc, sans cesse: il refait cent fois son CV, il envoie des milliers de lettres de motivation, il "enquête" pour mieux "cibler" les "gisements d'emplois", il accepte de bonne grâce les ateliers CV, les simulations d'entretien, les bilans de compétences, les stages gratuits, les Evaluations en Milieu de Travail (70 h de travail bénévole), il en redemande. Il apprend grâce aux ateliers de "coaching" qu'un ami est un partenaire, que rencontrer quelqu'un se dit tisser un réseau, qu'un savoir-faire est une compétence, et que ce qui fait la dignité d'un être c'est la valeur et le potentiel d'expansion de son capital-compétences. Bref, il travaille à son employabilité; il travaille à devenir l'employé idéal, l'exploité qui n'a pas d'autre exploiteur que lui-même, et se charge de remettre au pas l'indolent, le récalcitrant, le chômeur qui sommeille en lui. Un employé idéal, c'est à dire un auto-entrepreneur, un homme économique intégral.

Bien sûr, comme avec tout modèle, il y en a qui feront semblant : les uns qui joueront à incarner ce rôle, pour renvoyer incessamment à leurs subordonnés à quel point ils ne sont pas à la hauteur ; les autres, qui feront juste assez de grimaces convenues (de « démarches ») pour qu’on leur fiche la paix. Bien sûr, il y aura, comme dans toute compétition, des gagnants et des perdants. Certains deviendront cadres, golden boys, managers, et accepteront les "responsabilités" qui placeront toute leur vie sous le signe de l'évaluation monétaire; et d'autres accepteront ou se feront imposer par Pôle Emploi des boulots de larbin qui, au contraire de les aider à monter dans l'échelle sociale, les maintiendront à vie dans ce triste rôle de main d'oeuvre précarisée, qu'il faudra encore mériter parce que d'autres-attendent-à-la-porte. D’autres, enfin, trouveront la « bonne planque » que tous les autres vont leur envier (Privilégiés de fonctionnaires ! etc…).

Ce qui importe au pouvoir par dessus tout, c'est de nous occuper, c'est de nous voler notre temps. Partout, il y a des « mauvais chômeurs » qui étudient, qui créent, qui animent des associations, qui se mêlent de politique, qui expérimentent d'autres manières de vivre, de travailler, d'enseigner sans exploiter ni les hommes ni la nature, de manière égalitaire et coopérative, des « mauvais chômeurs » pour qui le boulot signifie d’abord mettre de côté ses attachements. Des gens pour qui le salariat et le marché sont inséparables des catastrophes sociales et écologiques actuelles, et qui, autant que possible, préfèrent s'y soustraire. Ces gens-là, il faut pour le pouvoir les empêcher de travailler, parce que leur travail véhicule une manière de penser qui si elle se diffusait, donnerait confiance aux innombrables qui, parce qu'ils se sentent isolés, hésitent encore à entrer en conflit ouvert avec les institutions telles que Pôle Emploi, et se contentent d'esquiver leurs attaques.

Un mouvement de chômeurs et précaires n'est pas un mouvement corporatiste, pas même un mouvement des "exclus" ou de toute autre catégorie médiatico-sociologique. La crise a appris à ceux qui l'ignoraient encore que bien peu pouvaient se targuer d'une situation garantie, hormis les dirigeants des banques, des entreprises, des médias, des partis politiques et des syndicats institutionnels. Le chômeur, au fond, ce n'est pas tant le "privé d'emploi" que celui qui refuse, au sein de la firme globale qu'est cette société, d'être affecté à telle ou telle tâche selon les exigences du patronat, ou du gouvernement, ou du Pôle Emploi qui veut "faire du chiffre". La lutte des chômeurs intéresse directement celle des travailleurs. Refuser un job pourri ou un stage intensif de coaching, empêcher la radiation ou la suppression d’allocations n'est pas différent de refuser une augmentation des cadences, des licenciements ou des baisses de salaire.

Notre mot d'ordre est simple: grève des chômeurs. Faisons grève de notre supposée évidente condition de demandeurs d'emploi, d'auto-entrepreneurs. Assumons-nous comme des travailleurs produisant des relations humaines différentes, coopératives, non marchandes, alternatives au monde de l'entreprise. Nous savons aussi que notre travail, associatif, coopératif, écologique, le tissage de liens amicaux, les formes de solidarité sont d'ores et déjà exploitées par un nouveau capitalisme "vert" qui rêve de tirer un profit maximal de la réparation des désastres accumulés par le capitalisme industriel, et qui a besoin de puiser parmi les contestataires la manière plus "respectueuse" et "humaine" de nous faire travailler demain dans leurs bio-entreprises durables. La grève des chômeurs, c'est une grève de l'exploitation: non seulement nous ne voulons pas de leurs sales boulots, mais nous ne voulons pas qu'ils exploitent le nôtre, celui qui a pour nous du sens, pour faire survivre leur système en déroute.

La grève des chômeurs, cela signifie trois choses. Premièrement, s'organiser pour empêcher l'application des politiques gouvernementales de gestion du chômage et de la précarité, qui se traduiront notamment par la suppression de tout revenu aux chômeurs qui refuseront deux offres dites raisonnables ou la moindre "action" prescrite par le Pôle Emploi, ou encore rateront un rendez vous. Cela implique qu'à chaque problème « individuel » de dossier, il soit répondu promptement et efficacement par l'action collective, et non par d'interminables et le plus souvent inutiles recours. Deuxièmement, agir collectivement contre les voleurs de temps, les exploiteurs de l'attention que sont Pôle Emploi, mais également toutes les entreprises privées qui prospèrent de la saturation préméditée de ce dernier: il s'agit des boîtes d'intérim, de placement privé, de coaching et de consulting, des associations d'insertion, qui disposent également d'un pouvoir souverain sur les revenus des chômeurs. Troisièmement, affirmer une idée positive, politique du travail, par laquelle nous cherchons à nous organiser de manière égalitaire et coopérative pour accroître notre autonomie à l'égard du marché, en renforçant nos liens avec les travailleurs en lutte, tant à partir de la réappropriation commune de gestes de travail que de gestes politiques. (On mentionnera à ce sujet les ouvriers de Philips à Dreux qui viennent, face à la menace de fermeture de l'usine, de décider en assemblée générale de relancer la production en autogestion.)

Il n'y aura pas de mouvement en dehors d'une grève des chômeurs, d'une suspension de l'atomisation des situations individuelles, d'un désir partagé par le salarié ou le cadre licencié, l'étudiant-sans-débouché, le fatigué de l'intérim, l'ouvrier au chômage technique, le militant associatif, le demandeur d'asile, le cinéaste indépendant, le paysan non productiviste, de reprendre en main tout le temps volé par un système qui veut nous occuper à ravager les mondes sensibles comme à dessécher l'intelligence. Pas de plein emploi, merci; plutôt une pleine réappropriation de la vie.


Mouvement des Chômeurs et Précaires en Lutte de Rennes, 22, rue de Bellevue, 35700 Rennes, mcpl2008@gmail.com (pour tout problème de dossier, connaître les heures de réunion ou de permanence, écrivez-nous à cette adresse mail)

Rendez-vous :
MANIFESTATION SAMEDI 16 JANVIER 15 H PLACE DE LA MAIRIE pour la grève des chômeurs et le soutien aux inculpés de la manifestation du 5 décembre, suivie d’une ASSEMBLEE GENERALE

RASSEMBLEMENT LUNDI 18 JANVIER 15 H 30 CITE JUDICIAIRE, pour soutenir les inculpés à l’occasion de leur procès.

Re: Le mot "grève" est totalement inapproprié !

Publié : 13 janv. 2010
par superuser
Les mots ont un sens.
On ne peut pas parler de "grève" à propos des chômeurs. La grève est un droit réservé… à ceux qui travaillent.
De plus, le mot "grève" renvoie à des méthodes de lutte classiques qui n'ont - hélas - que peu d'effet.

Je déplore cette intro qui sonne comme un pétard mouillé :
«Un spectre hante le pouvoir sarkozyste : celui d’un mouvement de chômeurs»... :lol: :lol: :lol:
Personnellement, je n'y crois pas une seconde !
Le pouvoir sarkozyste, qui succède à des décennies de politiques - de "gauche" comme de droite - de régression sociale et de formatage idéologique de la population, dispose en sus d'un arsenal répressif particulièrement bien rodé. Désolée de le dire mais le pouvoir sarkozyste ne craint ni une révolte des salariés, ni une révolte des chômeurs ! :lol:
D'ailleurs, Seb Musset l'explique très bien dans son billet sur «La guerre du travail… sans travail».

Dommage, parce que l'analyse du "bon" et du "mauvais" chômeur est excellente. Elle dénonce l'absurdité d'un système et d'un mode de pensée aussi dominateurs (pour ne pas dire esclavagistes) qu'archaïques. Elle remet en question la centralité du travail dans notre société, son contenu, son rôle et son utilité, et réaffirme la nécessité d'un retour à des valeurs humaines ainsi qu'à une vraie répartition des richesses. Le questionnement est non seulement économique, mais philosophique.

Au delà d'un appel à une organisation/lutte collective (qui n'inspire qu'une poignée de bonnes volontés, toujours les mêmes, on le sait, car pas plus hier qu'aujourd'hui les chômeurs ne sortiront pas de chez eux pour aller protester/s'afficher dans la rue),
à la place du mot "grève" il aurait fallu employer les mots REFUS par la RÉSISTANCE PASSIVE ou le SABOTAGE,
et insister sur LE POUVOIR DE NUISANCE du salariat et des chômeurs : quand les "promenades digestives" (initiées par des syndicats complaisants) et les actions "coup de poing" ne servent à rien sinon se faire tabasser/arrêter par la police (les manifestants de Rennes en savent quelque chose…), expliquer que L'INERTIE EST AUSSI UNE FORCE qui peut saper les bases du système, l'instiller dans l'esprit des gens est aussi fondamental qu'innovant.

Je renvoie à cet essai de Guillaume Paoli, philosophe et initiateur du mouvement berlinois des «Chômeurs Heureux» dont il rédigea le manifeste en 1996, «L'éloge de la démotivation», chroniqué par mes soins. Au moment où descendre faire du bruit ne sert plus à rien, il propose une lutte silencieuse au quotidien, discret mais véritable travail de sape qui agit en profondeur.

Une HONTE !

Publié : 13 janv. 2010
par Yves
Je vous recommande vraiment le visionnage de la conférence de presse des inculpés de Rennes (liens dans la contribution de Pili).

C'est un doc qui mérite d'être vu et largement diffusé.

D'un côté des mecs poursuivis pour avoir balancé un œuf de peinture aux forces de l'ordre, alors que le traquenard policier ne fait aucun doute.

De l'autre, un de ces mecs bastonné par les flics, hospitalisé 6 jours, avec des problèmes neurologiques graves, présents et à venir, à la suite des coups reçus (à la tête et sur la nuque).

Ceci illustre - malheureusement - l'état de délabrement de notre démocratie et d'un droit fondamental : celui de manifester.

Ceci illustre la volonté d'étouffer tout mouvement de résistance sociale.

Des chômeurs et précaires interdits de manifester, de se rassembler (alors qu'une salle avait été réservée). Des chômeurs et précaires chargés par les forces de l'ordre, bastonnés et finalement inculpés… pour avoir lancé un œuf de peinture.

Ça résume bien le contexte nauséabond du moment.

Rennes. Prison requise contre un manifestant lanceur d’oeufs

Publié : 19 janv. 2010
par Pili
Rennes. Prison requise contre un manifestant lanceur d’oeufs

Rennes. Prison requise contre un manifestant lanceur d’oeufs

18 janvier 2010 à 21h39 -

Lors d’une manifestation des "chômeurs et précaires" le 5 décembre à Rennes, les policiers chargés du maintien de l’ordre avaient été la cible de projectiles irritants pour les yeux : des œufs, à l’intérieur desquels un mélange de solvant et de suie avaient été injectés.

Quatre jeunes, tous déjà connus pour leurs participations régulières aux rassemblements violents avaient été interpellés. Ils comparaissaient ce soir devant le tribunal correctionnel de Rennes, soutenus par une quarantaine de personnes présentes dans la salle d’audience, et près de 80 manifestants massés devant le tribunal où ils n’avaient pas été autorisés à pénétrer. Le procureur a requis une peine de six mois de prison dont une partie assortie du sursis à l’encontre de l’un des prévenus, déjà condamné pour des faits similaires. Il a requis des peines avec sursis pour deux autres, et une amende pour le quatrième. Un service d’ordre mis en place pour éviter tout débordement, devant le tribunal mais aussi à l’hôtel de ville où les "chômeurs et précaires" ont pris l’habitude d’aller perturber les séances de conseil municipal. Le jugement sera rendu le 1er février

Source http://www.letelegramme.com/ig/generale ... t-vilaine/ rennes-prison-requise-contre-un-manifestant-lanceur-d- oeufs-18-01-2010-742880.php

Pour rappel :

http://www.pourdesdroitsnouveaux.org/spip.php ?article117
http://www.pourdesdroitsnouveaux.org/sp ... article118


===> revoir la vidéo 3 par exemple sur la violence policière, honteuse et qui reste au dessus des lois !
http://www.dailymotion.com/video/xbt2cp ... nes-c_news

Re: Rennes : Procès des inculpés de la manif

Publié : 19 janv. 2010
par tristesir
Le pouvoir sent bien que la situation en France pourrait devenir explosive sur le front social et ce qui s'est passé en 2005 pourrait n'être qu'une plaisanterie par rapport à ce qui pourrait arriver.

Après le jugement de Jeudi noir, le procès de Rennes s'inscrit dans la continuité: il faut casser par tous les moyens les noyaux de la contestation.

Rennes: Sound System en soutien aux inculpé-e-s

Publié : 29 janv. 2010
par naejjm
forum@ac-reseau.org



Samedi 30 janvier 2010 à partir de 20h au bar La Bascule (2 rue de la
Bascule -à l'angle du Bd de Verdun) à Rennes.

Prix libre
en soutien aux inculpé-e-s de Rennes et de Poitiers (manif des
chômeurs/euses-précaires et journée anticarcérale)

avec:

dr dracula (ska, rocksteady, reggae)

funky primate (rythm and blues, northern soul, funk, modern soul)

co-organisé par la CNT 35 et le groupe anarchiste La Digne Rage

http://img5.hostingpics.net/pics/525541 ... final_.jpg

Un membre du collectif de Rennes ...

Publié : 01 févr. 2010
par naejjm

Travaux d’intérêt général pour les manifestants du 5 décembr

Publié : 02 févr. 2010
par Pili
> Travaux d’intérêt général pour les manifestants du 5 décembre
>
> Justice
> lundi 01 février 2010
>
> C’est ce lundi, en début d’après-midi, que le tribunal de grande
> instance de Rennes a rendu son délibéré concernant quatre jeunes du
> mouvement des chômeurs et précaires qui avaient été interpellés lors
> d’une manifestation le 5 décembre dernier à Rennes. Une
> interpellation suite à des jets de boulettes contenant des
> hydrocarbures sur les policiers et des violences envers les forces de
> l’ordre. Le tribunal les a reconnus coupables des faits reprochés et
> les a condamnés à des peines allant de 80 à 40 heures de travail
> d’intérêt général. Lors de son réquisitoire, le procureur avait
> réclamé, pour le principal prévenu, une peine de 6 mois de prison
> dont 3 mois ferme. Les quatre prévenus sont également condamnés à
> verser 1 euro symbolique aux trois policiers qui s’étaient porté partie
> civile.
>Rajout de laurent du CIP :
En plus de la condamnation à "l'euro symbolique", les prévenus devront
rembourser les frais de justice des 3 flics (soit 150 € chacun)...
Le procureur (qui voulait de la prison ferme) explique se réserver le
droit d'interjeter appel, et il a 10 jours le faire...

2 des quatre prévenus ont été condamnés à 80 heures de TIG, un
troisième à 40 heures. Le quatrième a été condamné à une amende de 250 euros.
Les 4 ont également été condamnés à verser un euro de dommages et
intérêts à trois flics, partie civile.