Les associations reçoivent davantage de SDF âgés
Publié : 29 nov. 2005
PAUVRETÉ
La moyenne d'âge des sans-abri est en hausse. Et ils sont plus exposés que les autres à la détresse de la rue.
UN SANS-ABRI de 45 ans a été retrouvé mort hier matin à Paris. L'homme, dont l'identité n'a pas été révélée, a été découvert sans vie rue Cauchy (XVe). Le froid n'est que l'une des hypothèses de la cause du décès, les températures ayant remonté dans la capitale dans la nuit de dimanche à lundi. Il s'agit en tout cas du sixième SDF retrouvé mort en France, en moins d'une semaine.
On vieillit mal ou peu dans la rue. «Quel âge me donnez-vous ?» demandait dimanche soir un SDF devant Dominique de Villepin en visite à la cité d'hébergement André-Jacomet à Paris. Il avait 63 ans, mais en paraissait bien davantage. L'errance l'avait cassé.
Age moyen : 49 ans
L'association Morts de la rue a recensé, de février à octobre 2005, 112 décès parmi les SDF. L'âge moyen des personnes décédées est de 49 ans, alors que l'espérance de vie en France est de 76,7 ans pour un homme et de 83,8 pour une femme. Le froid n'est pas – et de loin – la seule cause : on meurt dans la rue autant en été qu'en hiver.
Le Secours catholique observe que l'âge moyen des personnes demandant son aide croît : «Les personnes de 50 à 59 ans sont de plus en plus fréquentes (12,9% en 1999, 15,5% en 2004). L'augmentation du nombre de personnes de 60 ans et plus est aussi significative (4,7% en 1999, 5,5% en 2004).»
Le refuge de la Mie de Pain, dans le XIIIe à Paris, a fait le choix de réserver les deux tiers de ses 442 lits à des hommes de plus de 45 ans. Sitôt ouvert à la fin d'octobre, il affiche complet. «A partir de 45 ans, c'est plus dur d'être dans la rue, affirme Jacques Bresson, directeur de cette association. Le corps marche moins bien, il est plus sensible à l'humidité.» Ces hommes ou ces femmes en errance ont tellement marché, bu, bagarré, affronté tous les temps...
Cet été, 10% des personnes qui se sont rendues aux soupes de nuit distribuées par l'Armée du Salut étaient âgées de plus de 70 ans. Elles ne vivent pas forcément à la rue ; mais leurs maigres ressources et l'isolement ne permettent pas toujours de faire face aux dépenses. L'hiver 2004, à Paris, une soixantaine de personnes âgées étaient là chaque soir. Le même constat a été fait à Lyon.
Précarité des seniors
Médecins du Monde indique que le nombre des patients SDF de plus de 60 ans augmente. Au Samu social de Paris, 2 420 des 11 801 personnes qui ont bénéficié d'un hébergement d'urgence en 2004 avaient cinquante ans ou plus. Si les statistiques n'indiquent pas ici une augmentation, c'est que les SDF «âgés» sont placés en maison de retraite dès que possible, y étant admis plus tôt que les personnes avec un domicile. Emmaüs, la Mie de Pain, les Petits Frères des Pauvres multiplient ces lieux d'accueil.
La précarité des seniors, qui s'est manifestée lors de la canicule de 2003, reste difficile à cerner. Soit, plus fragiles, ils meurent plus tôt ; soit, plus isolés, ils cessent d'exister socialement.
Source : www.lefigaro.fr
La moyenne d'âge des sans-abri est en hausse. Et ils sont plus exposés que les autres à la détresse de la rue.
UN SANS-ABRI de 45 ans a été retrouvé mort hier matin à Paris. L'homme, dont l'identité n'a pas été révélée, a été découvert sans vie rue Cauchy (XVe). Le froid n'est que l'une des hypothèses de la cause du décès, les températures ayant remonté dans la capitale dans la nuit de dimanche à lundi. Il s'agit en tout cas du sixième SDF retrouvé mort en France, en moins d'une semaine.
On vieillit mal ou peu dans la rue. «Quel âge me donnez-vous ?» demandait dimanche soir un SDF devant Dominique de Villepin en visite à la cité d'hébergement André-Jacomet à Paris. Il avait 63 ans, mais en paraissait bien davantage. L'errance l'avait cassé.
Age moyen : 49 ans
L'association Morts de la rue a recensé, de février à octobre 2005, 112 décès parmi les SDF. L'âge moyen des personnes décédées est de 49 ans, alors que l'espérance de vie en France est de 76,7 ans pour un homme et de 83,8 pour une femme. Le froid n'est pas – et de loin – la seule cause : on meurt dans la rue autant en été qu'en hiver.
Le Secours catholique observe que l'âge moyen des personnes demandant son aide croît : «Les personnes de 50 à 59 ans sont de plus en plus fréquentes (12,9% en 1999, 15,5% en 2004). L'augmentation du nombre de personnes de 60 ans et plus est aussi significative (4,7% en 1999, 5,5% en 2004).»
Le refuge de la Mie de Pain, dans le XIIIe à Paris, a fait le choix de réserver les deux tiers de ses 442 lits à des hommes de plus de 45 ans. Sitôt ouvert à la fin d'octobre, il affiche complet. «A partir de 45 ans, c'est plus dur d'être dans la rue, affirme Jacques Bresson, directeur de cette association. Le corps marche moins bien, il est plus sensible à l'humidité.» Ces hommes ou ces femmes en errance ont tellement marché, bu, bagarré, affronté tous les temps...
Cet été, 10% des personnes qui se sont rendues aux soupes de nuit distribuées par l'Armée du Salut étaient âgées de plus de 70 ans. Elles ne vivent pas forcément à la rue ; mais leurs maigres ressources et l'isolement ne permettent pas toujours de faire face aux dépenses. L'hiver 2004, à Paris, une soixantaine de personnes âgées étaient là chaque soir. Le même constat a été fait à Lyon.
Précarité des seniors
Médecins du Monde indique que le nombre des patients SDF de plus de 60 ans augmente. Au Samu social de Paris, 2 420 des 11 801 personnes qui ont bénéficié d'un hébergement d'urgence en 2004 avaient cinquante ans ou plus. Si les statistiques n'indiquent pas ici une augmentation, c'est que les SDF «âgés» sont placés en maison de retraite dès que possible, y étant admis plus tôt que les personnes avec un domicile. Emmaüs, la Mie de Pain, les Petits Frères des Pauvres multiplient ces lieux d'accueil.
La précarité des seniors, qui s'est manifestée lors de la canicule de 2003, reste difficile à cerner. Soit, plus fragiles, ils meurent plus tôt ; soit, plus isolés, ils cessent d'exister socialement.
Source : www.lefigaro.fr