Presse et media alternatifs : Que lirez-vous ?
Publié : 11 nov. 2009
par Pili
Bonjour,
Un articvle de notre ami Slovar
Presse et media alternatifs : Que lirez-vous, lorsqu'ils auront disparu ?
L'information est laconique et fout le bourdon : "Bakchich est en cessation de paiement"
C'est Libération, qui, après Rue89, l'annonce : "Le site satirique Bakchich.info, qui avait lancé fin septembre un hebdomadaire papier, Bakchich hebdo, pour tenter de sauver le groupe, va se déclarer lundi auprès du tribunal de commerce de Paris en cessation de paiement" - Source Libération
http://slovar.blogspot.com/2009/11/pres ... html#links
et relire l'article d'Yves : Internet : Tous les «amateurs» vont disparaître du 13 Septembre 2009
http://www.renovation-democratique.org/ ... le&sid=901
La Mainmise du Capital sur le Web
Publié : 11 nov. 2009
par Yves
Oui, d'ici 2 à 3 ans max, beaucoup de sites alternatifs vont crever.
Après l'effervescence du début des années 2000, où Internet était un champ ouvert aux démarches 100% commerciales et aux expérimentations "alternatives" (médias citoyens, sites associatifs, réseaux militants…), avec une audience globale qui se répartissait à 50/50 entre ces deux grandes familles d'acteurs, on assiste peu à peu à la mainmise du capital sur le Web.
Car, y être présent nécessite de plus en plus de moyens financiers pour toutes sortes de raisons : Sophistication des sites et des hébergements, référencement, animation, mise en ligne régulière d'infos, de vidéos…
Aujourd'hui, si vous ne développez pas une activité commerciale autour de votre présence sur Internet, vous ne pouvez pas tenir, sauf si vous bossez en bénévolat (comme nous). Mais le bénévolat a ses limites aussi. Et encore faut-il - quand même - débourser du pognon pour garder un site opérationnel et l' "adapter" aux évolutions technos (tous les 3 à 5 ans).
Les "alternatifs" (y compris ceux qui ont été lancés par des professionnels de l'info, ce qui est le cas de Bakchich, de Rue89, de Médiapart…) n'ont pas trouvé le modèle économique leur permettant d'équilibrer leurs comptes.
Même les Nouvelobs.com ou Figaro.fr perdent du fric. S'ils existent encore c'est parce qu'ils sont "renfloués" par les magazines et quotidiens qui les éditent (eux mêmes - notamment les quotidiens comme Libé ou Le Figaro bénéficient du fond de soutien à la presse).
On peut estimer que la plupart des sites d'information "alternatifs" ou associatifs disparaîtront. Et s'ils ne disparaissent pas à proprement parler, ils n'apparaîtront plus (ou pas) dans les moteurs de recherches Internet.
On assiste à une vraie recomposition du "paysage Internet". Et elle est très rapide.
Les "petits" et "sans pognon" - comme nous - s'épuisent pour rester visibles. Mais ils perdront leur visibilité pour des raisons évoquées dans l'article cité par Pili, plus haut.
Les "moyens" (comme Bakchich") n'ont pas trouvé le "business modèle" qui peut assurer leur financement.
Les "gros" (comme NouvelObs, TF1.fr…) s'adossent sur des médias papier ou télé qui assurent leur survie.
De plus, la part de marché des sites 100% commerciaux est de plus en plus importante et réduit d'autant la "fenêtre" des sites d'information (et autres sites militants, associatifs…).
Dans ce contexte, on peut dire qu'on ne s'en sort pas si mal, finalement.
Après 5 années, on existe toujours car, d'une certaine manière, nous avons trouvé la "formule".
Animation bénévole + financement assuré par un noyau dur de 300 à 500 militants.
Mais, comme je l'ai écrit plus haut, l'animation bénévole a ses limites.
Comme l'ont certainement constaté celles et ceux qui nous suivent depuis le début, nous réfléchissons à la formule idéale, celle qui nous permettra de tenir longtemps, sans nous épuiser à la tache, tout en disposant de moyens pour nous adapter aux évolutions technos (remplacement de matériels, nouvelle version de site…).
Nous renonçons à être "exhaustifs" sur les sujets qui nous intéressent (emploi, chômage, précarité, cohésion sociale…). Il y a encore quelques mois, le site était enrichi chaque jour de nouvelles infos. C'est fini !
Ce rythme quotidien n'est pas tenable à long terme (nous l'avons déjà tenu 5 ans, ce qui est remarquable).
Nous nous recentrons sur les infos essentielles, notamment nos engagements associatifs et ceux menés par les collectifs et associations de chômeurs.
Nous abandonnons donc notre vocation d'information pure, pour nous en tenir à notre sphère de compétences associatives.
ET je pense que c'est un bon choix.
Nous avons pris aussi le parti de nous appuyer sur une approche plus visuelle de nos sujets, par l'entremise de vidéos réalisées par nous-mêmes et par d'autres, ceci pour "coller" aux nouveaux modes d'utilisation d'Internet de plus en plus orientée sur l'image.
Nous pouvons nous le permettre car, en 5 ans, la base de données textes d'Actuchomage est d'unerichesse EXCEPTIONNELLE et qu'il est inutile de ressasser éternellement les mêmes analyses qui ont déjà été faites ici.
Ces 5 années de travail (assuré pour l'essentiel par Sophie) constituent aujourd'hui notre "fonds de commerce", si je peux m'exprimer ainsi.
En 5 ans, Actuchomage a acquis sa légitimité par un fonds éditorial de grande qualité que nous devons préserver… et enrichir à un rythme moins soutenu.
Maintenant, il convient de se focaliser sur les initiatives menées par nous ou par d'autres sur les questions qui nous mobilisent.
C'est "grosso modo" l'orientation de nous donnons à Actuchomage pour cette fin d'année et pour 2010, ceci pour soulager celles et ceux qui l'animent.
Car l'important pour nous, dans le contexte tendu évoqué plus haut, c'est de tenir, poursuivre cet engagement même d'une façon allégée.
Et on a pu se rendre compte (avec les reportages récemment diffusés sur France5) que cette option est satisfaisante.
Tout ça pour dire que nous ne ferons pas partie de la "charrette" des sites "alternatifs" qui disparaîtront dans les prochains mois si on continue dans cette voie et si nos lecteurs (adhérents et amis) continuent à nous soutenir.
Nous serons vite fixés car, début 2010, il faudra faire remonter un peu de sous pour pouvoir faire face à nos dépenses.
Les Ami-E-s d'Actuchomage seront-ils alors au rendez-vous ?
Yves - Un animateur du site