Après la réunion, le Premier ministre a reçu le recteur de la mosquée de Paris Dalil Boubakeur qui a réclamé des "paroles de paix" au gouvernement.
897 véhicules ont été brûlés et 253 personnes interpellées lors de la 9e nuit d'incidents en Ile-de-France et en province. A Aulnay-sous-Bois, 500 personnes se sont réunies pour dénoncer la violence.
Outre les 897 véhicules brûlés (656 en région parisienne), le procureur général de Paris Yves Bot a fait état de plusieurs bâtiments et entrepôts brûlés, samedi matin sur Europe 1. Il a ajouté que les incidents de la dernière nuit s'apparentaient à des "violences organisées".
Aucun affrontement n'a été relevé, ce qui confirme la stratégie d'évitement de la confrontation avec les forces de l'ordre adoptée depuis la nuit de jeudi à vendredi par les fauteurs de troubles. Toutefois, les forces de l'ordre ont réalisé beaucoup plus d'interpellations de fauteurs de troubles présumés que la veille (253 contre 7

. Il s'agissait d'une priorité d'action fixée aux policiers.
En Ile-de-France comme en province, les voitures brûlées l'ont été à chaque fois en petit nombre et souvent par propagation. Pour la première fois, vendredi, des véhicules ont été incendiés en journée en Seine-Saint-Denis et dans l'Essonne.
Le nombre de véhicules incendiés en région parisienne (voitures, bus, camions, deux-roues...) s'est établi à 656 contre 519 la veille.
Rassemblement à Aulnay-sous-Bois
Plus de 500 personnes se sont rassemblées samedi en fin de matinée devant la caserne des pompiers d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) à l'appel du maire qui voulait marquer ainsi que sa ville "ne cédait pas à la violence".
En Seine-Saint-Denis
- A Aubervilliers, deux entrepôts de textiles ont été la cible d'incendies.
- A Pierrefitte-sur-Seine, un engin incendiaire a été lancé "sur le mur d'une synagogue". Par ailleurs, plus d'une centaine de personnes ont été évacuées pendant la nuit après le déclenchement d'un incendie dans un parking souterrain sous leurs deux immeubles.
- A Epinay, une cinquantaine de jeunes cagoulés ont saccagé une dizaine de voitures.
Dans les Yvelines
- A Achères, une école maternelle a brûlé.
- Aux Mureaux, comme jeudi soir, une centaine de jeunes se sont regroupés, provoquant les policiers. En divers endroits, les forces de l'ordre ont constaté la présence de petits groupes très mobiles, qui ne recherchaient pas la confrontation directe mais semblaient envisager de commettre des dégradations disséminées.
En Seine-et-Marne
- A Meaux, un véhicule des sapeurs-pompiers a été détruit.
- A Torcy, le collège Jean-Monet est à moitié détruit.
Dans le Val-de-Marne
- A Champigny, un bus a été vidé de ses occupants et incendié.
- A Ormesson-sur-Marne, un important incendie s'est produit dans un magasin de meubles.
En Essonne
- A Corbeil-Essonne, une concession Opel et un dépôt de pneus ont brûlé dans le quartier des Coquibus, proche de la cité sensible des Tarterêts. Un policier y a été blessé par deux pavés.
- La mairie de Saint-Michel-sur-Orge a été ravagée en partie par un incendie.
- A Brétigny-sur-Orge, une école maternelle et primaire a été détruite en partie.
Dans les Hauts-de-Seine
- A Suresnes, un incendie s'est propagé de véhicule en véhicule dans un parking souterrain, entraînant la destruction de 36 voitures.
- A Clamart, selon une source policière, un enfant de dix ans a été interpellé avec une bouteille d'essence dans les mains tandis qu'à Boulogne, la police a arrêté un fauteur de trouble qui aurait aspergé quinze véhicules légers.
Dans le Val-d'Oise
- A Villiers-le-Bel, des tirs de grenaille en direction des policiers ont été signalés.
En Province
- A Cléon, près de Rouen, des inconnus ont lancé des bouteilles incendiaires dans un bus vendredi soir avant de s'enfuir. La conductrice et les passagers ont pu descendre juste avant que le véhicule ne fût détruit par les flammes. Résultat, samedi matin, les chauffeurs ont décidé d'exercer leur "droit de retrait" et n'ont pas pris leur service.
- A Strasbourg, 17 véhicules ont été incendiés dans la nuit de vendredi à samedi dans plusieurs quartiers.
- A Pau, 11 véhicules de tourisme ont été incendiés dans la nuit de vendredi à samedi dans le quartier sensible de l'Ousse-des-bois.
- A Toulouse, neuf véhicules ont été incendiés dans la nuit de vendredi à samedi dans différents quartiers, particulièrement dans celui du Mirail en bordure du périphérique.
- Dans l'agglomération de Bordeaux, dix véhicules et une salle pour les jeunes ont été incendiés.
- A Soissons, deux bus ont été incendiés sans faire de victime. Plus de 60 véhicules ont été incendiées dans le Nord et en Picardie.
- A Nice, une quinzaine de véhicules ont brûlé dans deux quartiers de Nice et deux communes de la périphérie.
- A Dijon, une dizaine de voitures ont été incendiées dans un parking souterrain.
A Epinay-sur-Seine, un hommage a été rendu samedi à l'homme tué le 27 octobre alors qu'il prenait des photos dans le quartier d'Orgemont.
200 habitants et élus de la commune de Seine-Saint-Denis ont observé une minute de silence, une cérémonie qui a été perturbée par un mouvement d'extrême droite.
Jean-Claude Irvoas, employé dans une entreprise d'éclairage public, prenait pour son travail des photos dans le quartier d'Orgement quand il avait été battu à mort par trois hommes.
Un incendie aux conséquences dramatiques
Mercredi soir, une femme handicapée de 56 ans a été gravement brûlée lors de l'attaque d'un autobus à Sevran (Seine-Saint-Denis). Des jeunes ont lancé une bouteille d'essence enflammée dans le bus. La victime n'a pu sortir et un jeune l'aurait aspergée d'essence, puis d'autres auraient lancé un chiffon enflammé dans le véhicule.