France 2, le RSA et moi
Publié : 02 sept. 2009
Je créé une nouvelle file pour ne pas "polluer" le sujet d'origine, RSA et déclaration de l'épargne : DANGER !
Comme vous le savez, France 2 m'a sollicitée par téléphone ce lundi à 13h30 pour participer (dans l'urgence, comme toujours…) à un sujet sur le RSA pour son JT de 20 heures, suite au "scoop" de La Tribune sur le démarrage poussif du dispositif dans sa version "chapeau" réservé aux "travailleurs modestes" (pour ne pas dire pauvres…), qui serait notamment attribué à sa complexité et à la méfiance des éventuels bénéficiaires, qui préfèrent visiblement se passer de cette aumône plutôt que de se soumettre à un fichage et à des contrôles drastiques. On remarquera en passant que cet "écrémage naturel", faussement déploré par Martin Hirsch, est en réalité une réussite : dissuader les gens de bénéficier d'un droit du fait de sa complexité et des contreparties pour l'obtenir est une véritable prouesse !
Après l'avoir aidée à se mettre en relation avec des personnes directement concernées, j'ai donc reçu sans illusion la journaliste et ses deux co-équipiers - fort sympathiques au demeurant - chez moi à 15h30. Nous avons tourné une interview en relation avec l'aspect anxiogène et dissuasif du RSA : les questions intrusives du formulaire de demande, et l'amputation de l'allocation (voire le blocage de dossiers avec coupure de tout versement) pour des demandeurs qui ont déclaré leurs quelques économies. Je savais par avance que mes propos seraient réduits à leur portion congrue : une heure de tournage pour 1 minute 30 de parole après le montage. En off, je les ai informés de la teneur véritable du RSA : moins avantageux que les dispositifs d'intéressement antérieurs (montant du revenu d'activité plafonné à 1,04 Smic, perte de droits connexes, ASF des mères célibataires considérée comme ressource, etc...), le RSA est avant tout prétexte à un contrôle social accru.
Puis, au moment de partir, le portable de la journaliste sonne : c'est son rédacteur en chef qui lui annonce que, finalement, suite au communiqué de presse de Martin Hirsch démentant les critiques de La Tribune (un autosatisfecit bien compréhensible, puisque seulement 286.000 prestations ont été versées alors que 815.000 dossiers ont été déposés, sur un soi-disant objectif de 2 millions de "travailleurs modestes" à toucher), le comité de rédaction a finalement décidé de ne pas traiter ce sujet plus avant. Pour France 2, ce que dit Martin Hirsch vaut parole d'évangile : ainsi évite-t-on de creuser le RSA. Il en est de même pour le chômage et des dégâts de la crise, d'ailleurs... Mieux vaut un électricien en salopette rose et la psychose du H1N1 pour endormir le peuple et maintenir la paix sociale.
La journaliste et ses deux co-équipiers étaient bien plus dégoûtés que moi, qui m'y attendait. En effet, France 2 nous a déjà fait le coup en 2005. Je les plains de travailler dans ces conditions (l'urgence, toujours l'urgence) et de les faire cavaler pour rien. Surtout, le gaspillage de l'argent de la redevance est flagrant.
Cet incident ne m'a pas affectée outre mesure. Je suis devenue très stoïque. Je n'éprouve même pas le besoin de rédiger encore un article assassin là-dessus : c'est parfaitement inutile. Par contre, c'est la dernière fois que je réponds à l'appel de France 2 : la prochaine fois, je les envoie chier direct !
Comme vous le savez, France 2 m'a sollicitée par téléphone ce lundi à 13h30 pour participer (dans l'urgence, comme toujours…) à un sujet sur le RSA pour son JT de 20 heures, suite au "scoop" de La Tribune sur le démarrage poussif du dispositif dans sa version "chapeau" réservé aux "travailleurs modestes" (pour ne pas dire pauvres…), qui serait notamment attribué à sa complexité et à la méfiance des éventuels bénéficiaires, qui préfèrent visiblement se passer de cette aumône plutôt que de se soumettre à un fichage et à des contrôles drastiques. On remarquera en passant que cet "écrémage naturel", faussement déploré par Martin Hirsch, est en réalité une réussite : dissuader les gens de bénéficier d'un droit du fait de sa complexité et des contreparties pour l'obtenir est une véritable prouesse !
Après l'avoir aidée à se mettre en relation avec des personnes directement concernées, j'ai donc reçu sans illusion la journaliste et ses deux co-équipiers - fort sympathiques au demeurant - chez moi à 15h30. Nous avons tourné une interview en relation avec l'aspect anxiogène et dissuasif du RSA : les questions intrusives du formulaire de demande, et l'amputation de l'allocation (voire le blocage de dossiers avec coupure de tout versement) pour des demandeurs qui ont déclaré leurs quelques économies. Je savais par avance que mes propos seraient réduits à leur portion congrue : une heure de tournage pour 1 minute 30 de parole après le montage. En off, je les ai informés de la teneur véritable du RSA : moins avantageux que les dispositifs d'intéressement antérieurs (montant du revenu d'activité plafonné à 1,04 Smic, perte de droits connexes, ASF des mères célibataires considérée comme ressource, etc...), le RSA est avant tout prétexte à un contrôle social accru.
Puis, au moment de partir, le portable de la journaliste sonne : c'est son rédacteur en chef qui lui annonce que, finalement, suite au communiqué de presse de Martin Hirsch démentant les critiques de La Tribune (un autosatisfecit bien compréhensible, puisque seulement 286.000 prestations ont été versées alors que 815.000 dossiers ont été déposés, sur un soi-disant objectif de 2 millions de "travailleurs modestes" à toucher), le comité de rédaction a finalement décidé de ne pas traiter ce sujet plus avant. Pour France 2, ce que dit Martin Hirsch vaut parole d'évangile : ainsi évite-t-on de creuser le RSA. Il en est de même pour le chômage et des dégâts de la crise, d'ailleurs... Mieux vaut un électricien en salopette rose et la psychose du H1N1 pour endormir le peuple et maintenir la paix sociale.
La journaliste et ses deux co-équipiers étaient bien plus dégoûtés que moi, qui m'y attendait. En effet, France 2 nous a déjà fait le coup en 2005. Je les plains de travailler dans ces conditions (l'urgence, toujours l'urgence) et de les faire cavaler pour rien. Surtout, le gaspillage de l'argent de la redevance est flagrant.
Cet incident ne m'a pas affectée outre mesure. Je suis devenue très stoïque. Je n'éprouve même pas le besoin de rédiger encore un article assassin là-dessus : c'est parfaitement inutile. Par contre, c'est la dernière fois que je réponds à l'appel de France 2 : la prochaine fois, je les envoie chier direct !