L'Emploi et le Chômage en Débats

Scène d'horreur hier matin pour des employés de l'usine Tendriade (1). Aux alentours de 5 heures, ils ont découvert le corps d'un de leurs collègues, coincé tête la première dans un hachoir à viande. Quelques instants plus tôt, pour une raison encore inconnue, Alexandre Goncalvez, un intérimaire de 19 ans originaire de Chomérac (07), venait de basculer par le haut de cette machine industrielle et d'y être mortellement blessé. Son bras gauche et une partie de sa tête ont été broyés.

Les systèmes de sécurité n'auraient pas fonctionné normalement
Une fois l'alerte donnée, les pompiers et les gendarmes de la brigade de Loriol sont arrivés sur place. Très vite, les militaires ont été renforcés par le service des techniciens en investigation criminelle (TIC). D'après les premiers éléments de l'enquête, la jeune victime serait montée sur le haut de la machine, endroit ou en principe, elle n'aurait pas dû se trouver. Si la thèse de l'accident est privilégiée pour l'instant, il semblerait toutefois d'après une source proche de l'enquête, que les deux systèmes de sécurité de la machine n'aient pas fonctionné correctement. Notamment un capot est censé protéger le haut du hachoir.

Alexandre Goncalvez travaillait depuis trois mois pour Tendriade et allait semble-t-il décrocher un CDI. Il était le fils d'Antonio Goncalvez, commerçant bien connu à Alissas et Privas. L'inspection du travail a ouvert une enquête parallèle et la machine a été écartée de la chaîne pour les besoins de l'enquête. Les gendarmes ont auditionné les employés et les responsables de l'usine, très choqués. L'activité de l'usine a été suspendue hier.

Source : Le Dauphiné Libéré.com

La réaction du père de la victime :

Les accidents du travail atteignent parfois des sommets dans l’horreur. Mais le silence des grands médias et de nos gouvernants révèle une véritable hypocrisie. Le travail tue mais silence il faut que le biseness continue. Les affaire mon bon monsieur vous comprenez? Pas de journée nationale à la mémoire de ceux qui ont donné leur vie pour la rentabilité et la compétitivé au nom du sacro saint PIB. A quand la reconnaissance de leur dignité? Ma colère est total, face au mépris de notre société qui infligera de nombreuses années après de la prison avec sursis et quelques milliers d’euros d’amende à des incompétents qui dans leurs fonctions de dirigeant doivent assurer la sécurité au travail Le nouveau ministre du travail au moment de sa prise de fonction avait affirmé vouloir s’attaquer au accidents du travail. Pour le moment l’hécatombe continue. Mais du côté du ministre c’est toujours silence radio.

Michel Bianco père de Jérôme mort au travail

Source : Bellaciao.org

petit à petit on revient vers le 19ième siècle, celui des "maitres de forge"...
tous nos acquis sociaux, acquis dans le sang et la violence, foutent le camp les un après les autres, broyés par le nouveau capitalisme. revoilà le temps des barbares en col blanc.
Si j'étais optimistes, je me dirait qu'a force de reculer on en finirait par revenir en 1789, mais hélas je ne croit pas.

Les systèmes de sécurité n'auraient pas fonctionné normalement

mais...

D'après les premiers éléments de l'enquête, la jeune victime serait montée sur le haut de la machine, endroit ou en principe, elle n'aurait pas dû se trouver

Ca va être de sa faute bientôt. Un intérimaire par définition n'est pas un pro des machines, même si les collègues lui réservent le travail le plus dur ou le plus sale.

petit à petit on revient vers le 19ième siècle, celui des "maitres de forge"...

Et encore il y avait un côté paternaliste que l'on ne trouve plus avec des actionnaires assis sur leur tas de fric, façon Picsou, à l'autre bout de la planète.
Mon grand-père avait eu un bras amputé par une machine alors qu'il n'avait que 17 ans, mais c'était il y a plus de 100 ans !
Je pensais qu'on avait fait des progrès depuis quel gâchis !

Notre cher président ne se précipite pas au chevet des parents qui sont pourtant
avec leur fils les victimes du bon système capitaliste, pas très porteur pour lui
et sa clique, les accidentés du travail! C'est révoltant de voir un jeune partir
comme cela, mes pensés vont vers sa famille.

à bientôt J-Claude

petit à petit on revient vers le 19ième siècle, celui des "maitres de forge"...
tous nos acquis sociaux, acquis dans le sang et la violence, foutent le camp les un après les autres, broyés par le nouveau capitalisme

Avec la bénédiction des leaders syndicaux.

Bonjour

On vit vraiment dans un monde de brutes...cela me donne la nausée...

Je me souviens qu'Apnée (Triste Sir et moi même) avait été présente tout en samedi du mois de mars au colloque bouleversant organisé par la fondation coppernic sur le théme "le travail tue"

http://www.actuchomage.org/forum/index. ... =viewtopic

Je me joins au message de Jean-Claude

Un jeune intérimaire a perdu ses deux mains lors d'une mission dans une PME Varoise qui transforme du bois ... Il y a des bruits qui disent que ce jeune homme en était à plus de 50heures de travail dans la semaine pour la même entreprise ...


Les morts et/ou gravement blessés du travail passent sous silence ...

Il ne faut surtout pas dire que le travail tue ...

Pas un seul mot dans les médias traditionnels ! C'est écoeurant !

Par contre, la mort du président du conseil régional d'Alsace, les journaleux ils en parlent.

Le hic c'est que là on a à faire à un accident du travail.
En 2003 il y en a eu 661 de mortels (http://fr.wikipedia.org/wiki/Accident_d ... _en_France)

Et oui le travail tue et ce n'est pas qu'une façon de parler. Donc, en pleine période de propagande étatique sur la valeur travail, dont les me(r)dias se font l'écho, il est malvenu, pour ces laquais du pouvoir et du patronat, de relayer de telles informations.
Surtout quand, en plus, c'est un travailleur précaire qui trinque...

Voyez le bon côté des choses, un chômeur vient de trouver un emploi

(pourquoi cette histoire m'évoque un passage du film, l'aile ou la cuisse? )

PS: désolé d'être cynique.
PS2: Avant longtemps, Il va devenir normal de souhaiter la mort de quelqu'un parce que celle-ci sera le seul moyen pour espérer avoir un emploi et de ne pas sombrer dans la misère la plus noire.

Et cela me rappelle le roman, Mon CV dans ta gueule d'Alain Wegscheider avec sa technique de recherche d'emploi <<pro-active>> ou bien le film, le couperet, de Costa-Gavras.

Et on ne parle pas des maladies professionnelles celles qui tuent et celles qui handicapent :

Ex. Amiante, TMS...

Des travailleurs marocains exploités et logés dans une étable : leurs employeurs devant la justice

«C’est l’exploitation d’une misère plus grande que la leur». Cette observation de Christelle Jouteau, l’avocate des parties civiles, résume bien le comportement des douze exploitants agricoles qui comparaissaient hier devant le tribunal correctionnel de Bordeaux pour «prêt illicite de main d’œuvre, travail dissimulé et emploi d’étrangers» notamment. Ces agriculteurs, des viticulteurs pour la plupart, sont accusés d’avoir employé au début de l’année 2003, via une société écran basée en Espagne, des travailleurs marocains en situation illégale et sous-payés.

Emile Van Lierd. Son nom revient sans cesse au cours de l’audience. Mais le principal accusé dans cette affaire n’a pas daigné faire le déplacement jusqu’au tribunal. Il faudra se contenter de ses déclarations devant le juge d’instruction lues par le Président. Ce Belge est accusé d’avoir monté une société de droit espagnol, Agriganda, pour faire travailler des salariés en France à moindre coût. Installé à cheval entre l’Espagne et la France, Emile Van Lierd recrutait par le biais de petites annonces des travailleurs marocains dans la région de Huelva en leur faisant miroiter un bon travail en France, bien payé, avec un logement sur place. Arrivés en Gironde, les malheureux qui avaient répondu à l’annonce ont découvert une réalité bien différente. «Dès le premier jour, j’ai été frappé par le logement», raconte Abdelatif Azirar à la barre, «mais je n’avais pas assez d’argent pour retourner en Espagne, alors je suis resté travailler.» Abdelatif est en effet logé avec d’autres employés dans une dépendance de la maison d’Emile Van Lierd. Il s’agit en réalité d’une ancienne étable, pas isolée, sans chauffage (au mois de janvier), et équipée d’une installation électrique plus que précaire.

En l’absence de son fondateur, le président interroge Jean-Paul Bougès, un des «clients» d’Agriganda, sur la société. Ce viticulteur a fait travailler 11 personnes par le biais de l’entreprise d’Emile Van Lierd. Il raconte qu’il a fait la connaissance du Belge en 2000. Il l’employait alors pour des travaux saisonniers dans son exploitation. Pour faire face à la pénurie de main d’œuvre, celui-ci lui aurait ensuite proposé de faire venir des travailleurs d’Espagne par le biais d’une société de droit espagnol. Van Lierd a prétendu pour sa part, lors de ses interrogatoires, que l’idée lui avait été suggérée par Jean-Paul Bougès. «Même si vous n’êtes pas à l’origine de cette société, questionne le Président, ce montage proposé par Mr Van Lierd ne vous a pas paru bizarre ? Si Monsieur van Lierd était un grand juriste, il n’aurait pas besoin de venir faire les saisons chez vous.»

Le viticulteur plaide la bonne foi et explique avoir signé les contrats sans trop regarder. Ses co-accusés choisissent le même mode de défense et affirment tous qu’ils pensaient que la société Agriganda était parfaitement légale. Emile Van Lierd leur avait affirmé que les salariés coûtaient moins cher car il payait ses charges sociales en Espagne. Tous ont semble-t-il adhéré à ce discours qui les arrangeait bien. Comme le précise Denis Chassériaud, ancien maraîcher, «si j’avais su ce qui allait se passer par la suite, j’aurais pas pris le risque de faire travailler cette entreprise pour économiser 100 euros.» Son exploitation a été liquidée fin 2003, il est aujourd’hui chauffeur agricole pour 1.100 euros par mois. Les autres accusés n’ont pas des revenus supérieurs. Ce sont tous des petits exploitants acculés à faire des économies sur tous les postes. Dans ses réquisitions, le procureur a demandé 3 ans de prison dont 2 avec sursis à l’encontre d’Emile Van Lierd, de 3 à 6 mois de prison avec sursis pour les autres accusés et une amende de 1.000 euros par salarié exploité. Le jugement a été mis en délibéré au 12 octobre.

http://www.libebordeaux.fr/libe/2009/09 ... stice.html

le couperet... putain ce film, je le trouve carrément visionnaire. et donc salutaire pour notre époque.

le couperet... putain ce film, je le trouve carrément visionnaire. et donc salutaire pour notre époque.

Mon cv dans ta gueule est pas mal aussi. Ce bouquin est jubilatoire !