Merci pour l'info ! (L'hommage d'Asselineau).
Marcel Boiteux était mon oncle. Il a épousé Juliette Barraud.
Marcel Boiteux avait échappé à un attentat au début des années 70 (qui a détruit l'appartement qu'il occupait avec sa femme et ses trois enfants - mes cousins). Des groupuscules extrémistes lui reprochaient alors de développer le programme électronucléaire français
qui a été la plus belle réussite industrielle de l'après-guerre.
Marcel Boiteux faisait partie des très grands patrons (il a été PDG de la plus grosse entreprise française pendant 20 ans : EDF), SANS GAGNER DES DIZAINES DE MILLIONS de francs.
C'était un grand serviteur de l'État.
Certes, il a gagné confortablement sa vie, mais sa rémunération n'était pas indécente. Loin s'en faut ! Largement inférieure à celle d'un footballeur professionnel d'aujourd'hui.
Mon grand-père,
André Barraud a eu un parcours assez comparable (certes moins flamboyant).
Au début des années 60, André Barraud était Président de la Chambre de commerce et d'industrie de Meurthe-et-Moselle (qui était alors le quatrième département français le plus industrialisé), Président de l'industrie du sel gemme, Président des Salines de l'Est, Président de l'Est Républicain (le journal régional de Nancy)… Il siégeait au Comité directeur du Patronat français. Il fut le créateur du Centre interprofessionnel lorrain pour l'action sociale et le logement, et vice-Président du Centre universitaire de coopération économique et sociale.
Mon grand-père, comme Marcel Boiteux,
n'a pas gagné des fortunes. Il louait son appartement à Nancy (boulevard Albert 1er) et possédait une (belle) maison de campagne à Gérardmer dans les Vosges.
Il est mort (d'un arrêt cardiaque) deux ou trois jours après avoir pris sa retraite à 63 ans.
Ma grand-mère, elle, est décédée à 108 ans.
Tout ça pour dire que la France des Trente Glorieuses était dirigée par des patrons qui, comme Marcel Boiteux et mon grand-père, n'étaient pas obsédés par le fric mais avant tout par le développement économique, industriel ET SOCIAL de notre pays. Une autre époque quoi !