Statovore a écrit : ↑09 avr. 2023
Mais pour prendre des exemples :
- dans les années 80, les ordinateurs n'étaient pas normalisé ce qui était un frein au développement de l'informatique grand public. Chaque enseigne avait son propre système et ses propres logiciels et aucun format pour permettre l'inter-opérabilité. IBM à sorti ce qui est devenu un "standard de fait" en sortant le fameux "IBM-PC" et en autorisant les clones.
- imagine en automobile si le code de la route changeait en fonction du département
- au début des réseaux électrique, il y avait de nombreuses compagnies locales avec chacun des tensions et fréquences différentes. Impossible d'utiliser un appareil à un autre endroit ...
- Dans l'industrie, il y a de nombreux standard. Tu veux changer un vérin, un moteur électrique, un bouton, un capteur ... ? C'est assez standardisé pour pouvoir changer de fournisseur sur la majorité des produits.
- Toutes les marques de véhicule électrique utilisaient des connecteurs différents pour la recharge jusqu’à assez récemment et c'était un frein au développement d'un réseau de borne.
Je ne parle pas de tous ces aspects pratiques bien sûr ! Je parle du formatage des esprits, des aspirations consuméristes à l'acte d'achat, de la propagande de masse, de la pub et du marketing… Et donc des recrutements.
J'ai recruté plusieurs dizaines de collaborateurs en qualité de "chef de service" (enfin de rédacteur en chef et de directeur de la publication…).
J'ai toujours privilégié les parcours atypiques et ça fonctionnait très bien. Dans mon secteur professionnel (presse, médias, communication, publicité…), les saltimbanques ont quasiment disparu (pas tous mais la majorité de ceux qui travaillent encore ont plus de 50/60 ans maintenant).
Aujourd'hui, toutes ces "professions" sont encadrées, formatées, par des cursus universitaires très spécifiques (qui n'existaient pas ou marginalement dans les années 50/60/70). Pour espérer rentrer dans telle ou telle boite,
il faut IMPÉRATIVEMENT avoir fait telle école, suivi telle formation.
Des mecs comme le journaliste Guillaume Durand (qui a entamé sa carrière comme prof d'histoire géo) ou le publicitaire Jacques Séguéla (diplômé de pharmacie) auraient, à présent, la plus grande difficulté à "embrasser" la carrière qu'ils ont connue.
Je parle donc de ce "formatage" des esprits.
La France des Trente Glorieuses, la Chine ou le Vietnam d'aujourd'hui, les États-Unis aussi toujours, offrent plus de latitude, de liberté d'entreprendre, de se reconvertir… que la France. Et ça se ressent sur le terrain de l'innovation, des inventions, du développement de nouvelles technologies, des nouveaux métiers… Nous sommes d'autant plus à la ramasse que nous misons tout sur le parcours universitaire ou supérieur alors que nos universités et grandes écoles s'effondrent dans les classements internationaux.
Quand la France était inventive (et que le chômage n'existait pas), les grandes écoles et universités françaises
étaient au top, et les parcours atypiques, inventifs, entrepreneuriaux, étaient valorisés. Le cimetière du Père-Lachaise est rempli de tombes de génies créatifs et innovateurs, qui n'avaient pas la formation préalable à l'éclosion de leurs talents. Ils l'ont acquise par tâtonnements et par expériences.
Prends les pionniers de l'aviation ou de l'automobile. Il n'y avait pas d'écoles qui apprenaient à construire un aéroplane et moins encore à le piloter. (1)
POURTANT ILS L'ONT FAIT SANS CV !
CQFD
(1) Et on a connu la même émulation intellectuelle et scientifique dans les années 60, 70 et 80 avec l'informatique, la télématique, l'Internet…