De prestations en prestations...
Publié : 22 juin 2021
Salut,
J'aurais pu titrer ''A la recherche du temps perdu'', parce que, composé d'un ensemble de résumés, mon texte est long. Mais aussi parce qu'il y est question de mon expérience des diverses prestations vers lesquelles j'ai été envoyé par Pôle emploi, chez qui j'ai ma carte d'adhérent depuis bien longtemps.
En 2007, dès mon inscription à Pôle emploi, (ou était-ce peut-être encore l'ANPE), j'ai été placé... dans une boîte de placement, ce qui me donnait l'impression d'être un pion. Peut-être que plus officiellement, il était question d'accompagnement. Ma référente me demandait de faire des trucs, (répondre à des questions, faire des listes de sociétés à qui envoyer mon CV), et je les faisais. Ce qui l'étonnait, par manque d'habitude. Dans l'ensemble, ça s'est bien passé.
En 2009, un bilan de compétences, dans une société à peu près nommée Gogolito. Le type, un crétin, se moquait de moi. Vraiment. Car j'avais parlé d'idées de boulots en rapport avec la campagne. Comme il a été arrêté, (par un médecin, pas par la police), ou viré si ça s'trouve, c'est la gérante de la société qui a pris le relais. '' - Mr Demeuré vous a fait le test Bidule ? - Oui. - Il vous a posé les 80 questions ? - ?? Non.''
En fait, le test Bidule, c'était le test Transférance, pour "transfert de compétences". A partir de quelques questions basées sur le Code Rome du boulot que j'avais fait dans des bureaux, dans le secteur de la métallurgie, le couillon m'a dit que je pouvais faire je ne sais plus quoi dans les hôpitaux, greffier, ou encore chef opérateur dans le cinéma. "- Non, ça vous dit rien ? - Moi, agacé, juste pour lui renvoyer la balle : Si, je veux bien faire chef opérateur dans le cinéma"
Il a gardé la balle, et c'en était fini du test Transférance.
Au final, on me faisait venir après la date limite, sans plu' me demander de signer la feuille de présence. J'ai vite dit stop.
Récemment, j'ai tapé le nom du gars sur mon moteur de recherche, et trouvé son CV. Il est passé par plusieurs structures du même type, mais n'a pas marqué celle dans laquelle je l'ai malheureusement rencontré. Et tout en haut, c'est noté : En recherche d'emploi.
En 2010-2011, Projet-Cible. Mon ''référent'' m'avait expliqué ceci : Une semaine sur deux, entretien individuel. L'autre semaine, je viens une demi-journée quand je veux, m'installe devant un ordinateur ou participe à un atelier. Pendant trois mois. Je n'ai eu aucun atelier. La demi-journée au choix, je la passais devant un écran, en toute autonomie. J'ai d'ailleurs vite eu l'occasion de comprendre que ce n'était pas si obligatoire, mais je m'y pliais. Le dernier jour, le monsieur me fait signer la feuille de présence, que je n'avais à signer que lors des entretiens individuels. Il avait gommé et modifié les dates déjà signées. Puis, alors qu'il était au téléphone, je devais lire et surtout signer le compte-rendu de ''mes activités'' durant ces trois mois, qu'il avait rédigé et devait envoyer à Pôle emploi. (Il devait en envoyer chaque mois, et en avait donc deux de retard, ce qui n'a gêné personne). Quand il a raccroché et m'a demandé ''alors ?'', je lui ai dit que je ne pouvais pas signer ça. Je ne crois pas qu'il y ait eu un truc de vrai dans tout ce qu'il comptait me faire valider, pensant peut-être que ce serait une formalité. Ceci était une escroquerie, (comme Gogolito).
J'ai eu des rendez-vous avec une psychologue du travail, de Pôle emploi, en 2016 je crois. ''Confirmer son projet professionnel'', ça s'appelait. Plus sérieux, respectueux et honnête. Sérieux, respectueux et honnête, quoi. Avec des tests, des questionnaires, des renseignements. Mais je n'ai pas été tellement plus avancé.
En 2019, je suis convoqué à Pôle emploi, pour une réunion. Comme les quelques autres personnes présentes, je suis là parce qu'un truc n'est pas à jour sur mon profil en ligne, et parce que je suis passé au travers des filets de la prestation Activ-emploi. J'y suis donc inscrit.
La description que j'en ai lu récemment sur internet ne correspond pas à ce qu'était cette prestation lorsque ''j'y suis passé''. En gros, il y avait deux entretiens obligatoires, celui du début et celui de la conclusion, et un plus ou moins optionnel au milieu. D'autres si je voulais, que je n'ai pas voulus, et l'inscription possible à des ''ateliers''. J'en ai fait un, sur les entretiens d'embauche, animé par celle qui devait être la patronne. Sur les trois conseils que m'avait donnés ma référente, trois ont été depuis dégommés. Le premier par moi, immédiatement, puisqu'elle me disait de raconter que mon dernier CDI avait pris fin suite à une rupture conventionnée, ce qui est certes un peu mieux que de dire que j'ai été viré suite à un conflit avec ma put' de hiérarchie, mais qui restait moyen-moins, cause que ce procédé n'existait alors pas encore. Les deux autres concernaient le CV, et ont été dégommés récemment, respectivement par ma nouvelle conseillère Pôle emploi, et par le formateur de... la dernière prestation vers laquelle j'ai été envoyé. Celle qui semble être à la mode : VSI. Valoriser son image pro. Autrement dit : NPTFSEE. Ne pas trop foirer son entretien d'embauche.
Parce que oui, le limier-robot de Pôle emploi m'a remis le grappin dessus cette année. Un entretien téléphonique en février – enfin, un rendez-vous téléphonique prévu en février : J'ai attendu, attendu, personne ne m'a appelu, mais de cet entretien j'ai quand même reçu un compte rendu. D'une conseillère jamais vue. Et là, j'en ai une nouvelle. Je l'ai vue au début du mois. La précédente, pas celle que j'ai vue une fois en 2019, mais la précédente à m'avoir suivi sur la durée, m'avait tout de suite prévenu qu'elle était chiante. C'était vrai, mais on s'est bien entendu. La nouvelle a préféré me faire la surprise. Assez vite, quand même. Elle ne me l'a pas dit, mais me l'a vite démontré*. Déjà, en y repensant, je réalise qu'elle me parlait un peu comme si j'étais un élève de primaire. Elle doit être plus jeune que moi, et je suis adulte. Les autres s'en étaient aperçues. Le masque, peut-être. Avec en prime quelques ''réflexions''... Bon, je vous les épargne, c'est pas le sujet.
Puis elle m'a donc causé de la prestation-formation VSI, et m'a demandé si ça m'allait. Comme je n'ai pas répondu, elle a ''supposé'' que je m'en fichais. Je lui ai dit que non, et que je tenterai bien un non, (pour répondre à sa question, ''ça vous va ?'')
Sur le compte-rendu de notre entretien, c'est marqué ''Vous avez souhaité participer, etc...'' , ''Vous vous êtes engagé...'' Engagé ? Je n'ai rien signé et ne sais alors pas encore comment se déroule la prestation. Et comme j'ai lu que les repas y étaient pris en commun, je suis prêt, rien que pour ça, à renoncer à ce truc quitte à m'embrouiller avec Pôle-emploi. Mais il ne s'agit en rien, au final, d'une obligation, et je pourrai manger ce que je veux, où je veux et avec qui je veux. N'empêche, fait chier, cette prestation va tomber la semaine durant laquelle j'aurais posé mes congés, si j'avais travaillé. Mais bon, au final, ça s'est bien passé. Juste, je me demandais si je devais dire que Pôle-emploi m'avait refourgué une prestation ou que Pôle-emploi m'avait refourgué à une prestation. A voir, au-dessus de l'encadré avec mes coordonnées, sur l'une des feuilles remises par le formateur, un n° de marché, un n° de commande, et même un n° de lot, j'ai ma réponse.
Et donc, le déroulement, c'est : Un entretien individuel, une semaine en collectif, et un entretien individuel.
Au premier entretien, une discussion, la remise des documents avec mon n° de lot, et un test sur ordinateur, avec environ 80 questions du genre :
Quelle phrase aimez-vous le moins ?
La choucroute coûte que coûte. Ou Y a de belles balades dans les régions inexistantes.
Ou encore : Quelle définition ne vous correspond pas le mieux ? Etc..
Bien sûr il y a les résultats, et c'est bluffant. Il en ressort qu'en élaboration de grandes théories, on peut pas dire que je sois mauvais. Mais aussi que je n'ai pas le sens du rythme, et que plus ça va, plus vite je me fais chier. Ca n'a rien d'anatomique, mais c'est fou, parce que ça se vérifie même avec ce rendez-vous. Je me demande si ce ne serait pas une mise en abîme.
Bon, ça, c'est un extrait de ce que j'avais noté juste après, j'exagère, naturlish. Pour les questions comme pour les conclusions. En fait, il ressort du questionnaire un pourcentage. Un pourcentage de softskrills. Il paraît que le mien était élevé pour un premier test. Ca m'en dit beaucoup sur moi-même. Sauf, softskrill, je sais pas ce que c'est.
A l'entretien final, autre test, de 40 questions. Et bim ! Je fais un score plus élevé. Le formateur me demande ce que ça m'inspire. La réponse attendue devait être que j'avais bien progressé, mais comme je ne sais pas tellement y faire en société, j'ai dit que... bah, c'était pas le même test...
Entre temps, la semaine en collectif, ça a été. Beaucoup de paperasse pour noter nos compétences, des trucs sur notre personnalité, des visionnages de vidéos de quelques minutes chacune, plus de trente en cinq jours, dont certaines humoristiques, et des simulations d'entretien d'embauche.
Ah, et c'était ponctuel, aussi. Que ce soit à Pôle emploi ou chez les prestataires, surtout chez Gogolito, le non respect de l'horaire du rendez-vous a été bien plus souvent la règle que la ponctualité. Là, si on commençait un peu en retard, c'est parce qu'on attendait des participants, pas le formateur. C'était sérieux, pas d'embrouille...
Je craignais un peu la convivialité forcée, un côté secte, je ne sais pas comment le dire, une ambiance de pseudo empathie ou ultra bienveillance faux jeton, mais ça n'a pas été le cas. Et, surtout, je pense avoir appris des choses qui me seront peut-être utiles. Bon, reste à avoir un entretien d'embauche et ça, c'est pas gagné.
La semaine suivant la prestation, regardant mon profil sur le site de Pôle emploi pour voir comment je pourrais y ajouter des savoir-être, je vois que ma conseillère a changé le métier recherché, et a mis celui que j'ai fait durant quelques mois, juste après le lycée... il y a plus de 20 ans maintenant.
La fin.
PS : Au fait, A la recherche du temps perdu, de Proust, à la fin, le temps perdu, on se rend compte que c'est celui qu'on a passé à lire A la recherche du temps perdu.
Ouais, ça avait l'air de bien se terminer, mon texte. C'était pas fait exprès et ça m'ennuyait un peu. Alors j'ai préféré conclure sur une saloperie.
*[Edit, près d'un mois plus tard : Je dois dire qu'à l'entretien suivant, ma nouvelle conseillère a été moins chiante. Pas chiante, même. Enfin, chiante normale, pas plus que ce que lui impose sa fonction. Mais zéro mauvaise réflexion. Et même, des réflexions positives, qui pourraient éventuellement être qualifiées de sympathiques]
J'aurais pu titrer ''A la recherche du temps perdu'', parce que, composé d'un ensemble de résumés, mon texte est long. Mais aussi parce qu'il y est question de mon expérience des diverses prestations vers lesquelles j'ai été envoyé par Pôle emploi, chez qui j'ai ma carte d'adhérent depuis bien longtemps.
En 2007, dès mon inscription à Pôle emploi, (ou était-ce peut-être encore l'ANPE), j'ai été placé... dans une boîte de placement, ce qui me donnait l'impression d'être un pion. Peut-être que plus officiellement, il était question d'accompagnement. Ma référente me demandait de faire des trucs, (répondre à des questions, faire des listes de sociétés à qui envoyer mon CV), et je les faisais. Ce qui l'étonnait, par manque d'habitude. Dans l'ensemble, ça s'est bien passé.
En 2009, un bilan de compétences, dans une société à peu près nommée Gogolito. Le type, un crétin, se moquait de moi. Vraiment. Car j'avais parlé d'idées de boulots en rapport avec la campagne. Comme il a été arrêté, (par un médecin, pas par la police), ou viré si ça s'trouve, c'est la gérante de la société qui a pris le relais. '' - Mr Demeuré vous a fait le test Bidule ? - Oui. - Il vous a posé les 80 questions ? - ?? Non.''
En fait, le test Bidule, c'était le test Transférance, pour "transfert de compétences". A partir de quelques questions basées sur le Code Rome du boulot que j'avais fait dans des bureaux, dans le secteur de la métallurgie, le couillon m'a dit que je pouvais faire je ne sais plus quoi dans les hôpitaux, greffier, ou encore chef opérateur dans le cinéma. "- Non, ça vous dit rien ? - Moi, agacé, juste pour lui renvoyer la balle : Si, je veux bien faire chef opérateur dans le cinéma"
Il a gardé la balle, et c'en était fini du test Transférance.
Au final, on me faisait venir après la date limite, sans plu' me demander de signer la feuille de présence. J'ai vite dit stop.
Récemment, j'ai tapé le nom du gars sur mon moteur de recherche, et trouvé son CV. Il est passé par plusieurs structures du même type, mais n'a pas marqué celle dans laquelle je l'ai malheureusement rencontré. Et tout en haut, c'est noté : En recherche d'emploi.
En 2010-2011, Projet-Cible. Mon ''référent'' m'avait expliqué ceci : Une semaine sur deux, entretien individuel. L'autre semaine, je viens une demi-journée quand je veux, m'installe devant un ordinateur ou participe à un atelier. Pendant trois mois. Je n'ai eu aucun atelier. La demi-journée au choix, je la passais devant un écran, en toute autonomie. J'ai d'ailleurs vite eu l'occasion de comprendre que ce n'était pas si obligatoire, mais je m'y pliais. Le dernier jour, le monsieur me fait signer la feuille de présence, que je n'avais à signer que lors des entretiens individuels. Il avait gommé et modifié les dates déjà signées. Puis, alors qu'il était au téléphone, je devais lire et surtout signer le compte-rendu de ''mes activités'' durant ces trois mois, qu'il avait rédigé et devait envoyer à Pôle emploi. (Il devait en envoyer chaque mois, et en avait donc deux de retard, ce qui n'a gêné personne). Quand il a raccroché et m'a demandé ''alors ?'', je lui ai dit que je ne pouvais pas signer ça. Je ne crois pas qu'il y ait eu un truc de vrai dans tout ce qu'il comptait me faire valider, pensant peut-être que ce serait une formalité. Ceci était une escroquerie, (comme Gogolito).
J'ai eu des rendez-vous avec une psychologue du travail, de Pôle emploi, en 2016 je crois. ''Confirmer son projet professionnel'', ça s'appelait. Plus sérieux, respectueux et honnête. Sérieux, respectueux et honnête, quoi. Avec des tests, des questionnaires, des renseignements. Mais je n'ai pas été tellement plus avancé.
En 2019, je suis convoqué à Pôle emploi, pour une réunion. Comme les quelques autres personnes présentes, je suis là parce qu'un truc n'est pas à jour sur mon profil en ligne, et parce que je suis passé au travers des filets de la prestation Activ-emploi. J'y suis donc inscrit.
La description que j'en ai lu récemment sur internet ne correspond pas à ce qu'était cette prestation lorsque ''j'y suis passé''. En gros, il y avait deux entretiens obligatoires, celui du début et celui de la conclusion, et un plus ou moins optionnel au milieu. D'autres si je voulais, que je n'ai pas voulus, et l'inscription possible à des ''ateliers''. J'en ai fait un, sur les entretiens d'embauche, animé par celle qui devait être la patronne. Sur les trois conseils que m'avait donnés ma référente, trois ont été depuis dégommés. Le premier par moi, immédiatement, puisqu'elle me disait de raconter que mon dernier CDI avait pris fin suite à une rupture conventionnée, ce qui est certes un peu mieux que de dire que j'ai été viré suite à un conflit avec ma put' de hiérarchie, mais qui restait moyen-moins, cause que ce procédé n'existait alors pas encore. Les deux autres concernaient le CV, et ont été dégommés récemment, respectivement par ma nouvelle conseillère Pôle emploi, et par le formateur de... la dernière prestation vers laquelle j'ai été envoyé. Celle qui semble être à la mode : VSI. Valoriser son image pro. Autrement dit : NPTFSEE. Ne pas trop foirer son entretien d'embauche.
Parce que oui, le limier-robot de Pôle emploi m'a remis le grappin dessus cette année. Un entretien téléphonique en février – enfin, un rendez-vous téléphonique prévu en février : J'ai attendu, attendu, personne ne m'a appelu, mais de cet entretien j'ai quand même reçu un compte rendu. D'une conseillère jamais vue. Et là, j'en ai une nouvelle. Je l'ai vue au début du mois. La précédente, pas celle que j'ai vue une fois en 2019, mais la précédente à m'avoir suivi sur la durée, m'avait tout de suite prévenu qu'elle était chiante. C'était vrai, mais on s'est bien entendu. La nouvelle a préféré me faire la surprise. Assez vite, quand même. Elle ne me l'a pas dit, mais me l'a vite démontré*. Déjà, en y repensant, je réalise qu'elle me parlait un peu comme si j'étais un élève de primaire. Elle doit être plus jeune que moi, et je suis adulte. Les autres s'en étaient aperçues. Le masque, peut-être. Avec en prime quelques ''réflexions''... Bon, je vous les épargne, c'est pas le sujet.
Puis elle m'a donc causé de la prestation-formation VSI, et m'a demandé si ça m'allait. Comme je n'ai pas répondu, elle a ''supposé'' que je m'en fichais. Je lui ai dit que non, et que je tenterai bien un non, (pour répondre à sa question, ''ça vous va ?'')
Sur le compte-rendu de notre entretien, c'est marqué ''Vous avez souhaité participer, etc...'' , ''Vous vous êtes engagé...'' Engagé ? Je n'ai rien signé et ne sais alors pas encore comment se déroule la prestation. Et comme j'ai lu que les repas y étaient pris en commun, je suis prêt, rien que pour ça, à renoncer à ce truc quitte à m'embrouiller avec Pôle-emploi. Mais il ne s'agit en rien, au final, d'une obligation, et je pourrai manger ce que je veux, où je veux et avec qui je veux. N'empêche, fait chier, cette prestation va tomber la semaine durant laquelle j'aurais posé mes congés, si j'avais travaillé. Mais bon, au final, ça s'est bien passé. Juste, je me demandais si je devais dire que Pôle-emploi m'avait refourgué une prestation ou que Pôle-emploi m'avait refourgué à une prestation. A voir, au-dessus de l'encadré avec mes coordonnées, sur l'une des feuilles remises par le formateur, un n° de marché, un n° de commande, et même un n° de lot, j'ai ma réponse.
Et donc, le déroulement, c'est : Un entretien individuel, une semaine en collectif, et un entretien individuel.
Au premier entretien, une discussion, la remise des documents avec mon n° de lot, et un test sur ordinateur, avec environ 80 questions du genre :
Quelle phrase aimez-vous le moins ?
La choucroute coûte que coûte. Ou Y a de belles balades dans les régions inexistantes.
Ou encore : Quelle définition ne vous correspond pas le mieux ? Etc..
Bien sûr il y a les résultats, et c'est bluffant. Il en ressort qu'en élaboration de grandes théories, on peut pas dire que je sois mauvais. Mais aussi que je n'ai pas le sens du rythme, et que plus ça va, plus vite je me fais chier. Ca n'a rien d'anatomique, mais c'est fou, parce que ça se vérifie même avec ce rendez-vous. Je me demande si ce ne serait pas une mise en abîme.
Bon, ça, c'est un extrait de ce que j'avais noté juste après, j'exagère, naturlish. Pour les questions comme pour les conclusions. En fait, il ressort du questionnaire un pourcentage. Un pourcentage de softskrills. Il paraît que le mien était élevé pour un premier test. Ca m'en dit beaucoup sur moi-même. Sauf, softskrill, je sais pas ce que c'est.
A l'entretien final, autre test, de 40 questions. Et bim ! Je fais un score plus élevé. Le formateur me demande ce que ça m'inspire. La réponse attendue devait être que j'avais bien progressé, mais comme je ne sais pas tellement y faire en société, j'ai dit que... bah, c'était pas le même test...
Entre temps, la semaine en collectif, ça a été. Beaucoup de paperasse pour noter nos compétences, des trucs sur notre personnalité, des visionnages de vidéos de quelques minutes chacune, plus de trente en cinq jours, dont certaines humoristiques, et des simulations d'entretien d'embauche.
Ah, et c'était ponctuel, aussi. Que ce soit à Pôle emploi ou chez les prestataires, surtout chez Gogolito, le non respect de l'horaire du rendez-vous a été bien plus souvent la règle que la ponctualité. Là, si on commençait un peu en retard, c'est parce qu'on attendait des participants, pas le formateur. C'était sérieux, pas d'embrouille...
Je craignais un peu la convivialité forcée, un côté secte, je ne sais pas comment le dire, une ambiance de pseudo empathie ou ultra bienveillance faux jeton, mais ça n'a pas été le cas. Et, surtout, je pense avoir appris des choses qui me seront peut-être utiles. Bon, reste à avoir un entretien d'embauche et ça, c'est pas gagné.
La semaine suivant la prestation, regardant mon profil sur le site de Pôle emploi pour voir comment je pourrais y ajouter des savoir-être, je vois que ma conseillère a changé le métier recherché, et a mis celui que j'ai fait durant quelques mois, juste après le lycée... il y a plus de 20 ans maintenant.
La fin.
PS : Au fait, A la recherche du temps perdu, de Proust, à la fin, le temps perdu, on se rend compte que c'est celui qu'on a passé à lire A la recherche du temps perdu.
Ouais, ça avait l'air de bien se terminer, mon texte. C'était pas fait exprès et ça m'ennuyait un peu. Alors j'ai préféré conclure sur une saloperie.
*[Edit, près d'un mois plus tard : Je dois dire qu'à l'entretien suivant, ma nouvelle conseillère a été moins chiante. Pas chiante, même. Enfin, chiante normale, pas plus que ce que lui impose sa fonction. Mais zéro mauvaise réflexion. Et même, des réflexions positives, qui pourraient éventuellement être qualifiées de sympathiques]