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Alain Cocq nous a (enfin) quittés…

Publié : 15 juin 2021
par Yves
Militant infatigable, Alain Cocq fut - plusieurs années durant - adhérent d'Actuchomage (entre 2004 et 2008) avant de se consacrer à d'autres combats… qui le touchaient dans sa chair. Cela faisait un moment qu'il réclamait de "partir dans la dignité". C'est chose faite… en Suisse. Un soulagement pour lui et ses proches.

Saluons la mémoire de ce courageux combattant !

https://www.youtube.com/watch?v=zLZABFhXRhE

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Alain Cocq, atteint d'une maladie orpheline incurable, est mort par suicide assisté

Alain Cocq, 58 ans, atteint d'une maladie incurable et qui avait fait deux grèves des soins et de la faim en 2020 pour réclamer le droit à l'euthanasie, est décédé mardi matin en Suisse par suicide assisté, a annoncé son entourage. Dans une lettre ouverte, il a dénoncé "le manque de courage" des politiques.
"Je tiens à vous informer, par la présente, de mon décès dans la dignité, dans le cadre d'une procédure de suicide assisté en Suisse", écrit Alain Cocq dans une lettre ouverte adressée au Président de la République, au gouvernement et aux parlementaires et diffusée par ses soutiens.

Le malade y dénonce ensuite le "manque de courage politique" du gouvernement, accusé d'avoir refusé "de mettre à l'ordre du jour un projet de loi sur la fin de vie dans la dignité, que ce soit par le suicide assisté lorsque la personne est consciente, ou par euthanasie lorsque la personne n'est plus en capacité de s'exprimer".

"Archaïsme du Sénat"

Malgré un large appui, une proposition de loi ouvrant un droit à "une fin de vie libre et choisie" du député Olivier Falorni (groupe Libertés et territoires) n'avait pu être adoptée dans un temps contraint en avril face à des milliers d'amendements déposés par quelques élus LR.

"Je tiens à féliciter Mesdames et Messieurs les députés qui ont eu le courage et la conscience de voter pour l'article 1 du projet de loi d’Olivier Falorni", ajoute Alain Cocq, avant de "fustiger l'archaïsme du Sénat" qui a rejeté "un projet de loi similaire".

"Repose enfin en paix Alain"

"Alain Cocq est décédé ce matin à 11H20. À Berne, selon son désir, dans la dignité. Repose enfin en paix Alain", a précisé sur Facebook, Sophie Medjeberg, une autre proche du Dijonnais.

"Il a pris un cachet ; Cela a été très rapide. C'est chose faite et c'est une très bonne chose qu'il soit parti comme il le souhaitait", a déclaré à l'AFP François Lambert, un de ses proches qui est aussi avocat et neveu de Vincent Lambert, autre cause célèbre des partisans de l'euthanasie. "C'est préférable à rester en vie dans cet état", a ajouté François Lambert en référence aux souffrances anciennes d’Alain Cocq.

"Ces morts à l'étranger sont indignes de notre pays"

Jean-Luc Romero-Michel, président de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité, était à ses côtés. "Je suis soulagé d'avoir pu assister au départ d'Alain dans une grande sérénité et une immense dignité. Alain Cocq méritait plus que quiconque, après plus de trente années de souffrances, de choisir le moment et la manière de mourir. Je remercie les dirigeants de l'association suisse qui lui ont apporté le respect et le soulagement que la France lui refusait", a-t-il déclaré.

Il a ajouté que "ces morts à l'étranger sont indignes de notre pays. Car à la souffrance générée par la fin de vie s'ajoute l'exil, seulement accompagné de quelques proches. Néanmoins, il faut remercier les associations suisses d'accueillir ainsi des étrangers pour les aider à mourir paisiblement".

35 ans en "soins palliatifs"

Alain Cocq a été diagnostiqué à 23 ans d'une maladie aussi incurable que douloureuse, qui l'a conduit à vivre pendant 35 ans "en soins palliatifs", selon ses termes.

Malgré toutes ses souffrances, Alain Cocq ne pouvait bénéficier de la loi en vigueur, dite Claeys-Leonetti, adoptée en 2016 : cette dernière autorise "la sédation profonde et continue, pouvant aller jusqu'à la mort" mais uniquement pour des personnes dont le pronostic vital est engagé "à court terme".

Grèves des soins et de la faim

Alain Cocq avait demandé en août 2020 au président Emmanuel Macron d'autoriser le corps médical à lui prescrire du pentobarbital, un barbiturique puissant qui lui aurait permis de "partir en paix".

Face au refus du président, il avait tenté à deux reprises de se laisser mourir, en faisant la grève des soins et de la faim, mais il avait dû renoncer face à des douleurs insoutenables.

Il avait alors annoncé son intention de se rendre en Suisse, où le suicide assisté est légal. Une association, dont il avait tu le nom, lui avait offert de financer les "8 000 à 10 000 euros" nécessaires.

Source : ladepeche.fr - https://www.ladepeche.fr/2021/06/15/ala ... 608144.php

Re: Alain Cocq nous a (enfin) quittés…

Publié : 16 juin 2021
par Yves
Quand Actuchomage relayait les initiatives et engagements d'Alain Cocq :

Sa plainte contre les partisans du "Oui" au projet de Constitution européenne de 2005 :

https://www.actuchomage.org/20050313758 ... u-Oui.html

[La démarche était fondée tant la propagande en faveur du Oui chez les politiques et dans les médias devenait insupportable. Finalement, le Non l'emporta à 55% lors du Référendum de 2005. Alain, comme nous, fut agréablement surpris par le résultat. Mais sa plainte - fort bien rédigée - s'en trouva alors sans fondement]. :wink:

• Sa liste de chômeurs, de précaires et de "gueux" aux élections municipales de Dijon en 2007 :

https://www.actuchomage.org/20080206343 ... gueux.html

Parmi tant d'autres initiatives et engagements…

Re: Alain Cocq nous a (enfin) quittés…

Publié : 16 juin 2021
par Yves
Il va sans dire qu'Alain Cocq fut un ardent Gilet Jaune sur Dijon et la Bourgogne malgré sa maladie.

Allongé sur son lit de souffrance, on l'installait sur les ronds-points occupés par les GJ à l'entame de la mobilisation nationale.

Ce Monsieur était de tous les combats…