Assurance-chômage : Priorité à la baisse des allocs

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Chris64

Assurance-chômage : Priorité à la baisse des allocs

Message par Chris64 »

La réforme de l’assurance-chômage donne la priorité à la baisse des allocations
19 février 2021 Par Cécile Hautefeuille
https://www.mediapart.fr/journal/econom ... llocations

Le gouvernement n’a pas dit son dernier mot sur la réforme d’assurance-chômage. Une nouvelle règle de calcul des allocations se profile pour l’été prochain. Elle entraînera des baisses non négligeables. La taxation des entreprises abusant des contrats courts, elle, attendra.

«Prioritaire » et « absolument nécessaire ». La ministre du travail Élisabeth Borne ne cesse de le répéter : la réforme de l’assurance-chômage est « bonne » et ne finira pas aux oubliettes. Ses deux premiers volets, appliqués dès la fin 2019, ont été suspendus courant 2020, à cause de la crise du Covid-19. Un autre volet, prévu pour avril 2020, n’a jamais vu le jour : il a été reporté de trimestre en trimestre.

C’est justement pour adapter la réforme au contexte que des concertations ont été entamées, dès juillet dernier, avec les partenaires sociaux. Elles touchent à leur fin. Après une série de réunions bilatérales techniques, une rencontre multilatérale devrait se tenir fin février ou début mars. Puis viendra le décret. Et enfin, les premières applications, attendues, selon plusieurs organisations syndicales, dans le courant de l’été 2021.


Des allocations divisées par presque deux au lieu de quatre, dans le pire des cas

C’est la mesure la plus brutale et la plus impopulaire de la réforme. Mais visiblement, la plus urgente à appliquer aux yeux de l’exécutif. Elle sera sans doute la première à entrer en vigueur, dans la torpeur de l’été 2021 ; au 1er juillet ou au 1er août, selon les informations de Mediapart. Cette mesure modifie en profondeur le mode de calcul des allocations-chômage.

Comme Mediapart l’avait déjà détaillé ici, il s’agit d’une redéfinition sévère des règles de calcul du salaire journalier de référence (SJR) qui détermine le montant des allocations. Au lieu de partir d’une moyenne des salaires touchés les jours travaillés par un salarié pendant un an (comme c’est le cas depuis quarante ans), la nouvelle règle prendra également en compte des périodes d’inactivité, en remontant jusqu’à deux ans en arrière. C’est mathématique : en comptabilisant les périodes non travaillées – et en remontant plus loin dans le passé professionnel – la moyenne s’effondre. Le SJR est plus bas. Et avec lui, les allocations-chômage.

Dans la première version de la réforme, censée s’appliquer en avril 2020, toutes les périodes non travaillées – sans exception – étaient prises en compte. La baisse des allocations était drastique : divisées par quatre dans les cas les plus extrêmes. C’est la raison pour laquelle le Conseil d’État a censuré cette formule, jugeant qu’elle portait atteinte au principe d’égalité.

« Le montant du salaire journalier de référence peut désormais, pour un même nombre d’heures de travail, varier du simple au quadruple en fonction de la répartition des périodes d’emploi au cours de la période de référence », écrivait l’institution, pointant « une différence de traitement manifestement disproportionnée au regard du motif d’intérêt général poursuivi ».

Mouché, le ministère n’a pas renoncé à modifier le mode de calcul du SJR. Il a trouvé une parade et souhaite appliquer un plancher. Toutes les périodes d’inactivité ne seraient pas prises en compte. La baisse du SJR ne pourrait pas dépasser 43 %. « On diviserait les allocations par presque deux au lieu de les diviser par quatre », commente Denis Gravouil, le négociateur CGT sur l’assurance-chômage.

Mediapart a pu consulter la simulation du ministère du travail, présentée aux partenaires sociaux. Actuellement, une personne qui a travaillé six mois (deux CDD de trois mois, payés au Smic, sur les 24 derniers mois) perçoit une allocation-chômage de 975 euros par mois, pendant six mois. Avec l’application d’un plancher, elle percevra 659 euros pendant un peu plus de dix mois au lieu des modiques 285 euros (pendant 24 mois) que lui aurait attribués la première version de la réforme. La baisse serait donc de 32 % contre 70 % initialement.

« Certes, la baisse est limitée avec l’instauration d’un plancher », commente Michel Beaugas, de Force ouvrière. « Mais ça reste non négligeable. Nous n’y sommes pas favorables. » Franc désaccord également de la CGT. Denis Gravouil tempête : « C’est formidable ! On va avoir une baisse des droits en plein été et en pleine crise. Le ministère instaure un plancher, mais peut-on vivre avec 659 euros par mois ? »

Les demandeurs d’emploi alternant contrats courts et inactivité seront les plus pénalisés. Car c’est bien le but, assumé, de la réforme. Mettre un terme à ce que Pierre Gattaz, alors patron du Medef, appelait « le scandale de l’optimisation des chômeurs ». À l’écouter, les demandeurs d’emploi seraient de fins stratèges qui travaillent quelques mois, rechargent des droits et « profitent » ensuite tranquillement du chômage.

Aujourd’hui, le discours politique est focalisé sur le montant des allocations et le problème « d’équité » entre ceux qui travaillent en continu et ceux qui alternent les petits contrats. La ministre du travail le martèle dans les médias : « Il est difficilement compréhensible qu’un salarié qui travaille à mi-temps tous les jours ait une allocation qui soit la moitié de celle versée à celui qui travaille à temps plein mais un jour sur deux. » En réalité, si l’allocation peut être plus élevée, elle est versée sur une durée beaucoup plus courte. Bizarrement, personne ne le souligne.

Autre précision de taille : plus un chômeur a une durée de droit courte, plus vite il va retravailler. L’Unédic, le gestionnaire de l’assurance-chômage, l’a démontré dans une note publiée il y a deux ans : 63 % des personnes qui ont ouvert cinq mois de droits reprennent une activité au bout de trois mois.

On est loin du fantasme du chômeur attendant d’avoir épuisé ses allocations pour chercher un emploi. Qu’importe : la règlementation est complexe et le ministère peut brandir sans trop être contredit des arnaques intellectuelles pour assurer le service après-vente de sa réforme.

Une réforme censée être plus juste et efficace pour lutter contre les contrats courts. Il s’agit de réduire la précarité « en agissant à la fois sur les allocations et les employeurs », affirme le cabinet d’Élisabeth Borne. Pourtant, selon Denis Gravouil, le gouvernement envisage de « faire les choses à l’envers » en pénalisant d’abord les travailleurs par intermittence avant de s’attaquer aux employeurs qui leur proposent des contrats courts.

Bonus-malus : un équilibre, vraiment ?

C’est le « en même temps » de la réforme. Le volet « justice sociale » prévoyant la taxation des contrats courts. Il s’agit d’instaurer un bonus-malus pour contraindre les employeurs à des pratiques plus saines. Ceux qui abusent des contrats courts verront leurs cotisations augmenter. Et inversement. Les détails de ce volet ne sont pas encore connus. Une mission confiée conjointement sur le sujet à l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) et à celle des finances (IGF) n’a pas encore rendu son rapport.

Le ministère promet une application « synchronisée » de cette mesure avec celle concernant le SJR et donc, la baisse des allocations. Pour ne pas donner l’impression que seuls les chômeurs vont en pâtir. Sauf que... là encore, c’est une petite entourloupe.

« On va commencer à regarder le comportement des entreprises dès l’été 2021 », détaille Denis Gravouil. « Le ministère fait croire qu’il y a un équilibre et va annoncer que les mesures se déclenchent en même temps. Mais en réalité, le bonus-malus sera effectif sur les cotisations un an plus tard ! », s’insurge-t-il.

« Pour que ce soit réellement équilibré, il faudrait que la baisse des allocations intervienne également à l’été 2022 », abonde Michel Beaugas, de Force ouvrière, sans trop y croire. Ce dernier rappelle que la future convention d’assurance-chômage commencera à être discutée dès l’automne 2022. Et plaide pour la suppression pure et simple de la réforme. « Autant laisser couler les règles actuelles, celles de la convention 2017, jusqu’à la suivante. »

Mais là encore, il n’y croit guère. « Politiquement, renoncer à la réforme d’assurance-chômage, c’est impossible ! Il n’y aura pas de réforme des retraites, ils ne peuvent pas tout laisser tomber. »

Ouverture des droits : assouplir puis appliquer. Mais quand ?

Ce volet de la réforme avait commencé à s’appliquer dès le mois de novembre 2019, quelques mois avant la pandémie. Il a finalement été suspendu fin juillet 2020. Il durcissait les conditions d’ouverture et de rechargement des droits. Six mois de travail étaient nécessaires, au lieu de quatre, pour pouvoir bénéficier d’une allocation-chômage. Le seuil passait également à six mois pour recharger au lieu de 150 heures (environ un mois) auparavant.

Les premiers mois d’application ont été redoutables : l’Unédic a comptabilisé 20 000 rejets d’ouverture de droit par mois « pour cause d’affiliation insuffisante » entre novembre 2019 et février 2020. Dans les mois qui ont suivi, des dizaines de milliers de précaires ont continué d’être brisés, en silence et en pleine pandémie, par cette mesure, comme Mediapart a pu le documenter.

Depuis juillet, le seuil de quatre mois est de nouveau en vigueur pour l’ouverture et le rechargement. Une mesure provisoire, en attendant une meilleure conjoncture économique ; le « retour à meilleure fortune » pour reprendre une expression chère au cabinet d’Élisabeth Borne.

Plusieurs pistes sont maintenant sur la table : maintenir ces seuils pour tout le monde en attendant la reprise économique. Ou alléger la mesure mais uniquement pour les jeunes. De quels jeunes parle-t-on ? Moins de 30 ans ? Moins de 26 ans ? « Ce n’est pas encore très clair », commente Jean-François Foucard, de la CFE-CGC.

Dégressivité des allocations : au bout de neuf mois au lieu de sept ?

C’est une autre mesure entrée en vigueur dès novembre 2019 puis suspendue pour cause de crise. La dégressivité des allocations-chômage pour les hauts revenus. La réforme prévoit une baisse de 30 % des allocations à partir du septième mois de chômage pour les salariés qui percevaient un salaire de plus de 4 500 euros brut mensuel. Elle pourrait être assouplie : la dégressivité serait effective au bout de neuf mois plutôt que sept. Là encore, en attendant un « retour à meilleure fortune ».

Comment seront définis ces critères de meilleure santé économique ? C’est toujours flou. « On ne sait pas si on va se focaliser sur le taux de chômage ou les chiffres de Pôle emploi, explique Jean-François Foucard. On ne sait pas non plus quelle durée sera fixée pour considérer que les indicateurs sont stabilisés. »


En attendant la prochaine réunion multilatérale, qui devrait éclaircir ces points, une dernière question se pose. Introduire une modulation des règles d’assurance-chômage en fonction de la santé économique du pays serait une nouveauté. Et n’est pas sans rappeler les récentes préconisations, pour le moins fracassantes, du Conseil d’analyse économique.

Publiée début janvier 2021, cette note propose d’adapter le montant des allocations-chômage en fonction de la conjoncture. Elle est signée, entre autres, par un certain Pierre Cahuc. Un économiste dont les idées, dès 2015, ont largement inspiré... l’actuelle réforme de l’assurance-chômage.
SandrineA

Re: Assurance-chômage : Priorité à la baisse des allocs

Message par SandrineA »

Il faut un contrat d au minimum 6 mois en continu pour ne pas être pénalisé. Prendre un contrat de moins de 6 mois en pensant qu on peut éventuellement être gardé plus longtemps ou rebondir sur un hypothétique nouveau CDD de x mois tout de suite après, est trop risqué.

Donc ne pas accepter de travailler pour moins que 6 mois. Les patrons vont hurler en disant qu aucun chômeur ne veut travailler.

Dans mon PPAE j accepte CDI, CDD et mission intérim, mais il n est pas indiqué le nombre de mois pour les contrats temporaires.

Si logique, le gouvernement devrait interdire les contrats de moins de 6 mois, parce que qui paie les pots cassés ? Ce sont les chômeurs et non les employeurs.

Les chômeurs sont mal considérés avec ce gouvernement. Le ni droite, ni gauche est pire que tout.
SandrineA

Re: Assurance-chômage : Priorité à la baisse des allocs

Message par SandrineA »

les salariés au chômage partiel coutent un pognon de dingue.
Le «quoi qu'il en coûte» français a encore de beaux jours devant lui. «Tant qu'il y aura des restrictions sanitaires, on continuera à maintenir une prise en charge à 100% de l'activité partielle pour les entreprises», a insisté la ministre du Travail Élisabeth Borne ce mardi dans la matinale d'Europe 1. En ce mois de février, 2 millions de salariés sont encore soutenus par le dispositif de chômage partiel de l'État.
Ces 2 millions ne sont pas comptabilisés dans les stats du chômage. Voilà comment on arrive à des chiffres en trompe-l'œil.

Tout l argent versé depuis des mois, ca fait un gros trou dans la caisse de l UNEDIC.
Zorro22

Re: Assurance-chômage : Priorité à la baisse des allocs

Message par Zorro22 »

@Chris64 : merci pour l'article ! :D
Actuellement, une personne qui a travaillé six mois (deux CDD de trois mois, payés au Smic, sur les 24 derniers mois) perçoit une allocation-chômage de 975 euros par mois, pendant six mois. Avec l’application d’un plancher, elle percevra 659 euros pendant un peu plus de dix mois
Donc les smicards vont souvent se retrouver à percevoir une sorte d'ASS légèrement augmentée.
Je crois que les producteurs de fraises, et compagnie, ils vont chercher du personnel longtemps, avec une telle réforme.
Récolter des TMS à ce prix-là, il faut être maso, côté salariés, d'autant que l'AAH n'est pas facile à obtenir.

Et comme ça ne travaille pas, la droite va taper encore plus sur les chômeurs, ensuite. Ce qui fait qu'ils engrangeront encore des voix. C'est une spirale infernale.
À l’écouter, les demandeurs d’emploi seraient de fins stratèges qui travaillent quelques mois, rechargent des droits et « profitent » ensuite tranquillement du chômage.
Sacré MEDEF : et les précaires des stations de ski et de la restauration, l'été sur le littoral, au bénéfice exclusif des patrons (qui font financer la permittence par
le contribuable), on peut en parler ? :twisted:
Qu’importe : la règlementation est complexe et le ministère peut brandir sans trop être contredit des arnaques intellectuelles pour assurer le service après-vente de sa réforme.
Ils se lâchent, chez Mediapart, lol.
Les chômeurs sont mal considérés avec ce gouvernement. Le ni droite, ni gauche est pire que tout.
LREM, c'est le clientélisme qui rencontre l'opportunisme : servir les puissants, les retraités, les professions de santé, etc., côté clientélisme,
et tabasser les pauvres, parce que ça paye électoralement en France. Faut bien rassurer papy : sa retraite dorée sera bien versée à la fin du mois, donc pour ça,
il faut des "gens qui bossent".

On bosse trop, d'ailleurs, dans ce forum, en ce moment, comme dirait Jeff Tuche :mrgreen:
SandrineA

Re: Assurance-chômage : Priorité à la baisse des allocs

Message par SandrineA »

https://www.info-socialrh.fr/gestion-de ... 633858.php
Alors que le Gouvernement a rappelé son intention de poursuivre la réforme de l’assurance-chômage, les cinq organisations syndicales représentatives (CGT, CFDT, CFE-CGC, CFTC, FO) appellent, dans un texte commun, à « une réforme qui améliore » les droits des demandeurs d’emploi.
C est dingue, le Conseil d Etat avait déjà retoqué la 1ere version et le gouvernement recommence en gardant le même esprit. Ils sont bouchés.
https://www.challenges.fr/top-news/la-r ... tat_739166
Le Conseil d'Etat estime que les nouvelles modalités de calcul de l'allocation risquent d'entraîner une différence de traitement disproportionnée entre les bénéficiaires, le salaire journalier de référence, qui sert de base à l'indemnisation, pouvant, selon la nouvelle formule, varier du simple au quadruple en fonction de la répartition des périodes d'emplois.
je suis pour un jour cotisé = un jour indemnisé. Que l on garde ce principe.
Zorro22

Re: Assurance-chômage : Priorité à la baisse des allocs

Message par Zorro22 »

@SandrineA :
C est dingue, le Conseil d Etat avait déjà retoqué la 1ere version et le gouvernement recommence en gardant le même esprit. Ils sont bouchés.
Comme je le dis souvent : ce sont des fanatiques.
Donc ils contournent l'esprit du jugement rendu, en espérant que la version un brin moins extrémiste de leur projet passera cette fois-ci.

Il existe des tas de façons de s'asseoir sur les jurisprudences : par exemple, si le Conseil constitutionnel déclare tel article de loi inconstitutionnel,
il suffit de passer un décret qui en change une virgule, afin de forcer les détracteurs à ramener de nouveau l'article de loi ainsi modifié
devant le Conseil constitutionnel, pour qu'il le casse de nouveau. C'est d'ailleurs l'enjeu actuel avec la géolocalisation chez les CAF (sans entrer dans les détails techniques).
Statovore

Re: Assurance-chômage : Priorité à la baisse des allocs

Message par Statovore »

SandrineA a écrit : je suis pour un jour cotisé = un jour indemnisé. Que l on garde ce principe.
Pourquoi pas un système à point comme les retraites ? Comme ça on pourrait éliminer les problèmes de seuil minimum d'heure pour bénéficier de l'assurance chômage et c'est toi qui choisi si tu veux 1000€ pendant 2 ans ou 500€ pendant 4 ans. :mrgreen:

On me dit à l'oreille que les départements crient aux scandales car si les demandeurs d'emploi demandent le versement en 6 mois, ils devront payer le RSA 18 mois de plus. :lol:
SandrineA

Re: Assurance-chômage : Priorité à la baisse des allocs

Message par SandrineA »

La moitié du déficit de l'assurance-chômage en 2020 imputable à l'activité partielle

https://www.info-socialrh.fr/protection ... 633931.php

Et qui va payer les pots cassés ? Les chômeurs qui sont au chômage tout court.
Zorro22

Re: Assurance-chômage : Priorité à la baisse des allocs

Message par Zorro22 »

Le fanatisme côté Macron quant à passer cette réforme ne fait même plus l'unanimité dans ses troupes :
https://www.ledauphine.com/social/2021/ ... ce-chomage
SandrineA

Re: Assurance-chômage : Priorité à la baisse des allocs

Message par SandrineA »

Explication d’Elisabeth Borne : "ça me paraît logique qu'on tienne compte du marché du travail pour définir les règles de l'assurance chômage. Quand le marché du travail est plus dynamique, on peut considérer que c'est logique que les règles ne soient pas les mêmes que quand la situation est dégradée. C'est bien la logique qu'on a proposée aux partenaires sociaux."
Elle dit tout et son contraire. Le marché du travail est dynamique en cette période ? Non l emploi chute. Alors que vient faire cette réforme en cette période ? On ne vit pas dans le même monde.

Je ne sais pas pour qui je voterai la prochaine fois, mais c est sûr tout sauf LREM. Un gouvernement acharné à punir les pauvres.
Statovore

Re: Assurance-chômage : Priorité à la baisse des allocs

Message par Statovore »

SandrineA a écrit :La moitié du déficit de l'assurance-chômage en 2020 imputable à l'activité partielle
[...]
Et qui va payer les pots cassés ? Les chômeurs qui sont au chômage tout court.
Je rappelle que l'assurance-chômage est une assurance donc on cotise tous en travaillant pour y avoir droit en cas de coups dur, que la perte d'emploi soit lié à un licenciement, à une fin de contrat ou à de l'activité partielle.
SandrineA a écrit :
Explication d’Elisabeth Borne : "ça me paraît logique qu'on tienne compte du marché du travail pour définir les règles de l'assurance chômage. Quand le marché du travail est plus dynamique, on peut considérer que c'est logique que les règles ne soient pas les mêmes que quand la situation est dégradée. C'est bien la logique qu'on a proposée aux partenaires sociaux."
Elle dit tout et son contraire. Le marché du travail est dynamique en cette période ? Non l emploi chute. Alors que vient faire cette réforme en cette période ? On ne vit pas dans le même monde.
C'est surtout que son raisonnement n'a rien de "logique". Le principe d'une assurance, c'est d'assurer un risque en mettant de côté les cotisations lorsque tout se passe bien et de les redistribuer lorsque cela va mal afin d'amortir les chocs.
Les logiques "dynamique à court terme" ne devraient pas exister. Seul l'équilibre budgétaire à long terme (10 ans par exemple) devrait être pris en compte.

Ca permet de passer dessus les crises régulière sans risque de faire caler la machine économique pour cause de hausse de cotisation ( baisse du nombre d'emploi ) ou de baisser des droits ( baisse de la consommation ).


Enfin si, c'est logique pour une personne dont le but est de détruire le système même d'assurance-chômage en utilisant chaque période d'embellie pour réduire les cotisations patronale à cause d’excédent budgétaire et chaque crise pour réduire les droits des demandeurs d'emploi sous prétexte de caisses vide.
SandrineA

Re: Assurance-chômage : Priorité à la baisse des allocs

Message par SandrineA »

Je rappelle que l'assurance-chômage est une assurance donc on cotise tous en travaillant pour y avoir droit en cas de coups dur, que la perte d'emploi soit lié à un licenciement, à une fin de contrat ou à de l'activité partielle.
Tu as manqué un épisode :
La fin de la cotisation salariale d’assurance chômage se matérialise, dans les faits, par une hausse de salaire net pour le salarié. À titre d’illustration, cela représente 22 € de plus par mois pour une personne au Smic. Pour le travailleur ayant un salaire brut mensuel de 5 000 €, cela représente un gain de 72 € par mois.

En parallèle de la suppression de la cotisation salariale d’assurance chômage, la CSG (Contribution sociale généralisée) a été réévaluée de 1,7 %. Via la perception de celle-ci, l’État participe au financement du régime d’assurance chômage, en allouant une partie des sommes récoltées sur ce poste.


Ce n est pas du tout la même chose. Ainsi l Etat peut se permettre d imposer ses choix dans le système de protection. C est comme cela qu on arrive aujourd'hui à une baisse des droits des chômeurs.
Statovore

Re: Assurance-chômage : Priorité à la baisse des allocs

Message par Statovore »

Désolé mais les cotisations chômage "patronale" sont piquée sur MON super-brut. C'est une forme d'avantage en nature.
Tant que les gens n'auront pas compris que la baisse des "charges patronale" entraîne une diminution de leurs salaire indirecte perçu sous forme d'avantages en nature et d'avantages future, nos dirigeants d'entreprises, politiques et financiers pourront continuer les magouilles.

J'avais peut-être raté ce point mais l'état d'esprit de la magouille reste la même : s’immiscer dans le fonctionnement de l'assurance-chômage et la priver progressivement de ses recettes pour mieux la détruire.

L'objectif ici est de faire croire que l'assurance chômage est un cadeau fait par le patronat alors qu'en réalité, ils n'en ont jamais voulu mais on été obligé d'y entrer afin d'avoir un contrôle. Ils veulent faire entrer l'état dedans afin d'avoir le contrôle total à l'aide des "copains" politique.

Il ne faut pas se laisser berner. :?


Pour démonstration :
En 2016, les taux était de 2,4% pour le salarié et de 4% pour le patronat. CSG totale à 8%
En 2018, les taux était de 0,95% pour le salarié et de 4,2% pour le patronat. CSG totale à 9,7%
En 2019, les taux était de 0,0% pour le salarié et de 4,2% pour le patronat. CSG totale à 9,7%


Si tu considères que les 1,7% sont redirigé à 100% vers l'assurance chômage, il y a quand même un trou :
En 2016 : 6,4% du salaire brut allait dans l'assurance chômage.
En 2018 : 6,85% du salaire brut allait dans l'assurance chômage. (C'est supérieur, c'est fait pour dorer la pilule)
En 2019 : 5,9% du salaire brut allait dans l'assurance chômage.

( 5,9% - 6,4% ) / 6,4% = 7,8125 % de baisse des entrées.

Et puisqu'ils aiment tout "rationaliser", ajouter un intermédiaire entre la perception et le destinataire des fond est totalement irrationnel d'un point de vue budgétaire.

La, on réduit les droits aidé par la crise en cours.

Le prochain tour de "passe-passe" sera le retour de la cotisation chômage salariale. L'argument sera de "couper la poire en deux", "qu'il n'est pas normal que les salariés ne finances pas un régime dont ils sont bénéficiaire" ...
On fera un 2%/2,5% histoire que les syndicats aient l'impression d'avoir gagné 0,3% sur le financement et on pourra recommencer à la prochaine embellie. On supprimera alors une partie des financements via la CSG car les caisses seront pleine et l'emploi de retour et ainsi de suite.
SandrineA

Re: Assurance-chômage : Priorité à la baisse des allocs

Message par SandrineA »

Pour donner du pouvoir d achat aux salariés, le gouvernement a choisi cette bascule de cotisations, car il ne voulait pas augmenter le smic et n a pas le pouvoir d augmenter les autres salaires.

La CSG est tirée de tous les revenus (pension de retraite, revenus du capital), pas uniquement des salaires.

Cette réforme a permis de donner du pouvoir d achat aux salariés.

Mais l UNEDIC perd la main sur cette recette. Elle est tributaire de l Etat qui lui verse ensuite une fraction qu il veut bien.

Le but est de passer d un système assurantiel à un système assistanciel.
C'est cette logique beveredgienne et anglo-saxonne que veut manifestement promouvoir Emmanuel Macron. Présentant sa proposition politique comme du pouvoir d'achat supplémentaire pour les salariés, le candidat oublie au passage d'en décrire les conséquences. Il n'évoque pas en outre la nécesssaire nationalisation de l'Unedic -puisqu'elle serait financée par l'impôt, voté au nom de la nation. Exit, alors, les partenaires sociaux..
https://www.latribune.fr/economie/franc ... 23310.html

C est ce qui nous pend au nez.
Zorro22

Re: Assurance-chômage : Priorité à la baisse des allocs

Message par Zorro22 »

De bien beaux échanges.
@Statovore :
les cotisations chômage "patronale" sont piquée sur MON super-brut.
Ca me fait toujours rire, les fameuses "côtisations patronales", effectivement : c'est le salarié qui paye tout, en réalité.
Pour le patron, il faut juste que le salarié rapporte plus qu'il ne coûte.

@SandrineA :
Le but est de passer d un système assurantiel à un système assistanciel.
C'est ce que Macron a fait. C'est déjà là (au 1er juillet 2021). Il a ramené l'ARE de beaucoup de smicards presque au niveau de l'ASS et du RSA, notamment,
en "criminalisant" (ou presque) les périodes sans emploi, via les pénalités infligées lors du calcul du montant de l'ARE.
Le salarié sans emploi ayant activé son assurance-chômage devient soudainement un vilain "assisté" comme les autres, vivant au crochet des impôts payés par les français,
et il convient donc de le vilipender à longueur de medias complices, histoire de radicaliser la population française sur cette question.
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